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La soumission à l’autorité.

Le premier psychologue à s’être intéressé à la soumission à l’autorité fut Stanley Milgram. Nous l’avons déjà abordé dans le cadre de mes articles sur le conformisme.

Il s’agit ici d’une autre forme de conformisme, non pas par la persuasion, mais par la contrainte physique et violente. Nous sommes en plein dans la définition du fascisme qui intéressa tellement Milgram. Contrairement à ce que pense une certaine bien-pensance de gauche, le fascisme n’est pas un régime politique qui interdit a quelqu’un de dire ce qu’il pense, mais bien plutôt le régime qui oblige à dire ou à faire ce que la personne ne pense pas ou ne veux pas faire. En cela, l’expérience de Milgram est une reconstitution du mécanisme fasciste comme je vais tenter de vous le montrer. Le fascisme italien, le nazisme et l’ultra-libéralisme sous lequel nous vivons utilisent largement la soumission à l’autorité. Le mécanisme mis en évidence par Stanley Milgram fonctionne à plein régime sous ses trois régimes totalitaires.

Il faut aussi dire, à titre préliminaire que les travaux de Stanley Milgram ont été financé par la CIA dans le cadre du programme MK-Ultra selon l’excellent livre de David Colon sur la “Propagande” (p. 71, note 35 : Alfred W. McCoy, A question of Torture, CIA Interrogation, from the Cold War to the War on Terror, New York, Metropolitan Books, 2006). Je n’aborderais pas cette question dans mon article, ce thème relevant de la manipulation mentale par la stratégie du choc, alors que j’entends ici ne parler que de l’obéissance à l’autorité.

I. Les expériences de base.

A. Milgram (1963).

Stanley Milgram reprend l’expérience que nous avions vu dans l’article sur le conformisme. Il va tenter de comprendre le phénomène de l’obéissance en organisant une étude à l’intérieur des locaux de l’université américaine de Yale. Pour cela, il va recruter un certain nombre de sujets concernant la punition sur l’apprentissage. Il propose de rémunérer les personnes qui voudront y participer.

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annonce publié par Stanley Milgram.

Lors du déroulement de l’expérience, il y a trois participants :

  • un professeur.
  • un participant élève.
  • un participant qui assistera le professeur.
Stanley Milgram – UN AUTRE REGARD SUR LA PSYCHOLOGIE

L’élève devra apprendre des paires de mots. L’assistant du professeur lira à haute voix le premier mot de chaque paire suivi de quatre propositions de réponse. L’élève devra retrouver lequel des quatre mots appartient à la paire originale. A chaque erreur, l’assistant du professeur administrera un choc électrique d’intensité croissante au fur et à mesure des erreurs.

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Un tirage au sort truqué désigne lequel des deux participants jouera le rôle de l’élève et celui de l’assistant du professeur. Ce dernier est toujours un sujet naïf, alors que l’élève est un complice de l’expérience.

L’assistant du professeur aide le professeur à ligoter l’élève sur la chaise et à attacher les électrodes qui diffuseront des décharges électriques. Le professeur est ensuite installé dans une autre pièce, devant un pupitre muni de 30 boutons allant de 15 à 450 volts. Sous le premier bouton, on peut lire « Choc léger ». En bout de rangée, on retrouve par deux fois un énigmatique label « XXX ». Les quatre labels précédents indiquent clairement « danger : choc sévère ».

L'art de l'électrochoc: les mensonges de l'«expérience de Milgram» - Le  Temps

Là où dans l’expérience de Milgram, que nous avions vu dans l’article sur le conformisme en acte, étudiait la pression du groupe sur le sujet, cette expérience devra observer la pression d’une série d’injonction très autoritaire sur un sujet isolé afin d’infliger une séance de torture sur un être humain.

A chaque erreur de l’élève, en cas de refus d’obéissance, le professeur devra exercer une série de pression progressive afin de le contraindre à envoyer la décharge électrique. Il y aura quatre injonctions croissantes en intensité.

  1. « Continuez, s’il vous plaît »,

2. « L’expérience requiert que vous continuiez »,

3. « Il est absolument essentiel que vous continuiez »

4. « vous n’avez pas d’autre choix. Vous devez continuer ».

L’expérience s’arrête lorsque les quatre injonctions ne suffisent pas à convaincre le sujet d’obéir ou lorsque le choc maximum a été utilisé à trois reprises.

A la pression de l’expérimentateur, s’opposent les appels de l’élève pour mettre fin à l’expérience. Après des grognements (à partir de 75 volts), l’élève crie sa douleur (dès 120 volts). Viennent ensuite de véritables hurlements (à partir de 165 volts). Au bout d’un certain moment (à partir de 345 volts), il ne produit plus aucune réponse.

