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Les ères astrologiques en Grèce : les ères du Poisson et du Verseau (4).

C’est le dernier article de la série sur les ères astrologiques en Grèce. Il traitera successivement de l’ère du Poisson (I) et de l’ère du Verseau (II). Mais attention, car ces deux ères astrologiques ne concernent pas ou plus la Grèce antique.

Au début de l’ère du Poisson, la Grèce était devenue romaine et lorsque débutera celle du Verseau, elle n’existera plus.

Pourtant, nous retrouvons de nombreuses références à ses symboles, y compris le sacrifice du Bélier et du Poisson qui laisserait penser que la Grèce connaissait ses deux ères astrologiques. La précédente ère du Poisson aurait eu lieu entre 25920 et 23760 avant Jésus-Christ. La précédente ère du Verseau aurait eu lieu de 23760 à 21600 avant Jésus-Christ. Des temps fabuleux dont il est impossible de dire quoi que ce soit concernant la Grèce.

Je n’ai pas encore réussi à trouver les dates précises éventuelles de ces deux ères astrologiques. Mes logiciels d’astrologies ont beaucoup de mal à rechercher les conjonctions Jupiter-Saturne au-delà de l’an 3000 avant Jésus-Christ. J’utilise « Orion » et « Auréas« . J’ai d’ailleurs plusieurs fois planté le logiciel « Auréas« , en utilisant l’aspectarian sur plusieurs milliers d’années afin de chercher ses configurations, au point de faire intervenir le créateur du logiciel, qui me téléphona pour le réparer. Il n’arrive pas à franchir la barre symbolique de 3000 ans avant Jésus-Christ. Il ne trouve plus aucune configuration, même en utilisant une période plus carte d’un siècle. Pour trouver les dates, il faut alors utiliser les éphémérides perpétuelles, tous les vingt ans. C’est une recherche, à l’ancienne (si je puis dire) pour retrouver la date de la conjonction. C’est très long et rébarbatif. Cela ralentit voir bloque une partie de mon travail.

Quoi qu’il en soit, je répète ce que je dis à chaque fois. La Grèce a pu connaître les ères du Poisson et du Verseau par l’intermédiaire de Sumer. Nous pouvons établir un lien entre la Grèce et Sumer, via l’Asie mineure qui fut le point de contact. Je n’aborderais pas la question ici, mais elle fut établie par d’autres que moi en particulier concernant l’astrologie.

On peut aussi imaginer qu’ils ont eu accès à ce savoir, par l’Inconscient collectif et ses archétypes universels qui se sont transmis sous la forme de mythe. C’est comme cela que fonctionne les mythologies du monde entier et les contes de fées (autre source qui permet d’accéder à l’inconscient collectif). C’est l’un de mes sujets de prédilection et je ne manque jamais de l’utiliser.

I : L’ère du Poisson.

Le Poisson est l’influence principale (A) et s’oppose à la Vierge qui est l’influence secondaire (B). C’est le Bélier qui a été sacrifié (C).

A. Le Poisson.

Nous avions vu dans l’article sur l’ère du Poisson dans la Bible que cette ère était une ère particulière qui se divisait en deux sous-périodes avec deux poissons distincts et conflictuels.

Nous avons un poisson positif (le Christ) et un poisson négatif (l’Antéchrist).

Nous retrouvons cela dans l’étude de la mythologie grecque. Étudions la légende de Persée et d’Andromède qui semble être un très bon exemple de l’ère du Poisson et du Verseau, puisque le Poisson est sacrifié (sous l’ère du Verseau).

« Persée mit la tête de la Gorgone dans le sac et prit la route du retour ; les autres Gorgones s’éveillèrent et le poursuivirent, mais elles ne réussirent pas à le voir, grâce à l’action magique du casque qui le rendait invisible. Persée arriva en Éthiopie, où régnait Céphée, et il découvrit qu’Andromède, la fille du roi, avait été exposée pour devenir la proie d’un monstre marin. Car Cassiopée, l’épouse de Céphée, avait osé défier les Néréides dans un concours de beauté, en se vantant d’être plus belle qu’elles toutes. Les Néréides s’étaient offensées, et Poséidon se mit en colère : il envoya une inondation pour dévaster tout le territoire, et aussi un monstre marin. Ammon avait alors donné sa réponse : la seule façon de faire cesser ce fléau était de livrer Andromède, la fille de Cassiopée, en pâture au monstre. Céphée, sous la pression de ses sujets Éthiopiens, obéit : il enchaîna sa fille à un rocher. Quand Persée l’aperçut, il tomba immédiatement amoureux d’elle, et il promit à Céphée de tuer le monstre et de sauver Andromède, à condition de l’avoir pour épouse. L’accord fut scellé par un serment. Persée attaqua le monstre marin d’en haut, le tua et libéra la jeune fille. Mais Phinée, le frère de Céphée, à qui Andromède avait été promise, fomenta un complot contre Persée. Ayant découvert le piège, le héros brandit la tête de la Gorgone devant Phinée et ses complices, et, aussitôt, tous furent pétrifiés. » (Apollodore, La bibliothèque, Editions de l’aire, p. 82).

Les Néréides sont des nymphes, divinités de la mer et des eaux. Elles sont liées au signe astrologique du Poisson. Elles sont cinquante et constituent le cortège du dieu de la mer Poséidon. Elles sont souvent représentés sur le dos d’un dauphin ou d’un hippocampe avec un trident à la main.

Néréide sur le dos d’un hippocampe, fresque de Pompéi (ier siècle)

Les Néréides sont jalouses de la beauté des humaines. C’est ce qui se passe avec Andromède, dont le charme leurs faits concurrence. Vous remarquerez avec moi que le signe qui s’oppose au Poisson est la Vierge, un signe féminin. Or, les Néréides sont des divinités exclusivement féminines. Nous retrouvons également en arrière-plan une histoire typiquement féminine de jalousie sur la beauté. Un gros, une histoire de crêpage de chignons que connaissent également nos femmes modernes. Rien n’a changé sur ce point-là. N’en déplaise aux féministes actuelles.

