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Le journal de la campagne présidentielle de 2022 (14).

12 avril 2022.

Pendant deux semaines que nous allons revivre, comme en 2002, comme en 2017, le défilé de toute les élites médiatico-politique appelant à voter pour Emmanuel Macron. Dénonçant le danger de l’extrême droite, le fascisme, le nazisme. Une autre frange de la population va appeler le peuple à voter pour Marine Le Pen afin de faire barrage à Emmanuel Macron. Tous cela me fatigue.

Je voudrais faire un petit détour vers le roman de Georges Orwell, “1984“. Big Brother règne sur Océania. Il a comme adversaire politique Emmanuel, non pas Macron, mais Goldstein. Régulièrement, le pouvoir organise les deux minutes de la haine contre l’ennemi du régime. On montre sa photo à la foule qui doit le siffler et lui jeter des projectiles. C’est un processus psychologique qui permet d’extérioriser sa colère contre Big Brother, Goldstein joue le rôle du bouc émissaire.

Il était presque onze heures et, au Commissariat aux Archives, où travaillait Winston, on tirait les chaises hors des bureaux pour les grouper au centre du hall, face au grand télécran afin de préparer les Deux Minutes de la Haine.

(…)

Un instant plus tard, un horrible crissement, comme celui de quelque monstrueuses machines tournant sans huile, éclata dans le grand télécran du bout de la salle. C’était un bruit à vous faire grincer des dents et à vous hérisser les cheveux. La Haine avait commencé.

Comme d’habitude, le visage d’Emmanuel Goldstein, l’Ennemi du Peuple, avait jailli sur l’écran. Il y eut des coups de sifflet çà et là dans l’assistance. La petite femme rousse jeta un cri de frayeur et de dégoût. Goldstein était le renégat et le traître. Il y avait longtemps (combien de temps, personne ne le savait exactement) il avait été l’un des meneurs du Parti presque au même titre que Big Brother lui-même. Il s’était engagé dans une activité contre-révolutionnaire, avait été condamné à mort, s’était mystérieusement échappé et avait disparu. Le programme des Deux Minutes de la Haine variait d’un jour à l’autre, mais il n’y en avait pas dans lequel Goldstein ne fut pas la principale figure. Il était le traître fondamental, le premier profanateur de la pureté du Parti. Tous les crimes subséquents contre le Parti, trahisons, actes de sabotage, hérésies, déviations, jaillissaient directement de son enseignement. Quelque part, on ne savait où il vivait encore et ourdissait des conspirations. Peut-être au-delà des mers, sous la protection des maîtres étrangers qui le payaient. Peut-être, comme on le murmurait parfois, dans l’Océania même, en quelques lieus secrets.

Le diaphragme de Winston s’était contracté. Il ne pouvait voir le visage de Goldstein sans éprouver un pénible mélange d’émotions. C’était un mince visage de Juif, largement auréolé de cheveux blancs vaporeux, qui portait une barbiche en forme de bouc, un visage intelligent et pourtant méprisable par quelque chose qui lui était propre, avec une sorte de sottise sénile dans le long nez mince sur lequel près de l’extrémité, était perchée une paire de lunettes. Ce visage ressemblait à celui d’un mouton, et la voix, elle aussi, était du genre bêlant. Goldstein débitait sa venimeuse attaque habituelle contre les doctrines du Parti. Une attaque si exagérée et si perverse qu’un enfant aurait pu la percer à jour, et cependant juste assez plausible pour emplir chacun de la crainte que d’autres, moins bien équilibrés pussent s’y laisser prendre. Goldstein insultait Big Brother, dénonçait la dictature du Parti, exigeait l’immédiate conclusion de la paix avec l’Eurasia, défendait la liberté de parler, la liberté de la presse, la liberté de réunion, la liberté de pensée. Il criait hystériquement que la révolution avait été trahie, et cela, en un rapide discours polysyllabique qui était une parodie du style habituel des orateurs du Parti et comprenait même des mots novlangue, plus de mots novlangue même qu’aucun orateur du Parti n’aurait normalement employés dans la vie réelle. Et pendant ce temps, pour que personne ne pût douter de la réalité de ce que recouvrait le boniment spécieux de Goldstein, derrière sa tête, sur l’écran, marchaient les colonnes sans fin de l’armée eurasienne, rang après rang d’hommes à l’aspect robuste, aux visages inexpressifs d’Asiatiques, qui venaient déboucher sur l’écran et s’évanouissaient, pour être immédiatement remplacés par d’autres exactement semblables. Le sourd martèlement rythmé des bottes des soldats formait l’arrière-plan de la voix bêlante de Goldstein.

Avant les trente secondes de la Haine, la moitié des assistants laissait échapper des exclamations de rage. Le visage de mouton satisfait et la terrifiante puissance de l’armée eurasienne étaient plus qu’on n’en pouvait supporter. Par ailleurs, voir Goldstein, ou même penser à lui, produisait automatiquement la crainte et la colère. Il était un objet de haine plus constant que l’Eurasia ou l’Estasia, puisque lorsque l’Océania était en guerre avec une de ces puissances, elle était généralement en paix avec l’autre. Mais l’étrange était que, bien que Goldstein fût haï et méprisé par tout le monde, bien que tous les jours et un millier de fois par jour, sur les estrades, aux télécrans, dans les journaux, dans les livres, ses théories fussent réfutées, écrasées, ridiculisées, que leur pitoyable sottise fût exposée aux regards de tous, en dépit de tout cela, son influence ne semblait jamais diminuée. Il y avait toujours de nouvelles dupes qui attendaient d’être séduites par lui. Pas un jour ne se passait que des espions et des saboteurs à ses ordres ne fussent démasqués par la Police de la Pensée. Il commandait une grande armée ténébreuse, un réseau clandestin de conspirateurs qui se consacraient à la chute de l’État. On croyait que cette armée s’appelait la Fraternité. Il y avait aussi des histoires que l’on chuchotait à propos d’un livre terrible, résumé de toutes les hérésies, dont Goldstein était l’auteur, et qui circulait clandestinement çà et là. Ce livre n’avait pas de titre. Les gens s’y référaient, s’ils s’y référaient jamais, en disant simplement le livre. Mais on ne savait de telles choses que par de vagues rumeurs. Ni la Fraternité, ni le livre, n’étaient des sujets qu’un membre ordinaire du Parti mentionnerait s’il pouvait l’éviter.

À la seconde minutela Haine tourna au délire. Les gens sautaient sur place et criaient de toutes leurs forces pour s’efforcer de couvrir le bêlement affolant qui venait de l’écran. Même le lourd visage d’O’Brien était rouge. Il était assis très droit sur sa chaise. Sa puissante poitrine se gonflait et se contractait comme pour résister à l’assaut d’une vague. La petite femme aux cheveux roux avait tourné au rose vif, et sa bouche s’ouvrait et se fermait comme celle d’un poisson hors de l’eau. La fille brune qui était derrière Winston criait : « Cochon ! Cochon ! Cochon ! » Elle saisit soudain un lourd dictionnaire novlangue et le lança sur l’écran. Il atteignit le nez de Goldstein et rebondit. La voix continuait, inexorable. Dans un moment de lucidité, Winston se vit criant avec les autres et frappant violemment du talon contre les barreaux de sa chaise. L’horrible, dans ces Deux Minutes de la Haine, était, non qu’on fût obligé d’y jouer un rôle, mais que l’on ne pouvait, au contraire, éviter de s’y joindre. Au bout de trente secondes, toute feinte, toute dérobade devenait inutile. Une hideuse extase, faite de frayeur et de rancune, un désir de tuer, de torturer, d’écraser des visages sous un marteau, semblait se répandre dans l’assistance comme un courant électrique et transformer chacun, même contre sa volonté, en un fou vociférant et grimaçant.

Mais la rage que ressentait chacun était une émotion abstraite, indirecte, que l’on pouvait tourner d’un objet vers un autre comme la flamme d’un photophore. Ainsi, à un moment, la haine qu’éprouvait Winston n’était pas du tout dirigée contre Goldstein, mais contre Big Brother, le Parti et la Police de la Pensée. À de tels instants, son cœur allait au solitaire hérétique bafoué sur l’écran, seul gardien de la vérité et du bon sens dans un monde de mensonge. Pourtant, l’instant d’après, Winston était de cœur avec les gens qui l’entouraient et tout ce que l’on disait de Goldstein lui semblait vrai. Sa secrète aversion contre Big Brother se changeait alors en adoration. Big Brother semblait s’élever, protecteur invincible et sans frayeur dressé comme un roc contre les hordes asiatiques. Goldstein, en dépit de son isolement, de son impuissance et du doute qui planait sur son existence même, semblait un sinistre enchanteur capable, par le seul pouvoir de sa voix, de briser la structure de la civilisation.

On pouvait même, par moments, tourner le courant de sa haine dans une direction ou une autre par un acte volontaire. Par un violent effort analogue à celui par lequel, dans un cauchemar, la tête s’arrache de l’oreiller, Winston réussit soudain à transférer sa haine, du visage qui était sur l’écran, à la fille aux cheveux noirs placée derrière lui.

(…)

La Haine était là, à son paroxysme. La voix de Goldstein était devenue un véritable bêlement de mouton et, pour un instant, Goldstein devint un mouton. Puis le visage de mouton se fondit en une silhouette de soldat eurasien qui avança, puissant et terrible dans le grondement de sa mitrailleuse et sembla jaillir de l’écran, si bien que quelques personnes du premier rang reculèrent sur leurs sièges. Mais au même instant, ce qui provoqua chez tous un profond soupir de soulagement, la figure hostile fut remplacée, en fondu, par le visage de Big Brother, aux cheveux et à la moustache noirs, plein de puissance et de calme mystérieux, et si large qu’il occupa presque tout l’écran. Personne n’entendit ce que disait Big Brother. C’étaient simplement quelques mots d’encouragement, le genre de mots que l’on prononce dans le fracas d’un combat. Ils ne sont pas précisément distincts, mais ils restaurent la confiance par le fait même qu’ils sont dits. Le visage de Big Brother disparut ensuite et, à sa place, les trois slogans du Parti s’inscrivirent en grosses majuscules :

LA GUERRE C’EST LA PAIX

LA LIBERTÉ C’EST L’ESCLAVAGE

L’IGNORANCE C’EST LA FORCE

Mais le visage de Big Brother sembla persister plusieurs secondes sur l’écran, comme si l’impression faite sur les rétines était trop vive pour s’effacer immédiatement.

(…)

L’assistance fit alors éclater en chœur un chant profond, rythmé et lent : B-B !… B-B !… B-B !… – encore et encore, très lentement, avec une longue pause entre le premier « B » et le second. C’était un lourd murmure sonore, curieusement sauvage, derrière lequel semblaient retentir un bruit de pieds nus et un battement de tam-tams. Le chant dura peut-être trente secondes. C’était un refrain que l’on entendait souvent aux moments d’irrésistible émotion. C’était en partie une sorte d’hymne à la sagesse et à la majesté de Big Brother, mais c’était, plus encore, un acte d’hypnose personnelle, un étouffement délibéré de la conscience par le rythme. Winston en avait froid au ventre. Pendant les Deux Minutes de la Haine, il ne pouvait s’empêcher de partager le délire général, mais ce chant sous-humain de « B-B !… B-B !… » l’emplissait toujours d’horreur. Naturellement, il chantait avec les autres. Il était impossible de faire autrement. Déguiser ses sentiments, maîtriser son expression, faire ce que faisaient les autres étaient des réactions instinctives. Mais il y avait un couple de secondes durant lesquelles l’expression de ses yeux aurait pu le trahir.

Georges Orwell, 1984, folio, p. 21, p. 24-31.

