Littérature

Saint-Bernard et la guerre juste.

Saint-Bernard est née à Fontaine-lès-Dijon, en 1090 et meurt à Clervaux en 1115. Il est le moine le plus important de l’ordre cistercien. Il jouera un rôle considérable dans le développement du christianisme en occident.

J’ai une certaine émotion à parler de Saint-Bernard de Clervaux, il marqué une grande partie de mon existence (comme d’ailleurs Jeanne d’Arc). J’ai vécu vingt-cinq de ma vie à trois kilomètres de son lieu de naissance, puis adulte, j’ai eu mon premier logement dans la rue de Dijon où il passa son enfance. La dite rue porte le nom de « petit Bernard » en hommage à son passage sur les lieux.

L’homme immense dans l’histoire de l’Europe participa à la construction politique du christianisme en inventant la théorie des deux glaives et contribua à la seconde croisade qui libéra la terre sainte de l’occupation musulmane.

I. La théorie des deux glaives.

Saint-Bernard va formuler la théorie des deux glaives sur le modèle des deux royaumes, celui de Dieu et le terrestre. Pour cela, il part de deux versets de la Bible.

Le premier est issu de l’évangile de Saint-Luc.

« Et il leur dit : ” Quand je vous ai envoyés sans bourse, ni besace, ni sandales, avez-vous manqué de quelque chose ? ” Ils dirent : “De rien.” Il leur dit : “Mais maintenant, que celui qui a une bourse la prenne, et de même la besace ; et que celui qui n’a pas de glaive vende son manteau et en achète un. Car, je vous le dis, il faut encore que cette Ecriture s’accomplisse en moi : Et il a été compté parmi les malfaiteurs. Aussi bien, ce qui me concerne touche à sa fin.” Ils lui dirent : “Seigneur, voici ici deux glaives.” Il leur dit : “C’est assez.” » (Luc, XXII : 35-38).

Luc raconte que Jésus avait conseillé à un de ses apôtres de vendre son manteau pour acheter une épée. Il revient avec deux épées. Jésus dit, c’est assez.

Pour Saint-Bernard de Clervaux, les deux épées représentent les deux pouvoirs : le spirituel et le temporel.

Le deuxième extrait émane de l’évangile de Saint-Mathieu.

« Et voilà qu’un de ceux qui étaient avec Jésus, mettant la main à son glaive, le tira et, frappant le serviteur du grand prêtre, lui emporta l’oreille. Alors Jésus lui dit : “Remets ton glaive à sa place ; car toux ceux qui prennent le glaive périront par le glaive. Ou penses-tu que je ne puisse pas recourir à mon Père, qui me fournirait sur l’heure plus de douze légions d’anges ? » (Mathieu, XXVI : 51-52).

Mathieu raconte à propos de Pierre, que celui-ci tenta d’empêcher l’arrestation de Jésus. Il utilisa l’une des deux épées contre le serviteur du grand-prêtre en lui tranchant l’oreille.

Cela montre, selon Bernard de Clervaux que les deux pouvoirs appartiennent à Pierre, le premier pape. Ils ont été transmis aux successeurs de Pierre.

On découvre également le Christ qui interdit à Saint-Pierre d’utiliser son épée pour tuer, car dit-il « tous ceux qui prennent le glaive périront par le glaive ». Le pouvoir de Pierre et de ses successeurs doit rester purement spirituel. C’est pour cela que l’épée temporelle a été concédée au roi. Le pape contrôle l’usage du glaive temporel. L’épée temporelle doit être sortie de son fourreau par le roi pour protéger l’Eglise.

La doctrine de Saint-Bernard sera reprise en 1302 par le pape Boniface VIII pour lutter contre Philippe le Bel. C’est la publication de la bulle « Unam sanctam ».

” Boniface, évêque, serviteur des serviteurs de Dieu, pour le souvenir perpétuel.