La Vierge influence donc le Poisson.

Les Néréides par jalousie de la beauté d’Andromède vont envoyer un monstre marin persécuter le royaume d’Andromède, l’Ethiopie, en exigeant le sacrifice d’Andromède pour calmer sa colère. Le monstre marin est l’incarnation du deuxième poisson. Le deuxième poisson correspond à notre Antéchrist. Ce monstre marin sera sacrifié comme le sera l’Antéchrist à la fin de notre ère du Poisson. Un parallèle peut être établi entre la Bible et la mythologie grecque. L’antéchrist prenant parfois l’apparence d’un monstre marin, le Léviathan. Le léviathan, c’est l’état totalitaire moderne. Actuellement, nous sommes gouvernées par un Léviathan. J’ai abordé la question dans mon dernier livre, « la bête de l’événement« .

B. La Vierge.

La Vierge influence de manière secondaire l’ère du Poisson via les Néréides et Andromède comme prisonnière qui doit être libéré d’un monstre marin. C’et un thème classique que l’on retrouve dans les mythologies, mais également dans les contes de fées. L’influence secondaire est toujours un symbole atténué dérivée du symbole principale. Il en serait autrement sous l’ère de la Vierge ave le Poisson comme influence secondaire.

1. La Gorgone.

Cependant, nous n’avons pas abordé un autre aspect du mythe de Persée et d’Andromède qui concerne le signe de la Vierge, c’est la tête de la Gorgone. Persée brandit la tête face à ses rivaux pour les transformer en pierre. La pétrification par le regard est un thème récurent dans les contes de fées souvent associé à la femme.

Il faut raconter comment Persée entra en possession de la tête de la Gorgone.

Persée et Andromède avec la tête de la Méduse, fresque de  Pompéi, ier siècle.

« Le roi de Sériphos était Polydectès, le frère de Dyctis. Il tomba amoureux de Danaé, mais il ne pouvait pas s’approcher d’elle car, désormais, Persée était un homme. Alors il fit venir tous ses amis, parmi lesquels Persée, avec le prétexte de vouloir faire une collecte pour la dot du mariage d’Hippodamie, la fille d’Onomaos. Et Persée déclara qu’il ne refuserait même pas la tête de la Gorgone. Ainsi Polydectès demanda à tous les autres qu’ils donnent un cheval, mais à Persée, il ordonna qu’il lui porte la tête de la Gorgone. Alors Persée, guidé par Hermès et Athéna, se rendit chez les filles de Phorcys et de Céto : Ényo, Péphrédo et Dino . Elles étaient les soeurs de la Gorgone, et vieilles depuis leur naissance : à elles trois, elles n’avaient qu’un oeil et qu’une dent, et elles se les passaient à tour de rôle. Persée s’en empara, et il leur dit qu’il les leur rendrait à condition qu’elles lui révèlent la route pour se rendre chez les Nymphes. Ces Nymphes avaient en leur possession les sandales ailées et le sac magique. [C’est ce que racontent de Persée Pindare, et Hésiode dans le Bouclier :

 » Tout son dos était couvert par la tête d’un monstre terrible, la Gorgone, enfermée dans une besace. »

Ce sac s’appelle kibisis parce qu’on peut y mettre de la nourriture et des vêtements. Ces Nymphes possédaient également le casque d’Hadès. Les Phorcydes lui indiquèrent le chemin, Persée leur rendit l’oeil et la dent, et se rendit auprès des Nymphes qu’il cherchait. Il mit son sac en bandoulière, attacha ses sandales, et posa sur sa tête le casque qui avait le pouvoir de rendre invisible celui qui le portait. Persée reçut d’Hermès la faucille d’acier ; puis il vola jusqu’à l’Océan ; il trouva les Gorgones endormies. Elles étaient trois : Sthéno, Euryale et Méduse. Seule Méduse était mortelle : c’est pourquoi Persée devait s’emparer de la tête de cette dernière. À la place des cheveux, les Gorgones avaient des serpents entortillés, hérissés d’écailles ; et elles avaient d’énormes défenses de sangliers, et des mains de bronze, et des ailes en or qui leur permettaient de voler. Quiconque les regardait était changé en pierre. Persée, donc, les attaqua pendant leur sommeil. Athéna guidait sa main : tenant la tête tournée, et regardant l’image de Méduse reflétée sur le bouclier de bronze, il lui coupa la tête. Et du cou tranché bondit Pégase, le cheval ailé, et Chrysaor, le père de Géryon, que Méduse avait conçus avec Poséidon. » (Apollodore, La bibliothèque, Editions de l’aire, p. 80-82).

Danaé était la mère de Persée. Persée protégeait sa mère, ce qui empêchait les amoureux de s’en approcher. Pour écarter Persée et ainsi courtiser Danaé, le roi de Sériphos chargea Persée d’aller tuer la Gorgone et de récupérer sa tête.

Une Gorgone sur une amphore à col attique à figures noires, vers 520–510 av. J.-C.

Les Gorgones étaient trois : Sthéno, Euryale et Méduse.

Seul Méduse était mortelle. Elle portait sur la tête à la place cheveux des serpents et son visage ressemblait à celui d’un sanglier avec des cornes et des dents proéminentes.

La Gorgone MéduseMosaïque de l’ancienne HadrumèteMusée archéologique de Sousse en Tunisie.

Ovide dans « les métamorphoses » (pour changer un peu) explique pourquoi, seul Méduse ressemblait à un monstre.

« Il décrivit encore les périls très réels de sa longue course,

et les mers, et les terres que, d’en haut, il avait vues sous lui,

et les astres qu’il avait atteints, à force de battre des ailes.

Il se tut pourtant plus tôt qu’on ne l’attendait. L’un des notables

prit la parole, demandant pourquoi parmi les sœurs

une seule portait des serpents mêlés à ses cheveux.