Une fois par an, il y avait la “semaine de la haine”.

Le temps chauffait dur. Dans le labyrinthe du ministère, les pièces sans fenêtres, dont l’air était conditionné, gardaient leur température normale, mais à l’extérieur, les pavés brûlaient les pieds et la puanteur du métro aux heures d’affluence était horrible. Les préparatifs pour la Semaine de la Haine battaient leur plein et le personnel de tous les ministères faisait des heures supplémentaires.

Processions, réunions, parades militaires, conférences, exhibition d’effigies, spectacles de cinéma, programmes de télécran, tout devait être organisé. Des tribunes devaient être dressées, des effigies modelées, des slogans inventés, des chansons écrites, des rumeurs mises en circulation, des photographies maquillées. On avait enlevé à la Section de Julia, dans le Commissariat aux Romans, la production des romans. Ce Département sortait maintenant, à une cadence précipitée, une série d’atroces pamphlets. Winston, en plus de son travail habituel, passait de longues heures chaque jour à parcourir d’anciennes collections du Times et à changer et embellir des paragraphes concernant les nouvelles qui devaient être commentées dans des discours. Tard, dans la nuit, alors qu’une foule de prolétaires bruyants erraient par les rues, la ville avait un curieux air de fébrilité. Les bombes-fusées s’abattaient avec fracas plus souvent que jamais. Parfois, dans le lointain, il y avait d’énormes explosions que personne ne pouvait expliquer et à propos desquelles circulaient de folles rumeurs.

Le nouvel air qui devait être la chanson-thème de la Semaine de la Haine (on l’appelait la chanson de la Haine), avait déjà été composé et on le donnait sans arrêt au télécran. Il avait un rythme d’aboiement sauvage qu’on ne pouvait exactement appeler de la musique, mais qui ressemblait au battement d’un tambour. Quand, chanté par des centaines de voix, il scandait le bruit des pas, il était terrifiant. Les prolétaires s’en étaient entiché et, au milieu de la nuit, il rivalisait dans les rues avec l’air encore populaire « Ce n’est qu’un rêve sans espoir. » Les enfants de Parsons le jouaient de façon insupportable à toutes les heures du jour et de la nuit, sur un peigne et un bout de papier hygiénique. Les soirées de Winston étaient plus occupées que jamais. Des escouades de volontaires, organisées par Parsons, préparaient la rue pour la Semaine de la Haine. Elles cousaient des bannières, peignaient des affiches, érigeaient des hampes de drapeaux sur les toits, risquaient leur vie pour lancer des fils par-dessus la rue et accrocher des banderoles.

Parsons se vantait que seul le bloc de la Victoire déploierait quatre cents mètres de pavoisement. La chaleur et les travaux manuels lui avaient même fourni un prétexte pour revenir dans la soirée aux shorts et aux chemises ouvertes. Il était partout à la fois à pousser, tirer, scier, clouer, improviser, à réjouir tout le monde par ses exhortations familières et à répandre par tous les plis de son corps un stock qui semblait inépuisable de sueur acide.

Les murs de Londres avaient soudain été couverts d’une nouvelle affiche. Elle ne portait pas de légende et représentait simplement la monstrueuse silhouette de trois ou quatre mètres de haut d’un soldat eurasien au visage mongol impassible aux bottes énormes, qui avançait à grands pas avec sur la hanche, une mitrailleuse pointée en avant. Sous quelques angles qu’on regardât, l’affiche, la gueule de la mitrailleuse semblait pointée droit sur vous.

Ces affiches avaient été collées sur tous les espaces vides des murs et leur nombre dépassait même celles qui représentaient Big Brother. Les prolétaires, habituellement indifférents à la guerre, étaient excités et poussés à l’un de leurs périodiques délires patriotiques. Comme pour s’harmoniser avec l’humeur générale, les bombes-fusées avaient tué un nombre de gens plus grand que d’habitude. L’une d’elles tomba sur un cinéma bondé de Stepney et ensevelit sous les décombres plusieurs centaines de victimes. Toute la population du voisinage sortit pour les funérailles. Elle forma un long cortège qui dura des heures et fut, en fait, une manifestation d’indignation. Une autre bombe tomba dans un terrain abandonné qui servait de terrain de jeu. Plusieurs douzaines d’enfants furent atteints et mis en pièces. Il y eut d’autres manifestations de colère. On brûla l’effigie de Goldstein. Des centaines d’exemplaires de l’affiche du soldat eurasien furent arrachés et ajoutés aux flammes et un grand nombre de magasins furent pillés dans le tumulte. Puis le bruit courut que des espions dirigeaient les bombes par ondes, et on mit le feu à la maison d’un vieux couple suspect d’être d’origine étrangère. Il périt étouffé.

Dans la pièce qui se trouvait au-dessus du magasin de M. Charrington, Winston et Julia, quand ils pouvaient s’y rendre, se couchaient côte à côte sur le lit sans couvertures, nus sous la fenêtre ouverte pour avoir frais. Le rat n’était jamais revenu, mais les punaises s’étaient hideusement multipliées avec la chaleur. Cela ne semblait pas avoir d’importance. Sale ou propre, la chambre était un paradis.

Georges Orwell, 1984, folio, p. 211-214.

Au sixième jour de la Semaine de la Haine, après les processions, les discours, les cris, les chants, les bannières, les affiches, les films, les effigies de cire, le roulement des tambours, le glapissement des trompettes, le bruit de pas des défilés en marche, le grincement des chenilles de tanks, le mugissement des groupes d’aéroplanes, le grondement des canons, après six jours de tout cela, alors que le grand orgasme palpitait vers son point culminant, que la haine générale contre l’Eurasia s’était échauffée et en était arrivée à un délire tel que si la foule avait pu mettre la main sur les deux mille criminels eurasiens qu’on devait pendre en public le dernier jour de la semaine, elle les aurait certainement mis en pièces ; juste à ce moment, on annonça qu’après tout l’Océania n’était pas en guerre contre l’Eurasia. L’Océania était en guerre contre l’Estasia. L’Eurasia était un allié.

Il n’y eut naturellement aucune déclaration d’un changement quelconque. On apprit simplement, partout à la fois, avec une extrême soudaineté, que l’ennemi c’était l’Estasia et non l’Eurasia.

Winston prenait part à une manifestation dans l’un des squares du centre de Londres quand la nouvelle fut connue. C’était la nuit. Les visages et les bannières rouges étaient éclairés d’un flot de lumière blafarde. Le square était bondé de plusieurs milliers de personnes dont un groupe d’environ un millier d’écoliers revêtus de l’uniforme des Espions. Sur une plate-forme drapée de rouge, un orateur du Parti intérieur, un petit homme maigre aux longs bras disproportionnés, au crâne large et chauve sur lequel étaient disséminées quelques rares mèches raides, haranguait la foule. C’était une petite silhouette de baudruche hygiénique, contorsionnée par la haine. Une de ses mains s’agrippait au tube du microphone tandis que l’autre, énorme et menaçante au bout d’un bras osseux, déchirait l’air au-dessus de sa tête.

Sa voix, rendue métallique par les haut-parleurs, faisait retentir les mots d’une interminable liste d’atrocités, de massacres, de déportations, de pillages, de viols, de tortures de prisonniers, de bombardements de civils, de propagande mensongère, d’agressions injustes, de traités violés. Il était presque impossible de l’écouter sans être d’abord convaincu, puis affolé. La fureur de la foule croissait à chaque instant et la voix de l’orateur était noyée dans un hurlement de bête sauvage qui jaillissait involontairement des milliers de gosiers. Les glapissements les plus sauvages venaient des écoliers.

L’orateur parlait depuis peut-être vingt minutes quand un messager monta en toute hâte sur la plate-forme et lui glissa dans la main un bout de papier. Il le déplia et le lut sans interrompre son discours. Rien ne changea de sa voix ou de ses gestes ou du contenu de ce qu’il disait mais les noms, soudain, furent différents. Sans que rien ne fût dit, une vague de compréhension parcourut la foule. L’Océania était en guerre contre l’Estasia ! Il y eut, le moment d’après, une terrible commotion. Les bannières et les affiches qui décoraient le square tombaient toutes à faux. Presque la moitié d’entre elles montraient des visages de l’ennemi actuel. C’était du sabotage ! Les agents de Goldstein étaient passés par là. Il y eut un interlude tumultueux au cours duquel les affiches furent arrachées des murs, les bannières réduites en lambeaux et piétinées. Les Espions accomplirent des prodiges d’activité en grimpant jusqu’au faîte des toits pour couper les banderoles qui flottaient sur les cheminées. Mais en deux ou trois minutes, tout était terminé.

L’orateur, qui étreignait encore le tube du microphone, les épaules courbées en avant, la main libre déchirant l’air, avait sans interruption continué son discours. Une minute après, les sauvages hurlements de rage éclataient de nouveau dans la foule. La Haine continuait exactement comme auparavant, sauf que la cible avait été changée.

Ce qui impressionna Winston quand il y repensa, c’est que l’orateur avait passé d’une ligne politique à une autre exactement au milieu d’une phrase, non seulement sans arrêter, mais sans même changer de syntaxe.

(…)

L’Océania était en guerre contre l’Estasia. L’Océania avait donc toujours été en guerre contre l’Estasia. Une grande partie de la littérature politique de cinq années était maintenant complètement surannée. Exposés et récits de toutes sortes, journaux, livres, pamphlets, films, disques, photographies, tout devait être rectifié, à une vitesse éclair. Bien qu’aucune directive n’eût jamais été formulée, on savait que les chefs du Commissariat entendaient qu’avant une semaine ne demeure nulle part aucune mention de la guerre contre l’Eurasia et de l’alliance avec l’Estasia.

Le travail était écrasant, d’autant plus que les procédés qu’il impliquait ne pouvaient être appelés de leurs vrais noms. Au Commissariat aux Archives, tout le monde travaillait dix-huit heures sur vingt-quatre, avec deux intervalles de trois heures de sommeil hâtif. Des matelas furent montés des caves et étalés dans tous les couloirs. Les repas consistaient en sandwiches, et du café de la Victoire était apporté sur des chariots roulants par des gens de la cantine. […] »

Georges Orwell, 1984, folio, p. 256-258 ; p. 259.

Sous la Cinquième République, ce ne sont pas les deux minutes, ni la semaine de la haine, mais les deux semaines de la haine (une sorte de synthèse des deux). Nous avons connu les deux semaines de la haine en 2002, puis en 2017 et maintenant en 2022. La description d’Orwell correspond assez bien à ce que nous vivons tous les cinq ans. A croire que nos dirigeants ont lu et appliquent à la lettre le chef d’œuvre de George Orwell. Chaque matin, lorsque je me lève, j’ai l’impression de vivre dans le monde en “1984”, en Océania… hé non… je suis bien en 2022 sous la France macronienne.

Lorsque jadis, je lisais “1984”, je m’étonnais de voir l’étrange apathie des gens lors du soudain changement d’ennemis. Je rigolais, en m’étonnant de la bêtise des gens et du manque de réalisme de l’auteur. Dans la vraie vie, les gens vont s’apercevoir du changement d’ennemi. Et puis vint 2017… et l’étrange ralliement de l’ensemble de la classe politico-médiatique à Emmanuel Macron. Certains deviendront même ses ministres.

20 h00 le visage de Macron apparaît à côté de celui de Le Pen…

20 h 01… on oublie tout ce que l’on disait de mal sur Emmanuel Macron pour appeler à voter pour lui. Les deux semaines de la haine vont commencer. C’est comme l’ardoise magique des enfants. On secoue l’ardoise et tout est effacé. Formidable Georges Orwell dont son livre “1984” ne cessera de me fasciner.

