AntéchristJudaïsmeProphétieSatanisme

Judéo-christianisme et helleno-christianisme.

J’ai conscience que cet article ne va plaire ni a certains milieu catholique traditionaliste, ni a certains Juifs talmudistes qui aiment entretenir pour les uns, une haine du judaïsme et pour les autres une haine encore plus forte du catholicisme. Cela m’est égal. Je n’ai pas peur, de déplaire aux uns et aux autres. Seul la vérité et l’exactitude historique m’intéressent.

Jésus-Christ fut initialement juif (I) avant de créer sa propre religion qui intégra des éléments du Judaïsme et de la culture grecque (II). Enfin, il faudra conclure en disant quelques mots sur le rôle des Juifs à la fin des temps (III).

I. Jésus et le judaïsme.

Jésus fut circoncis au huitième jour après sa naissance (A), il fréquenta régulièrement les synagogues (B) et pratiqua les fêtes religieuses du judaïsme (C).

A. La circoncision de Jésus.

L’évangile de Luc évoque la circoncision de Jésus quelques jours après sa naissance. Un passage fondamental pour comprendre le lien entre Christianisme et Judaïsme.

« Les huit jours étant accomplis, pour la circoncision de l’Enfant, il fut appelé Jésus, nom que l’ange lui avait donné avant qu’il eût été conçu dans le sein maternel.

Puis, lorsque les jours de leur purification furent accomplis, selon la loi de Moïse, Marie et Joseph portèrent l’Enfant à Jérusalem pour le présenter au Seigneur, suivant ce qui est écrit dans la loi du Seigneur : « Tout mâle premier-né sera consacré au Seigneur » ; et pour offrir en sacrifice, ainsi que le prescrit la loi du Seigneur, une paire de tourterelles, ou deux petites colombes. » (Luc, II : 21-24).

Il faut donner quelques explications sur ce passage.

Yahvé signa une alliance avec Abraham. Le signe de cette alliance sera la circoncision de tous les enfants mâles. Tout enfant circoncis sera protégé par Dieu contre Satan.

« Dieu dit à Abraham : « Et toi, tu garderas mon alliance, toi et tes descendants après toi, d’âge en âge. Voici l’alliance que vous avez à garder, l’alliance entre moi et vous, et tes descendants après toi : tout mâle parmi vous sera circoncis. Vous vous circoncirez dans votre chair, et ce sera le signe de l’alliance entre moi et vous. Quand il aura huit jours, tout mâle parmi vous, d’âge en âge, sera circoncis, qu’il soit né dans la maison, ou qu’il ait été acquis à prix d’argent d’un étranger quelconque, qui n’est pas de ta race. On devra circoncire le mâle né dans la maison ou acquis à prix d’argent, et mon alliance sera dans votre chair comme alliance perpétuelle. Un mâle incirconcis, qui n’aura pas été circoncis dans sa chair, sera retranché de son peuple : il aura violé mon alliance. «  » (Genèse, XVII : 9-14).

Traditionnellement, dans l’Eglise, le 1er janvier était appelé la fête de la Circoncision. Elle intervenait huit jours après le 25 décembre. En 1974, Paul VI abandonna cette célébration. Une funeste décision qui entraîna dans l’esprit des fidèles une rupture concernant les racines juives du christianisme.

B. La fréquentation des synagogues.

Jésus ne cessa de fréquenter les synagogues soit pour participer aux cérémonies religieuses, soit pour enseigner aux fidèles. Il est impossible de citer tous les passages. Je me contenterai d’en donner quelques exemples marquants à titre d’illustration.

« Pendant le jour, Jésus enseignait dans le temple, et il en sortait pour aller passer la nuit sur la montagne qu’on appelle des Oliviers. Et tout le peuple, dès le matin, venait à lui pour l’écouter dans le temple. » (Luc, XXI : 37-38).

L’un des passages les plus intéressant se trouve dans l’évangile de Saint-Luc.

« Alors Jésus retourna en Galilée, dans la puissance de l’Esprit, et sa renommée se répandit dans tout le pays d’alentour. Il enseignait dans leurs synagogues, et tous publiaient ses louanges.

Etant venu à Nazareth, où il avait été élevé, il entra, selon sa coutume, le jour du sabbat dans la synagogue, et se leva pour faire la lecture. On lui remit le livre du prophète Isaïe ; et l’ayant déroulé, il trouva l’endroit où il était écrit : « L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a consacré par son onction, pour porter la bonne nouvelle aux pauvres, et il m’a envoyé guérir ceux qui ont le cœur brisé, annoncer aux captifs la délivrance, aux aveugles le retour à la vue, pour rendre libres les opprimés, publier l’année favorable du Seigneur. » Ayant roulé le livre, il le rendit au ministre et s’assit ; et tous, dans la synagogue, avaient les yeux attachés sur lui. Alors, il commença à leur dire : « Aujourd’hui vos oreilles ont entendu l’accomplissement de cet oracle. » Et tous lui rendaient témoignage, et admirant les paroles de grâce qui sortaient de sa bouche, ils disaient : « N’est-ce pas là le fils de Joseph ? » » (Luc, IV : 14-22)

Jésus participe activement, le jour du sabbat, dans une synagogue au côté du rabbin au culte en lisant un extrait du livre d’Isaïe.

C. La tsitsit de Jésus.

Jésus portait les habits traditionnels du judaïsme comme le montre plusieurs passages des évangiles.

« Jésus, à son retour, fut accueilli par le peuple, car tous l’attendaient. Et voilà qu’un homme appelé Jaïre, lequel était chef de la synagogue, vint se jeter aux pieds de Jésus, le priant d’entrer dans sa maison, parce qu’il avait une fille unique, d’environ douze ans, qui se mourait.

Comme Jésus y allait, et qu’il était pressé par la foule, une femme affligée d’un flux de sang depuis douze ans, et qui avait dépensé tout son bien en médecins, sans qu’aucun eût pu la guérir, s’approcha de lui par derrière et toucha la houppe de son manteau. A l’instant son flux de sang s’arrêta. Et Jésus dit : « Qui m’a touché ? » Tous s’en défendant, Pierre et ceux qui étaient avec lui dirent : « Maître, la foule vous entoure et vous presse, et vous demandez : Qui m’a touché ? » Mais Jésus dit : « Quelqu’un m’a touché, car j’ai senti qu’une force était sortie de moi. » Se voyant découverte, la femme vint toute tremblante se jeter à ses pieds, et raconta devant tout le peuple pourquoi elle l’avait touché, et comment elle avait été guérie à l’instant. Et Jésus lui dit : « Ma fille, ta foi t’a sauvée ; va en paix. » » (Luc, VIII : 40-48).

« Ayant traversé le lac, ils abordèrent à la terre de Génésareth. Les gens de l’endroit, l’ayant reconnu, envoyèrent des messagers dans tous les environs, et on lui amena tous les malades. Et ils le priaient de leur laisser seulement toucher la houppe de son manteau, et tous ceux qui la touchèrent furent guéris. » (Mathieu, XIV : 34-36).

La houppe de son manteau est une obligation du judaïsme présente dans le Deutéronome. Il faut faire quatre nœuds aux coins de son vêtement.

« Tu ne porteras pas un vêtement d’un tissu mélangé de laine et de lin réunis ensemble. Tu feras des franges aux quatre coins du vêtement dont tu te couvriras. » (Deutéronome, XXII : 11-12).

C’est le tsitsit encore utilisé aujourd’hui dans le judaïsme. Jésus semblait en porter un lors de son ministère public. Le toucher portait bonheur et guérissait les malades. Nous sommes très loin de l’image traditionnelle du Christ. Je suis là pour dire la vérité historique à mes lecteurs, n’en déplaise a certains. Et ce n’est pas fini.

Matthieu 9.20 - Le bord de son vêtement - Bibliorama
Quel genre de parent êtes-vous ?

D. La pratique des fêtes religieuses juives.

Jésus, Marie et Joseph semble avoir pratiquer l’ensemble des fêtes juives traditionnelles comme le montre le Nouveau testament. Les Juifs de l’ancienne alliance devaient se montrer devant Dieu trois fois par an.

« Trois fois par année, tout mâle d’entre vous se présentera devant Yahvé, votre Dieu, dans le lieu qu’il aura choisi : à la fête des Azymes, à la fête des Semaines et à la fête des Tabernacles ; il ne paraîtra pas devant Yahvé les mains vides. Chacun fera ses offrandes, selon ce qu’il peut donner, selon les bénédictions que Yahvé, ton Dieu, lui aura accordées. » (Deutéronome, XVI : 16-17).

La plus importante fête étant celle de Pâques (fête des azymes). Jésus et sa famille s’y rendaient chaque année.

« Cependant l’Enfant croissait et se fortifiait, étant rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui.

Or ses parents allaient tous les ans à Jérusalem, à la fête de Pâque. Quand il eut atteint sa douzième année, ils y montèrent, selon la coutume de cette fête ; et lorsqu’ils s’en retournèrent, les jours de la fête étant passés, l’Enfant Jésus resta dans la ville, sans que ses parents s’en fussent aperçus. Pensant qu’il était avec leurs compagnons de voyage, ils marchèrent tout un jour, puis ils le cherchèrent parmi leurs parents et leurs connaissances. Ne l’ayant point trouvé, ils retournèrent à Jérusalem pour le chercher. Au bout de trois jours, ils le trouvèrent dans le temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant. Et tous ceux qui l’entendaient étaient ravis de son intelligence et de ses réponses. En le voyant, ils furent étonnés ; et sa mère lui dit : « Mon enfant, pourquoi avez-vous agi ainsi avec nous ? Votre père et moi, nous vous cherchions tout affligés. » Et il leur répondit : « Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas qu’il faut que je sois aux choses de mon Père ? » Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait. Alors il descendit avec eux, et vint à Nazareth, et il leur était soumis. Et sa mère conservait toutes ces choses dans son cœur.