L’hôte du roi dit : « Puisque tu poses une question intéressante,

écoute la raison de ce qui t’intrigue. Très célèbre pour sa beauté,

Méduse éveilla l’espoir jaloux de nombreux prétendants

et, de toute sa personne, rien n’était plus remarquable

que sa chevelure ; j’ai connu quelqu’un qui disait l’avoir vu.

Le maître de la mer l’aurait outragée dans le temple de Minerve ;

la fille de Jupiter se détourna, dissimula derrière son égide

son chaste visage et, pour ne pas laisser cet acte impuni,

transforma les cheveux de la Gorgone en hydres affreuses.

Maintenant encore, pour effrayer ses ennemis épouvantés

la déesse arbore sur sa poitrine les serpents qu’elle a fait naître.« 

(Ovide, les métamorphose, livre V, 786-803)

La belle Méduse fut transformée en hideuse créature par jalousie. Oui, je sais… encore. Je n’y peux rien. Les textes mythologiques, et sans doute la réalité du monde est dure pour les femmes, surtout en ces temps de ténèbres où le féminisme impose sa dictature de la pensée sur les hommes.

La tête de la Méduse était composée de serpents à la place des cheveux. Elle était dotée d’une tête de sanglier avec corne et dents proéminentes.

Nous retrouvons ce double visage de la femme dans beaucoup de contes de fées. Un visage positif compensé par un visage négatif.

L’exemple le plus frappant est le conte russe « la belle Vassilissa » ou « Vassilissa la belle » que l’on retrouve dans le premier volume des « contes populaires russes » d’Alexandre Afanassiev, l’équivalent russe des frères Grimm. C’est le conte 75 (de la page 140 à la page 146).

Les frères Grimm ont parcouru l’Allemagne de la fin du XVIIIe et au XIXe siècle en notant les contes de fées qui étaient racontés lors des soirées autour du feu. Afanassiev fit la même chose, dans la Russie des Tsars. Ses contes, comme ceux de Grimm sont donc l’expression de l’inconscient collectif du peuple russe, comme ceux de Grimm sont ceux de l’inconscient collectif allemand.

Il faut bien prendre soin de distinguer les contes de Grimm ou d’Afanassiev, de ceux, tout personnel d’autres auteurs, comme Nicolas Gogol, Alexandre Pouchkine, Hans Christian Andersen ou Jean de la Fontaine qui ont tous rajoutés des éléments personnels aux histoires qu’ils ont entendu. Il y a des éléments de l’inconscient personnel qui sont venus se greffer aux éléments de l’inconscient collectif. Il devient difficile de distinguer entre les deux, sauf à faire une véritable étude psychologique des auteurs. Il n’y a pas de cela chez Grimm ou chez Afanassiev qui se sont contenté de noter précisément ce qu’ils entendaient, sans rien ajouté ou retirer. Ils allaient même jusqu’à noter toutes les variantes, suivants les régions. Nous sommes presque sûr d’être en présence d’une émanation de l’inconscient collectif.

La même question se pose pour les textes mythologiques. Il vaut mieux se référer au texte d’Apollodore ou de Diodore de Sicile, pour la mythologie grecque, que les œuvres plus littéraire, comme celle d’Homère ou Virgile. Bien sûr, je ne remets pas en cause le génie d’Homère ou de Virgile qui est incontestable. Je parle uniquement de l’accès à l’inconscient collectif pour une étude scientifique des archétypes, sans interférence individuelle.

Dans le conte « la belle Vassilissa », on observe l’affrontement entre Vassilissa et la sorcière Baba Yaga. Vassilissa représente le côté positif de la femme et Baba Yaga le côté négatif ou obscur de la femme. En lisant le conte russe ont est frappé par le parallèle avec l’histoire d’Andromède et des Néréides. Vassilissa, c’est la version russe d’Andromède et Baba Yaga, c’est la version russe des Néréides grecques. A la fin du conte, Vassilissa a gagné son duel contre Baba Yaga. La belle Vassilissa reste belle et épouse le Tsar. Andromède après son affrontement avec les Néréides garde la vie sauve.

Ce ne fut pas le cas de la belle Méduse qui perdit son affrontement avec Athéna. Cela renvoie à un conte des frères Grimm intitulé « Dame Trude » (le conte n°43). J’invite mes lecteurs qui veulent faire une lecture psychologique des contes de Grimm à se procurer l’édition (très cher… hélas) des éditions Corti. En effet, les éditions de poche ou sur Internet sont des éditions tronquées où réécrite des contes de Grimm afin de les rendre plus accessibles aux enfants. Gommant les allusions érotiques ou les scènes violentes. Les contes n’étaient pas adressés qu’aux enfants. Les contes de fées ne sont pas des contes pour enfants comme ont voudrait nous le faire croire aujourd’hui. Tout le village venait autour du feu écouter ses histoires… de 7 à 77 ans. C’était l’époque d’avant la télévision ou d’Internet.

A la fin du conte de « Dame Trude », la belle jeune fille subit une transformation physique qui l’enlaidi, car elle a perdu son combat contre la sorcière, comme la Méduse perd sa lutte avec Athéna. Parfois, elle subit la pétrification, selon les variantes.

Pour en revenir à la Méduse et à Persée, le héros parvient finalement à la tuer.

Cette scène fait référence à l’ère du Lion qui vit le sacrifice de la Vierge.

Alors que la scène avec Andromède concerne l’ère du Poisson.