Dans “1984”, on comprend surtout que l’opposant est une opposition contrôlée, une fausse opposition qui permet de faire perdurer le régime.

Pour moi, ce ne sera ni Big brother, ni Emmanuel Goldstein, ni Macron, ni Le Pen. Je conteste le régime dans son ensemble.

A la maison au premier tour, et de nouveau à la maison eu deuxième tour. Les élections françaises sont “essentiellement décoratives” pour parler comme le président russe Vladimir Poutine dans son discours fondateur du 24 février 2022.

Nous devons combattre le régime dans la rue et de manière révolutionnaire, comme les gilets jaunes du début nous l’on montré. Sur les champs Elysées à l’assaut de l’Elysées, dans nos provinces à l’assaut de nos préfectures. C’est la seule solution. La solution ne viendra pas des urnes.

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Dans la rubrique “deux semaines de la haine”, voici la tribune publiée par “France info” et “le Parisien” des sportifs français appelle à faire barrage à l’extrême droite en votant pour Emmanuel Macron au deuxième tour de l’élection présidentielle de 2022.

Voici le texte et la liste des signataires.

“Je déclare ouverts les Jeux de Paris célébrant la 33e Olympiade de l’ère moderne.” 

C’est par ces mots qu’il reviendra au prochain chef de l’État d’ouvrir officiellement les Jeux olympiques de Paris 2024.

Ce vendredi 26 juillet 2024, à l’issue d’une cérémonie d’ouverture historique sur la Seine, parmi des dizaines de chefs d’État, devant les athlètes du monde entier et des milliards de téléspectateurs, celui ou celle qui sera élu le 24 avril prochain incarnera le pays aux yeux du monde. Quelques semaines plus tard, il ou elle ouvrira également les Jeux Paralympiques.

Nous, sportives et sportifs français de tous horizons et de toutes disciplines, ne pouvons imaginer que ce moment historique soit marqué du sceau d’une présidence d’extrême droite

Si nous sommes pleinement conscients des difficultés que traversent de nombreux Français, nous avons la conviction que le vote pour un parti qui mettrait en danger les valeurs républicaines serait le pire des remèdes.

Le sport auquel nous croyons, celui des valeurs de l’olympisme, est fait d’amitié et de respect ; il est le lieu de la mixité. Il refuse toutes les discriminations. Partout sur le territoire, dans nos villes, nos banlieues et nos campagnes, le sport est un remède puissant à l’exclusion.

Dans ces temps incertains, il est un vecteur de rassemblement. C’est le cas quand toute une nation se rappelle qu’elle est UNE en vibrant à l’unisson derrière les exploits de ses sportifs.

C’est parce que nous croyons en ce sport-là, fraternel et inclusif, que nous nous engageons pour éviter que notre nation place à sa tête une présidente qui incarne tout le contraire, la stigmatisation de l’autre, le repli sur soi, le nationalisme. Et que nous appelons donc à voter pour Emmanuel Macron le 24 avril prochain.

Clarisse Agbégnénou, judo, Samir Aït Saïd, gymnastique artistique, Valériane Ayayi Vukosavljević, basket, Brahim Asloum, boxe, Romain Bardet, cyclisme, Cécilia Berder, escrime, Alain Bernard, natation, Marie Bochet, ski handisport, Laure Boulleau, football, Justine Braisaz-Bouchet, biathlète, Romain Cannone, escrime, Souleymane Cissokho, boxe, Elodie Clouvel, pentathlon moderne, Cléopâtre Darleux, handball  Isabelle Demongeot, tennis, Stéphane Diagana, athlétisme, Boris Diaw, basket, Céline Dumerc, basket, Allison Pineau, handball, Antoine Dupont, rugby, Gévrise Emane, judo, Maud Fontenoy, voile, Pierre Gasly, sport automobile, Edgar Grospiron, ski freestyle, Amandine Henry, football, Stéphane Houdet, tennis fauteuil, Muriel Hurtis, athlétisme, Michaël Jeremiasz, tennis fauteuil, Nikola Karabatic, handball, Raphaël Ibañez, rugby, Jean Le Cam, voile, Eugénie Le Sommer, football, Christophe Lemaître, athlétisme, Laure Manaudou, natation, Blaise Matuidi, football, Frédéric Michalak, rugby, Estelle Mossely, boxe, Earvin Ngapeth, volley, Valérie Nicolas, handball, Yannick Noah, tennis, Sarah Ourahmoune, boxe, Jean-Pierre Papin, football, Tony Parker, basket, Dimitri Payet, football, Marie-José Pérec, athlétisme, Thibaut Pinot, cyclisme, Jackson Richardson, handball, Charles Rozoy, natation handisport, Jo-Wilfried Tsonga, tennis, Jessy Trémoulière, rugby, Cameron Woki, rugby, Tony Yoka, boxe. 

Les pétitionnaires refusent qu’une présidente d’extrême droite préside la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris en 2024. Ils appellent donc à voter pour Emmanuel Macron.

Etrange raisonnement.

Cela ne les dérange pas que la cérémonie soit présidée par un président “assassin”. Assassin du prolétariat français par sa féroce répression contre les gilets jaunes, par sa gestion de la crise du corona-virus et sa vaccination quasi-obligatoire. De même ces gens issus de l’élite oligarchique ne sont pas dérangé par la future coupe du monde au Qatar qui se déroulera sur des stades construits sur les cadavres de milliers d’esclaves noirs.

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Nicolas Sarkozy lance un vibrant appel à voter Emmanuel Macron. Il invite les Républicains à rejoindre le rassemblement proposé par le président sortant. Les crevards de droite, comme les crevards de gauche, vont rejoindre en masse “la République en Marche”. Vous ne vouliez plus de la droite, vous ne vouliez plus de la gauche… et bien, vous en aurez encore jusqu’à plus soif. J’adore le régime républicain et sa tambouille électorale. Nicolas Sarkozy a été congédié par les Français en 2012, puis en 2017… il revient par la fenêtre avec Emmanuel Macron. Super.

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Aujourd’hui, se déroule la rencontre exacte entre Jupiter et Neptune. Dans deux articles, du 12 et 16 janvier 2022 (avant la guerre en Ukraine) j’exposais mon point de vue sur cette rencontre assez exceptionnel.

Elle est intervenue dans plusieurs moments clef de l’histoire de la République française. Deux dates sont mises en évidence : 1792 et 1958. A chaque fois, le destin de la république se joua lors d’une guerre. Guerre révolutionnaire et guerre civile en 1792, Guerre d’Algérie en 1958. L’élection de 2022 intervient au moment d’une guerre en Ukraine. C’est le premier point que je voulais soulever dans mon analyse.

Les deux planètes restent en conjonction plusieurs mois (environ trois à cinq mois). Il faut observer les événements durant toute cette période. Les changements de république en 1792 et en 1958 n’ont pas eu lieu aux moments exacts de la conjonction. C’est une chose importante à comprendre, surtout pour des planètes lentes.

Enfin, selon la carte du ciel de 1792 qui semble régir l’ensemble des républiques en France, la république se termine toujours par l’avènement d’un militaire au pouvoir. Cette règle n’a souffert d’aucune exception jusqu’à aujourd’hui. La carte du ciel de 1792 le montre de manière évidente. Qu’en sera-t-il ? Pour la fin de la Cinquième République ?

13 avril 2022.

Les “deux semaines de la haine” continuent, avec le ralliement de l’ensemble des partenaires sociaux à Macron.

Le MEDEF comme les syndicats d’ouvriers vont se joindre au président Macron. Comme en 2017. Rien ne change. La collaboration de classe en marche. Comme je l’ai montré, dans l’un de mes articles sur les bêtes de l’Apocalypse, c’est l’un des projets de la synarchie. Il faut neutraliser la lutte des classes en forçant les syndicats ouvriers à collaborer avec les patrons. Ce fut le cas sous le régime de Vichy, comme sous Macron. Le prolétariat est livré seul et sans défense face à la bourgeoisie prédatrice.

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Macron en visite en Alsace. Après Denain, la visite sera marquée par d’autres outrances verbales face à des gueux qui essayent de l’interpeller sur leurs problèmes quotidiens. Un fossé se creuse entre l’élite oligarchique et le petit peuple.

Un retraité va pousser Emmanuel Macron à la faute. La scène est l’un des grands moments de vérité de la campagne électorale de 2022.

Un retraité : “… Vous êtes machiavélique, vous êtes manipulateur et en plus, vous êtes menteur“.

(des huées dans le public)

Emmanuel Macron : “Bon ben heu...”

Un retraité : “Jamais de ma vie, je n’ai voté Marine Le Pen. Je vous ai donné un sursis en 2017. Mais je n’en donne pas un deuxième…

Emmanuel Macron : “Mais est-ce que vous pouvez me donner un argument… mais il faut des faits pour dire ça…

Un retraité : “Oui

Emmanuel Macron : “C’est quoi les faits ?

Un retraité : “On a été pris pour des moins-que-rien, des feignants, des Gaulois réfractaires“.

Emmanuel Macron : “Moi, je suis un Gaulois réfractaire.

Un retraité : “Oui, oui, vous êtes un Gaulois réfractaire“.

Emmanuel Macron : “Cela veut dire quoi, dites moi la chose sur laquelle vous n’êtes pas d’accord“.

Un retraité : “Vous avez assassiné l’hôpital.

Emmanuel Macron : “Mais vous êtes fou ou quoi !!!“.

Un retraité : “Oui, je suis fou, je vais aller dans… À l’Espagne, c’est pas loin d’ici.

(on entend des chants : “Macron président, Macron président, Macron président”).

Un retraité : “Non, non, vous êtes un vrai caméléon monsieur.

Emmanuel Macron : “Non, j’assume… Regardez les faits… avant que j’ai été élu, chaque année, on baissait le forfait hospitalier.

Un retraité : “Oui, oui. Mon médecin traitant a été radié, mon dentiste a été radié, les infirmières libérales dans nos villages, elles ont été radiées, vous trouvez ça normal“.

Emmanuel Macron : “Ils n’ont pas été radiés par moi ?

Un retraité : “Ha non, ce n’est pas vous qui avez pris les décisions comme quoi il fallait qu’il se vaccine. Parce qu’ils voulaient pas se vacciner, ils ont été radiés. Vous trouvez ça normal.

Emmanuel Macron : “C’est les ordres qui les ont radiés.

Un retraité : “Vous les remettez en place ?“.

Emmanuel Macron : “Ce sont les ordres qui les ont radiés.

Un retraité : “Ben oui c’est les autres. C’est qui, qui a donné les ordres aux ordres des médecins ?

Une vieille dame : “Lache Monsieur Macron !!!

Emmanuel Macron : “Attendez Madame…

(il se retourne et parle à la dame pendant plusieurs secondes)

Un retraité : “Je n’ai jamais vu un président de la Cinquième République aussi nul que vous.

Emmanuel Macron : “Hé bien merci. (un petit sourire en coin) Je vous remercie d’avoir plein d’arguments à mettre sur la table. Je suis prêt a débattre, il y en a pas beaucoup…

(les chants “Macron président” reprennent)

Un retraité : “Je n’ai pas à me plaindre, moi. Vous êtes pour la retraite à 65 ans…

Emmanuel Macron : “Mais non…

Un retraité : “Moi je l’ai prise à 65 ans, mais par choix et pas par obligation…

Emmanuel Macron : “(petit sourire en coin) J’y vais, j’y vais… mais ce que je veux dire aussi c’est que dans une démocratie, on peut débattre, mais si vous avez des idées toutes faites et que vous ne voulez pas débattre, on ne peut pas y arriver…

Un retraité : “De quoi vous voulez débattre ?