Et Jésus progressait en sagesse, en taille et en grâce devant Dieu et devant les hommes. » (Luc, II : 21-52).

« Or la Pâque des Juifs était proche, et Jésus monta à Jérusalem. Il trouva dans le temple les marchands de bœufs, de brebis, et de colombes, et les changeurs assis. Et ayant fait un petit fouet avec des cordes, il les chassa tous du temple, avec les brebis et les bœufs ; il jeta par terre l’argent des changeurs, et renversa leurs tables. Et il dit aux vendeurs de colombes : « Enlevez cela d’ici ; ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic. » Les disciples se ressouvinrent alors qu’il est écrit : « Le zèle de votre maison me dévore. » » (Jean, II : 13-17).

Au moment de sa mort, il monta également à Jérusalem fêter la Pâque juive.

Nous avons également la fête du Tabernacle qu’il commémorera régulièrement selon le Nouveau Testament.

« Après cela, Jésus parcourut la Galilée, ne voulant pas aller en Judée, parce que les Juifs cherchaient à le faire mourir. Or, la fête des Juifs, celle des Tabernacles, était proche. Ses frères lui dirent donc : « Partez d’ici, et allez en Judée, afin que vos disciples aussi voient les œuvres que vous faites » (Jean, VII : 1-3)

« Après cela, Jésus parcourut la Galilée, ne voulant pas aller en Judée, parce que les Juifs cherchaient à le faire mourir. Or, la fête des Juifs, celle des Tabernacles, était proche. Ses frères lui dirent donc : « Partez d’ici, et allez en Judée, afin que vos disciples aussi voient les œuvres que vous faites ; car personne ne fait une chose en secret, lorsqu’il désire qu’elle paraisse. Si vous faites ces choses, montrez-vous au monde. » Car ses frères mêmes ne croyaient pas en lui. Jésus leur dit : « Mon temps n’est pas encore venu ; mais votre temps à vous est toujours prêt. Le monde ne saurait vous haïr ; moi, il me hait, parce que je rends de lui ce témoignage, que ses œuvres sont mauvaises. Montez, vous, à cette fête ; pour moi, je n’y vais point, parce que mon temps n’est pas encore venu. » Après avoir dit cela, il resta en Galilée. Mais lorsque ses frères furent partis, lui-même monta aussi à la fête, non publiquement, mais en secret. » (Jean, VII : 1-10).

En évoquant ces quelques mots sur le lien entre Jésus et le judaïsme, je pense ici a tous ses faux catholiques issue de la dissidence. Ces gens-là remettent au goût du jour la vieille hérésie marcioniste qui rejette l’Ancien Testament et opère une distinction entre Yahvé et le dieu du Nouveau Testament. Connaissent-ils au moins les passages des évangiles que je viens de citer ? On ne peut pas rejeter l’ancienne alliance sans rejeter Jésus lui-même puisque celui-ci était Juif. Méfiez-vous de certaines personnes qui professent le marcionisme sur youtube ou ailleurs. Ils vous emmènent vers l’erreur et le mensonge.

II. Lutte entre judéo-christianisme et helléno-christianisme.

Le judéo-christianisme (A) va s’opposer à la vision helléno-chrétienne (B) avant que les deux tendances ne se réunissent lors du concile de Jérusalem (C).

A. Le judéo-christianisme.

De son vivant, Jésus s’opposa au sein du Judaïsme, à une secte ultra minoritaire, les pharisiens. Les pharisiens furent dénoncés avec une grande violence par le Christ.

Le pharisianisme donna ensuite naissance au talmudisme et au kabbalisme actuel. Il y a une filiation directe à établir entre les pharisiens du temps du Christ et le talmudo-kabbalisme moderne. Pour approfondir le sujet, je vous renvoi à la lecture de mon article sur « facebook et le satanisme« .

Les Juifs qui écoutaient Jésus parler au Temple où dans les synagogues se sont converti à la nouvelle religion et sont devenu les judéo-chrétiens dont parlent les actes des apôtres. Il est fondamental de bien comprendre que l’immense majorité des Juifs du temps de Jésus sont devenus Chrétien, ou plus précisément des judéo-chrétiens. Ceux qui sont restés Juifs se convertiront à la fin des temps lors du retour du Christ. J’en reparlerais à la fin de l’article. C’est également un point fondamental.

Le problème du judaïsme, et je me permets de le dire en toute amitié à mes lecteurs de confession juive, c’est son élite. A titre d’exemple, évoquons un épisode célèbre de la vie des apôtres. La scène ne concerne pas les pharisiens, mais les sadducéens (autre secte minoritaire qui s’opposa au Christ). Il s’agit de la double arrestation de saint-Pierre et saint-Jean après la mort du Christ.

« Pendant que Pierre et Jean parlaient au peuple, survinrent les prêtres, le capitaine du temple et les Sadducéens, mécontents de ce qu’ils enseignaient le peuple et annonçaient en la personne de Jésus la résurrection des morts. Ils mirent la main sur eux, et ils les jetèrent en prison jusqu’au lendemain ; car il était déjà soir. Cependant beaucoup de ceux qui avaient entendu ce discours crurent, et le nombre des hommes s’éleva à environ cinq mille. » (Actes, IV : 1-3).

Les deux apôtres seront relâchés et accueillis triomphalement par cinq mille partisans (tous Juifs). On le voit, le petit peuple du judaïsme soutenait Jésus contre ses élites.

Une deuxième arrestation surviendra à quelque temps plus tard.

« Beaucoup de miracles et de prodiges se faisaient parmi le peuple par les mains des Apôtres. Et ils se tenaient tous ensemble sous le portique de Salomon ; aucune autre personne n’osait se joindre à eux, mais le peuple les louait hautement. Chaque jour voyait s’accroître la multitude d’hommes et de femmes qui croyaient au Seigneur, en sorte qu’on apportait les malades dans les rues, et qu’on les plaçait sur des lits ou des nattes, afin que, lorsque Pierre passerait, son ombre au moins couvrît quelqu’un d’entre eux. On venait ainsi en foule des villes voisines à Jérusalem, amenant des malades et des hommes tourmentés par des esprits impurs, et tous étaient guéris.

Alors le grand prêtre et tous ses adhérents, savoir le parti des Sadducéens, se levèrent, remplis de jalousie ; et ayant fait arrêter les Apôtres, ils les jetèrent dans une prison publique. Mais un ange du Seigneur, ayant ouvert pendant la nuit les portes de la prison, les fit sortir en disant : « Allez, tenez-vous dans le temple, et annoncez au peuple toutes ces paroles de vie. » (Actes, V : 12-20).

Jésus dit avoir été envoyé en Palestine pour guider les « brebis perdues de la maison d’Israël« . Il ne s’adresse qu’aux Juifs et ne sortira jamais de la terre sainte.

« Jésus étant parti de là, se retira du côté de Tyr et de Sidon. Et voilà qu’une femme cananéenne, de ce pays-là, sortit en criant à haute voix : « Ayez pitié de moi, Seigneur, fils de David ; ma fille est cruellement tourmentée par le démon. » Jésus ne lui répondit pas un mot. Alors ses disciples, s’étant approchés, le prièrent en disant : « Renvoyez-la, car elle nous poursuit de ses cris. » Il répondit : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël.  » Mais cette femme vint se prosterner devant lui, en disant : « Seigneur, secourez-moi. » Il répondit : « Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants pour le jeter aux petits chiens. » « Il est vrai, Seigneur, dit-elle ; mais les petits chiens mangent au moins les miettes qui tombent de la table de leur maître. » Alors Jésus lui dit : « O femme, votre foi est grande : qu’il vous soit fait selon votre désir.  » Et sa fille fut guérie à l’heure même. » (Mathieu, XV : 21-28)

Reste la célèbre phrase du Christ, « je ne suis pas venu abolir la loi ou les prophètes, mais les accomplir« .

« Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes ; je ne suis pas venu les abolir, mais les accomplir. Car, je vous le dis en vérité, jusqu’à ce que passent le ciel et la terre, un seul iota ou un seul trait de la Loi ne passera pas, que tout ne soit accompli. Celui donc qui aura violé un de ces moindres commandements, et appris aux hommes à faire de même, sera le moindre dans le royaume des cieux ; mais celui qui les aura pratiqués et enseignés, sera grand dans le royaume des cieux. Car je vous dis que si votre justice ne surpasse celle des Scribes et des Pharisiens, vous n’entrerez point dans le royaume des cieux. » (Mathieu, V : 17-20)

Il parle de l’accomplissement des prophètes. Il ne parle pas du Judaïsme, mais du message des prophètes. Or, les prophètes de l’Ancien Testament ont annoncé la venue d’un messie souffrant, dans un premier temps, puis de son retour sous la forme d’un guerrier et d’un roi, dans un second temps. Jésus, par sa vie et sa mort sur la croix est le premier messie attendu par le judaïsme. Il est en cela l’accomplissement des prophéties de l’Ancien Testament.

L’immense majorité des Juifs du temps de Jésus l’ayant reconnu comme le messie, ils formeront l’église judéo-chrétienne de Jérusalem, sous la direction de Jacques, comme semble l’indiquer un passage de l’épître aux Galates.