Comme je l’ai déjà dit ailleurs, en matière d’inconscient collectif, il n’y a pas de chronologie comme dans la conscience. La logique est celle de la synchronicité avec des relations symboliques entre les événements. Dans la logique de la synchronicité, le sacrifice de la Vierge sous l’ère du Lion, suit logiquement l’utilisation de la Vierge comme influence secondaire sous l’ère du Poisson. Le lien étant la Vierge qui apparaît dans les deux ères, mais avec des milliers d’années d’écarts. C’est une logique et un autre mode de fonctionnement. Toute personne qui a étudié la psychologie sait que l’inconscient est organisé en réseaux de symboles et non pas selon une chronologie temporelle. De même, parfois, il m’arrive d’écouter des vidéos sur Internet de personnes qui accuse Jung d’être un adepte de la gnose, d’être soit un agent de l’OSS par amitié pour Alla Dulles, ou un admirateur secret du IIIe Reich (ce qui est faux sur ce dernier point). Remettant en cause l’inconscient collectif et les archétypes universels. Technique de manipulation mentale bien connu depuis Schopenhauer, on attaque l’homme pour ne surtout pas évoquer ses idées. Ces gens-là adeptes de la « toutologie », la science de ceux qui ont un avis sur « tous » les sujets (sans en maîtriser aucun réellement). Souvent, ils ne connaissent rien à la psychologie. Il suffit simplement de remarquer, que certains thèmes et schémas narratifs reviennent dans la plupart des mythologies, des textes religieux et dans les contes de fées pour apporter la preuve de l’existence de l’Inconscient collectif et de ses archétypes.

2. Le sanglier.

Les cornes de sanglier de la Gorgone placent le mythe de la chasse au sanglier de Calydon parmi les mythes liés à la Vierge. Là aussi, le sanglier est sacrifié ce qui indique que le mythe concerne l’ère du Lion.

Sculpture du sanglier de Calydon, marbre (Musée archéologique de Delphes).

« Le temps était venu de sacrifier aux dieux les prémices annuelles des récoltes : Oenée accomplit les rites en l’honneur de toutes les divinités, mais il en oublia une, Artémis. Irritée, la déesse envoya un sanglier énorme et très fort, qui ravageait la campagne et tuait toutes les bêtes et les personnes qu’il rencontrait sur sa route. Oenée appela alors, de tous les coins de la Grèce, les hommes les plus braves, promettant, comme prix, la peau du sanglier à celui qui réussirait à le tuer.

Voici la liste de tous ceux qui participèrent à la chasse : Méléagre, fils d’Oenée, et Dryas, fils d’Arès, venus de Calydon même ; Idas et Lyncée, fils d’Apharée, venus de Messène ; Castor et Pollux, fils de Zeus et de Léda, venus de Lacédémone ; Thésée, fils d’Égée, d’Athènes ; Admète, fils de Phérès, de Phères ; Ancée et Céphée, fils de Lycurgue, de l’Arcadie ; Jason, fils d’Éson, de Iolcos ; Iphiclès, fils d’Amphitryon, de Thèbes ; Pirithoos, fils d’Ixion, de Larissa ; Pélée, fils d’Éaque, de Phthie ; Télamon, fils d’Éaque, de Salamine ; Eurytion, fils d’Actor, de Phthie ; Atalante, fille de Schoené, de l’Arcadie ; Amphiaraos, fils d’Oïclès, d’Argos.

Se joignirent aussi à eux les fils de Thestios. Oenée hébergea tous les participants pendant neuf jours ; quand ensuite arriva le dixième jour, Céphée, Ancée et quelques autres refusèrent de participer à la chasse en compagnie d’une femme ; mais Méléagre, quoique marié à Cléopâtra, la fille d’Idas et de Marpessa, désirait avoir des enfants avec Atalante, et ainsi il obligea tout le monde à participer à la chasse, malgré la présence de la jeune femme. Le sanglier était désormais encerclé ; mais voici que la bête réussit à tuer Iléos et Ancée, et Pélée, involontairement, touche Eurytion avec sa lance. La première Atalante perça, d’une flèche, l’échine de l’animal, et ensuite Amphiaraos l’atteignit entre les deux yeux ; enfin Méléagre lui planta sa lance dans le ventre et le tua : la peau, en conséquence, lui revint, et le jeune homme en fit don à Atalante. Mais les fils de Thestios, indignés qu’une femme obtienne le prix à la place de tant d’hommes, lui enlevèrent la peau, soutenant qu’elle revenait de toute façon à leur famille, si Méléagre ne voulait pas la garder pour lui.

Méléagre s’irrita, tua les fils de Thestios et rendit la peau à Atalante. C’est ainsi qu’Althéa, affligée par la mort de ses frères, fit brûler le tison entièrement, et Méléagre mourut sur l’heure.

Mais il en est qui affirment que telle ne fut pas la fin de Méléagre. Quand les fils de Thestios réclamèrent le trophée, en soutenant que le premier coup avait été celui d’Iphiclès, une guerre éclata entre les Curètes et les Calydoniens. Méléagre réussit à sortir de la ville assiégée, et tua quelques-uns des fils de Thestios ; Althéa, alors, lui lança une malédiction, et Méléagre, de rage, s’enferma chez lui. Les ennemis étaient désormais sous les murs de la ville, et les habitants imploraient l’aide de Méléagre ; sa femme, Cléopâtra, parvint finalement à le convaincre ; Méléagre tua également les autres fils de Thestios, mais il tomba lui aussi dans la bataille. Après sa mort, Althée et Cléopâtra se pendirent, et toutes les femmes qui pleuraient sur le cadavre de Méléagre furent transformées en oiseaux. » (Apollodore, La bibliothèque, Editions de l’aire, p. 39-42).

Pour une histoire de jalousie féminine (encore), la déesse Artémis envoya un sanglier géant détruire les terres du roi de Calidon. Le roi organisa une chasse au sanglier auquel répondirent les plus grands héros de la Grèce antique : Castor et Pollux, Thésée ou Jason.

Comme, nous l’avons vu le sanglier symbolise le signe de la Vierge qui dominait l’ère précédente. A l’ère de la Vierge, succède l’ère du Lion.

La Vierge est un signe féminin, alors que le Lion est un signe masculin.

Or, nous voyons qu’une fois le sanglier tué, une querelle éclate entre les participants aux sujets du sexe de celui qui obtiendra la gloire. On se croira dans un combat moderne entre féministe et misogyne. La femme (Atalante) porte le premier coup au sanglier, alors que celui qui porta le dernier coup qui fut fatal fut un homme (Méléagre).

Question essentielle, qui tua le sanglier ? Donc à qui la gloire éternelle ?

L’homme (Méléagre) par galanterie donne la victoire à la femme (Atalante).