La Sainte Eglise Catholique est une et apostolique, c’est là un dogme que la foi impose de croire et de garder. Nous y croyons fermement et nous la professons sans équivoque. Hors d’elle, il n’y a point de salut ni de rémission des péchés. L’époux du Cantique des Cantiques le proclame : « Une seule est ma colombe, ma parfaite, elle est l’unique de sa mère, l’élue de celle qui lui donna le jour »(Cantique, VI : 9). Elle représente un corps mystique. Le Christ est le chef de ce corps, comme Dieu celui du Christ ; en elle, il n’y a qu’un Seigneur, une foi et un baptême. Il n’y a eu en effet, au temps du déluge, qu’une seule arche, celle de Noé, figure de l’unique Eglise, qui, reposant sur une étrave, n’a eu qu’un pilote et qu’un guide, le seul Noé ; et tous les êtres qui étaient en dehors, nous dit l’Ecriture, périrent. C’est celle-là que nous vénérons et elle est unique selon la parole du Seigneur dans le Psaume : « Protège mon âme contre le glaive, mon unique vie contre le pouvoir des chiens » (Psaume XXII : 20). Il a prié pour son âme, c’est-à-dire pour Lui-Même, chef et corps ; et ce corps, il l’a appelé son unique, désignant l’Eglise à cause de l’unité de l’époux, de la foi, des sacrements et de la charité. C’est cette tunique sans couture du Seigneur qui ne fut pas partagée mais tirée au sort.

Donc cette Eglise une et unique n’a qu’un corps et qu’une tête et non pas deux têtes, ce qui ferait un être monstrueux. C’est le Christ et le vicaire du Christ, Pierre et le successeur de Pierre, puisque le Seigneur a dit à Pierre lui-même : « Pais mes brebis » : Mes brebis, dit-il, d’une manière générale, et non pas spécialement telle ou telle. Ce qui veut dire qu’Il les lui a toutes confiées. Si donc soit les Grecs, soit d’autres prétendent qu’ils ne sont pas confiés à Pierre ou à ses successeurs, ils doivent nécessairement avouer qu’ils ne font point partie des brebis du Christ, puisque le Seigneur a dit dans saint Jean qu’il n’y a qu’un seul bercail et un seul et unique pasteur.

Dans cette Eglise et en son pouvoir, il y a, nous le savons par les paroles de l’Evangile, deux glaives, le spirituel et le temporel. Car les apôtres disent « il y a deux glaives ici », c’est-à-dire l’Eglise. Puisque c’étaient les apôtres qui parlaient, le Seigneur n’a pas répondu : « C’est trop », mais « C’est assez ».

Sûrement celui qui nie que le glaive temporel est au pouvoir de Pierre ne remarque pas assez la parole du Seigneur : « Mets ton glaive au fourreau ». Les deux glaives sont donc au pouvoir de l’Eglise, le spirituel et le matériel, mais l’un doit être manié pour l’Eglise, l’autre par l’Eglise ; l’un par la main du prêtre, l’autre par celle des rois et des chevaliers, mais sur l’ordre du prêtre et tant qu’il le permet. Car il faut que le glaive soit sous le glaive et que l’autorité temporelle soit soumise à la spirituelle.

L’apôtre dit : « Il n’y a pas d’autorité qui vienne de Dieu », ce qui est ordonné à Dieu. Or il n’y a pas d’ordre si l’un des glaives n’était pas sous l’autre, et si l’intérieur n’était pas ramené par l’autre au principe commun. Car, selon saint Denys : « C’est une loi de l’action divine que les choses inférieures soient ramenées à leur principe par un intermédiaire ». Donc, suivant l’ordre de l’univers, tout ne se rattache pas au principe ordonnateur sans gradation, ni intermédiaire ; mais on va des choses infimes aux moyennes, des inférieures aux supérieures. Or, la puissance spirituelle l’emporte par la dignité et la noblesse sur toute puissance temporelle, nous devons l’affirmer, aussi clairement que les choses spirituelles l’emportent sur les temporelles. C’est ce que nous voyons avec évidence par le paiement des dîmes, par le pouvoir de bénir et de sanctifier, par l’institution du pouvoir et par la disposition même des choses. Car, c’est là une vérité incontestable, la puissance spirituelle doit établir la puissance temporelle et la juger si elle prévarique. L’Eglise et la puissance ecclésiastique vérifient ainsi la prophétie de Jérémie : « Voici que je t’ai établi aujourd’hui sur les nations et les royaumes », et ce qui suit.