« Trois ans plus tard, je montai à Jérusalem pour faire la connaissance de Céphas, et je demeurai quinze jours auprès de lui. Mais je ne vis aucun des autres Apôtres, si ce n’est Jacques, le frère du Seigneur. En tout ce que je vous écris là, je l’atteste devant Dieu, je ne mens pas. » (Galates, I : 18-20).

Les premiers chrétiens continuèrent de pratiquer les rites du Judaïsme en se rendant au Temple chaque samedi.

« Chaque jour, tous ensemble, ils fréquentaient le temple, et, rompant leur pain dans leurs maisons, ils prenaient leur nourriture avec joie et simplicité, » (Actes, II : 46).

A la sortie du Temple, ils vont ensemble dans l’une de leur maison à tour de rôle pour rompre le pain et prendre un repas entre Chrétiens. La cérémonie commençait le samedi soir et se prolongeait jusqu’à minuit dans la nuit du samedi au dimanche.

« Le premier jour de la semaine, comme nous étions assemblés pour la fraction du pain, Paul, qui devait partir le lendemain, s’entretint avec les disciples, et prolongea son discours jusqu’à minuit. » (Actes, XX : 7).

Cette rencontre entre amis ayant la même croyance religieuse, constitue la première trace de notre messe dominicale comme le montre un passage très intéressant de la première épître aux Corinthiens.

« Mais en vous recommandant ce point, je n’ai garde de vous louer de ce que vous vous assemblez, non pour votre avantage, mais pour votre préjudice. Et d’abord j’apprends que, lorsque vous vous réunissez en assemblée, il y a des scissions parmi vous, — et je le crois en partie ; car il faut qu’il y ait parmi vous même des sectes, afin que les frères d’une vertu éprouvée soient manifestés parmi vous, — lors donc que vous vous réunissez ce n’est plus le repas du Seigneur que vous célébrez ; car, à table, chacun commence par prendre son propre repas, en sorte que tels ont faim, tandis que d’autres se gorgent. N’avez-vous pas des maisons pour y manger et boire ? ou méprisez-vous l’Eglise de Dieu, et voulez-vous faire un affront à ceux qui n’ont rien ? Que vous dirai-je ? Que je vous loue ? Non, je ne vous loue point en cela.

Car, pour moi, j’ai reçu du Seigneur, ce que je vous ai aussi transmis, savoir, que le Seigneur Jésus, dans la nuit où il fut livré, prit du pain, et après avoir rendu grâces, le rompit et dit : « [Prenez et mangez] ; ceci est mon corps, [qui sera livré] pour vous ; faites ceci en mémoire de moi. » De même, après avoir soupé, il prit le calice et dit : « Ce calice est la nouvelle alliance en mon sang ; faites ceci, toutes les fois que vous en boirez, en mémoire de moi. » Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez ce calice, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. C’est pourquoi celui qui mangera le pain ou boira le calice du Seigneur indignement, sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur. Que chacun donc s’éprouve soi-même, et qu’ainsi il mange de ce pain et boive de ce calice ; car celui qui mange et boit [indignement], sans discerner le corps du Seigneur, mange et boit son propre jugement. C’est pour cela qu’il y a parmi vous beaucoup de gens débiles et de malades, et qu’un grand nombre sont morts. Si nous nous examinions nous-mêmes nous ne serions pas jugés. Mais le Seigneur nous juge et nous châtie, afin que nous ne soyons pas condamnés avec ce monde.

Ainsi, mes frères, lorsque vous vous réunissez pour le repas, attendez-vous les uns les autres. Si quelqu’un a faim qu’il mange chez lui, afin que vous ne vous réunissiez pas pour votre condamnation. » (1 corinthiens, XI : 17-34).

La messe est la répétition du dernier repas de Jésus avec ses apôtres. Le partage du pain et du vin est l’élément essentiel du culte chrétien. Le pain représente le corps du Christ et le vin son sang. Ils sont les signes de la nouvelle alliance entre Dieu et les hommes.

B. L’helléno-christianisme.

Avec le temps, les apôtres vont convertir de plus en plus de chrétiens parmi les hellènes. C’est l’histoire de la conversion des Grecs que nous racontent les Actes des apôtres. Les Actes se trouvent à la suite des quatre évangiles. Le nombres croissant des chrétiens de culture grec va générer un conflit avec les chrétiens restés dans le judaïsme. Le conflit va éclater au sujet de la solidarité au plus pauvre. En effet, les premiers chrétiens pratiquaient une sorte de mise en commun des richesses dans une caisse commune pour aider les pauvres parmi les chrétiens.

« Ils étaient assidus aux prédications des Apôtres, aux réunions communes, à la fraction du pain et aux prières. Et la crainte était dans toutes les âmes, et beaucoup de prodiges et de miracles se faisaient par les Apôtres. Tous ceux qui croyaient vivaient ensemble, et ils avaient tout en commun. Ils vendaient leurs terres et leurs biens, et ils en partageaient le prix entre tous, selon les besoins de chacun. Chaque jour, tous ensemble, ils fréquentaient le temple, et, rompant leur pain dans leurs maisons, ils prenaient leur nourriture avec joie et simplicité, louant Dieu et ayant la faveur de tout le peuple. Et le Seigneur ajoutait chaque jour au nombre de ceux qui étaient dans la voie du salut. » (Actes, II : 42-47).

Nous sommes très loin du libéralisme économique et de la haine des pauvres dont certains prétendus « catholiques traditionalistes » sont les adeptes. J’ai eu à faire face à la haine de certains d’entre eux lorsque je me suis retrouvé en grave difficulté personnelle, à certains moments de ma vie. Ce sont des trahisons de ce genre qui font reculer la foi et entraîne de nombreuses défaites face à nos ennemis. Une forme dite traditionaliste qui ne relève presque plus du catholicisme, mais d’une forme d’hérésie relevant du donatisme teinté de protestantisme. J’ai comme projet d’écrire un article sur la résurgence du donatisme à l’époque moderne. Je ne parlerai pas ce sujet dans cet article. Cela mérite un développement plus long.

« La multitude des fidèles n’avait qu’un cœur et qu’une âme ; nul n’appelait sien ce qu’il possédait, mais tout était commun entre eux. Avec beaucoup de force les apôtres rendaient témoignage de la résurrection du Sauveur Jésus, et une grande grâce était sur eux tous. Car il n’y avait parmi eux aucun indigent : tous ceux qui possédaient des terres ou des maisons les vendaient et en apportaient le prix aux pieds des Apôtres ; on le distribuait ensuite à chacun, selon ses besoins. » (Actes, IV : 32-35).

La mise en commun des biens au profit des démunis reprend le principe juif de la Tsédaka. Le principe existait déjà dans l’Ancien Testament et fut repris par les premiers chrétiens comme par les Juifs talmudistes.

« S’il y a chez toi un pauvre d’entre tes frères, dans l’une de tes portes, au pays que Yahvé, ton Dieu, te donne, tu n’endurciras pas ton cœur et ne fermeras pas ta main à ton frère pauvre ; mais tu lui ouvriras ta main, et tu lui prêteras de quoi pourvoir à ses besoins selon ce qui lui manque. Prends garde qu’il ne s’élève dans ton cœur cette pensée basse : « La septième année, l’année de rémission, approche ! » et que ton œil ne soit mauvais envers ton frère pauvre, de peur que tu ne lui donnes rien, et qu’il ne crie à Yahvé contre toi, et que tu ne sois chargé d’un péché. Tu dois lui donner, et, en lui donnant, que ton cœur n’ait pas de regret ; car, à cause de cela, Yahvé, ton Dieu, te bénira dans tous tes travaux et dans toutes tes entreprises. Il ne manquera jamais de pauvre au milieu du pays ; c’est pourquoi je te donne ce commandement : Tu ouvriras ta main à ton frère, à l’indigent et au pauvre dans ton pays. » (Deutéronome, XV : 7-11).

Or justement, un conflit important va surgir entre les chrétiens hébreux et les chrétiens hellènes à l’intérieur de l’église de Jérusalem, au sujet d’une mauvaise répartition de la caisse de solidarité. La première pierre d’une guerre plus importante qui montera par la suite.

« En ces jours-là, le nombre des disciples augmentant, les Hellénistes élevèrent des plaintes contre les Hébreux, parce que leurs veuves étaient négligées dans l’assistance de chaque jour. Alors les Douze ayant assemblé la multitude des disciples, leur dirent :  » Il ne convient pas que nous laissions la parole de Dieu pour servir aux tables. Choisissez donc parmi vous, frères, sept hommes d’un bon témoignage, remplis de l’Esprit-Saint et de sagesse, à qui nous puissions confier cet office ; et nous, nous serons tout entiers à la prière et au ministère de la parole.  » Ce discours plut à toute l’assemblée, et ils élurent Etienne, homme plein de foi et du Saint-Esprit, Philippe, Prochore, Nicanor, Timon, Parménas et Nicolas, prosélyte d’Antioche. On les présenta aux apôtres, et ceux-ci, après avoir prié, leur imposèrent les mains. » (Actes, VI : 1-6).

Ensuite, les chrétiens vont être expulsés de Jérusalem par Saül qui n’était pas encore saint-Paul, en 37. Cette expulsion aura pour conséquence de permettre une diffusion du Christianisme dans la sphère culturelle grecque depuis le Judée et surtout la Samarie. Le principal centre helléno-chrétiens se formera à Antioche et depuis ce lieu, diffusera la pensée du Christ dans toute la Syrie.

« Le même jour, une violente persécution éclata contre l’Eglise de Jérusalem ; et tous, sauf les apôtres se dispersèrent dans les campagnes de la Judée et de la Samarie. Des hommes pieux ensevelirent Etienne et firent sur lui de grandes lamentations. Et Saul ravageait l’Eglise ; pénétrant dans les maisons, il en arrachait les hommes et les femmes, et les faisait jeter en prison.