Les féministes sont contentent.

Mais c’est sans compter sur le clan des misogynes. Plusieurs hommes s’opposèrent à ce qu’une femme obtienne la victoire, ère du Lion oblige. L’ère de la Vierge laisse une place prédominante à la femme, alors que le Lion assure la domination de l’homme. Méléagre agit sous l’influence de l’ancienne ère (la Vierge). Mais le monde a changé. Désormais, le Lion domine et les hommes doivent obtenir la gloire.

Chasse au sanglier de Calydon, coupe laconienne à figures noires, v. 555 av. J.-C.musée du Louvre.
Méléagre et Atalante se reposent après avoir chassé le sanglier de Calydon. Fresque antique de Pompéi.

Héraclès chassa lui aussi un sanglier qu’il devait capturer vivant, dans le cadre du quatrième travail. Cela concerne donc l’ère de la Vierge.

« Pour son quatrième travail, Héraclès devait ramener vivant le sanglier d’Érymanthe, une bête qui dévastait Psophis, lorsqu’il déboulait de la montagne appelée Érymanthe. (…) puis il reprit la chasse au sanglier. Par ses cris, Héraclès réussit à le débusquer ; il le poussa, épuisé, dans la neige haute, l’attacha et le porta à Mycènes. » (Apollodore, La bibliothèque, Editions de l’aire, p. 95).

Le sanglier d’Érymanthe, mosaïque de Liria, Espagne.
Héraclès ramenant le sanglier à Eurysthée terré dans une jarre, amphore attique à figures noires, v. 525 av. J.-C.musée du Louvre (F 202)

C. Le sacrifice du Bélier.

Il est évoqué chez Apollodore au moment de l’arrivé de Bélier à la toison d’or dans le royaume de Colchide.

« Pour ce qui concerne les fils d’Éole, Athamas régna sur la Béotie, et, de Néphélé, il eut un fils Phrixos, et une fille Hellê. Puis il épousa Ino, de laquelle il eut Léarchos et Mélicerte. Mais Ino voulait se débarrasser des enfants de Néphélé. Alors, elle persuada toutes les femmes d’assécher les graines destinées aux semailles : les femmes prirent les graines en cachette de leurs maris et les firent sécher. Quand ensuite les graines furent semées, la terre, naturellement, ne donna pas la récolte habituelle. Alors Athamas envoya ses ambassadeurs à Delphes pour demander au dieu ce qu’il convenait de faire pour éloigner la disette. Et Ino persuada les messagers de lui rapporter une fausse réponse : la terre redeviendrait fertile si Phrixos était sacrifié à Zeus. Athamas écouta la réponse et, contraint par les habitants de la région, il mena Phrixos sur l’autel du dieu. Mais Néphélé l’enleva, et sa fille avec, et elle leur donna un bélier à la toison d’or – don d’Hermès : les deux enfants montèrent dessus, et le bélier les emmena à travers le ciel, survolant les terres et les mers. Quand ils arrivèrent au bras de mer, qui s’étend entre Sigée et la Chersonèse, Hellê tomba au fond de l’Océan et mourut ; dès lors, ce détroit s’appelle l’Hellespont, en son honneur. Phrixos, lui, atteignit la Colchide, où régnait Éétès, fils d’Hélios et de Perseis, frère de Circé, et de Pasiphaé qui épousa Minos. Éétès l’accueillit, et lui donna pour femme l’une de ses deux filles, Chalciopé. Alors Phrixos  sacrifia le bélier à la toison d’or à Zeus protecteur des exilés, et offrit sa peau à Éétès, qui la cloua sur un chêne dans le bois sacré à Arès. De Chalciopé, Phrixos eut Argos, Mélas, Phrontis et Cytissoros. » (Apollodore, La bibliothèque, Editions de l’aire, p. 45).

Le contexte de l’histoire est très intéressant. On retrouve une histoire de jalousie féminine. Les femmes décident de saboter la production de nourriture pour provoquer la disette. Le signe de la Vierge est associé depuis Sumer à l’épi de blé et à la nourriture. La Vierge est une femme nourricière. On retrouve cette idée au moment où le Bélier va être sacrifié.

Le Bélier à la toison d’or est « sacrifié » par Phrixos et la toison d’or offerte au roi Eétès.

Dans le précédent article sur l’ère du Bélier dans la Grèce antique, j’ai parlé de l’ordre de la toison d’or crée par les ducs de Bourgogne. Il faut revenir sur le sujet pour évoquer son évolution moderne. Son maintien jusqu’à nos jours, sous l’ère du Poisson, évoque l’idée du sacrifice du Bélier. Il a permis de perpétuer le sacrifice du Bélier sous le règne du Poisson.

Avec la disparition de Charles le Téméraire et le transfert de l’ordre aux Pays-Bas bourguignon, celui-ci va subir une mutation qui va l’éloigner de l’ordre original. A l’origine, sous le contrôle du premier poisson (le Christ), il va basculer sous le contrôle du deuxième poisson (l’antéchrist). Une mutation négative et nettement sataniste. Là où l’ordre original respectait les principes de l’amphictyonie de Delphes, lui-même respectueux des principes de l’astrologie sacrée et de la géographie sacrée, le nouvel ordre de la toison va s’en éloigner. On passe de vingt-quatre à trente-et-un puis quarante-et-un membres. La référence à la scène d’ouverture de l’Apocalypse est niée avec l’augmentation du nombre de membres.

La qualité des membres va également se transformer. L’ordre va voir arrivé des rois et des empereurs en masse. Cela est contraire à l’idée initiale des ducs de Bourgogne où le duc s’entourait de ses proches conseillés. Une tradition très encrée dans le Moyen-âge. C’est le passage des ordres de chevalerie à celui des sociétés secrètes élitistes. Les premiers rois admis à l’ordre furent Frédéric III, l’empereur germanique et Henri VII, roi d’Angleterre, en 1491. Suivra, en 1505, le terrible Henri VIII, roi d’Angleterre, en 1516, le roi de France, François Ier (premier roi de France à faire partie de l’ordre).