Donc, si une puissance temporelle dévie, elle aura pour juge son supérieur. Si c’est la puissance ecclésiastique suprême, elle ne pourra être jugée que par Dieu, comme l’atteste l’apôtre : « l’homme spirituel juge tout et il n’est lui-même jugé par personne » (I Cor., II, 15). Cette autorité, en effet, bien qu’elle soit donnée à un homme et exercée par un homme, n’est pas humaine mais plutôt divine, donnée par la bouche de Dieu à Pierre, fondée pour lui et ses successeurs sur la pierre qui est le Christ que Pierre a confessé, suivant la parole du Seigneur à ce même Pierre : « Tout ce que tu lieras… » et le reste.

Quiconque donc résiste à cette puissance ainsi ordonnée par Dieu résiste à l’arrangement de Dieu, sans quoi il faut admettre, comme le Manichéen, deux principes, ce que nous jugeons faux et hérétique car au témoignage de Moïse, c’est en un principe et non en plusieurs que Dieu a créé le ciel et la terre. En conséquence, nous déclarons, disons et définissons qu’il est absolument nécessaire à toute créature humaine d’être soumise au pontife romain pour arriver au salut. » (bulle unam Sanctam)

Quoi que l’on pense de Boniface VIII, le texte est remarquable. Il reprend la pensée de Saint-Bernard en lui donnant valeur légale pour les catholiques. Il donne corps également à la théorie des deux corps du roi, que nous ne verrons pas ici. A ce sujet, je recommande la lecture du livre d’Ernst Kantorowicz “les deux corps du roi“, qui vient d’être republié en livre de poche chez Folio. La dernière datant de 1989.

La théorie des deux glaives est indissociable de celle des deux corps. La première croisade permet la mise en application de la théorie de Saint-Bernard.

II. Les croisades.

Saint-Bernard est le mentor du pape Eugène III. Le souverain pontife demande au moine cistercien de faire la promotion d’une croisade pour libérer la terre sainte. En 1071, après la bataille de Manzikert, les Turcs arrivent au Moyen-Orient et occupent d’abord Nicée puis Jérusalem. Le massacre des populations chrétiennes fait craindre la rupture du pèlerinage dans la ville sainte.

Saint-Bernard s’exprime le 31 mars 1146, le jour de Pâques sur la colline de Vézelay, au milieu d’une foule de seigneurs et de chevaliers. Le discours n’a pas pu être fait à l’intérieur de l’église, trop petite. Le verbe est flamboyant.

« Un nouveau genre de milice est né, dit-on, sur la terre, dans le pays même que le Soleil levant est venu visiter du haut des cieux, en sorte que là même où il a dispersé, de son bras puissant, les princes des ténèbres, l’épée de cette brave milice en exterminera bientôt les satellites, je veux dire les enfants de l’infidélité. Elle rachètera de nouveau le peuple de Dieu et fera repousser à nos yeux la corne du salut, dans la maison de David son fils (Luc I, passim). Oui, c’est une milice d’un nouveau genre, inconnue aux siècles passés, destinée à combattre sans relâche un double combat contre la chair et le sang, et contre les esprits de malice répandus dans les airs. Il n’est pas assez rare de voir des hommes combattre un ennemi corporel avec les seules forces du corps pour que je m’en étonne ; d’un autre côté, faire la guerre au vice et au démon avec les seules forces de l’âme, ce n’est pas non plus quelque chose d’aussi extraordinaire que louable, le monde est plein de moines qui livrent ces combats ; mais ce qui, pour moi, est aussi admirable qu’évidemment rare, c’est de voir les deux choses réunies, un même homme pendre avec courage sa double épée à son côté et ceindre noblement ses flancs de son double baudrier à la fois. » (Saint-Bernard, Liber ad milites Templi de laude novae militiae, chapitre 1-1).

Une première croisade a eu lieu entre 1096 et 1099. Le discours de Saint-Bernard intervient après cette croisade qui avait permis de libérer Jérusalem et d’instaurer un royaume chrétien en Orient. La milice dont il parle, ce sont les croisés, des moines-soldats qui ont pris l’épée. Les croisés ont deux choses : la double épée (spirituel et temporelle) et un double baudrier.