Ceux qui étaient dispersés parcouraient le pays annonçant la parole. Philippe étant descendu dans une ville de Samarie, y prêcha le Christ. Et les foules étaient attentives à ce que disait Philippe, en apprenant et en voyant les miracles qu’il faisait. Car les esprits impurs sortaient de beaucoup de démoniaques, en poussant de grands cris ; beaucoup de paralytiques et de boiteux furent aussi guéris, et ce fut une grande joie dans cette ville. » (Actes, VIII : 1-8).

Saül se convertira l’année suivante, en 38, en rencontrant le Christ sur le chemin de Damas, alors qu’il se rend dans la ville pour y arrêter des chrétiens.

« Cependant Saul, respirant encore la menace et la mort contre les disciples du Seigneur, alla trouver le grand prêtre et lui demanda des lettres pour les synagogues de Damas, afin que, s’il trouvait des gens de cette croyance, hommes ou femmes, il les amenât enchaînés à Jérusalem.

Comme il était en chemin et qu’il approchait de Damas, tout à coup une lumière venant du ciel resplendit autour de lui. Il tomba par terre, et entendit une voix qui lui disait :  » Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ?  » Il répondit :  » Qui êtes-vous, Seigneur ?  » Et le Seigneur dit :  » Je suis Jésus que tu persécutes. [Il n’est pas bon pour toi de regimber contre l’aiguillon.  » Tremblant et saisi d’effroi, il dit :  » Seigneur, que voulez-vous que je fasse ?  » Le Seigneur lui répondit :]  » Lève-toi et entre dans la ville ; là on te dira ce que tu dois faire.  » Les hommes qui l’accompagnaient demeurèrent saisis de stupeur, car ils percevaient le son de la voix, mais ne voyaient personne. Saul se releva de terre, et bien que ses yeux fussent ouverts, il ne voyait rien ; on le prit par la main et on le conduisit à Damas ; et il y fut trois jours sans voir, et sans prendre ni nourriture ni boisson.

Or il y avait à Damas un disciple nommé Ananie. Le Seigneur lui dit dans une vision :  » Ananie !  » Il répondit :  » Me voici, Seigneur.  » Et le Seigneur lui dit :  » Lève-toi, va dans la rue qu’on appelle la Droite, et cherche dans la maison de Judas un nommé Saul, de Tarse ; car il est en prière.  » (Et il a vu en vision un homme nommé Ananie, qui entrait et lui imposait les mains afin qu’il recouvrât la vue.) Ananie répondit :  » Seigneur, j’ai appris de plusieurs tout le mal que cet homme a fait à vos saints dans Jérusalem. Et il a ici, des princes des prêtres, plein pouvoir pour charger de chaînes tous ceux qui invoquent votre nom.  » Mais le Seigneur lui dit :  » Va, car cet homme est un instrument que j’ai choisi, pour porter mon nom devant les nations, devant les rois et devant les enfants d’Israël ; et je lui montrerai tout ce qu’il doit souffrir pour mon nom.  » Ananie s’en alla, et arrivé dans la maison, il imposa les mains à Saul, en disant :  » Saul, mon frère, le Seigneur Jésus qui t’a apparu sur le chemin par lequel tu venais, m’a envoyé pour que tu recouvres la vue et que tu sois rempli du Saint-Esprit.  » Au même instant, il tomba des yeux de Saul comme des écailles, et il recouvra la vue. Il se leva et fut baptisé ; et après qu’il eut pris de la nourriture, ses forces lui revinrent.

Saul passa quelques jours avec les disciples qui étaient à Damas, et aussitôt il se mit à prêcher dans les synagogues que Jésus est le Fils de Dieu. Tous ceux qui l’entendaient étaient dans l’étonnement et disaient :  » N’est-ce pas lui qui persécutait à Jérusalem ceux qui invoquent ce nom, et n’est-il pas venu ici pour les conduire chargés de chaînes aux princes des prêtres ?  » Cependant Saul sentait redoubler son courage, et il confondait les Juifs de Damas, leur démontrant que Jésus est le Christ. » (Actes, IX : 1-22).

Saint-Paul a été choisi par Jésus pour porter sa parole devant les Nations et les rois. C’est un tournant décisif et majeur de l’histoire de l’Eglise. Auparavant, la conversion au christianisme se faisait dans le cadre du judaïsme parmi les Juifs, même s’il existait quelques chrétiens recrutés parmi le paganisme grec. Or, avec la conversion de Saint-Paul sur la route de Damas, il reçoit comme mission de convertir l’ensemble de l’humanité au christianisme. C’est l’acte officiel de naissance de l’helléno-christianisme.

« Le sabbat suivant, la ville presque toute entière se rassembla pour entendre la parole de Dieu. Les Juifs, voyant tout ce concours, furent remplis de jalousie, et, en blasphémant, ils contredirent tout ce que disait Paul. Alors Paul et Barnabé dirent avec assurance :  » C’est à vous les premiers que la parole de Dieu devait être annoncée ; mais, puisque vous la repoussez, et que vous-mêmes vous vous jugez indignes de la vie éternelle, voici que nous nous tournons vers les Gentils. Car le Seigneur nous l’a ainsi ordonné : Je t’ai établi pour être la lumière des nations, pour porter le salut jusqu’aux extrémités de la terre.  » En entendant ces paroles, les Gentils se réjouirent, et ils glorifiaient la parole du Seigneur ; et tous ceux qui étaient destinés à la vie éternelle devinrent croyants. » (Actes, XIII : 44-48).

Un grave incident va se dérouler à Antioche en 48. Saint-Paul et Barnabé reviennent à Antioche, pour raconter leur voyage en Asie mineure afin de convertir les païens.

« De là ils firent voile pour Antioche, d’où ils étaient partis, après avoir été recommandés à la grâce de Dieu, pour l’œuvre qu’ils venaient d’accomplir. Dès qu’ils furent arrivés, ils assemblèrent l’Eglise, et racontèrent tout ce que Dieu avait fait pour eux, et comment il avait ouvert aux nations la porte de la foi. Et ils demeurèrent à Antioche assez longtemps avec les disciples. » (Actes, XIV : 25-27).

Une délégation de judéo-chrétien venu de Jérusalem arrive à Antioche pour remettre en cause la conversion des païens.

« Or quelques gens, venus de Judée, enseignaient aux frères cette doctrine :  » Si vous n’êtes pas circoncis selon la loi de Moïse, vous ne pouvez pas être sauvés.  » Paul et Barnabé ayant donc eu avec eux une contestation et une vive discussion, il fut décidé que Paul et Barnabé, avec quelques autres des leurs, monteraient à Jérusalem vers les Apôtres et les Anciens pour traiter cette question. Après avoir été accompagnés par l’Église, ils poursuivirent leur route à travers la Phénicie et la Samarie, racontant la conversion des Gentils, ce qui causa une grande joie à tous les frères. » (Actes, XV : 1-3).

Pour mettre fin au conflit entre helleno-chrétiens et judéo-chrétien concernant l’importance de la circoncision, il fut décidé d’organiser le premier concile de l’histoire à Jérusalem en présence des apôtres. Il eut lieu en 49 et fut d’une importance considérable pour la suite de l’histoire du christianisme.

C. Concile de Jérusalem (49).

« Arrivés à Jérusalem, ils furent reçus par l’Eglise, les Apôtres et les Anciens, et ils racontèrent tout ce que Dieu avait fait pour eux. Alors quelques-uns du parti des Pharisiens, qui avaient cru, se levèrent, en disant qu’il fallait circoncire les Gentils et leur enjoindre d’observer la loi de Moïse.

Les Apôtres et les Anciens s’assemblèrent pour examiner cette affaire. Une longue discussion s’étant engagée, » (Actes, XV : 4-7).

Le christianisme, doit-il rester une simple secte à l’intérieur du Judaïsme ? Où doit-il s’ouvrir au monde comme le suggère saint-Paul ? La réponse à cette simple question va déterminer l’avenir du christianisme pour les deux mille ans qui viennent.

D’autant que gronde la révolte juive en terre sainte. Une révolte contre l’occupant romain. Une révolte qui va se terminer par la tragédie que l’on sait. La chute de Jérusalem en 70 et la destruction du judaïsme de l’Ancien Testament, l’exode des Juifs dans le monde et la destruction presque définitive du judéo-christianisme.

Si le concile avait choisi la circoncision, il n’y aurait plus de christianisme aujourd’hui, car il aurait été détruit avec le Temple.

Là, nous sommes en 49. Tout cela est encore loin pour eux.

Voilà pourquoi cette bataille à l’intérieur du premier concile fut décisive.

Saint-Pierre, évoque de Rome et Pape fut le premier à prendre la parole.

« Pierre se leva et leur dit :  » Mes frères, vous savez que Dieu, il y a longtemps déjà, m’a choisi parmi vous, afin que, par ma bouche, les Gentils entendent la parole de l’Evangile et qu’ils croient. Et Dieu, qui connaît les cœurs, a témoigné en leur faveur, en leur donnant le Saint-Esprit comme à nous ; il n’a fait aucune différence entre eux et nous, ayant purifié leurs cœurs par la foi. Pourquoi donc tentez-vous Dieu maintenant, en imposant aux disciples un joug que ni nos pères ni nous n’avons pu porter ? Mais c’est par la grâce du Seigneur Jésus-Christ que nous croyons être sauvés, de la même manière qu’eux. Toute l’assemblée garda le silence, » (Actes, XV : 7-12).

Saint-Pierre tranchera en faveur de la conversion des Gentils, des païens.