Emmanuel Macron : “Sur l’hôpital, j’ai remis onze milliards par an.

Un retraité : “Oui, oui. C’est pour cela que 5 700 lits ont été supprimés en 2021.

Emmanuel Macron : “Le système, il vient de loin.

Un retraité : “Vous protestez contre les moyens, même avant que vous soyez président.

Emmanuel Macron : “Je vous remercie de dire que cela date d’avant. Moi je vous respect. Vous dites des choses qui sont très agressives.

Un retraité : “Moi aussi, je vous respecte, mais je ne voterais jamais pour vous.

Emmanuel Macron : “Je l’entends, mais simplement, ce n’est pas très argumenté.

Un retraité : “Avec toutes les casseroles que vous traînez derrière, que ce soit l’affaire Benalla…

(Macron signe des autographes tout en écoutant et en parlant)

Emmanuel Macron : “Ha ben, ça y est…

Un retraité : “MCSC, Kohler votre petit copain…

Emmanuel Macron : “Il est secrétaire général… (il fait le signe du doigt qui tourne sur le côté de sa tête) Ha ben vous ça se mélange beaucoup dans la tête.

Un retraité : “Il y a quand même beaucoup d’argument“.

(Un homme arrive et commence à éloigner Emmanuel Macron...)

Emmanuel Macron : “Non, ce n’est pas des arguments, c’est… c’est… c’est des trucs qui vont dans tous les sens.

Un retraité : “Oui, je vais aller me faire soigner.

Emmanuel Macron : “Vous voyez, je vais auprès de tout mes compatriotes. Ne dites pas cela, car il y a des gens vraiment malades. En-tout-cas, vous confondez beaucoup de choses. Je vous le dis avec beaucoup de respect. Le débat démocratique, c’est quand tout se confond…

(Macron s’en va et le garde du corps fait barrage devant le retraité.)”.

je vous r

Il y a beaucoup à dire de ce long échange. La scène fait penser à la dispute avec l’infirmière de Denain dont j’ai longuement parlé. Il met, une nouvelle fois en évidence l’idée que la France est divisée en deux mondes distincts qui ne se comprennent plus. Une élite de type oligarchique et le peuple. Ils utilisent les mêmes mots, mais ne donnent pas le même sens à ces mots. Nécessairement, l’échange devient compliqué, très compliqué. Nous l’avions vu avec le mot “emmerdé“, affectueux pour Macron et insulte pour l’infirmière. En Alsace, la querelle concerne les mots “faits” et “arguments”. Le retraité alsacien donne des explications qu’ils pensent être des “faits” et des “arguments” (moi aussi) et Macron n’y vois que “fatras” et “trucs qui vont dans tous les sens”.

Cela évoque pour moi la théorie de la communication de Ferdinand Saussure (avec un cheveu sur la langue). La distinction essentielle entre le “signifiant” et le “signifié”.

Le “signifiant correspond au mot qui est prononcé.

Le “signifié “, c’est l’idée que je désigne par le signifiant. C’est une image mentale.

Il parle également du “référent qui correspond à l’objet qui est désigné par le signifiant.

Voici un schéma pour bien comprendre.

Le décalage entre “signifiant” et “signifié” peut être source d’incompréhension.

Ce problème ne concerne pas que Macron, mais l’ensemble de l’oligarchie et ses relais médiatiques. Ils ont leur propre “signifié” qui ne correspond plus à celle du peuple. D’où une incompréhension croissante entre deux mondes.

Le même problème de signifiant et de signifié intervient dans la perception que le peuple à, de l’arrogance de Macron.

L’arrogance est également perceptible par le peuple via certains signaux de communication non-verbale. Dans cette vidéo, on peut le voir par le petit sourire en coin lorsque le retraité lui dit “Je n’ai jamais vu un président de la Cinquième République aussi nul que vous“. A partir de ce moment, le sourire “méprisant” ne quittera presque plus Emmanuel Macron.

Nous sommes là aussi dans la différence entre “signifiant” et “signifié”. La bourgeoisie et le peuple ne donnent pas la même définition du mot “politique”. Pour le bourgeois, la politique est un jeu entre plusieurs personnes pour le partage du pouvoir. C’est un jeu de rôle. On s’engueule devant les caméras, puis une fois la caméra ou le micro disparut, on se sert la main, on boit et on mange ensemble. C’est un jeu. D’où le petit sourire pour Macron. Il rigole, car il voit que le retraité en face de lui ne plaisante pas du tout. Il parle de manière très sérieuse de ses problèmes bien réelle. Macron ne comprend pas pourquoi le retraité insiste autant. Il ne comprend pas, pourquoi il ne rentre pas dans le jeu de rôle de la politique tel qu’il est défini par la bourgeoisie.

Pour le peuple, la politique est un sujet très sérieux. Ce n’est pas un jeu, mais une guerre pour obtenir le pouvoir et renverser la bourgeoisie. D’où le ton très sérieux du retraité qui expose ses problèmes et affronte verbalement Emmanuel Macron.

Je pense à un excellent texte de Simone Weil (la philosophe) sur “la suppression des partis politique” :

Le mot parti est pris ici dans la signification qu’il a sur le continent européen. Le même mot dans les pays anglo-saxons désigne une réalité tout autre. Elle a sa racine dans la tradition anglaise et n’est pas transplantable. Un siècle et demi d’expérience le montrent assez. Il y a dans les partis anglo-saxons un élément de jeu, de sport, qui ne peut exister que dans une institution d’origine aristocratique ; tout est sérieux dans une institution qui, au départ, est plébéienne.” (Simone Weil, Ecrits de Londres, Note sur la suppression générale des partis politiques).

Nous retrouvons la même problématique concernant la contestation du régime Macron, entre les gilets jaunes du début qui ont contesté de manière très violente sur les champs Elysées (une méthode typiquement de gueux) et les manifs bisounours qui ont suivi avec les actes suivants ou durant la contestation contre le pass sanitaire (méthode typiquement bourgeoise).

Nous avons là une différence essentielle.

Enfin, il faut observer la technique d’Emmanuel Macron pour fuir le débat avec un gueux. Cela est très drôle. Là encore nous sommes pleinement dans la différence entre “signifiant” et “signifié”. Le bourgeois montre dans sa communication non-verbale qu’il désire mettre fin à une communication, là où le gueux le dira plus directement. Il adopte une stratégie d’évitement et de fuite. Cela commence lorsque la “boomeuse” intervient pour défendre Macron. Le “président” se retourne vers elle et lui parle durant plusieurs secondes. Cela veut dire qu’il désire cesser de parler au retraité. On coupe la communication et on tourne le dos.

Là où le bourgeois comprend qu’il doit partir, car il gêne, le gueux lui considère ce geste comme impolie et méprisant. Le retraité le montre par sa réaction, en lui lâchant la fameuse réplique : “Je n’ai jamais vu un président de la Cinquième République aussi nul que vous“.

Comme le gueux ne comprend pas que le “président” veut partir, il lui dit explicitement “j’y vais, j’y vais, j’y vais” (trois fois) tout en faisant mine de partir. Mais le retraité ne comprend toujours pas, car il veut parler à “son président” de sujet très sérieux. Mais le bourgeois s’ennuie. Il aime le frivole et le jeu. Il se met alors a signer des autographes, tout en lui parlant. Il tente toujours de montrer à son interlocuteur qu’il se lasse de la conversation.

Enfin, un homme tente de s’interposer au moment où le retraité évoque les noms des affaires Benalla ou McKinsey.

C’est toute la limite de la communication Macron et de son pseudo-contact avec le peuple.

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Lecture très intéressante du Canard Enchaîné. On apprend que Macron et Mélenchon se sont échangé des SMS dans la soirée du dimanche.

Mélenchon ment de manière éhontée en disant que les échanges concernaient la défense d’un Français en difficulté à l’étranger. Le Canard révèle la teneur du SMS :

J’ai clairement pris position contre Le Pen. A vous, maintenant, de donner des signes clairs à nos électeurs pour leur permettre de bouger.

On comprend bien que la fameuse phrase répétée quatre fois par le candidat de la France insoumise, “Aucune voix pour Marine Le Pen” était un appel clair et direct à voter Macron au deuxième tour.

Le fameux voyage de Macron à Denain fut l’occasion de répondre à son “camarade” Mélenchon en réalisant des appels du pied à ses électeurs : abaissement de l’âge de départ à la retraite de 65 à 64 ans, enrichissement de son programme vers l’écologie ou la création d’une taxe temporaire sur les grandes entreprises pour redistribuer l’argent vers les plus pauvres. Pas sûr que cela marche avec le souvenir des gilets jaunes. Mais bon la politique de la gamelle, un grand classique de la République.

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La décision du Conseil constitutionnel est diffusée sur leur site internet. Toujours très importante a étudier, car elle comporte parfois des perles sur les éventuelles fraudes. Par exemple la décision sur l’élection de 1974 qui fut un modèle du genre sur ce sujet.

“LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL,

Au vu des textes suivants :

la Constitution, notamment ses articles 6, 7 et 58 ;

l’ordonnance n° 58-1067 du 7 novembre 1958 portant loi organique sur le Conseil constitutionnel ;

la loi n° 62-1292 du 6 novembre 1962 relative à l’élection du Président de la République au suffrage universel ;

la loi organique n° 76-97 du 31 janvier 1976 relative aux listes électorales consulaires et au vote des Français établis hors de France pour l’élection du Président de la République ;

le décret n° 2001-213 du 8 mars 2001 portant application de la loi n° 62-1292 du 6 novembre 1962 relative à l’élection du Président de la République au suffrage universel ;

le décret n° 2005-1613 du 22 décembre 2005 portant application de la loi organique n° 76-97 du 31 janvier 1976 relative aux listes électorales consulaires et au vote des Français établis hors de France pour l’élection du Président de la République ;

le décret n° 2022-66 du 26 janvier 2022 portant convocation des électeurs pour l’élection du Président de la République ;

le code électoral en ses dispositions rendues applicables par les textes mentionnés ci-dessus ;

Au vu des pièces suivantes :

les procès-verbaux établis par les commissions de recensement ainsi que les procès-verbaux des opérations de vote portant mention des réclamations présentées par des électeurs et les pièces jointes, pour l’ensemble des départements, la Polynésie française, les îles Wallis et Futuna, la Nouvelle-Calédonie, Saint-Martin, Saint-Barthélemy et Saint-Pierre-et-Miquelon ;

les résultats consignés dans les procès-verbaux des commissions électorales instituées respectivement par l’article 14 de la loi organique du 31 janvier 1976 mentionnée ci-dessus et le paragraphe VI de l’article 3 de la loi du 6 novembre 1962 mentionnée ci-dessus ainsi que les réclamations présentées par des électeurs et mentionnées dans les procès-verbaux des opérations de vote ;

les réclamations qui ont été adressées au Conseil constitutionnel ;

les rapports des délégués du Conseil constitutionnel ;

Après avoir entendu les rapporteurs ;

Après avoir rejeté comme irrecevables les réclamations parvenues directement au Conseil constitutionnel en méconnaissance du premier alinéa de l’article 30 du décret du 8 mars 2001 mentionné ci-dessus ;

Après avoir statué sur les réclamations mentionnées dans les procès-verbaux des opérations de vote, opéré diverses rectifications d’erreurs matérielles, procédé aux redressements qu’il a jugé nécessaires et aux annulations énoncées ci-après ;

S’EST FONDÉ SUR CE QUI SUIT :

– Sur les opérations électorales :

1. Dans la commune de Fakarava (Polynésie française), dans laquelle 635 suffrages ont été exprimés, le tract d’un candidat a été agrafé à certaines enveloppes adressées à chaque électeur contenant les déclarations des candidats ainsi que les bulletins de vote à leur nom. Ces faits étant de nature à altérer la sincérité du scrutin, il y a lieu d’annuler l’ensemble des suffrages exprimés dans cette commune.