« Le soldat qui revêt en même temps son âme de la cuirasse de la foi et son corps d’une cuirasse de fer, ne peut point ne pas être intrépide et en sécurité parfaite ; car, sous sa double armure, il ne craint ni homme ni diable. Loin de redouter la mort, il la désire. Que peut-il craindre, en effet, soit qu’il vive, soit qu’il meure, puisque Jésus-Christ seul est sa vie et que, pour lui, la mort est un gain ? Sa vie, il la vit avec confiance et de bon cœur pour le Christ, mais ce qu’il préférerait, c’est d’être dégagé des liens du corps et d’être avec le Christ ; voilà ce qui lui semble meilleur. Marchez donc au combat, en pleine sécurité, et chargez les ennemis de la croix de Jésus-Christ avec courage et intrépidité, puisque vous savez bien que ni la mort, ni la vie ne pourront vous séparer de l’amour de Dieu qui est fondé sur les complaisances qu’il prend en Jésus-Christ, et rappelez-vous ces paroles de l’Apôtre, au milieu des périls : “Soit que nous vivions ou que nous mourions, nous appartenons au Seigneur” (Rm XIV, 8). Quelle gloire pour ceux qui reviennent victorieux du combat, mais quel bonheur pour ceux qui y trouvent le martyre ! Réjouissez-vous, généreux athlètes, si vous survivez à votre victoire dans le Seigneur, mais que votre joie et votre allégresse soient doubles si la mort vous unit à lui : sans doute votre vie est utile et votre victoire glorieuse ; mais c’est avec raison qu’on leur préfère une sainte mort ; car s’il est vrai que ceux qui meurent dans le Seigneur sont bienheureux, combien plus heureux encore sont ceux qui meurent pour le Seigneur ? » (Saint-Bernard, Liber ad milites Templi de laude novae militiae, chapitre 1-1).

Le double baudrier est une double armure : une armure de la foi et une armure de fer. Le croisé doit revêtir ses deux armures pour remporter la guerre.

Description de cette image, également commentée ci-après

« En effet, toutes les fois que vous marchez à l’ennemi, vous qui combattez dans les rangs de la milice séculière, vous avez à craindre de tuer votre âme du même coup dont vous donnez la mort à votre adversaire, ou de la recevoir de sa main, dans le corps et dans l’âme en même temps. Ce n’est point par les résultats mais par les sentiments du cœur qu’un chrétien juge du péril qu’il a couru dans une guerre ou de la victoire qu’il y a remportée, car si la cause qu’il défend est bonne, l’issue de la guerre, quelle qu’elle soit, ne saurait être mauvaise, de même que, en fin de compte, la victoire ne saurait être bonne quand la cause de la guerre ne l’est point et que l’intention de ceux qui la font n’est pas droite. » (Saint-Bernard, Liber ad milites Templi de laude novae militiae, chapitre 1-2).

Saint-Bernard introduit la notion de guerre juste pour justifier la croisade. On ne perd pas son âme en tuant un adversaire lorsque la cause qui est défendu est bonne. Il justifie qu’un chrétien puisse tuer un autre homme lorsque la guerre est juste.

« Le chrétien se fait gloire de la mort d’un païen, parce que le Christ lui-même en est glorifié, mais dans la mort d’un chrétien la libéralité du Roi du ciel se montre à découvert, puisqu’il ne tire son soldat de la mêlée que pour le récompenser. Quand le premier succombe, le juste se réjouit de voir la vengeance qui en a été tirée ; mais lorsque c’est le second qui périt ” tout le monde s’écrie : Le juste sera-t-il récompensé ? Il le sera, sans doute, puisqu’il y a un Dieu qui juge les hommes sur la terre ” (Ps LVII, 11). Il ne faudrait pourtant pas tuer les païens mêmes, si on pouvait les empêcher, par quelque autre moyen que la mort, d’insulter les fidèles ou de les opprimer. Mais pour le moment, il vaut mieux les mettre à mort que de les laisser vivre pour qu’ils portent les mains sur les justes, de peur que les justes, à leur tour, ne se livrent à l’iniquité. » (Saint-Bernard, Liber ad milites Templi de laude novae militiae, chapitre 3-4).

Saint-Bernard justifie la croisade par la notion de guerre juste.

La mise à mort d’un païen est juste, car le Christ lui-même en sort grandit. On devrait éviter de tuer un païen, mais il est impossible de faire autrement, car ceux-ci portent la main contre les chrétiens. Pour faire cesser le trouble, pour survivre, il faut les tuer. C’est la seule solution.