Jacques, au nom des Anciens, va parler en dernier.

« Jacques prit la parole et dit :  » Frères, écoutez-moi. Simon a raconté comment Dieu tout d’abord a pris soin de tirer du milieu des Gentils un peuple qui portât son nom. Avec ce dessein concordent les paroles des prophètes, selon qu’il est écrit : Après cela je reviendrai, et je rebâtirai la tente de David qui est renversée par terre ; j’en réparerai les ruines et la relèverai, afin que le reste des hommes cherche le Seigneur, ainsi que toutes les nations qui sont appelées de mon nom, dit le Seigneur, qui exécute ces choses. L’œuvre du Seigneur est connue de toute éternité. — C’est pourquoi je suis d’avis qu’il ne faut pas inquiéter ceux d’entre les Gentils qui se convertissent à Dieu. Qu’on leur écrive seulement qu’ils ont à s’abstenir des souillures des idoles, de l’impureté, des viandes étouffées et du sang. Car, depuis bien des générations, Moïse a dans chaque ville des hommes qui le prêchent, puisqu’on le lit tous les jours de sabbat dans les synagogues.  » (Actes, XV : 13-21).

Jacques va lui aussi choisir le camp de l’ouverture aux Gentils.

Au final, le concile va décider de ne pas imposer la circoncision pour devenir chrétien afin de convertir le plus de monde possible. Il va seulement garder, de l’Ancien culte juif, le respect de quelques interdits alimentaires lié à la viande.

Le choix vers l’helléno-christianisme sera décisif, avec la chute de Jérusalem en 70 et la disparition presque totale du judéo-christianisme.

III. Rôle des Juifs à la fin des temps.

A la fin des temps, les catholiques seront persécutés par la synagogue de Satan (A), puis il y aura la conversion des Juifs au christianisme au moment du Grand Monarque et du Grand Pape (B). Cela montre toute la complexité de la question juive pour un catholique.

A. La synagogue de Satan.

De son vivant, Jésus dû faire face à une secte juive très virulente : le pharisianisme. Elle ne doit surtout pas être confondue avec le Judaïsme qui se convertira au christianisme à la fin des temps. C’est le piège qui est tendu au catholique, de mettre tout le monde dans le même sac. Il est important d’opérer les bonnes distinctions, de trier le bon grain de l’ivraie.

L’évangile de saint-Mathieu reproduit un très important discours de Jésus contre les pharisiens. Il fait contre-poids au sermon de la Montagne. L’un porte sur l’enseignement de l’Eglise (le sermon de la montagne), l’autre désigne l’ennemi (le discours contre les pharisiens).

« Alors Jésus, s’adressant au peuple et à ses disciples, parla ainsi :

 » Les Scribes et les Pharisiens sont assis dans la chaire de Moïse. Faites donc et observez tout ce qu’ils vous disent ; mais n’imitez pas leurs œuvres, car ils disent et ne font pas. Ils lient des fardeaux pesants et difficiles à porter, et les mettent sur les épaules des hommes, mais ils ne veulent pas les remuer du doigt. Ils font toutes leurs actions pour être vus des hommes, portant de plus larges phylactères et des houppes plus longues. Ils aiment la première place dans les festins, les premiers sièges dans les synagogues, les salutations dans les places publiques, et à s’entendre appeler par les hommes Rabbi. Pour vous, ne vous faites point appeler Rabbi ; car vous n’avez qu’un seul Maître, et vous êtes tous frères. Et ne donnez à personne sur la terre le nom de Père ; car vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est dans les cieux. Qu’on ne vous appelle pas non plus Maître ; car vous n’avez qu’un Maître, le Christ. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Mais quiconque s’élèvera sera abaissé, et quiconque s’abaissera sera élevé.

 » Malheur à vous, Scribes et Pharisiens hypocrites, parce que vous fermez aux hommes le royaume des cieux ! Vous n’y entrez pas vous-mêmes, et vous n’y laissez pas entrer ceux qui y viennent.

 » Malheur à vous, Scribes et Pharisiens hypocrites, parce que, sous le semblant de vos longues prières, vous dévorez les maisons des veuves ! C’est pourquoi vous subirez une plus forte condamnation.

 » Malheur à vous, Scribes et Pharisiens hypocrites, parce que vous courez les mers et la terre pour faire un prosélyte, et, quand il l’est devenu, vous faites de lui un fils de la géhenne, deux fois plus que vous !

 » Malheur à vous, guides aveugles, qui dites : Si un homme jure par le temple, ce n’est rien ; mais s’il jure par l’or du temple, il est lié. Insensés et aveugles ! lequel est le plus grand, l’or, ou le temple qui sanctifie l’or ? Et encore : Si un homme jure par l’autel, ce n’est rien ; mais s’il jure par l’offrande qui est déposée sur l’autel, il est lié. Aveugles ! lequel est le plus grand, l’offrande, ou l’autel qui sanctifie l’offrande ? Celui donc qui jure par l’autel, jure par l’autel et par tout ce qui est dessus ; et celui qui jure par le temple, jure par le temple et par celui qui y habite ; et celui qui jure par le ciel, jure par le trône de Dieu et par celui qui y est assis.

 » Malheur à vous, Scribes et Pharisiens hypocrites, qui payez la dîme de la menthe, de l’aneth et du cumin, et qui négligez les points les plus graves de la Loi, la justice, la miséricorde et la bonne foi ! Ce sont ces choses qu’il fallait pratiquer, sans omettre les autres. Guides aveugles, qui filtrez le moucheron, et avalez le chameau !

 » Malheur à vous, Scribes et Pharisiens hypocrites, parce que vous nettoyez le dehors de la coupe et du plat, tandis que le dedans est rempli de rapine et d’intempérance. Pharisien aveugle, nettoie d’abord le dedans de la coupe et du plat, afin que le dehors aussi soit pur.

 » Malheur à vous, Scribes et Pharisiens hypocrites, parce que vous ressemblez à des sépulcres blanchis, qui au dehors paraissent beaux, mais au dedans sont pleins d’ossements de morts et de toute sorte de pourriture. Ainsi vous, au dehors, vous paraissez justes aux hommes, mais au dedans vous êtes pleins d’hypocrisie et d’iniquité.

 » Malheur à vous, Scribes et Pharisiens hypocrites, qui bâtissez les tombeaux des prophètes et ornez les monuments des justes, et qui dites : Si nous avions vécu aux jours de nos pères, nous n’aurions pas été leurs complices pour verser le sang des prophètes. Ainsi vous rendez contre vous-mêmes ce témoignage, que vous êtes les fils de ceux qui ont tué les prophètes. Comblez donc la mesure de vos pères ! Serpents, race de vipères, comment éviterez-vous d’être condamnés à la géhenne ? C’est pourquoi voici que je vous envoie des prophètes, des sages et des docteurs. Vous tuerez et crucifierez les uns, vous battrez de verges les autres dans vos synagogues, et vous les poursuivrez de ville en ville : afin que retombe sur vous tout le sang innocent répandu sur la terre, depuis le sang du juste Abel jusqu’au sang de Zacharie, fils de Barachie, que vous avez tué entre le temple et l’autel. En vérité, je vous le dis, tout cela viendra sur cette génération.

 » Jérusalem, Jérusalem, qui tue les prophètes et lapides ceux qui lui sont envoyés ! Que de fois j’ai voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l’avez pas voulu ! Voici que votre maison vous est laissée solitaire. Car, je vous le dis, vous ne me verrez plus désormais jusqu’à ce que vous disiez :  » Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !  » (Mathieu, XXIII : 1-39)

Le discours comporte un certain nombre de reproches adressé au Pharisiens. Ces reproches commencent tous avec l’expression « Malheur ». On peut regrouper ses reproches en cinq éléments :

  • Le détournement des croyants : « Malheur à vous, Scribes et Pharisiens hypocrites, parce que vous fermez aux hommes le royaume des cieux ! Vous n’y entrez pas vous-mêmes, et vous n’y laissez pas entrer ceux qui y viennent. Malheur à vous, Scribes et Pharisiens hypocrites, parce que, sous le semblant de vos longues prières, vous dévorez les maisons des veuves ! C’est pourquoi vous subirez une plus forte condamnation. Malheur à vous, Scribes et Pharisiens hypocrites, parce que vous courez les mers et la terre pour faire un prosélyte, et, quand il l’est devenu, vous faites de lui un fils de la géhenne, deux fois plus que vous ! » (Mathieu, XXIII : 13-15).
  • Les faux serments : « Malheur à vous, guides aveugles, qui dites : Si un homme jure par le temple, ce n’est rien ; mais s’il jure par l’or du temple, il est lié. Insensés et aveugles ! lequel est le plus grand, l’or, ou le temple qui sanctifie l’or ? Et encore : Si un homme jure par l’autel, ce n’est rien ; mais s’il jure par l’offrande qui est déposée sur l’autel, il est lié. Aveugles ! lequel est le plus grand, l’offrande, ou l’autel qui sanctifie l’offrande ? Celui donc qui jure par l’autel, jure par l’autel et par tout ce qui est dessus ; et celui qui jure par le temple, jure par le temple et par celui qui y habite ; et celui qui jure par le ciel, jure par le trône de Dieu et par celui qui y est assis. » (Mathieu, XXIII : 16-22).
  • L’oubli des fondamentaux de la loi : « Malheur à vous, Scribes et Pharisiens hypocrites, qui payez la dîme de la menthe, de l’aneth et du cumin, et qui négligez les points les plus graves de la Loi, la justice, la miséricorde et la bonne foi ! Ce sont ces choses qu’il fallait pratiquer, sans omettre les autres. Guides aveugles, qui filtrez le moucheron, et avalez le chameau ! » (Mathieu, XXIII : 23-24).
  • L’absence de conversion intérieure : « Malheur à vous, Scribes et Pharisiens hypocrites, parce que vous nettoyez le dehors de la coupe et du plat, tandis que le dedans est rempli de rapine et d’intempérance. Pharisien aveugle, nettoie d’abord le dedans de la coupe et du plat, afin que le dehors aussi soit pur. Malheur à vous, Scribes et Pharisiens hypocrites, parce que vous ressemblez à des sépulcres blanchis, qui au dehors paraissent beaux, mais au dedans sont pleins d’ossements de morts et de toute sorte de pourriture. Ainsi vous, au dehors, vous paraissez justes aux hommes, mais au dedans vous êtes pleins d’hypocrisie et d’iniquité. » (Mathieu, XXIII : 25-28).
  • Le mépris du dessein de Dieu : « Malheur à vous, Scribes et Pharisiens hypocrites, qui bâtissez les tombeaux des prophètes et ornez les monuments des justes, et qui dites : Si nous avions vécu aux jours de nos pères, nous n’aurions pas été leurs complices pour verser le sang des prophètes. Ainsi vous rendez contre vous-mêmes ce témoignage, que vous êtes les fils de ceux qui ont tué les prophètes. Comblez donc la mesure de vos pères ! » (Mathieu, XXIII : 29-32).