2. Dans la commune de Léchelle (Pas-de-Calais), dans laquelle ont été exprimés 30 suffrages, le magistrat délégué du Conseil constitutionnel a constaté que, en méconnaissance de l’article R. 40 du code électoral, le maire avait pris l’initiative d’organiser les opérations de vote à son domicile. En outre, les lieux ne faisaient l’objet d’aucune signalisation et étaient dépourvus d’isoloir. Cette situation a perduré en dépit des observations du magistrat délégué. Dans ces conditions, il y a lieu d’annuler l’ensemble des suffrages exprimés dans cette commune.

3. Dans la commune de Chenevelles (Vienne), alors que l’arrêté du 25 mars 2022 du préfet de la Vienne n’avait institué qu’un seul bureau de vote, la commune a créé, en méconnaissance de l’article R. 40 du code électoral, un second bureau sur la liste duquel deux électeurs étaient inscrits. Dans les circonstances de l’espèce, il y a lieu d’annuler les suffrages exprimés dans ce bureau.

4. Dans le bureau de vote n° 15 du douzième arrondissement de Paris, dans lequel 1 252 suffrages ont été exprimés, le magistrat délégué du Conseil constitutionnel a constaté, lors de son passage, qu’aucun membre du bureau de vote n’était présent. Une telle irrégularité étant de nature à entraîner des erreurs et à favoriser la fraude, il y a lieu d’annuler l’ensemble des suffrages exprimés dans ce bureau.

5. Dans le bureau de vote n° 2 de la commune de Roisel (Somme), dans lequel 422 suffrages ont été exprimés, le magistrat délégué du Conseil constitutionnel a constaté, lors de son passage, qu’aucun membre du bureau n’était présent à son arrivée. Une telle irrégularité étant de nature à entraîner des erreurs et à favoriser la fraude, il y a lieu d’annuler l’ensemble des suffrages exprimés dans ce bureau.

6. Dans le bureau de vote n° 1 de la commune de Beautheil-Saints (Seine-et-Marne), dans lequel 627 suffrages ont été exprimés, le magistrat délégué du Conseil constitutionnel a constaté, lors de son passage, que tant le président du bureau de vote que les assesseurs étaient absents. Une telle irrégularité est de nature à entraîner des erreurs et à favoriser la fraude. Par suite, il y a lieu d’annuler l’ensemble des suffrages exprimés dans ce bureau.

7. Dans la commune de Cargèse (Corse-du-Sud), dans laquelle 570 suffrages ont été exprimés, le magistrat délégué du Conseil constitutionnel a constaté que les électeurs étaient invités à signer la liste d’émargement avant d’introduire leur bulletin dans l’urne, en méconnaissance des dispositions du dernier alinéa de l’article L. 62-1 du code électoral. Le président du bureau de vote, à qui le magistrat délégué a signalé cette irrégularité, a refusé d’y mettre fin. Il y a donc lieu d’annuler l’ensemble des suffrages exprimés dans cette commune.

8. Dans la commune de Condat-sur-Vézère (Dordogne), dans laquelle 534 suffrages ont été exprimés, les électeurs étaient invités à signer la liste d’émargement avant d’introduire leur bulletin dans l’urne, en méconnaissance des dispositions du dernier alinéa de l’article L. 62-1 du code électoral. Cette irrégularité s’est poursuivie en dépit des observations du magistrat délégué du Conseil constitutionnel, auxquelles le président du bureau de vote a refusé de donner suite. Dès lors, il y a lieu d’annuler l’ensemble des suffrages exprimés dans cette commune.

9. Dans la commune de Wail (Pas-de-Calais), dans laquelle 170 suffrages ont été exprimés, le maire a refusé de communiquer au magistrat délégué du Conseil constitutionnel le procès-verbal sur lequel ce dernier souhaitait porter une mention. Dans ces conditions, il y a lieu d’annuler l’ensemble des suffrages exprimés dans cette commune.

10. Dans la commune de Dénipaire (Vosges), dans laquelle 162 suffrages ont été exprimés, le magistrat délégué du Conseil constitutionnel a été, de manière agressive, empêché d’exercer sa mission de contrôle par le président du bureau de vote. Il y a donc lieu d’annuler l’ensemble des suffrages exprimés dans cette commune.

11. Dans la commune de Secondigné-sur-Belle (Deux-Sèvres), dans laquelle 311 suffrages ont été exprimés, le magistrat délégué du Conseil constitutionnel a constaté, lors de son passage en fin de journée, que l’urne n’était pas verrouillée. Une telle irrégularité étant de nature à favoriser la fraude, il y a lieu d’annuler l’ensemble des suffrages exprimés dans cette commune.

12. Dans la commune de Lieudieu (Isère), dans laquelle 192 suffrages ont été exprimés, le bureau de vote a fermé prématurément à 18 heures en méconnaissance des dispositions du paragraphe II bis de l’article 3 de la loi du 6 novembre 1962 en vertu desquelles le scrutin ne peut être clos avant 19 heures. Cette irrégularité étant de nature à empêcher des électeurs d’exercer leur droit de suffrage, il y a lieu d’annuler l’ensemble des suffrages exprimés dans la commune.

13. Dans la commune de Nandax (Loire), dans laquelle 325 suffrages ont été exprimés, le magistrat délégué du Conseil constitutionnel a constaté que, en méconnaissance des dispositions de l’article R. 52 du code électoral, le procès-verbal des opérations de vote n’était pas mis à disposition des électeurs et que la représentante d’un candidat n’avait pu, malgré sa demande, y avoir accès. Dans ces conditions, il y a lieu d’annuler l’ensemble des suffrages exprimés dans cette commune.

14. Dans le bureau de vote n° 27 de Grasse (Alpes-Maritimes), dans lequel 843 suffrages ont été exprimés, le magistrat délégué du Conseil constitutionnel a constaté, lors de son passage, que l’urne était ouverte, de sorte qu’il était possible d’y introduire des bulletins de vote par une autre ouverture que celle prévue à cette fin. Une telle irrégularité étant de nature à favoriser la fraude, il y a lieu d’annuler l’ensemble des suffrages exprimés dans ce bureau.

15. Dans le bureau de vote n° 308 de Nice (Alpes-Maritimes), dans lequel 475 suffrages ont été exprimés, la commission départementale de recensement a relevé des discordances importantes et inexpliquées entre le nombre de suffrages exprimés, le nombre de bulletins blancs ou nuls et le nombre des émargements. Une telle discordance mettant le Conseil constitutionnel dans l’impossibilité d’exercer son contrôle sur la régularité des votes, il y a lieu d’annuler l’ensemble des suffrages exprimés dans ce bureau.

16. Dans le bureau de vote n° 130 de la commune de Toulouse (Haute-Garonne), dans lequel 1 479 suffrages ont été exprimés, la commission départementale de recensement a relevé des discordances importantes et inexpliquées entre les chiffres inscrits dans le procès-verbal retraçant les résultats et ceux figurant dans les feuilles de dépouillement. Le Conseil constitutionnel n’étant pas en mesure d’exercer son contrôle sur la régularité des votes, il y a lieu d’annuler l’ensemble des suffrages exprimés dans ce bureau.

17. Dans les communes de Blérancourt et de Besmé (Aisne), dans lesquelles ont été respectivement exprimés 627 et 93 suffrages, la commission départementale de recensement a constaté que la liste d’émargement était manquante. Cette circonstance rend impossible un contrôle de la régularité et de la sincérité des suffrages émis dans ces bureaux. Par suite, il y a lieu d’annuler l’ensemble des suffrages exprimés dans ces communes.

18. Dans le bureau de vote n° 1 de la commune de Plessis-Belleville (Oise), dans lequel 562 suffrages ont été exprimés, le procès-verbal des opérations de vote n’a pas été transmis immédiatement à la préfecture à l’issue du dépouillement, en méconnaissance de l’article L. 68 du code électoral. Ce manquement rend impossible le contrôle de la régularité et de la sincérité du scrutin. Il y a donc lieu d’annuler l’ensemble des suffrages exprimés dans ce bureau de vote.

19. Dans les communes d’Hodenc-l’Évêque, de Maysel et de Ponchon (Oise), dans lesquelles ont été respectivement exprimés 163, 153 et 589 suffrages, les listes d’émargement n’ont pas été transmises à la préfecture après le dépouillement du scrutin, en méconnaissance de l’article L. 68 du code électoral. Ce manquement rend impossible le contrôle de la régularité et de la sincérité du scrutin. Il y a donc lieu d’annuler l’ensemble des suffrages exprimés dans ces communes.

– Sur l’ensemble des résultats du scrutin :

20. Aucun candidat n’a recueilli la majorité absolue des suffrages exprimés au premier tour de scrutin.

LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL DÉCLARE :

Article 1er. – Les résultats du scrutin pour l’élection du Président de la République, auquel il a été procédé les 9 et 10 avril 2022, sont les suivants :

Électeurs inscrits : 48 747 876

Votants : 35 923 707

Bulletins blancs : 543 609

Bulletins nuls : 247 151

Suffrages exprimés : 35 132 947

Majorité absolue : 17 566 474

Ont obtenu :

Mme Nathalie ARTHAUD : 197 094

M. Fabien ROUSSEL : 802 422

M. Emmanuel MACRON : 9 783 058

M. Jean LASSALLE : 1 101 387

Mme Marine LE PEN : 8 133 828

M. Éric ZEMMOUR : 2 485 226

M. Jean-Luc MÉLENCHON : 7 712 520

Mme Anne HIDALGO : 616 478

M. Yannick JADOT : 1 627 853

Mme Valérie PÉCRESSE : 1 679 001

M. Philippe POUTOU : 268 904

M. Nicolas DUPONT-AIGNAN : 725 176

Article 2. – La proclamation des résultats de l’ensemble de l’élection interviendra dans les conditions prévues par le décret du 8 mars 2001.

Article 3. – La présente déclaration sera publiée sans délai au Journal officiel de la République française.

Délibéré par le Conseil constitutionnel dans ses séances des 11, 12 et 13 avril 2022, où siégeaient : M. Laurent FABIUS, Président, Mme Jacqueline GOURAULT, M. Alain JUPPÉ, Mmes Corinne LUQUIENS, Véronique MALBEC, MM. Jacques MÉZARD, François PILLET, Michel PINAULT et François SÉNERS.

Rendu public le 13 avril 2022.

JORF n°0088 du 14 avril 2022, texte n° 1
ECLI : FR : CC : 2022 : 2022.195.PDR

Le Conseil constitutionnel reçoit un certain nombre de contestation concernant le déroulement du scrutin. Le délai de contestation est très court, puisqu’il doit être déposé dans les quarante-huit heures après la clôture du scrutin. Le délai est volontairement trop court pour empêcher une véritable contestation des citoyens. Ce qui réduit considérablement les contestations. De plus, le recours doit se faire selon une procédure très spéciale afin de dissuader le gueux de montrer son désaccord. Le citoyen qui constate une irrégularité doit l’inscrire sur le procès-verbal du bureau de vote. Nous le voyons dans cette décision, obtenir l’accès à ce procès-verbal n’est pas toujours de tout repos. Même les délégués du Conseil constitutionnel n’arrivent pas à y accéder (considérants 9, 10 et 13). Alors je vous laisse deviner l’accueil qui sera réservé au simple gueux qui tenterait de vouloir noter une irrégularité sur un PV. D’ailleurs, je vous invite à remarquer avec moi qu’aucune contestation émanant d’un simple citoyen n’a été retenue par le Conseil. Que de l’entre-soi judiciaire, entre gens de bonne compagnie.