« Repoussez donc sans crainte ces nations qui ne respirent que la guerre, taillez en pièces ceux qui jettent la terreur parmi nous, massacrez loin des murs de la cité du Seigneur, tous ces hommes qui commettent l’iniquité et qui brûlent du désir de s’emparer des inestimables trésors du peuple chrétien qui reposent dans les murs de Jérusalem, de profaner nos saints mystères et de se rendre maîtres du sanctuaire de Dieu. Que la doublé épée des chrétiens soit tirée sur la tête de nos ennemis, pour détruire tout ce qui s’élève contre la science de Dieu, c’est-à-dire contre la foi des chrétiens, afin que les infidèles ne puissent dire un jour : Où donc est leur Dieu ? » (Saint-Bernard, Liber ad milites Templi de laude novae militiae, chapitre 3-5).

III. La théorie de la guerre juste :

Saint-Augustin avait développé la notion de “guerre juste” avant Saint-Bernard. Une idée que reprend Saint-Bernard pour l’utiliser dans le cadre des croisades. La guerre juste doit remplir trois conditions : auctoritas principis, causa justa et intentio recta.

A. Auctoritas principis (obéissance à une autorité légitime) :

La guerre doit être autorisée par une puissance publique légitime. Si elle est entreprise par une persona privata, une personne privé, elle est un crime.

Le soldat qui tue l’ennemi, comme le juge et le bourreau qui exécutent un criminel, ne me paraissent pas pécher, parce que, ce faisant, ils obéissent à la loi (…). Or rien n’est plus juste qu’une loi portée pour la défense du peuple (…) et qui pour sauvegarder des intérêts supérieurs, donne licence à de moindres désordres. Et en effet le meurtre de celui qui attente à la vie d’autrui, n’est pas chose aussi grave que le meurtre de celui qui défend sa propre vie. Le soldat en tuant l’ennemi n’est que le ministre de la loi. Il peut donc facilement remplir sans passion son ministère, défendre ses concitoyens et repousser la force par la force .” (Saint-Augustin, De libero Arbitrio, I, V : 11-12).

L’autorité légitime est une autorité temporelle, un roi ou un prince qui se voit déléguer le glaive temporel.

Le soin de l’État est confié aux princes : il leur appartient de défendre la cité, le royaume ou la province qui se trouve sous leurs ordres. Ils doivent les défendre par le glaive matériel contre ceux qui les troublent à l’intérieur : ce qu’ils font quand ils punissent les malfaiteurs […]. De même, ils doivent les défendre contre les ennemis extérieurs, ce qu’ils font par le glaive de la guerre.” (Saint-Augustin, Contra Faustum, XXII : 22).

Aujourd’hui, il n’y a plus d’autorité légitime politique ou même religieuse. Les présidents de la Républiques ne sont que des potentats au service d’une oligarchie. Emmanuel Macron a pris le pouvoir à la suite d’un coup d’état électoral. L’élection de 2017 a été truquée. Il serait totalement illégitime pour un catholique de répondre positivement a une guerre prononcée par le chef de l’Etat français.

Je ne parle pas des autorités religieuses au Vatican ou même dans l’église traditionaliste. Les deux ont trahi leurs causes par lâcheté et par trouille de la répression.

Vers quelle autorité légitime se tourner ?

Il y a le risque de suivre un chef autoproclamé qui une fois au pouvoir se transformerait aussi en dictateur. Voir par exemple Alain Soral et son appel aux gilets bruns qui remplaceraient les gilets jaunes.

La seule autorité légitime qui permettrait de lancer la guerre sainte pour libérer la France de son occupation, c’est un futur roi. Un dauphin qui serait mené jusqu’au sacre de Reims d’une haute lutte armée. Sa légitimité et son autorité viendraient de sa naissance, en descendant de la famille royale qui a régné sur le royaume de France durant 1 500 ans. Il pourrait même être issu d’une branche cadette. Peu importe son rang dans la succession au trône. Seule sa jeunesse et ses valeurs morales sont importantes. Sa naissance constituerait a elle seule une légitimité suffisante pour déclencher la guerre sainte contre la République et ses alliés. Une armée de croisée au service de la France.

N’en déplaise ici à Monsieur Ploncard dit d’Assac qui moque et méprise ceux qui croie à l’arriver du Grand Monarque (vidéo d’actualité du 18 septembre 2020). Pour contrecarrer le rêve profond de Ploncard, j’espère au contraire qu’un enfant de France issu de la famille royale de France, lira mon texte par le plus grand des hasards et commencera la libération salutaire du pays. Je serais à ses côtés.

La France est en danger de mort.

Il est urgent de commencer la guerre.