Le Christ termine son discours avec des propos d’une grande violence : « Serpents, race de vipères, comment éviterez-vous d’être condamnés à la géhenne ? C’est pourquoi voici que je vous envoie des prophètes, des sages et des docteurs. Vous tuerez et crucifierez les uns, vous battrez de verges les autres dans vos synagogues, et vous les poursuivrez de ville en ville : afin que retombe sur vous tout le sang innocent répandu sur la terre, depuis le sang du juste Abel jusqu’au sang de Zacharie, fils de Barachie, que vous avez tué entre le temple et l’autel. En vérité, je vous le dis, tout cela viendra sur cette génération. » (Mathieu, XXIII : 33-36).

Reprenons mot par mot les propos de Jésus. Cela vaut le détour. D’autant que les versets 33 à 36 ont donné naissance au fameux « antisémitisme chrétien » qui en réalité n’est que de la « christianophobie juive », car comme vous le savez déjà (ceux qui me lisent habituellement) le diable aime inverser les accusations et les rôles.

Les pharisiens seraient des « serpents » et une « race de vipères » qui termineront en enfer (la géhenne).

L’Apocalypse de saint-Jean, parle elle de « synagogue de Satan ». Je n’invente rien. Excusez-moi de simplement répéter et de commenter les propos du Christ ou de saint-Jean.

« Je connais ta tribulation et ta pauvreté, — mais tu es riche, — et les insultes de ceux qui se disent Juifs et ne le sont pas, mais bien une synagogue de Satan. Ne crains rien de ce que tu auras à souffrir. Voici que le diable va jeter quelques-uns de vous en prison, afin que vous soyez mis à l’épreuve, et vous aurez une tribulation de dix jours. Sois fidèle jusqu’à la mort et je te donnerai la couronne de la vie. » (Apocalypse, II : 9-10).

Jésus les accusent d’avoir versé le sang des envoyés de Dieu. Il cite Abel tué par Caïn et Zacharie. Il évoque également sa propre crucifixion en disant que « cela viendra sur cette génération« . Jésus avait senti que lui aussi allait être tué par les Pharisiens.

C’est dans ce sens que doit être compris le passage de la deuxième épître aux Corinthiens de Saint-Paul sur la distinction entre le ministère de l’esprit et le ministère de la lettre. Même si saint-Paul ne parle pas des pharisiens, nous comprenons tous qu’il parle d’eux.

« Recommençons-nous à nous recommander nous-mêmes ? Ou bien avons-nous besoin, comme certains, de lettres de recommandation auprès de vous ou de votre part ? C’est vous-mêmes qui êtes notre lettre, écrite dans nos cœurs, connue et lue de tous les hommes. Oui, manifestement, vous êtes une lettre du Christ, écrite par notre ministère, non avec de l’encre, mais par l’Esprit du Dieu vivant ; non sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, sur vos cœurs.

Cette assurance, nous l’avons par le Christ en vue de Dieu. Ce n’est pas que nous soyons par nous-mêmes capables de concevoir quelque chose comme venant de nous-mêmes ; mais notre aptitude vient de Dieu. C’est lui également qui nous a rendus capables d’être ministres d’une nouvelle alliance, non de la lettre, mais de l’esprit ; car la lettre tue, mais l’esprit vivifie.

Or, si le ministère de la mort, gravé en lettres sur des pierres, a été entouré de gloire au point que les fils d’Israël ne pouvaient fixer leurs regards sur la face de Moïse à cause de l’éclat de son visage, tout passager qu’il fût, combien plus le ministère de l’esprit ne sera-t-il pas entouré de gloire ? C’est qu’en effet, si le ministère de la condamnation a été glorieux, le ministère qui confère la justice le surpasse de beaucoup. Et même, sous ce rapport, ce qui a été glorifié autrefois ne l’a pas été, en comparaison de cette gloire infiniment supérieure. Car, si ce qui était passager a été donné dans la gloire, à plus forte raison ce qui est permanent sera-t-il glorieux.

Ayant donc une telle espérance, nous usons d’une grande liberté, et nous ne faisons pas comme Moïse, qui mettait un voile sur son visage pour que les fils d’Israël ne vissent point la fin de ce qui était passager. Mais leurs esprits se sont aveuglés. Car jusqu’à ce jour quand ils font la lecture de l’Ancien Testament, le même voile demeure sans être ôté, parce que c’est dans le Christ qu’il est levé. Aujourd’hui encore, quand on lit Moïse, un voile est étendu sur leurs cœurs ; mais dès que leurs cœurs se seront tournés vers le Seigneur, le voile sera ôté. Or le Seigneur, c’est l’esprit, et là où est l’esprit du Seigneur, là est la liberté. Pour nous tous, le visage découvert, réfléchissant comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de plus en plus resplendissante, comme par le Seigneur, qui est esprit. » (2 corinthiens, III)

La question des pharisiens relève du problème des élites juives, comme aujourd’hui il y a un grave problème avec les élites catholiques, qu’elles soient issues de Vatican II ou des traditionalistes. C’est toujours le petit peuple, qu’il soit juif ou catholique qui trinque. Sans doute que la conversion, des Juifs à la fin des temps relèvera du petit peuple du judaïsme qui viendra se joindre au petit peuple du catholicisme contre leurs élites respectives. J’en suis presque persuadé. C’est à eux que je m’adresse en écrivant cet article. Que l’on ne se trompe pas en me lisant.

B. La conversion des Juifs.

C’est dans une scène très étrange près d’un puits que Jésus va évoquer, au détour d’une conversation avec une femme, le rôle des Juifs à la fin des temps.

« Il vint donc en une ville de Samarie, nommée Sichar, près du champ que Jacob avait donné à son fils Joseph. Or, là était le puits de Jacob. Jésus fatigué de la route, s’assit tout simplement au bord du puits : il était environ la sixième heure. Une femme de Samarie vint puiser de l’eau. Jésus lui dit :  » Donnez-moi à boire.  » Car ses disciples étaient allés à la ville pour acheter des vivres. La femme samaritaine lui dit :  » Comment vous, qui êtes Juif, me demandez-vous à boire, à moi qui suis Samaritaine ?  » (les Juifs, en effet, n’ont pas de commerce avec les Samaritains). Jésus lui répondit :  » Si vous connaissiez le don de Dieu, et qui est celui qui vous dit : Donnez-moi à boire, vous même lui en auriez fait la demande, et il vous aurait donné de l’eau vive.

— Seigneur, lui dit la femme, vous n’avez rien pour puiser, et le puits est profond : d’où auriez-vous donc cette eau vive ? Etes-vous plus grand que notre père Jacob, qui nous a donné ce puits, et en a bu lui-même, ainsi que ses fils et ses troupeaux ?  » Jésus lui répondit :  » Quiconque boit de cette eau aura encore soif ; mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai, n’aura plus jamais soif ; au contraire l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissant jusqu’à la vie éternelle.  » La femme lui dit :  » Seigneur, donnez-moi de cette eau, afin que je n’aie plus soif, et que je ne vienne plus puiser ici.

— Allez, lui dit Jésus, appelez votre mari, et venez ici.  » La femme répondit :  » Je n’ai point de mari.  » Jésus lui dit :  » Vous avez raison de dire : Je n’ai point de mari ; car vous avez eu cinq maris, et celui que vous avez maintenant n’est pas à vous ; en cela, vous avez dit vrai.  » La femme dit :  » Seigneur, je vois que vous êtes un prophète. Nos pères ont adoré sur cette montagne, et vous, vous dites que c’est à Jérusalem qu’est le lieu où il faut adorer.  » Jésus dit :  » Femme, croyez-moi, l’heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne, ni dans Jérusalem, que vous adorerez le Père. Vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. Mais l’heure approche, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; ce sont de tels adorateurs que le Père demande. Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent, doivent l’adorer en esprit et en vérité.  » La femme lui répondit :  » Je sais que le Messie (celui qu’on appelle Christ) va venir ; lorsqu’il sera venu, il nous instruira de toutes choses.  » Jésus lui dit :  » Je le suis, moi qui vous parle. «  » (Jean, IV : 5-26)

L’épître au Romains présente Saint-Paul comme l’apôtre des Gentils, c’est-à-dire des non-Juifs. Il dit que le retour des Juifs dans le giron du Christianisme au moment de la résurrection des morts, c’est-à-dire la fin des temps, réconciliera les Juifs avec le monde. Il parle de la conversion des Hébreux à la fin des temps.