Henri VII d’Angleterre et le collier de la toison d’or.

L’entrée du sinistre Henri VIII d’Angleterre pose un grave problème. Il rompit avec le Vatican pour fonder l’Église anglicane, il persécuta de nombreux catholiques et eut une vie dissolue avec de nombreuses maîtresses.

De même, l’initiation comme chevalier de l’ordre, de Côme Ier de Médicis (en 1546) est dérangeant, étant donné son rôle joué par cette famille lors de la Renaissance et dans le développement de la magie et de la sorcellerie.

Les rois d’Italie Victor-Emmanuel II et Victor-Emmanuel III feront également partie de l’ordre. Victor-Emmanuel II jouera un rôle important dans le développement de la franc-maçonnerie carbonariste qui lutta contre la papauté. Victor-Emmanuel accepta de partager le pouvoir avec Benito Mussolini de 1922 à 1943.

Nous retrouvons également François-Ferdinand d’Autriche (nommé en 1878), dont l’assassinat à Sarajevo déclencha la Première Guerre mondiale.

En 1700, l’ordre de la toison d’or va se diviser en deux :

  • L’ordre autrichien : présidé actuellement par le prétendant au trône impérial d’Autriche-Hongrie, Karl de Habsbourg.
  • L’ordre espagnol : présidé par l’actuel roi d’Espagne, Philippe VI.

Les deux ordres existent toujours. Ils occupent une place particulière dans l’élite européenne au sein des familles royales. Personne n’en parle et pourtant, son influence est considérable, que ce soit l’ordre autrichien ou l’ordre espagnol. Il est étonnant que ce soit un ordre de chevalerie lié au sacrifice de l’ère du Bélier qui occupe cette place si importante. On-t-il conscience de l’influence de l’astrologie dans ce choix ? Cela mériterait une étude complète que personne n’a encore entreprise. Le temps me manque pour le faire. Avis à mes lecteurs, si parmi eux se trouve un volontaire.

Autre curiosité, l’ordre espagnol nomma de nombreux chevaliers musulmans (sultans ottomans, Shah perses, roi de Jordanie ou d’Arabie Saoudite) ou japonais (plusieurs empereurs du Japon), perdant ainsi le lien essentiel entre l’ordre de la toison et le catholicisme. La nomination de membres protestants avait déjà bien écorné ce principe. Nous le voyons l’ordre de la toison d’or est devenue aujourd’hui, une farce tragique à l’image de notre époque.

Dans le précédent article, j’ai montré un tableau de Louis XV et un tableau de Louis XVI avec le collier de la toison d’or. Cependant, il faut dire que tous les rois de France n’ont pas fait partie de l’ordre. Le premier fut François Ier en 1516.

Voici la liste des membres lié au trône de France des trois grandes familles (légitimiste, orléaniste et bonapartistes) :

  • 1516 : François Ier.
  • 1559 : François II.
  • 1559 : Charles IX.
  • 1739 : Louis XV.
  • 1761 : Louis XVI.
  • 1761 : Charles X.
  • 1767 : Louis XVIII.
  • 1805 : Napoléon Ier (radié en 1814).
  • 1834 : Louis-Philippe Ier.
  • 1850 : Napoléon III.

Lors de l’échec de la restauration monarchiste, en 1877, les deux prétendants au trône de France étaient membre de l’ordre espagnol :

  • Le comte de Chambord, en 1823.
  • le comte de Paris, en 1843.

Curieusement, plusieurs président de la République en ont été membres de l’ordre. Ce qui montre que la « république » sait s’accommoder des traditions royalistes réservé aux princes lorsque cela l’arrange :

  • 1871 : Adolphe Thiers.
  • 1882 : Jules Grevy.
  • 1898 : Felix Faure.
  • 1902 : Emile Loubet.
  • 1913 : Raymond Poincarré.
  • 1926 : Gaston Doumergue.
  • 2011 : Nicolas Sarkozi.

II : L’ère du Verseau.

Le Verseau est l’influence principale (A) et s’oppose au Lion qui est l’influence secondaire (B). C’est le Poisson qui a été sacrifié (C).

A. Le Verseau.

1. La pluie d’or.

Zeus va prendre l’apparence d’une pluie d’or pour séduire Danaé, la mère de Persée.

« Acrisios, entre-temps, avait interrogé l’oracle du dieu afin de savoir comment il pourrait avoir des enfants mâles. Le dieu lui répondit qu’il aurait un petit-fils de sa fille, mais que celui-ci le tuerait. Craignant que cela ne se produisît, Acrisios enferma Danaé dans une salle souterraine, toute en bronze. Mais la jeune fille fut séduite par Proétos, suivant une version de l’histoire, et c’est ce qui fit éclater la discorde entre Proétos et Acrisios. Mais suivant une autre version, Zeus se changea en pluie d’or et, par le toit, se laissa couler dans le sein de Danaé. Quand Acrisios apprit que Danaé avait mis au monde le petit Persée, il ne voulut pas croire qu’il était de Zeus : il enferma Danaé et son petit-fils dans un coffre qu’il jeta à la mer. Poussé par le courant, le coffre arriva à Sériphos, et Dyctis prit l’enfant et l’éleva. » (Apollodore, La bibliothèque, Editions de l’aire, p. 80).

La pluie d’or représente le signe astrologique du Verseau. Nous le devinons par le contexte de l’histoire et les autres symboles qui sont associés. Toujours observer le réseau des symboles associés. C’est une clef d’analyse importante.

Danaé et la pluie d’or. Face A d’un cratère en cloche béotien à figures rouges.

Le sacrifice de la Vierge intervient sous l’ère du Lion dont l’influence secondaire est le Verseau. La Gorgone représente la Vierge. La Gorgone est sacrifiée dans la suite de l’histoire comme nous l’avons déjà vue. De même, le sang de la Gorgone donne naissance à Pégase, un autre symbole du Verseau que nous verrons ensuite.