B. Causa justa (cause juste) :

La guerre doit avoir une cause juste. Saint-Augustin va utiliser les exemples des guerres de l’Ancien Testament pour montrer qu’une guerre peut-être juste.

On ne s’étonnera point des guerres faites par Moïse, on n’en aura point horreur, attendu qu’en cela, il n’a fait que suivre les ordres mêmes de Dieu, il n’a point cédé à la cruauté, mais à l’obéissance. Quant à Dieu, en donnant de tels ordres il ne se montrait point cruel, il ne faisait que traiter ces hommes et les effrayer comme ils le méritaient. En effet, que trouve-t-il à blâmer dans la guerre ? Est-ce parce qu’on y tue des hommes qui doivent mourir un jour, pour en soumettre qui doivent ensuite vivre en paix ? Faire à la guerre de semblables reproches serait le propre d’hommes pusillanimes, non point d’hommes religieux. Ce qu’on blâme avec raison dans la guerre, c’est le désir de faire du mal, la cruauté dans la vengeance, une âme implacable, ennemie de la paix, la fureur des représailles, la passion de la domination et tous autres sentiments semblables ; voilà ce qu’on blâme dans la guerre. Il arrive souvent que, pour punir ces excès avec justice, il faut que les hommes de bien eux-mêmes entreprennent de faire la guerre, soit sur l’ordre de Dieu, soit sur l’ordre d’un gouvernement légitime, contre la violence de ceux qui résistent, quand les hommes de bien se trouvent dans un tel état de choses humaines, que l’ordre même les contraint soit à prescrire quelque chose de pareil, soit d’obéir justement à ces sortes d’ordres“ . (Saint-Augustin, Contra Faustum, XXII : 74).

La violence qui est présente dans l’Ancien Testament est légitime, car elle est ordonné par Dieu pour mettre fin a un trouble politique et religieux. Il faut faire la guerre et tuer pour rétablir la paix. Toutes les guerres de l’Ancien Testament ont un seul et unique objectif : la préservation du dépôt de la foi. C’est ce que certaines personnes qui se prétendent catholiques ne comprennent pas. Sans ces guerres, il n’y aura plus de dépôt de la foi, plus de texte biblique ou de chrétiens. Les chrétiens étant les héritiers et les continuateurs du judaïsme.

Tuer Amalek était une cause juste, n’en déplaise à un rappeur qui a choisi Amalek comme pseudonyme. Le texte biblique sur la guerre d’Amalek est très dur, il appelle à tuer, femmes et enfants. Or, cette guerre était une guerre juste. Elle disposait de l’Auctoritas principis car ordonnées par Dieu lui-même. La cause était juste, car elle devait punir les Amalécites pour leurs crimes contre Dieu et leurs abominations.

C. Intentio recta (disposition intérieure) :

L’intention, la juste cause ne doit pas être entachées de causes cachées. L’objectif est de faire triompher le bien commun, de rétablir la paix et l’ordre.

La aussi méfions nous des faux prophètes et des faux catholiques. Lors du sermon de la montagne prononcé par Jésus, celui-ci utilisait l’image d’un loup recouvert d’une peau de brebis afin de tromper les gens.

Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous sous des vêtements de brebis, mais au dedans ce sont des loups ravissants. Vous les reconnaîtrez à leurs fruits : cueille-t-on des raisins sur des épines, ou des figues sur des ronces ? Ainsi tout bon arbre porte de bons fruits, et tout arbre mauvais de mauvais fruits. Un bon arbre ne peut porter de mauvais fruits, ni un arbre mauvais porter de bons fruits. Tout arbre qui ne porte pas de bons fruits sera coupé et jeté au feu. Vous les reconnaîtrez donc à leurs fruits.” (Mathieu, VII : 15-20)

Selon le Christ, des loups se cacheront sous des vêtements de brebis. Il faut donc se méfier. Il ne faut pas regarder les apparences extérieures (la brebis), mais l’intérieur d’une personne (le loup) afin de ne pas être trompé. C’est cela la disposition intérieure que le catholique doit vérifier avant d’entrer en guerre.

Pourquoi les gens qui viennent à l'église se comportent mal? – Fréquence  Chrétienne

Pour repérer ceux qui se cache sous une apparence de brebis, il faut regarder ses fruits, c’est-à-dire ce qu’ils font concrètement dans la vie. Un arbre bon produira de bon fruit et un mauvais arbre donnera de mauvais fruit. Il faut regarder les actes concrets.