« Je demande donc, Ont-ils bronché, afin de tomber pour toujours ? Loin de là ! mais par leur chute, le salut est arrivé aux Gentils, de manière à exciter la jalousie d’Israël. Or, si leur chute a été la richesse du monde, et leur amoindrissement la richesse des Gentils, que ne sera pas leur plénitude ! En effet, je vous le dis, à vous, chrétiens nés dans la gentilité : moi-même, en tant qu’apôtre des Gentils, je m’efforce de rendre mon ministère glorieux, afin, s’il est possible, d’exciter la jalousie de ceux de mon sang, et d’en sauver quelques-uns. Car si leur rejet a été la réconciliation du monde, que sera leur réintégration, sinon une résurrection d’entre les morts ? Si les prémices sont saintes, la masse l’est aussi ; et si la racine est sainte, les branches le sont aussi. » (Romain, XI : 11-16)

Sous le pontificat de Pie XI (1922-1939), trois jésuites tenteront de travailler sur la question juive. Il proposeront un projet d’encyclique, dite « humani generis unitas« , en 1938 qui ne sera jamais publié, ni par Pie XI, ni par Pie XII. Le texte est pourtant très intéressant, car il fait le point sur les liens entre le judaïsme et le catholicisme. Il ne pouvait pas être publié, car il dit la vérité sur le judaïsme post-christianisme et son rôle à la fin des temps. Pie XI fut le premier des sept papes de la fin des temps. Il faut cacher la vérité au catholique et surtout aux Juifs afin d’éviter une réconciliation des deux religions. Rien n’empêchera cette réconciliation sur le dos et contre leurs élites respectives.

Voici l’objet du crime.

« 134. Si nous regardons la question du point de vue historique, nous constatons que dans l’histoire de la race humaine, un seul peuple a eu une vocation, proprement appelée. C’est le peuple juif, qui a été choisi par Dieu Tout-Puissant pour préparer le chemin dans l’histoire pour l’Incarnation de Son Fils Unique. « Qui sont les Israélites, qui ont l’adoption comme fils, et la gloire, et les alliances, et la législation, le culte et les promesses ; qui ont les pères, et de qui est le Christ selon la chair… ? » (Romains 4:4-5).

135. La vocation du peuple juif a culminé dans un événement historique tout à fait unique et sans précédent qui a interrompu et transformé l’histoire du monde. À un moment précis, dans une localité définie, dans l’une des tribus du peuple juif, par l’opération du Saint-Esprit, la personne qui avait été annoncée et attendue par les prophètes d’Israël pendant des siècles, est née d’une mère juive : Jésus-Christ. Sa mission et son enseignement étaient l’achèvement de la mission historique et de l’enseignement d’Israël ; Sa naissance, sa vie, ses souffrances, sa mort et sa résurrection d’entre les morts étaient l’accomplissement des types et des prophéties d’Israël. Aussi extraordinaire que soit cet événement, il était lié à un autre non moins extraordinaire et aussi sans précédent dans l’histoire. Le Sauveur, que Dieu avait envoyé à son peuple élu après qu’il ait prié et désiré pour lui pendant des milliers d’années, a été rejeté par ce peuple, violemment répudié et condamné comme criminel par les plus hauts tribunaux de la nation juive, en collusion avec les autorités païennes qui ont tenu le peuple juif en esclavage. En fin de compte, le Sauveur a été mis à mort.

À travers les souffrances et la mort du Sauveur, l’œuvre de la Rédemption a été accomplie pour toute l’humanité ; les péchés du monde ont été enlevés ; les portes du Ciel furent ouvertes ; l’homme a été rétabli par le Second Adam aux privilèges dont il avait été exclu par le péché de ses premiers parents, et le royaume spirituel du Christ a été établi pour l’éternité. La rédemption a ouvert les portes du salut à toute la race humaine ; il a établi un royaume universel, dans lequel il n’y aurait pas de distinction entre Juif ou Gentil, Grec ou Barbare. L’acte même par lequel le peuple juif a mis à mort son Sauveur et Roi était, dans le langage fort de saint Paul, le salut du monde. » (Georges Passelecq et Bernard Suchecky, l’encyclique cachée de Pie XI, Harcourt, Brace, and Co., 1997, p. 246-259.)

Une première vague de Juifs, c’est converti au christianisme à l’époque du Christ. Ceux qui auront refusé de le reconnaître comme le messie annoncé par l’Ancien Testament auront été trompés par leurs élites. C’est la synagogue aveugle.

« 136. D’autre part, aveuglés par une vision de domination matérielle et de gain, les Israélites ont perdu ce qu’ils avaient eux-mêmes cherché. Quelques âmes choisies, parmi lesquelles se trouvaient les disciples et les disciples de Notre Seigneur, les premiers chrétiens juifs et, à travers les siècles, quelques membres du peuple juif, étaient une exception à cette règle générale. Par leur acceptation de l’enseignement du Christ et leur incorporation dans son Église, ils ont partagé l’héritage de sa gloire, mais ils sont restés et restent encore une exception. « Ce qu’Israël cherchait, qu’il n’a pas obtenu ; mais les élus l’ont obtenu, et les autres ont été aveuglés » (Romains 11:7). Saint Paul ajoute : « Mais par leur offense », c’est-à-dire par le rejet du Messie par les Juifs, « le salut est venu aux païens » (Romains 11:11).

De plus, par une mystérieuse Providence de Dieu, ce peuple malheureux, destructeur de sa propre nation, dont les dirigeants égarés avaient invoqué sur leur propre tête une divine malédiction, condamnés, pour ainsi dire, à errer perpétuellement sur la surface de la terre, n’ont néanmoins jamais été autorisés à périr, mais ont été préservés à travers les âges jusqu’à notre époque. Aucune raison naturelle ne semble venir expliquer cette persistance séculaire, cette cohérence indestructible du peuple juif.

137. S’adressant aux païens, saint Paul indique clairement l’apparente contradiction entre l’incrédulité des Juifs et le rôle providentiel que la Providence de Dieu leur a permis de jouer dans le salut du monde.« (Georges Passelecq et Bernard Suchecky, l’encyclique cachée de Pie XI, Harcourt, Brace, and Co., 1997, p. 246-259.)

Mais les Juifs devront survivre jusqu’à la fin des temps, car ils ont un rôle à jouer.

Le texte du projet d’encyclique évoque la parabole de l’olivier et la manière dont il faut la comprendre.

« 138. Dans une métaphore frappante, saint Paul compare le peuple d’Israël à un olivier, sur lequel ont été greffées des branches d’une olive sauvage (Romains 11:16-24). La racine de cet arbre, les patriarches de l’Ancienne Loi, est sainte ; et ainsi, au moins par leur vocation originelle, sont ses branches. Certaines branches, cependant, les Juifs incroyants, sont tombées de l’arbre. En revanche, des branches d’olivier sauvage – les païens – ont été greffées sur l’olive naturelle. Ceux-ci, cependant, même après leur conversion à la vraie foi et leur incorporation dans l’Église du Christ, doivent se souvenir de trois choses : premièrement, qu’ils possèdent cette vie surnaturelle uniquement grâce à la racine et à la sève de l’olive naturelle ; deuxièmement, qu’eux, les chrétiens non-juifs, ne portent pas la racine, mais que la racine les porte, c’est-à-dire que la Judée ne reçoit pas le salut des païens, mais plutôt le contraire est vrai ; troisièmement, que les païens eux-mêmes, s’ils apostasient de la foi du Christ et vivent dans la présomption et la confiance en soi aveugle, peuvent parfaitement partager le lot malheureux des branches tombées. « Ils ont été brisés à cause de l’incrédulité alors que toi, par la foi, tu te tiens debout. Ne soyez pas élevés d’esprit, mais ayez peur » (Romains 11:2O).

139. Saint Paul, cependant, ne se contente pas de mise en garde des païens contre une confiance en soi indue. Il va plus loin, et offre encore la possibilité du salut aux Juifs, une fois qu’ils se sont convertis de leurs péchés, et qu’ils reviennent à la tradition spirituelle d’Israël, qui est à proprement parler la leur par leur passé historique et leur appel, mais à laquelle les Païens, par la grâce, ont été faits participants. Et quand ce moment de leur retour se produit, que ce soit dans le cas des individus – comme cela s’est toujours produit à travers les siècles et continue de se produire à notre époque – ou dans le cas du peuple juif dans son ensemble, ceux qui reviennent au Christ se retrouvent entièrement chez eux dans leur propre maison, plus que tout autre peuple dans le monde.

Même à l’époque de saint Paul, comme en tout temps, il y avait un « reste sauvé ». Reliquiae salvae factae sunt (Romains 11:5). Ainsi, d’une voix prophétique, l’Apôtre pointe vers l’avenir, vers la conversion des Païens comme précurseur de la conversion des Juifs et de leur retour dans la maison de leur Père : tout Israël, non pas comme signifiant chaque individu, mais le peuple juif dans son ensemble.« (Georges Passelecq et Bernard Suchecky, l’encyclique cachée de Pie XI, Harcourt, Brace, and Co., 1997, p. 246-259.)

Les Juifs devront se convertir au catholicisme à la fin des temps. La conversion ne pourra en aucun cas, se faire de force, mais par une conviction née de l’étude réfléchie des textes. La conversion ne concerne pas les cas individuels qui ont toujours existé à travers les âges, mais d’une conversion de l’ensemble des Juifs.