Résumons donc les choses dans le mythe de Persée et de la tête de la Gorgone :

  • Influence principale : le Lion (le Roi Ascrisios).
  • Influence secondaire : le Verseau (la pluie d’or et Pégase).
  • Sacrifice du signe précédent : la Vierge (la Gorgone).

La pluie, c’est de l’eau qui tombe du ciel. Le Verseau n’est pas un signe d’eau, comme son nom pourrait le laisser croire (aquarius en latin), mais un signe d’air. Il est lié au Ciel et à l’air. C’est également un signe lié à l’esprit et à l’intelligence. L’eau qui concerne le Verseau n’est pas l’eau qui circule sur la terre dans les rivières, les fleuves, les mers ou les océans, mais l’eau qui vient du ciel comme la pluie. Ici, la pluie est d’or, dans doute, par l’influence du Lion qui est le signe des rois donc le métal est l’or.

2. Pégase.

Pégase symbolise également le Verseau.

« Puis il vola jusqu’à l’Océan ; il trouva les Gorgones endormies. Elles étaient trois : Sthéno, Euryale et Méduse. Seule Méduse était mortelle : c’est pourquoi Persée devait s’emparer de la tête de cette dernière. À la place des cheveux, les Gorgones avaient des serpents entortillés, hérissés d’écailles ; et elles avaient d’énormes défenses de sangliers, et des mains de bronze, et des ailes en or qui leur permettaient de voler. Quiconque les regardait était changé en pierre. Persée, donc, les attaqua pendant leur sommeil. Athéna guidait sa main : tenant la tête tournée, et regardant l’image de Méduse reflétée sur le bouclier de bronze, il lui coupa la tête. Et du cou tranché bondit Pégase, le cheval ailé, et Chrysaor, le père de Géryon, que Méduse avait conçus avec Poséidon. » (Apollodore, La bibliothèque, Editions de l’aire, p. 82).

Pégase est née du sang de la Gorgone, c’est-à-dire du sang de la Vierge, l’influence secondaire de l’ère précédente.

Bellérophon monté sur Pégase, pélikè attique à figures rouges du Peintre de Barclay, v. 440 av. J.-C.musée du Louvre.

Pégase est un cheval ailé associé au héros Bellérophon qui tue à distance la chimère en s’envolant dans le ciel.

« Bellérophon enfourcha Pégase, le cheval ailé, fils de Méduse et de Poséidon ; il s’éleva dans le ciel et, d’en haut, il réussit à transpercer la Chimère de ses flèches. Après cet exploit, Iobatès lui ordonna d’aller combattre les Solymes : et Bellérophon mena également à terme cette épreuve ; une fois de plus, Iobatès lui ordonna de combattre les Amazones ; mais le jeune homme les tua également. Alors Iobatès ordonna à quelques-uns de ses sujets, choisis parmi les Lyciens pour leur valeur, de lui tendre une embuscade et de l’assassiner. Bellérophon les tua tous. » (Apollodore, La bibliothèque, Editions de l’aire, p. 79-80).

Pégase et Bélérophon sont un des symboles de l’ère du Verseau, avec Ganymède que nous verrons ensuite.

Le Verseau est un signe d’air et Pégase vole dans les airs. En tuant ses ennemis à distance Bellérophon est invinsible.

2. Ganymède.

Ganymède le fils du roi Troyen, Tros et de la Nymphe Callirhoé.

Il eut deux fils, Ilos et Érichthonios ; Ilos mourut sans enfants ; le trône revint alors à Érichthonios qui épousa Astyoché, la fille du Simoïs, et engendra Trôs. Quand Trôs succéda à son père sur le trône, de son nom il appela Troie toute la région ; il épousa Callirhoé, la fille du Scamandre, et engendra une fille, Cléopâtra, et trois garçons, Ilos, Assaracos, et Ganymède. Ganymède était très beau ; Zeus le fit enlever par son aigle, le mena au ciel, et fit de lui l’échanson des dieux. » (Apollodore, La bibliothèque, Editions de l’aire, p. 171-172).

Ganymède était d’une incroyable beauté. Il fit succomber Zeus sous son charme. Celui-ci se transforma en aigle et l’enleva pour l’emmener avec lui au Ciel. Il fit de lui l’échanson des dieux, c’est-à-dire celui qui servait de la boisson aux dieux.

Ganymède sur l’Olympe, entouré de Zeus qui lui a offert un coq, une déesse le couronnant et Hébé. Amphore attique à figures noires, vers 510 AEC (avant l’ère commune). Collection des Antiquités, Munich.
Ganymède enlevé par Zeus en aigle, mosaïque romaine au musée lapidaire de Vienne

Ganymède a été choisi pour représenter le signe astrologique du Verseau. Il verse avec une urne du vin ou de la bière pour les dieux. Etant un signe d’air, on imagine que ses boissons alcoolisées modifient la perception et la vision du monde. Ce sont des boissons qui agissent sur l’esprit et la pensée. Ganymède déverse avec une urne posée sur son épaule de l’énergie sur le monde, pour apporter la connaissance et le savoir.

B. Le Lion.

Héraclès au début de sa vie doit affronter un lion.

« Héraclès parvint ainsi, toujours comme gardien de troupeaux, à ses dix-huit ans. Il tua le lion qui vivait sur le mont Cithéron et qui, depuis sa tanière, s’avançait jusqu’aux pâturages, ravageant le bétail d’Amphitryon et de Thespios, le roi de Thespies. Héraclès, ayant pris la décision de tuer ce lion, se rendit chez Thespios. Le roi lui accorda l’hospitalité pendant cinquante jours. Et chaque nuit, avant que le jeune homme ne parte à la chasse, il le faisait dormir avec l’une de ses filles (Thespios, de fait, avait eu cinquante filles de sa femme Mégamède, la fille d’Arné), car il voulait à tout prix que chacune d’elles mette au monde un enfant d’Héraclès. Le jeune homme s’imaginait qu’il couchait toujours avec la même, mais il s’unit aux cinquante sours. Ainsi Héraclès tua-t-il le lion et il endossa sa peau, et la gueule grand ouverte du fauve lui servit de casque. » (Apollodore, la bibliothèque, Editions de l’airep. 90).