Comme vous pouvez le voir, nous sommes au comble de l’horreur.

Avant l’expérience, Milgram va demander à des psychiatres de prédire le comportement des sujets. Ils vont déclarent que seulement 1 sujet sur 1 000 serait susceptible d’infliger une décharge électrique de 450 volts.

Les résultats de l’expérience, qui ont sidéré les psychologues de l’époque, montre que 65 % des sujets vont aller jusqu’à 450 vols, c’est-à-dire la puissance maximum. Une décharge censée infliger la mort. Tous les sujets ont accepté d’obéir jusqu’à 300 volts. Les chiffres sont tout simplement terrifiant. Nous verrons dans la suite de l’article par quel mécanisme une telle abomination est possible.

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B. Hofling (1966).

Dans une autre expérience, moins célèbre, mais tout autant intéressant, un médecin appel une infirmière dans un hôpital, pour lui donner l’ordre d’administrer une dose de 20 milligrammes du médicament à l’un de ses patients.

Quatre raisons font que l’infirmière devrait manifester une extrême prudence face à cette demande. Toute d’abord, la prescription est communiquée par téléphone, en violation directe avec le règlement de l’hôpital. Ensuite, la dose prescrite, proprement excessive est de toute évidence dangereuse. Enfin, la prescription émane d’un total inconnu.

Les résultats montrent que 95 % des infirmières commencèrent à exécuter l’ordre transmis. Il fallut l’intervention d’un complice pour l’empêcher d’aller jusqu’au bout.

En situation contrôle, 98 % des infirmières qui ont lu une description de cette étude déclarèrent qu’elles ne se soumettraient jamais à l’ordre de ce médecin.

Lors du débriefing de l’expérience. Le psychologue interrogea les infirmières sur leurs actes. La moitié on avoué être consciente de la contradiction concernant le dosage. 81 % ont avoué être conscientes du caractère non-professionnel et illégal de la demande téléphonique.

II. Les facteurs de l’obéissance.

Il faut maintenant rechercher quels sont les facteurs de l’obéissance dans le cadre de la soumission à l’autorité. Nous avons les facteurs liés à l’autorité (A), ceux liés à la victime (B) et enfin ceux qui concernent la personne qui doit obéir (C).

A. Les facteurs liés à l’autorité.

Les facteurs de l’obéissance en rapport avec l’autorité sont de plusieurs natures, la proximité de l’autorité (1), la légitimité de l’autorité (2), le statut de l’institution (3), le statut social de l’autorité (4) et la cohérence de l’autorité (5),

1. La proximité de l’autorité (Milgram, 1965).

Dans une variation de son expérience, Milgram montre que la présence physique de l’autorité à côté de celui qui doit obéir renforce l’obéissance en rendant plus difficile pour le sujet son opposition aux ordres.

Il va créer trois groupes expérimentaux, l’un ou le donneur d’ordre se trouve à quelques pas de celui qui doit infliger la punition ; l’autre où le donneur d’ordre se trouve dans une autre pièce et donne ses ordres par téléphone et un dernier groupe où les ordres sont donnés par une bande vocale enregistrée.

Les résultats sont saisissants.

Expérimentateur présent : 90 % d’obéissance.

Expérimentateur par téléphone : 22, 5 % d’obéissance.

Bande enregistrée : 12, 5 % d’obéissance.

Il faut préciser que dans les deux cas de figure où l’expérimentateur était absent, les sujets vont adopter une stratégie d’évitement pour sauver la personne qui reçoit les décharges. Les sujets vont infliger une décharge électrique moins importante que celle exigée par le professeur. Chose encore plus surprenante, il n’hésitera pas à mentir au téléphone à l’expérimentateur, en disant avoir infligé l’intensité exigée. Par exemple, il disait avoir envoyé 300 volts, alors qu’en réalité, il avait envoyé 45 volts.

Dans le cadre de la crise sanitaire du corona-virus, le pouvoir politique impose le port du masque obligatoire, le confinement ou le couvre-feu, la fermeture des restaurants et des bars. La tendance naturelle de l’homme est de désobéir en l’absence de contrainte physique immédiate. Il faut que la police soit présente pour exiger du citoyen son obéissance sous la menace d’une contrainte violente. A la place de la décharge électrique, nous avons le risque d’une amende de 135 euros, somme très importante pour une large partie de la population au SMIC. Parfois, la milice politique se montre très violente contre les récalcitrants au masque ou au confinement. Une violence physique se terminant par une arrestation, une garde à vue, et même parfois de la prison. Des scènes de ce genre se sont multipliées depuis un an. Nous sommes exactement dans le modèle de l’expérience de Milgram. La crise du corona-virus est une gigantesque expérience de soumission à l’autorité, à l’échelle d’une société. Les résultats sont une nouvelle fois présents et ne cessent d’impressionner. Les policiers acceptent d’obéir aux injonctions de leurs chefs, en infligeant une punition de plus en plus contraignante aux citoyens récalcitrants.