« 15O. L’heure et la manière du retour du peuple juif dans son ensemble dans la maison de son Père dans l’Église du Christ restent le secret de Dieu. Lorsqu’un tel retour se produit dans le cas d’individus, il devrait résulter non pas d’un prosélytisme indiscret, ni de motifs qui n’encourent même qu’une ombre d’opportunisme mondain ou de gain matériel, mais d’une conviction découlant d’une étude réfléchie et librement formée dans un esprit d’humilité et de sacrifice de soi. Toute autre supposition de la part des chrétiens est contraire aux préceptes exprès de l’Église ; toute autre méthode de la part de ceux qui embrassent la foi catholique ne conduit qu’à des maux plus graves que ceux qui découlent même d’une persistance ouverte à refuser d’accepter les enseignements catholiques, car elle ne donnerait lieu qu’à l’hypocrisie.

151. Notre foi, cependant, nous demande toujours d’attendre avec impatience le jour où juifs et païens seront à nouveau unis dans la maison de leur Père, et de prier sincèrement pour la hâte de sa venue. Cherchons-nous en particulier l’intercession toute-puissante de la Sainte-Mère de Dieu, elle-même fille d’Israël. » (Georges Passelecq et Bernard Suchecky, l’encyclique cachée de Pie XI, Harcourt, Brace, and Co., 1997, p. 246-259.)

C’est pour cela que l’antisémitisme et la persécution des Juifs est un péché mortel. Souvent, ce genre de persécution viennent, de gens athées ou païens. C’est également en ce sens qu’il faut comprendre la dérive marcioniste d’une partie de l’extrême droite dite « catholique ». Tous sont n guerre contre l’église et veulent contrecarrer le plan divin, c’est-à-dire empêcher la conversion des Juifs. S’il n’y a plus de Juifs à convertir, il n’y aura pas de retour du Christ.

« 144. Le décret de la Sacrée Congrégation du Saint-Office du 25 mars 1928 montre que de telles méthodes de persécution sont totalement en contradiction avec le véritable esprit de l’Église catholique : « L’Église catholique prie habituellement pour le peuple juif qui était porteur de la révélation divine jusqu’à l’époque du Christ ; ceci, malgré, en effet, à cause de leur aveuglement spirituel. Animé par cet amour, le Siège apostolique a protégé ce peuple contre l’oppression injuste et, tout comme toute forme d’envie et de jalousie entre les nations doit être désapprouvée, de même doit être particulièrement cette haine que l’on appelle généralement antisémitisme » (Acta Ap. Sedis, 20, 1928) » (Georges Passelecq et Bernard Suchecky, l’encyclique cachée de Pie XI, Harcourt, Brace, and Co., 1997, p. 246-259.)

L’interdiction de l’antisémitisme ne doit pas empêcher la lutte contre les erreurs du judaïsme moderne et de protéger les catholiques contre ses erreurs.

« 142. Le noble concept que l’Église a toujours eu par rapport à la vocation du peuple juif vu de son histoire passée, et ses ardents espoirs pour leur salut éventuel dans l’avenir, ne l’aveuglent pas sur les dangers spirituels auxquels le contact avec les Juifs peut exposer les âmes, ni ne la rendent inconsciente de la nécessité de protéger ses enfants contre la contagion spirituelle. Ce besoin n’est pas non plus diminué à notre époque. Tant que l’incrédulité du peuple juif persistera, tant qu’il y aura une hostilité active à l’égard de la religion chrétienne, tant que l’Église devra faire tout son possible pour que les effets de cette incrédulité et de cette hostilité ne soient pas de refaire la ruine de la foi et de la morale de ses propres membres. Là où, en outre, elle constate que la haine de la religion chrétienne a poussé des âmes égarées, qu’elles soient du peuple juif ou d’une autre origine, à s’allier avec, ou à promouvoir activement des mouvements révolutionnaires qui visent à détruire la société et à effacer de l’esprit des hommes la connaissance, la révérence et l’amour de Dieu, elle doit mettre en garde ses enfants contre de tels mouvements, exposer les ruses et les erreurs de leurs dirigeants, et trouver contre eux des garanties appropriées.

Nous constatons que dans son histoire, l’Église n’a jamais manqué de mettre en garde ses enfants contre l’enseignement des Juifs, alors qu’un tel enseignement a été dirigé contre la Foi. L’Église n’a jamais cherché à minimiser la force formidable des reproches adressés par le proto-martyr saint Étienne contre ceux du peuple juif qui ont sciemment résisté à l’appel de la grâce : « Raide au cou et non circoncis dans le cœur et l’oreille… » (Actes 7:50). L’Église a également mis en garde contre une familiarité excessive avec la communauté juive qui pourrait conduire à des coutumes et à des modes de pensée contraires aux normes de la vie chrétienne. L’énergie inébranlable, à un moment donné, et la douceur, à un autre, de tels avertissements et mesures d’autoprotection ne correspondent pas à un changement intérieur dans la politique de l’Église envers les Juifs, qui reste inchangée, mais à des circonstances modifiées et à des changements d’attitude de leur part. La politique de l’Église elle-même en la matière ne doit pas être confondue avec la politique des simples individus. Elle doit être déterminée par la conduite de ses évêques pris dans son ensemble, de ses conciles, en particulier des conciles œcuméniques, et plus particulièrement de celle de ses Souverains Pontifes.

143. Si, cependant, l’enseignement de l’Église concernant la relation de la communauté juive avec la communauté chrétienne, ainsi que l’attitude pratique de l’Église face aux problèmes rencontrés, démontrent clairement la nécessité de mesures énergiques pour préserver à la fois la foi et la morale de ses membres et de la société elle-même contre l’influence corruptrice de l’erreur, ces mêmes doctrines montrent également l’inaptitude et l’inefficacité totales de l’antisémitisme comme moyen d’atteindre cet objectif. Ils montrent l’antisémitisme non seulement comme pitoyablement inadéquat, mais aussi comme contraire à son propre but, et ne produisant en fin de compte que de plus grands obstacles à gérer. » (Georges Passelecq et Bernard Suchecky, l’encyclique cachée de Pie XI, Harcourt, Brace, and Co., 1997, p. 246-259.)

2 réflexions sur “Judéo-christianisme et helleno-christianisme.

  • Julien C

    Bonjour, puisque vous évoquez les origines du Christianisme et les 2 courants principaux de l’époque, il me semble de rappeler quelques éléments de premier ordre !

    Dans le cadre du proto-Christianisme, Nous pouvons déterminer trois grandes lignées génériques, qui s’ignoraient d’ailleurs elles-mêmes en tant que telles, car elles étaient composites et n’existent que dans le regard de l’historien moderne pour des raisons pratiques.

    — La lignée issue de l’Eglise de Jérusalem, devenue le judéo-christianisme de Rome (iudéo, non pour l’inclusion des juifs mais pour la réintégration de l’Ancien testament dans les textes sacrés et le retour à la loi mosaïque).

    — La lignée grecque ou hellénique, néo-platonicienne, des premières Eglises d’Orient, depuis Alexandrie en Egypte jusqu’à l’Anatolie.

    — Une lignée, en partie dérivée de la précédente et en partie distante des deux
    précédentes, qu’on appelle le gnosticisme.

    1- La lignée romaine s’est constituée sous l’égide de Clément de Rome, évêque au
    début du Ile siècle, retenu comme le quatrième pape, et sous l’autorité de théologiens
    romains comme Tertullien au le siècle, Augustin à la fin du IVe siècle ou Jérome au début
    du Ve siècle. Elle c’est définie au cours des conciles de Nicée (325) et de Constantinople
    (381) avec l’émergence de l’institution ecclésiastique et du clergé séculier (contre la
    puissante tendance monachiste du christianisme pré-nicéen), la dogmatique et la
    réintégration de l’Ancien testament.

    2 – La lignée hellénique, héritée de la structure en communauté ecclésiales sur le
    modèle des Eglise pauliniennes ou de la communauté johannique du 1er siècle, à été
    marquée par sa prédilection pour le monachisme et surtout marquée par le croisement
    qu’elle à réalisé entre le courant néoplatonicien et le christianisme naissant. Collégiale,
    libertaire et contemplative, elle était ouverte au néoplatonisme par capillarité hellénique.
    Elle à été à l’origine du courant des anachorètes, combattus plus tard par la lignée domaine, et d’une philosophie chrétienne. Elle s’est exprimée notamment chez (pseudo)Denys l’Aréopagite, Clément d’Alexandrie et Origène.

    La lignée romaine à donc pris le dessus à partir du quatrième siècle, après Nicée, et
    a dès lors combattu les idées néoplatoniciennes.
    L’observation du parcours des deux Clément (celui de Rome et celui d’Alexandrie)
    est à ce titre explicite. A Clément de Rome on attribue la lettre adressée à l’Eglise
    paulinienne de Corinthe au Ile siècle”, prise alors dans une querelle interne. L’auteur
    plaide pour le rattachement à l’Ancien Testament et pour la subordination de toutes les
    Eglises à l’autorité romaine. Les écrits du néoplatonicien Clément d’Alexandrie quant à lui présentent
    Le christianisme comme une école de sagesse ouverte à l’expérience personnelle.

    Amicalement !…

    Répondre
  • Fabrice BIZEC

    J’étudie moi même le satanisme et en fait j’ai découverts comme Marcion celui qui a fondé la Gnose que le Dieu de l’ancien testament (mis à part le dieu du jardin d’Eden) est Satan lui même

    Mais aussi la mise en perspective entre Moïse et l’inceste

    https://www.academia.edu/122501863/Satanisme_inceste_V2

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.