Héraclès tue le lion et va utilisa sa peau et sa gueule comme habit. Il la portera toute sa vie faisant du lion l’un des symboles d’Héraclès.

Héraclès et Cerbère, amphore de la région de l’Attique par Andokides530520 av. J.-C.

C’est également dans le premier travail qu’il doit tuer le lion de Némée et rapporter la peau à Mycène.

« Le premier travail qui lui fut imposé fut de rapporter la peau du lion de Némée, une bête féroce et invulnérable, née de Typhon. Ainsi Héraclès s’en alla affronter le lion et gagna Cléones, où il fut l’hôte d’un ouvrier agricole, Molorchos. Ce jour-là, ce dernier s’apprêtait à offrir une victime en sacrifice, mais Héraclès lui dit d’attendre trente jours : s’il revenait sain et sauf de la chasse, Molorchos devrait sacrifier à Zeus Sauveur ; et si au contraire il périssait, Molorchos devrait offrir le sacrifice à Héraclès, en tant que héros. Arrivé à Némée, Héraclès suivit les traces du lion et commença à le frapper avec ses flèches ; mais il comprit immédiatement qu’il était invulnérable : aussi mit-il sa massue sur son épaule, et le suivit-il. Le lion se réfugia dans une grotte à deux entrées. Héraclès en condamna une et entra par l’autre ; il s’approcha du fauve, le saisit au cou et l’immobilisa ; et il lui serra si fort la gorge qu’il mourut étouffé. Puis il souleva le lion sur ses épaules et retourna à Cléones. Là, il rencontra Molorchos qui, parce que c’était le dernier jour, s’apprêtait à accomplir le sacrifice en l’honneur d’Héraclès mort ; tous deux sacrifièrent à Zeus Sauveur. Ensuite Héraclès porta le lion à Mycènes. Eurysthée, terrifié par la force du héros, lui interdit dès lors l’entrée de sa ville : les résultats de ses exploits devraient dorénavant être exposés devant les portes. On dit aussi qu’Eurysthée, trop effrayé, s’était caché dans une jarre de bronze, qu’il avait fait apprêter sous la terre. Et ses ordres, pour les autres exploits d’Héraclès, il les donna de cet endroit, par la voix du héraut Coprée, le fils de Pélops l’Éléen. Coprée avait tué Iphitos : exilé, il avait gagné Mycènes ; purifié par Eurysthée, il s’était établi dans la cité. » (Apollodore, la bibliothèque, Editions de l’airep. 93).

Le premier travail concerne le sacrifice du lion, sous l’air du Cancer.

Le Lion, comme le Taureau (nous l’avons déjà vu) semble jouer un rôle important dans la vie d’Héraclès. Il est vêtu d’une peau de lion et son premier travail est de tuer un lion.

Héraclès combattant le lion de Némée. Lécythe à fond blanc, v. 500-475 av. J.-C.

C. Le sacrifice du Poisson.

Je l’ai déjà dit plus haut. Le sacrifice du Poisson sous l’ère du Verseau prend la forme de la mise à mort d’un monstre marin. C’est le cas dans l’histoire de Persée et d’Andromède.

« Persée mit la tête de la Gorgone dans le sac et prit la route du retour ; les autres Gorgones s’éveillèrent et le poursuivirent, mais elles ne réussirent pas à le voir, grâce à l’action magique du casque qui le rendait invisible. Persée arriva en Éthiopie, où régnait Céphée, et il découvrit qu’Andromède, la fille du roi, avait été exposée pour devenir la proie d’un monstre marin. Car Cassiopée, l’épouse de Céphée, avait osé défier les Néréides dans un concours de beauté, en se vantant d’être plus belle qu’elles toutes. Les Néréides s’étaient offensées, et Poséidon se mit en colère : il envoya une inondation pour dévaster tout le territoire, et aussi un monstre marin. Ammon avait alors donné sa réponse : la seule façon de faire cesser ce fléau était de livrer Andromède, la fille de Cassiopée, en pâture au monstre. Céphée, sous la pression de ses sujets Éthiopiens, obéit : il enchaîna sa fille à un rocher. Quand Persée l’aperçut, il tomba immédiatement amoureux d’elle, et il promit à Céphée de tuer le monstre et de sauver Andromède, à condition de l’avoir pour épouse. L’accord fut scellé par un serment. Persée attaqua le monstre marin d’en haut, le tua et libéra la jeune fille. Mais Phinée, le frère de Céphée, à qui Andromède avait été promise, fomenta un complot contre Persée. Ayant découvert le piège, le héros brandit la tête de la Gorgone devant Phinée et ses complices, et, aussitôt, tous furent pétrifiés. » (Apollodore, La bibliothèque, Editions de l’aire, p. 82).

Ancien vase corinthien représentant PerséeAndromède et le monstre marin (Cétos). Les inscriptions identifiant les personnages sont écrites dans une forme archaïque d’alphabet grec et présentent certaines particularités comme le sens d’écriture (droite à gauche) pour ΠΕΡΣΕΥΣ et ΑΝΔΡΟΜΕΔΑ, l’usage de l’epsilon au lieu de l’êta pour ΚΕΤΟΣ, celui de la lettre san au lieu du sigma pour ΠΕΡΣΕΥΣ et ΚΕΤΟΣ, et les formes originales des lettres comme B pour Ε ou V pour Υ.

Voici le dernier article sur les ères astrologiques dans la Grèce antique. Il s’agissait de présenter une synthèse de mes travaux sur le sujet. Fruit de nombreuses années de recherches. Je réunirais tous les articles dans un livre qui sera publié dans les prochains mois. Il faut pérenniser son travail par un livre. Internet est par nature éphémère, alors que le livre reste même après la mort d’une personne.

Je vais désormais me lancer dans le même travail sur la géographie sacrée en lien avec l’astrologie. Je dispose de centaines de pages de notes et de recherches sur le sujet que je dois synthétiser et organiser pour un futur livre.

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