Résultat de la manœuvre, le Conseil constitutionnel n’a constaté que dix-neuf irrégularités (une blague) sur des dizaines de milliers de bureaux de vote. Il faut vraiment être naïf pour croire à une telle supercherie. La décision du Conseil ne donne pas la liste des contestations qui ont été rejetées, ce qui est une grave irrégularité de nature a faussé la validité de la décision du Conseil constitutionnel. Dans n’importe quelle pays, autre que la France, on aurait remis en cause la sincérité du scrutin. Mais voilà, nous sommes en France. Les citoyens doivent connaître l’ensemble des contestations quitte à produire une décision de trente pages. Il en va de la sincérité du scrutin et de la crédibilité du “président” élu. Tout juste le Conseil, admet-il qu’il a rejeté par simple ordonnance un certains nombres de recours déposé directement devant lui, donc, sans passer par le PV du bureau de vote.

Après avoir rejeté comme irrecevables les réclamations parvenues directement au Conseil constitutionnel en méconnaissance du premier alinéa de l’article 30 du décret du 8 mars 2001 mentionné ci-dessus

Autre élément à mettre en lumière auprès de mes lecteurs. Un minuscule considérant évoque une régularisation des “erreurs matérielles” et des “redressements” des résultats. Deux expressions d’une très grande importance. Toute la fraude électorale, celle de nature a fausser véritablement le scrutin se trouve là. Les “erreurs matérielles” et les “redressements” jugés nécessaires.

Après avoir statué sur les réclamations mentionnées dans les procès-verbaux des opérations de vote, opéré diverses rectifications d’erreurs matérielles, procédé aux redressements qu’il a jugé nécessaires et aux annulations énoncées.

En gros, pour être clair et compréhensible par le plus grand nombre de personnes, l’administration française dans le décompte des voix commet des erreurs de calcul. Le Conseil constitutionnel, dans sa grande mansuétude et après vérification (cela va de soi.) va rectifier un certain nombre d’erreurs. Ce sont les “erreurs matérielles” (sic). En 2022, avec l’informatique, j’ai du mal à y croire. Nous ne sommes plus à l’ère du boulier et des calculs sur le coin d’une nappe d’un restaurant. Qui pourrait croire cela. La fraude de masse se trouve là. Je l’ai vu de mes propres yeux lorsque j’étais fonctionnaire en préfecture. Le Conseil constitutionnel le dit noir sur blanc dans sa décision. Je n’invente rien.

Et les redressements ?

La Constitution, permet-elle au Conseil constitutionnel de redresser les résultats à sa guise ?

Que peut-on dire d’un pays qui permet d’organiser un bureau de vote dans le domicile d’un maire (et pourquoi pas au commissariat de Police), d’avoir des urnes ouvertes ou non fermées avec un cadenas, des bureaux de vote sans président ni assesseurs présent en permanence, etc.

Voilà pourquoi je ne vote jamais. Je ne connaît que trop le système que j’ai vu de l’intérieur.

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Ce soit débat entre Jordan Bardella (RN) et Gérald Darmanin (LAREM) sut BFM. Un débat prometteur entre une jeune pousse talentueuse du RN et le ministre de l’Intérieur du gouvernement Macron.

Je n’ai pas été déçu. Une scène restera dans l’histoire. Du jamais-vu dans l’histoire politique française. Je parle de l’échange au sujet de la baisse du budget de la police dans le programme de Marine Le Pen. Un moment étonnant dont voici la retranscription de ce passage par mes propres soins.

Gérald Darmanin : “Vous voyez Monsieur Bardella, le problème, c’est que vos économies sont en peau de lapin. Dans le programme du Front national, il y a par exemple deux milliards d’économie sur le budget de la police. Je voudrais qu’on y revienne quelques instants.

Le journaliste : “Non, on va parler de la sécurité dans quelques instants.

Gérarld Darmanin : “Non, ce n’est pas une mesure de sécurité, c’est une mesure d’économie. Je voudrais savoir comment à la fin ont paye tout ça. parce que moi aussi, je peux annoncer des dizaines de milliards…

Jordan Bardella : “Pourquoi vous mentez ?

Gérald Darmanin : “Non, non, je ne mens pas du tout.

Jordan Bardella : “Si…

Gérald Darmanin : “Je serais vous, je n’utiliserais pas des mots insultants. Vous pouvez aller voir sur votre propre présentation d’économie, vous dites comme on va limiter l’immigration, on va limiter l’insécurité. Vous faites un parallèle, déjà… très particulier. C’est un autre problème. On pourra en discuter tout à l’heure... et donc vous dites : on ferra deux milliards d’économie sur la sécurité puisqu’il y aura moins d’insécurité puisqu’il y aura moins d’immigration. Alors je vais vous dire un truc, ce n’est pas très compliqué, il y a deux types de dépenses de sécurité. Il y a le matériel, ce n’est pas grand-chose dans un budget, et puis je ne fait pas le procès de ne pas renouveller les voitures des policiers. Donc, il y a la masse salariales des policiers. C’est comme ça qu’on fait des économies… sur les policiers. Le budget de la police, c’est sept milliards d’euros. Deux milliards sur sept milliards… c’est deux milliards par an dans le projet… je l’ai bien lu… Deux milliards par an sur sept milliards, c’est trente cinq mille policiers en moins. Ou alors, c’est plus de trois cents euros en moins pour chaque policier par mois. J’imagine bien que vous n’allez pas supprimer trente-cinq mille policiers, j’imagine bien que vous n’allez pas baisser de trois cent cinquante euros par mois…

Jordan Bardella : “Nous allons en recruter sept mille et trois mille administratifs.

Gérald Darmanin : “Ben ça sera impossible puisque vous baissez le budget de la police. Vous le mettez noir sur blanc dans le tableau d’économie.

Jordan Bardella : “non”.

Gérald Darmanin : “Je vous le promets. Regardez votre tableau d’économie… noir sur blanc… noir sur blanc…

(Jordan Bardella montre le tableau pendant que Gérald Darmanin)

Jordan Bardella : “Vous les voyez où les deux milliards.

Gérald Darmanin : “Vos économies sont en peau de lapin. (il montre le tableau tenu par Jordan Bardella). Prenez votre tableau sur les mesures d’économie… non ce n’est pas celui-là… celui avec une tenue jaune au début… là il est rouge…

Jordan Bardella : “d’accord (il cherche dans les feuilles. Puis il s’arrête sur une feuille)“.

Gérald Darmanin : “Voilà… en bas… tout en bas, il y a marqué deux milliards.

Jordan Bardella : “Si vous voyez une baisse des moyens pour la sécurité, vous êtes allé sur le programme de Monsieur Jadot ou de Madame Hidalgo…

Gérald Darmanin : “Non, non, c’est le vôtre, que tout le monde aille sur Internet, il y a aucun problème.”

(Jordan Bardella en train de lire la feuille)

Gérald Darmanin : “Vous allez tout en bas… Immigration…

Jordan Bardella : “Personne ne trouvera car…

Gérard Darmanin : “Si, si… immigration…

Jordan Bardella : “d’accord.”

Gérald Darmanin : “… qui va diminuer, donc insécurité qui va baisser.

Jordan Bardella ; “Attendez, vous parlez de l’immigration ou de la police… je ne comprends pas.

Gérald Darmanin : “C’est votre propre tableau…

Jordan Bardella : “Non, ce n’est pas de mon tableau dont vous parlez…

Gérald Darmanin : “Vous pouvez me le donner… (il se lève et avance vers Jordan Bardella) Je vais vous montrer.

Jordan Bardella : “(il tend la feuille à Gérard Darmanin) Tenez Monsieur le ministre…

Gérald Darmanin : “(il est debout à côté de Jordan Bardella) Merci Monsieur le député européen… Regardez, je vais vous montrer… hop les mesures d’économie… Immigration… c’est première page… vous n’avez pas bien cherché… Immigrations : “la forte baisse de l’immigration va permettre de faire baisser de nombreuses dépenses liées à la sécurité.

Jordan Bardella : “Quel est le rapport avec la police ?

Gérald Darmanin : “Qui s’occupe de l’insécurité à part la police…” (il jette la feuille sur le pupitre de Jordan Bardella et s’en va vers son pupitre).”

Jordan Bardella : “Vous faites le spectacle, mais vous n’avez pas suffisamment préparé ce débat, si je peux me permettre. Il y a des économies à faire sur l’immigration, mais il n’est mentionné nul part (il montre la feuille). Je vous le montre. Les Français peuvent le faire, à aller le consulter.

Gérald Darmanin : “Lisez la phrase.

Jordan Bardella : “Monsieur Darmanin on n’est pas à la fac, vous racontez n’importe quoi. Nous allons augmenter d’un milliard cinq le budget lié à la sécurité, et à la justice. Nous allons embaucher sept mille policiers et trois mille fonctionnaires administratifs.

Je n’ai pas souvenir, dans l’histoire des débat politique diffusé à la télévision, qu’un homme politique se lève vers son interlocuteur pour lui faire la lecture de l’un des documents présent sur le pupitre de son adversaire. C’est un tabou que de violer ainsi l’espace intime d’un adversaire politique. En proxémique, la science de la gestion de l’espace en matière de communication, il y a plusieurs cercles d’intimités. Il faut lire les travaux d’Edward T. Hall sur le sujet. Ses livres, passionnant son tout présent en édition de poche. Voir par exemple au sujet de la proxémique, “la dimension cachée“. Il définit plusieurs espaces autour de la personne, allant de l’espace intime à l’espace public, en passant par l’espace social et l’espace personnel. Les dimensions entre chaque espace sont variables selon les cultures et les pays.

Comment la distance influence la communication

Gérald Darmanin quitte sa place pour venir pénétrer sans demander l’autorisation à son adversaire, dans son espace intime. Ce qui d’ailleurs ne semble pas gêner son adversaire. Sans doute une histoire de génération. Normalement ce genre violation devrait entraîner une réaction agressive ou de fuite. Une scène comme celle-là aurait été impensable, il y a vingt ou trente ans. Celui qui aurait vu ainsi son espace intime violé aurait rappelé à l’ordre son interlocuteur. Gérald Darmanin aurait dû amener le programme économique de Marine Le Pen avec lui. Un sérieux manque de préparation.

15 avril 2022.

Après les sportifs, les gens du spectacle vont appeler à voter pour Emmanuel Macron.

Nous ne pouvons imaginer le sentiment du peuple ukrainien envahi, bombardé et massacré, lorsqu’il découvrira que nous avons élu une complice du chef du Kremlin à la tête de notre pays», assurent encore les signataires, dont plusieurs comédiens de la Comédie-Française. «Nous ne pouvons imaginer que la France, pays des lumières et de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, porte au pouvoir une présidente dont les amitiés revendiquées avec les pires dictateurs en exercice seraient notre honte et notre déshonneur», ont-il indiqué. Il y a deux jours, des responsables du monde de la culture, dont Jack Lang, Olivier Py ou Stanislas Nordey, avaient également appelé à voter Emmanuel Macron au deuxième tour de la présidentielle, en soulignant que l’abstention peut bénéficier à son adversaire d’extrême droite, Marine Le Pen.”

