VIII-71 : persécution contre les astronomes (1607).
En 1607 (« L’An mil six cens & sept »), on inventera le télescope (« par sacre glomes ») afin d’observer dans le ciel les étoiles (« Que nul aux sacres ne seront asseurez »). La référence à l’année 1607 concerne sans doute la présentation du brevet de la lunette astronomique aux Etats Généraux des Pays-Bas, le 2 octobre 1608, par Hans Lippershey.
Glome vient du latin globus, qui signifie globe, boule, sphère. Les « sacre glomes », ce sont les planètes. Les lunettes servent évidemment à observer ces astres. Elles permettront de faire progresser (« Croistra le nombre si grand ») l’astrologie et l’astronomie (« des astronomes »). Certains d’entre eux seront persécutés (« Chassez »), ostracisez (« bannis ») et censurez (« & livres censurez »).
Article Wikipédia Hans Lippershey.
Hans Lippershey est un opticien hollandais né en 1570 à Wesel et mort en 1619 aux Pays-bas.
Il présenta fin septembre 1608 (“L’An mil six cens & sept par sacre glomes“) l’une des premières réalisations concrètes d’une lunette d’approche. Cette lunette devait très rapidement conduire à la lunette astronomique, puis au télescope.
Le 2 octobre 1608, il introduit une demande de brevet auprès du stathouder Maurice de Nassau. La commission rejette sa demande au vu des revendications de Jacob Metius (voir Jacob Metius) et de Zacharias Janssen qui prétendent également en être chacun l’inventeur.
La référence à l’année 1607 concerne sans doute l’invention de la lunette astronomique en 1608. Glome vient du latin globus, qui signifie globe, boule, sphère. Les “sacre glomes”, ce sont les planètes. Les lunettes servent évidemment à observer ces astres.
Article Wikipédia révolution copernicienne.
Galilée commença dès 1610 à faire la propagande de la théorie copernicienne à Florence et à Rome (“Croistra le nombre si grand des astronomes“). Il rencontra des résistances de la part des philosophes et des théologiens. Bien que convaincu de la justesse de la théorie copernicienne et s’appuyant sur les observations qu’il effectuait grâce à sa lunette (“par sacre glomes“), il ne parviendra pas à apporter la preuve décisive que la terre tourne sur elle-même et autour du Soleil (système héliocentrique).
En 1615, le carme Paolo Antonio Foscarini prit une position favorable à l’héliocentrisme, en défendant que cette hypothèse n’était pas contraire aux Écritures saintes. La controverse prit une telle ampleur que le cardinal Bellarmin, proche conseiller du pape Clément VIII plutôt favorable à Galilée quoique ayant activement participé à la condamnation de Giordano Bruno, fut obligé d’intervenir le 12 avril. Il écrivit une lettre à Foscarini où tout en reconnaissant l’intérêt pratique, pour le calcul astronomique, du système de Copernic, il condamnait son établissement au statut de vérité en l’absence de preuve concluante.
Galilée de son côté était bien conscient des difficultés que posait le système de Copernic par rapport aux passages cosmologiques de la Bible (livre de Josué, Psaumes). Dans sa lettre à Christine de Lorraine (1615), qu’il rendit publique, il revendiquait une autonomie de la science : « « l’intention du Saint-Esprit est de nous enseigner comment on doit aller au ciel, et non comment va le ciel ».
En 1616, les écrits coperniciens furent mis à l’Index pour être corrigés et révisés, et les ouvrages favorables à l’héliocentrisme furent interdits (“Chassez, bannis & livres censurez“), sans qu’il fût interdit de débattre de l’héliocentrisme dans une hypothèse purement mathématique. Toutefois, on ne considérait pas les idées héliocentriques comme hérétiques, mais simplement comme téméraires. Le cardinal Bellarmin notifia personnellement l’interdiction à Galilée.
En avril 1624, Galilée fut reçu en audience par le pape Urbain VIII, qui l’encouragea à reprendre par écrit l’analyse et la comparaison entre les plus grands systèmes astronomiques, le modèle copernicien pouvant aussi être pris en compte, pourvu que ce soit dans une perspective purement mathématique.
En 1632, Galilée publia, à la demande d’Urbain VIII, le Dialogue sur les deux grands systèmes du monde. Galilée développait dans cet ouvrage ses idées favorables à l’héliocentrisme. Il pensait avoir trouvé dans le phénomène des marées une preuve de l’héliocentrisme. D’autre part, Galilée retourna l’argument de la toute-puissance divine qu’Urbain VIII lui avait demandé d’insérer dans l’ouvrage dans un sens favorable à l’héliocentrisme. L’année suivante (1633), Galilée fut traduit devant le tribunal de l’Inquisition qui jugea qu’il avait enfreint dans cet ouvrage l’interdiction de 1616 (“Que nul aux sacres ne seront asseurez.“), qu’il avait présenté l’héliocentrisme comme une thèse et non simplement comme une hypothèse mathématique, et développé des idées contraires aux Écritures saintes.
Galilée fut condamné à l’emprisonnement à moins d’abjurer ses opinions considérées comme hérétiques. Galilée abjura. Sa peine fut commuée par Urbain VIII en assignation à résidence.