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On le voit bien, lorsque le professeur est présent physiquement à côté du sujet, celui-ci n’ose pas désobéir. C’est un facteur important, mais pas décisif puisque l’expérience dans l’hôpital avec le médecin montre que l’obéissance peut intervenir même par téléphone. Mais dans ce cadre-là, l’obéissance joue sur d’autres facteurs que nous allons voir dès maintenant.

2 La légitimité de l’autorité.

La légitimité de l’autorité ne porte pas tant sur l’institution elle-même que sur l’activité de la personne comme le montre une série d’expérience psychologique.

En 1965, Stanley Milgram va répliquer son expérience initiale, en changeant le lieu. On passe de la prestigieuse université de Yale à des locaux discrets dans une petite ville voisine. On expliquait au sujet que l’expérience était faite par une organisation industrielle qui faisait de la recherche privée.

Les résultats vont montrer une baisse du taux d’obéissance, même si celui-ci reste très élevé avec 47, 5 %. La différence n’est pas significative. Il n’y a donc pas d’effet de la légitimité de l’institution.

3 Le statut de l’institution.

Il est possible que la légitimité soit incarnée par l’exercice de l’activité scientifique et non pas, par l’institution qui l’exerce, comme le montre l’expérience de Hofling en 1966. Les infirmières ont obéit, car celui qui donnait l’ordre était un médecin. Le médecin tient le haut de la pyramide hospitalière et possède le pouvoir thérapeutique. Il est le seul à avoir compétence et délégation pour poser un diagnostic. Celui-ci ne peut être contesté par des personnes qui n’ont pas cette compétence.

C’est ce que nous pouvons observer à la télévision depuis la crise du coronavirus. Une kirielle de prétendu “médecin” défilent sur les plateaux de télévision pour valider le discours politique sur l’existence supposé de la pandémie et de justifier l’instauration d’une dictature sanitaire. Les médias et le pouvoir politique connaissent très bien ce principe psychologique. On utilise le prestige de la fonction médicale et sa supposée compétence en matière médicale pour impressionner le quidam. Le diplôme ne fait pas le bon médecin. Nous pouvons nous interroger sur ce sujet. Il s’agit sans doute plus de propagandiste politique au service de l’industrie pharmaceutique. Vous remarquerez avec moi qu’aucun ne porte de masque (qu’il exige des autres) et ne respect pas le confinement (puisqu’ils sont présents sur le plateau télé) dont ils dont la promotion. Une injonction contradictoire qui sème le doute sur la réalité de la pandémie.

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CNews : Deux médecins s'écharpent au sujet du Covid-19 (VIDEO)

4 Le statut social de l’autorité.

Ainsi, un grand nombre d’études menées en psychologie sociale attestent aujourd’hui que ceux qui représentent ou affichent les symboles d’une autorité sociale ou institutionnelle peuvent affecter de manière totalement automatique et anodine, un nombre considérable de nos comportements.

* L’uniforme.

L’uniforme est de loin le symbole le plus représentatif de certaines de nos institutions (armée, police, justice, sécurité, etc.).

Dans une expérience menée par Bushman (1984), un passant est accosté par un homme qui lui demande de donner une pièce pour payer le parcmètre d’un autre homme se tenant à côté de lui.

Selon les cas, la personne qui demande de l’argent est habillée :

  • comme un mendiant (absence d’autorité),
  • comme un cadre (autorité par statut)
  • en pompier (condition autorité par rôle).

Malgré la particularité de cette demande, on observe un taux élevé de soumission dans toutes les conditions.

Toujours est-il que, lorsque le sujet est vêtu d’un uniforme, les gens se soumettent plus à son injonction alors même qu’elle est la manifestation d’un abus total de pouvoir.

On remarque également dans cette expérience, que les sujet les plus âgé (plus de 30 ans) se soumettent plus que les jeunes (16-30 ans). En effet, 100 % des sujets les plus âgés se sont soumis dans le cas de l’autorité par rôle contre 57 % chez les plus jeunes.

Outre l’effet sur la soumission, l’apparence du demandeur a également affecté la vitesse à laquelle le sujet s’est plié à la demande.

* Les signes extérieurs de richesse.

Plusieurs études ont montré le rôle important joué par les signes extérieurs de richesse.