Les signataires :

Thomas Dutronc (chanteur), Brice Hilaret (comédien), Nicolas Vaude (comédien), Laurent Lafitte (comédien, réalisateur), Jeanne Balibar (comédienne, réalisatrice), Maurice Barthelemy (comédien, réalisateur), Pauline Chalamet (comédienne), Thierry Suc (producteur), Pauline Leveque (écrivaine), Marc Lévy (écrivain), Lulu Gainsbourg (chanteur), Élodie Bouchez (comédienne), Tony Franck (photographe), Louise Doutreligne (écrivaine), Yael Langmann (réalisatrice), Jean Loui Benoin ( metteur en scène), Louis Moutin ( musicien), Leonor de Recondo ( écrivaine), Daniel Benoin( metteur en scène), Philippe Berling (metteur en scène), Philippe Berodot (comédien), Josselyn Bossennec (scénariste), Sylvia Berger (comédienne), Éric Altmayer (producteur), Astride de La Forest (peintre), Christelle Reboul (comédienne), Frédéric Bouraly (comédien), Ismael Saïdi (réalisateur), Marine Dorfmann (productrice), Clara Luciani (chanteuse), Hugo GELIN (réalisateur), Yann Chermat (comédien), Francois Briault (comédien), Sarah Pébéreau (comédienne), Marie Anne Mestre (comédienne), Clara Starkier (comédienne), Anne Le Guernec (comédienne), Isabelle Starkier (metteur en scène), Thierry Binisti (réalisateur), CharlEli Couture (musicien), Harold Valentin (producteur), Fred Grivoix (réalisateur), Mathieu Malzieu (musicien), Philippe Duclos (comédien), Bastien Ughetto (acteur), Lannick Gautry ( acteur), Olivier Doran (réalisateur), Jean-Pascal Hattu (réalisateur), Marie-Laurence Tartas (comédienne), Thierry Harcourt (metteur en scène), Matthieu Chedid (chanteur), Nach (chanteuse), Philippe Calvario (metteur en scène), Dominique Farrugia (comédien, producteur), Vincent Deniard (comédien), Alexis Michalik (auteur/metteur en scène/comédien), Coraly Zahonero (comédienne), Delphine Depardieu (comédienne), Michel Boujenah (comédien), Pierre Arditi (comédien), François Berléand (comédien), Gilbert Desvaux (directeur de théâtre), Michel Bompoil (comédien), Nâzim Boudjenah (comédien), Claude Aufaure (comédien), Thibaud Ameline (producteur), Tristane Banon (écrivaine), Nicolas Briançon (comédien/metteur en scène), Ariane Ascaride (comédienne), Evelyne Bouix (comédienne), Richard Berry (comédien), Ladislas Cholat (comédien), Cedric Zimmerlin (comédien), Yannis Baraban (comédien), François Bureloup (comédien), Anne Charrier (comédienne), Bruno Blairet (comédien), Jemima West (comédienne), Jean-Luc Moreau (comédien/metteur en scène), Salomé Lelouch (metteur en scène), Isabelle Gélinas (comédienne), Lisa Martino (comédienne), Eric Laugerias (comédien), Patrick Fabre Cat (auteur), Stephane Laporte (auteur), Pierre Laville (auteur), Gilles Gaston Dreyfus (comédien), Laura Presgurvic (comédienne), Jacques Fontanel (comédien), Jean Claude Houdinière (producteur), Laurent Bateau (comédien), Bruno Solo (comédien), Mélanie Page (comédienne), Laurence Katrian (réalisatrice), Pascal Legros (producteur), Alex Lutz (comédien), Valérie Karsenti (comédienne), Énora Malagré (comédienne), Benoît Lavigne (directeur de théâtre), Francis Lombrail (directeur de théâtre), Gabrielle Lazure (comédienne), Stephanie Fagadau (directrice de théâtre), Vanessa Demouy (comédienne), David Brécourt (comédien), Philippe Lelièvre (comédien), Sebastien Thiery (auteur), Pascal Guillaume (directeur de théâtre), Bruno Abraham Kremer (comédien), Ariane Mourier (comédienne), Barbara Schulz (comédienne), Brigitte Fossey (comédienne), Stéphane Hillel (comédien), José Paul (comédien/metteur en scène), Emma de Caunes (comédienne), Hélène Médigue (comédienne), Rachel Kahn (auteur), Muriel Robin (comédienne), Benoit Soles (comédien), Emma Munos (artiste de cabaret), Virginie Lemoine (comédienne/metteur en scène), Philippe Beautier (comédien), Murielle Huet Des Aunay(comédienne), Davy Sardou (comédien), Anne Bouvier (comédienne/metteur en scène), Clemence Thioly (comédienne), Jean-François Balmer (comédien), Benjamin Boyer (comédien), Jean Paul Bordes (comédien), Bertrand Thamin (directeur de théâtre), Laurent Spielvogel (comédien), Pierre Forest (comédien), Michaël Cohen (comédien), Nicolas Poiret (auteur), Julien Boisselier (comédien), Macha Meril (comédienne), Stéphane Guillon (comédien), Fleur Houdinière (productrice), Isabelle Vitari (comédienne), Dominique Guillot (comédien), Thierry Lhermitte (comédien), Clément Michel (metteur en scène), Pierre Alain Leleu (comédien/directeur de théâtre), Christophe Lidon (metteur en scène), Gwendoline Hamon (Comédienne), Anne Roumanoff (comédienne), Stéphanie Bataille (directrice de théâtre), Florian Zeller (écrivain), Valérie Mairesse (comédienne), Christiane Millet (comédienne), Ana Girardot (comédienne), Catherine le Chevalier (comédienne), Noemie Bianco (Comédienne), Jean-Pierre Bouvier (comédien), Claire Borotra (comédienne), François Morel (comédien), Judith Chemla (comédienne), Ivan Calberac (auteur), Louis Langrée (chef d’orchestre), Vincent Winterhalter (comédien), Florent Albrecht (musicien), Sarah Biasini (comédienne), Vicente Pradal (musicien), Nancy Huston (écrivain), Guillaume Gallienne (comédien), Bruno Madinier (comédien), Soren Prevost (comédien), Samuel Labarthe (comédien), Thomas Lempire (comédien), Helene Arié (comédienne), Nathalie Tassera (comédienne), Anne Consigny (comédienne), David Foenkinos (écrivain), Grégory Fitoussi (comédien), Jean-Paul Tribout (comédien), Eric Prat (comédien), Julie Ferrier (comédienne), Thibaut De Montalembert (comédien), Alexis Tregaro (producteur), Salomé Villiers (comédienne), Nathalie Marchac (réalisatrice), Didier Benureau (comédien), Alysson Paradis (comédienne), Guillaume Gouix (comédien), Laurent de Wilde (pianiste), Mariane Piketty (violoniste), Sophie Artur (comédienne), Michel Jonasz (comédien/chanteur), Isabelle Carré (comédienne), Alice Dufour (comédienne), Pascale Arbillot (comédienne), Yves Pignot (comédien), Etienne Launay (comédien), Valérie Vogt (comédienne), François Dunoyer (comédien), Arnaud Gidoin (comédien), Marie-Christine Barraud (comédienne), Jean Eric Bielle (comédien), Stephane Cotin (metteur en scène), Gérard Jugnot (comédien), François Vincentelli (comédien), Florence Pernel (comédienne), François Rollin (comédien), Richard Berkowitz (comédien), Benjamin Sire (journaliste/compositeur), Michèle Bernier (comédienne), Caroline Benjo (Productrice), Dominique Plaideau (comédien/Metteur en scène), Stephan Wojtovich (comédien), Chloé Lambert (comédienne), Léonie Simaga (comédienne), Nathalie Bigorre (comédienne), Franck Desmedt (comédien/directeur de théâtre), Dominique Daguier (comédien), Charles Berling (comédien/directeur de théâtre), Maud Wyler (comédienne), Jean Paul Delvor (comédien), Emmanuelle Bougerol (comédienne), Stephan Guérin Tllié (comédien), Philippe Caubere (comédien), Marilou Berry (comédienne), Jil Caplan (comédienne), Dominique Frot (comédienne), Catherine Arditi (comédienne), Serge Paumier/Nathalie Lucas (Théâtre des Gemeaux), Carole Scotta (productrice), Leslie Bourdin (musicienne), Valérie Zenatti (écrivaine), Anne Baquet (artiste lyrique), Isabelle Gonzales (chorégraphe), Stephan Guérin (auteur), Sonia Nigoghossian (artiste lyrique), Annik Blancheteau (comédienne/metteuse en scène), Béatrice Agenin (comédienne), Anne Serra (comédienne), Ariane Seguillon (comédienne), Jean Pierre Malignon (comédien), Francois Feroleto (comédien), Valérie Boneton (comédienne), Julia Piaton (comédienne), Romain Lemire (chanteur), Anne Gerlès (productrice), Sophie Le Cam (chanteuse), Pierre Aussedat (comédien), Pauline Delpech (comédienne), Arié Elmaleh (comédien), Hervé Pauchon (comédien), Vincent Solignac (scenariste), Nicole Calfan (comédienne), Anne-Sophie Girard (comédienne), Vanessa Djian (productrice), Olivier Lejeune (comédien), Emmanuel Noblet (comédien), Évelyne Dandry (comédienne), Antoine Sahler (musicien), Jean-Marc Dumontet (producteur), Thomas Le Douarec (metteur en scène), Caroline Devismes (comédienne), Laurent Gamelon (comédien), Arnaud bedouet (comédien/auteur), Gilles Cohen (comédien), Black M (musicien), Marie Gillot, Hélène Babu (comédienne), Fred Bianconi (comédien), Jean Christophe Barc (comédien), Jean-Philippe Daguerre (metteur en scène), Charlotte Matzneff (comédienne), Charles Lelaure (comédien), Anne Plantey (comédienne), Marc Semianticky, Anouchka Delon (comédienne), Sophie Renoir (comédienne), Etienne de Balasy (auteur/metteur en scène), Laurent Olmedo (comédien), Jean Claude Dreyffus (comédien), Fabrice Goldstein (producteur), Nicolas Ehretsmann (musicien), Serge Moati (réalisateur), Manuel Gélin (comédien), Eric Viellard (comédien), Élie Semoun (comédien), Alain Sachs (metteur en scène), Nadia Tereszkiewic (comédienne), Juliette Sales (scenariste/réalisatrice), Caroline Verdu (directrice de théâtre), Philippe Magnan (comédien), Julien Marchand (comédien), Didier Brice (comédien), Arthur Jugnot (comédien), Claire Mirande (comédienne), Thierry Lopez (comédien), Gabriel le Doze (comédien), Xavier Simonin (comédien), Thomas Soliveres (comédien), Jeremie Lippman (metteur en scène), Nicolas Lormeau (comédien), Andréa Ferreol (comédienne), Caroline Maillard (comédienne), Yolande Moreau (comédienne), Simon Abkarian (comédien), Jerome Kircher (comédien), Cyril Romoli (comédien), Dominique Paquet (autrice), Mickael Hirsh (comédien), Shani Diluka (pianiste), Marie-Agnès Gillot (danseuse), Elsa Zylberstein (comédienne), Isabelle Vitari (comédienne), Michel Cymes (medecin, comédien), Mélanie Bernier (comédienne), Bruno Guillon (animateur), Valérie Bègue (comédienne), Malika Menard (comédienne), Lilou Cornillac (comédienne), Laurence Arné (comédienne), Michel Boujenah (comédien), Claudio Capéo (chanteur), Zabou Breitmann (comédienne, metteur en scène), Morgan Spillmaecker (directeur de théâtre), Louise Monot (comédienne), Reem Kherici (comédienne, réalisatrice), Charlotte Gabris (comédienne), Eye Haidara (comédienne), Jonathan Lambert (comédien), Sidonnie Bonnec (animatrice), Richard Kolinka (musicien), Stéphane De Groodt (comédien, auteur), Anissa Bonnefont (réalisatrice), Mathilda May (comédienne, auteure), Pascal Elbé (comédien, réalisateur), Gérémy Crédeville (comédien, auteur), Manu Lévy (animateur), Tom Villa (comédien, auteur), Alexis Le Rossignol (comédien, auteur), Yannick Noah (chanteur), François Cluzet (comédien), Ivan Calbérac (auteur, réalisateur), Patrick Chesnay (comédien), Nagui (animateur), Yvan Attal (comédien, réalisateur), Charlotte Gainsbourg (comédienne), Juliette Binoche (comédienne), François Berléand (comédien), Cristina Cordula (animatrice), Thierry Godard (comédien), Christian Faure (réalisateur), Valérie Karsenty (comédienne), Jacqueline Franjou (directrice de festival), Sandrine Kiberlain (comédienne, réalisatrice), Philippe Besson (auteur), Vincent Delerm (chanteur, auteur), Kerenn-Ann Zeidel (chanteuse), Jalil Lespert (comédien, réalisateur), Raphaël Haroche (chanteur, auteur), Mélanie Thierry (comédienne), Louise Bourgoin (comédienne), Virginie Ledoyen (comédienne), Cristiana Réali (comédienne), Céline Salette (comédienne), Julie Gayet (comédienne, productrice), Yannig Samot (comédien), Bruno Sanches (comédien), Fabrice Luchini (comédien), Marlène Jobert (comédienne), Gilles Lellouche (comédien, réalisateur), Florence Loiret-Caille (comédienne), Alice Taglioni (comédienne), Emmanuelle Bercot (comédienne, réalisatrice), Benjamin Lavernhe (comédien), Manu Payet (comédien), Sonia Rolland (comédienne, réalisatrice), Jane Birkin (chanteuse, auteure), Rebecca Marder (comédienne), Florence Viala (comédienne), Bambou (chanteuse), Fabien Baron (photographe), Maxime Delauney (producteur), Stéphanie Murat (comédienne, réalisatrice), Olivier Delbosq (producteur), Enrico Macias (chanteur), Ali Niroomand (producteur), Bruno Chiche (réalisateur), Michel Fournier (auteur), Dany Héricourt (coach théâtre), Jogya Ghrenassia (concertiste), Agnès Jaoui (comédienne, réalisatrice), Jean Xavier de Lestrade (réalisateur, président SACD), Alix Poisson (comédienne), Florence Foresti (comédienne), Patrick Mille (comédien), Florent Marchet (chanteur, auteur), Sophie Calle (artiste), Caroline Vigneaux (comédienne), Valérie Damidot (animatrice), Jean Michel Ribes (auteur, metteur en scène), Zazie (chanteuse), Laurent Stocker (comédien), Alice Pol (comédienne), Cécile Cassel (comédienne), Jonathan Zaccai (réalisateur), Natacha Régnier (comédienne), Anne Azoulay (comédienne), Anna Mouglalis (comédienne), Géraldine Nakache (comédienne, réalisatrice), Patrick Sobelman (producteur), Béatrice Dalle (comédienne), Catherine Frot (comédienne), Olivier Bouana (agent), Nicolas De Cointet (éditeur), Jean Aittouares (agent), Jérémy Lopez (comédien), Sophie Alour (musicienne), Lisa Cat-Berro (musicienne), Danièle Lebrun (comédienne), Ezra Petronio (agent), Lana Petrusevych (artiste), Aleksandra Woroniecka (rédactrice mode), Valerie Sadoun (photographe), Sarah Andelman (créatrice), Anne Marcassus (productrice), Corine Juresco (comédienne), Arthur Dreyfus (comédien), Dorothée Hannequin (musicienne), Christophe De Mareuil (comédien), Alexandre De Betak (producteur), Anne Richard (comédienne), Annelise Clément (musicienne), Constance Gay (comédienne), Niels Schneider (comédien), Louis Bertignac (chanteur), Catherine Hosmalin (comédienne), Elena Terenteva (comédienne)

