VIII-88 : le règne de Charles-Emmanuel IV (1798-1802).

Dans la Sardeigne un noble Roy viendra,
Qui ne tiendra que trois ans le royaume.
Plusieurs couleurs avec soy conjoindra,
Luy mesme apres soin sommeil marrit scome

Illustration.
Portrait de Charles Emmanuel IV de Sardaigne (1751-1819)

Charles Emmanuel IV, (« un noble Roy »), dépouillé par la République française (« plusieurs couleurs ») de ses états continentaux, se retirera dans l’île de Sardaigne (« Dans la Sardeigne »). Depuis son île, il régnera trois ans, de 1798 à 1802 (« Qui ne tiendra que trois ans le royaume »), puis il abdiquera en faveur de son frère, Victor Emmanuel Ier. Après bien des soucis (« après soin »), il vivra dans l’anonymat (« sommeil ), triste (« marri ») et tourné en dérision (« scomme ») à Rome, où il mourra en 1819, sous l’habit des jésuites.

Article Wikipédia “Charles Emmanuel IV” :

Charles-Emmanuel IV de Savoie, né le 24 mai 1751 à Turin et décédé le 6 octobre 1819 à Saint-André-du-Quirinal (Rome) est un duc de Savoie. Chef de la Maison de Savoie à la mort de son père, il devient roi de Sardaigne, prince de Piémont de 1796 à 1802. Veuf en 1802, il abdique en faveur de son frère et entre comme simple religieux dans la Compagnie de Jésus en 1815.

Roi de Sardaigne, de Chypre et de Jérusalem.

En 1773, à la suite du décès de son grand-père, Charles-Emmanuel III de Sardaigne, il devint prince héritier du royaume de Sardaigne et reçut le titre de prince de Piémont.
En 1775 il épouse Clotilde de France, sœur du roi Louis XVI mais le couple n’aura pas d’enfant. Ses deux sœurs ont également épousé des princes de France et résident à Versailles.
En 1796, il succéda à son père auquel la France venait d’enlever la plus grande partie de ses États. Il multiplia les protestations d’amitié pour la première République française.
Associé aux infortunes de la famille des Bourbons, à laquelle il était allié (il avait épousé une petite-fille de Louis XV tandis que deux de ses sœurs avaient épousé des petits-fils du roi), Charles-Emmanuel IV fit d’infructueux efforts pour comprimer dans son royaume les menées des agents révolutionnaires venus de France. Cela n’empêcha pas le général Joubert, aidé par des agents français sur place, d’envahir et d’occuper les États de Savoie continentaux (la Savoie, le comté de Nice et le Piémont) sur l’ordre du Directoire en 1798.
Ce dernier évènement l’obligea en décembre 1798, ainsi que la reine sa femme, ses frères, sa belle-sœur, Marie-Thérèse, son demi-oncle et beau-frère, le duc de Chablais et sa nièce, Marie-Béatrice, à partir vers Parme. De Parme, la famille ducale et royale joignit Florence où elle bénéficia de l’hospitalité du grand-duc Ferdinand III de Toscane, qui mit à la disposition du souverain de Savoie et de ses proches la Villa di Poggio Imperiale.
À peine quelques mois plus tard, le roi embarqua avec la cour pour la Sardaigne sur le vaisseau amiral de la flotte militaire des États de Savoie venu le chercher, face à l’avancée des troupes françaises partout dans ses États continentaux, troupes françaises qui d’ailleurs ne tardèrent pas à envahir puis à occuper la Toscane à son tour, en y destituant le grand-duc.

Dernières années.

Dès 1800, le roi Charles-Emmanuel sollicite du pape Pie VII, par l’intermédiaire de l’archevêque de Cagliari, que la Compagnie de Jésus soit autorisée dans son royaume de Sardaigne, et que les jésuites puissent y vivre en communautés sans autre signe extérieur que ceux des prêtres diocésains. La demande est prématurée et reste sans suite.

L’ex-roi vers la fin de sa vie.

En 1802, après la mort de la reine, sa femme (qui fut déclarée Vénérable en 1808), il abdique en faveur de son frère Victor-Emmanuel Ier. Il reste attaché à la Compagnie de Jésus, en particulier par l’amitié qui le lie à Joseph Pignatelli, guide et animateur d’anciens jésuites alors en exil en Sardaigne.
Lorsqu’en 1814 la Compagnie de Jésus est restaurée universellement par Pie VII, l’ancien souverain demande à y être admis. Il devient jésuite le 11 février 1815 et vit dès lors comme simple religieux au noviciat de Saint-André du Quirinal, à Rome. Comme il le souhaitait, il est enterré après sa mort, survenue le 6 octobre 1819, habillé d’une simple soutane noire.
Charles-Emmanuel IV est inhumé à l’église Saint-André du Quirinal à Rome où il repose toujours, sous une dalle marquée de la croix de Savoie gravée dans le marbre, blanche sur fond rouge, surmontant son nom (dépouillé de tous ses anciens titres) et avec la seule mention Charles Emmanuel de Savoie, Fils de la Sainte Église Catholique Apostolique et Romaine.

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