Ce ne sont pas tous ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur, qui entreront dans le royaume des cieux, mais bien celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n’est-ce pas en votre nom que nous avons prophétisé ? n’est-ce pas en votre nom que nous avons chassé les démons ? et n’avons-nous pas, en votre nom, fait beaucoup de miracles ? Alors je leur dirai hautement : Je ne vous ai jamais connus. Retirez-vous de moi, ouvriers d’iniquité.” (Mathieu, VII : 21-23)

Beaucoup parlent au nom de Dieu et de Jésus en prétendant chasser les démons, mais ne sont pas chrétien. C’est le plus grand danger pour l’époque qui vient. Méfions-nous. Scrutons chaque acte de ceux qui prétendent nous diriger, nous mener à la bataille qui vient.

Tout homme donc qui entend ces paroles que je viens de dire, et les met en pratique, sera comparé à un homme sage, qui a bâti sa maison sur la pierre. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont déchaînés contre cette maison, et elle n’a pas été renversée, car elle était fondée sur la pierre. Mais quiconque entend ces paroles que je dis, et ne les met pas en pratique, sera semblable à un insensé qui a bâti sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et ont battu cette maison, et elle a été renversée, et grande a été sa ruine. Jésus ayant achevé ce discours, le peuple était dans l’admiration de sa doctrine. Car il les enseignait comme ayant autorité, et non comme leurs Scribes.” (Mathieu, VII : 24-29)

Comme Jésus s’en allait, au sortir du temple, ses disciples s’approchèrent de lui pour lui en faire remarquer les constructions. Mais, prenant la parole, il leur dit : “Voyez vous tous ces bâtiments ? Je vous le dis en vérité, il n’y sera pas laissé pierre sur pierre qui ne soit renversée.” Lorsqu’il se fut assis sur la montagne des Oliviers, ses disciples s’approchèrent, et, seuls avec lui, lui dirent : “Dites-nous quand ces choses arriveront, et quel sera le signe de votre avènement et de la fin du monde ?” Jésus leur répondit : “Prenez garde que nul ne vous séduise.
Car plusieurs viendront sous mon nom, disant : C’est moi qui suis le Christ, et ils en séduiront un grand nombre.
Vous entendrez parler de guerres et de bruits de guerre ; n’en soyez pas troublés, car il faut que ces choses arrivent ; mais ce ne sera pas encore la fin. On verra s’élever nation contre nation, royaume contre royaume, et il y aura des pestes, des famines et des tremblements de terre en divers lieux. Tout cela ne sera que le commencement des douleurs. Alors on vous livrera aux tortures et on vous fera mourir, et vous serez en haine à toutes les nations, à cause de mon nom. Alors aussi beaucoup failliront ; ils se trahiront et se haïront les uns les autres. Et il s’élèvera plusieurs faux prophètes qui en séduiront un grand nombre. Et à cause des progrès croissants de l’iniquité, la charité d’un grand nombre se refroidira. Mais celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé. Cet évangile du royaume sera prêché dans le monde entier, pour être un témoignage à toutes les nations ; alors viendra la fin.
” (Mathieu, XXIV : 1-14).

Le Christ, dit que l’une des marques de l’iniquité sera l’absence de charité. Ayant un peu discuté avec un grand nombre de chrétiens dit traditionnalistes, j’ai été frappé par l’absence de charité de ses gens-là. Lors de mon expulsion de mon logement en septembre 2018 ou de mon passage en prison en 2014, aucun n’est venu m’aider. Ils sont donc pour moi des fils de l’iniquité. Ne les suivez pas. D’ailleurs, je suis presque sûr que lorsque le Grand Monarque arrivera, ils seront tous contre lui. Ce sera sans doute un des signes importants qui permettra de reconnaître. La prise de position de Ploncard (dit d’Assac) est déjà une première pierre jetée sur lui. Il donne une idée de ce qui va se produire.

Même si mes mots sont très dur vis-à-vis de certains chrétiens, cela ne constitue pas un jugement définitif à leurs sujets. Je suis pour la conversion des âmes et des hommes. Il est toujours temps de changer avant la bataille finale. C’est mon plus grand souhait. Il faut donner les armes pour combattre et faire réagir les gens.

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