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Une tribune publiée par “l’Equipe” donne une liste de deux-cent vingt sportifs qui appellent à voter pour Emmanuel Macron.

Voici la liste complète des futurs “Kollabo” du régime.

Jean-Philippe Acensi, Michael Aloisio, Jean-Michel Aulas, Claude Atcher, Philippe Bana, Béatrice Barbusse, Marie Barsacq, James Blateau, Thierry Braillard, Virgile Caillet, Michel Callot, Dominique Carlac’h, Betty Charlier, David Douillet, Martine Duclos, Jacques-Henri Eyraud, Loïc Fery, Valérie Fourneyron, Brigitte Henriques, Céline Jobert, Frédérique Jossinet, Nicolas Julia, Marie-Amélie Le Fur, Olivier Letang, Véronique Moreira, Stéphane Nomis, Marie-Sophie Obama, Philippe Oddou, Ludovic Roye, Didier Seminet, Jean-Pierre Siutat, Eric Tanguy, Robins Ttchale-Watchou, Magali Tezenas du Montcel, Anne Tournier-Lasserve, Patrick Vajda, Jean Zoungrana, Claire Allard, Frédéric Alliot, Nadir Allouache, Bernard Amsallem, Colette Andrusyszyn, Thibault Aoustin, Antoine Aubour, Christian Babonneau, Yanis Bacha, Véronique Barre, Pierre Barthelem, Aïmane Bassiouni, Marc Batard, Vincent Batigne, Patrick Bayeux, Jean-Marie Bellicini, Sébastien Bequart, Julien Berenger, Charles-Henri Bernardi, Kévin Bernardi, Sylvain Berthenod, Alain Bertholom, Didier Besseyre, Maël Besson, Gladys Bezier, Leslie Bigini, Philippe Biro, Antony Bloch, David Blough, Yves Boissière, Richard Bouigue, Frédéric Bouix, Emeline Bourre, Jérémy Botton, Patrick Braouezec, Alexandre Bregon, Jean-Christophe Breillat, Jacques Bungert, Axel Carree, Alain Carrière, Brice Chambard, Laurent Chambertin, Mathieu Charpentier, Vincent Chaudel, Margot Chave, Yacine Chikhi, Laurent Choukroun, Vincent Chupin, Laurent Ciubini, Isabelle Collette, Bernard Comment, Arnaud Courtier, Clément Darras, Armand de Rendinger, Audrey Delacroix, Frédéric Delannoy, Jean-Luc Denechaud, Séverine Desbouys, Brigitte Deydier, Rémi Dhalluin, Frédéric De Meglio, Louis Dieu, Edouard Donnelly, Jacques Donzel, Philippe Doucet, Lilia Douihech, Patrick Doussot, Fabrice Dubuisson, Gilles Dufeigneux, Françoise Dussere, Julie Eissen, Daniel Emelin, Claude Fauquet, Charlotte Feraille, Charles Ferreira, Michel Filliau, Arnaud Flanquart, Laurence Frère, Jean-François Froustey, Arnaud Gandais, Bruno Gares, Pascal Gentil, Charlotte Gigard Fabre, Jean-Marc Gillet, André Giraud, Carole Gomez, Cédric Gosse, Jean Gracia, Alexis Gramblat, Pascal Grizot, Philippe Grunenbaum, Jean-Baptiste Guegan, Patrick Guillou, David Guillouf, Fabrice Halipre, Stéphane Hatot, Nathalie Henaff, Benoît Henry, Karim Herida, William Heude, Cyril Jacobsen, Emmanuelle Jaeger, Régis Juanico, Skander Karaa, Jean-Pierre Karaquillo, Hakim Khellaf, Roland Krzentowski, Lionel Lacaze, Romain Lachens, Bruno Lalande, Philippe Lamblin, Clotilde Larrose, David Lazarus, Sylvie Le Maux, André Leclecq, Jean Leclercq, Kévin Legrand, Yoann Lemaire, Anne-Marie Lemoine, Rémi Leonetti, Christophe Lepetit, Arnaud Leroux, Gatien Letartre, Aurélie Lienhart, Philippe Lot, Jean-Jacques Lozach, Aymeric Magne, Laure Martin, Jérôme Martin, Tony Martin, Laurent Martini, Alain Martres, Florence Masnada, Denis Masseglia, Cédric Messina, Thierry Messina, Gaëlle Millon, Olivier Monnat, Gilles Moretton, Jean-Jacques Mulot, Grégory Murac, Michèle My, Michel Naniche, Guillaume Naslin, Dominique Nato, Jean-Michel Oprendek, Xavier Parenteau, Valérie Pasquier, Johann Pellicot, Frédéric Pereira, Bertrand Perrin, Jean-Claude Perrin, Clément Picard, Julien Pierre, Marie-Françoise Potereau, Pierre Rabadan, Claire Rabes, Patrick Ranvier, Thomas Remoleur, Philippe Renaud, Stéphane Renaud, Antoine Richard, Souad Rochdi, Florence Rodes, Vincent Roger, Mickael Romezy, Sébastien Rouault, Jean-Emile Rouaux, Yann Roubert, Bénédicte Rouby, Paul-Emile Saab, Hassane Sadok, Lahcen Salhi, Charles Salmon, Maxime Sauvage, Gilles Sezionale, Arnaud Simon, Serge Simon, Romain Sombret, Bruno Storai, Bouabdellah Tahri, Alain Talarmin, Thierry Teboul, Cédric Terret, Alain Toledano, Alain Valentin, Jean-François Vilotte, Jean Vintzel, Patrick Wolff, Claude-Hélène Yvard-Guermonprez, Soria Zidelkhile, Nathalie Zimmerman.

16 avril 2022.

Meeting de Macron à Marseille. On annonçait des milliers de personnes, ils seront à peine quelques centaines, mille cinq cents au maximum. Pas de quoi casser la baraque. Personne n’assiste à ses réunions publiques et pourtant des “Français” sont censé avoir voté pour lui. Etonnante époque dans laquelle nous vivons. Ce n’est pas Emmanuel Macron qui va retenir toute l’attention, mais un des chauffeurs de salle qui a pris la parole avant lui. Mourad Boudjelal va se lancer dans une hallucinante diatribe contre les électeurs de Marine Le Pen et contre les Français en général.

Ceux qui pensent que lorsqu’il y a un délinquant, on pense déjà que c’est le résultat d’une génétique, pas d’un parcours social, pas d’un parcours culturel ou éducatif, je leur dis en face à tous ceux qui pensent ça et qui votent Front national, je leur dis en face : “Regardez-vous, vous êtes raciste. Regardez-vous, vous êtes raciste. Que vous le vouliez ou non, vous êtes raciste. Si vous croyez que les origines ont une incidence sur l’aptitude, vous êtes raciste. À tous ceux qui votent Front national, à tous les élus du Front national, à tous ceux qui ostracisent une partie de la population jour et nuit, si vous pensez que c’est lié à une origine, vous êtes raciste

Mourad Boudjelal est un coutumier du fait. En 2012, déjà, il avait accusé le rugby français d’être raciste :

Question : “le rugby est-il raciste selon vous.”

Mourad Boudjelal : “Oui, le rugby français est raciste. Il est à l’image de la France franchouillarde et conservatrice. Il m’est arrivé de prendre des insultes racistes dans les stades. Je reçois régulièrement du courrier dans lequel on me traite de « sale Bougnoule.” (…) Si le rugby veut se développer, il sera obligé de prendre en compte la nouvelle typologie de la France et celle-ci est black-blanc-beur. Aujourd’hui, si une certaine partie du pays ne s’intéresse pas du tout au rugby, c’est parce qu’il est très conservateur et il correspond à un côté franchouillard dans lequel beaucoup ne se reconnaissent pas.

Voici la vidéo en intégralité. Car il faut être honnête, elle n’a pas été diffusé dans les médias. A vous de juger.

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