Une étude de Doob et Gross (1968) a mis en évidence que l’on klaxonnera moins sur une personne qui ne démarre pas immédiatement lorsque le feu passe au vert, si sa voiture est une voiture haut de gamme comparativement à une voiture de gamme moyenne. En outre, chez ceux qui ont néanmoins klaxonné, le temps mis avant de le faire était beaucoup plus long qu’en situation de bas statut.

Dans une expérience de Lefkowitz, Blake et Mouton (1955) ont observe qu’une personne de haut statut,  habillé en costume cravate qui traverse un passage piéton lorsque le feu est rouge sera suivi par 20 % des personnes qui attendaient au même feu. En condition contrôle ou de bas statut social, le suivisme n’est que de 1 %.

Avec l’étude de Harris (1974) on demandait à un compère de s’intercaler dans différentes files d’attente (file de cinéma, caisses de magasin, guichets de banque, etc.). La file d’attente réunissait au moins une quinzaine de personnes. Ici encore, l’apparence vestimentaire était manipulée afin de caractériser le statut social. Selon, le cas, le compère était vêtu de manière négligée (condition bas statut) ou de manière élégante (condition haut statut). Les résultats montrent des manifestations d’agressivité moins importantes eurent lieu à l’égard du compère de haut statut comparativement à celui de bas statut, et cela, indépendamment de la position où ce compère s’intercalait dans la file et de la présence ou de l’absence d’excuses.

Reliées entre elles, ces recherches semblent montrer que, dans de nombreuses circonstances, un haut statut a soit la propriété d’inhiber le comportement, soit la capacité d’entraîner une appréciation inexacte de la réalité et conduisant à adopter un comportement de suivisme.

Le statut affecte également l’évaluation que le sujet fait de la personne qu’il rencontre dans un sens qui favorise toujours la personne de haut statut, et cela, indépendamment du comportement qu’elle a pu avoir à l’égard du sujet.

Iverson en 1968, a en effet montré que l’impact du statut est tel que lorsqu’une personne supposée être de statut supérieur, nous délivre quelque chose de désagréable, cela n’affecte en rien notre perception positive de la personne. A l’inverse, la même scène avec une personne de statut équivalent, nous conduit à la percevoir de manière nettement moins positive.

Certaines caractéristiques physiques sont même évaluées plus positivement ou renforcées lorsqu’elles sont socialement favorables. Ainsi, Cann (1991) montre qu’une personne de haut statut est jugée plus grande et plus belle qu’une personne de bas statut.

5 : La cohésion de l’autorité.

Enfin, le dernier élément qui favorise l’obéissance concerne la cohésion de l’autorité. Il a été mis en évidence par Stanley Milgram, en 1974 dans une réplique de son expérience de départ.

Milgram va modifier la source de l’autorité qui ordonne d’infliger des décharges électriques. Il y aura deux professeurs dans la pièce en compagnie de l’élève. Au départ, les deux chefs vont être cohérents. A un moment de l’expérience les deux autorités vont entrer en contradiction. L’un disait qu’il fallait arrêter en raison des risques de l’expérience, tandis que l’autre persistait à dire qu’il était indispensable de continuer.

Le résultat est éloquent, car la quasi-totalité des sujets cesse immédiatement l’expérience, en refusant d’infliger des décharges électriques. Seul un sujet poursuit encore à un niveau supplémentaire, puis refuse d’obéir.

Il est clair que les sujets ont puisé dans cette contradiction apparente entre les deux sources d’autorité, les ressources nécessaires pour défier l’autorité et lui désobéir. La encore, dans la crise du corona-virus, les désaccords au sein du gouvernement, entre un président lors d’un éventuel reconfinement en début 2021, et le duo des frères Pétard du gouvernement, le Premier ministre (Jean Castex) et Ministre de la santé (Olivier Verran) donne du grain à moudre à la population pour refuser les vaccinations. Le spectacle d’un pouvoir qui se déchire est toujours terrible et annonciateur de désastre futur. Le citoyen va utiliser la dissension a son profit en appuyant son refus d’obéir sur une autorité contre l’autre. C’est un mécanisme psychologique vieux comme le monde.

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B Les facteurs liés à la victime.

Les facteurs de l’obéissance liés à la victime sont de deux natures, la proximité physique entre le bourreau et la victime (1) et la proximité sociale (2).

1 : La proximité physique.

En 1965, Milgram va faire varier le degré de proximité  entre le sujet et la victime.

Il y a 4 conditions :

  • Absence de proximité sans feed back : la victime est dans une autre salle que celle où se trouve le sujet. Il ne peut rien voir ni entendre de ce que subit la victime.
  • Absence de proximité avec feed back audio : le sujet peut entendre sa victime protester (cris de plus en plus forts, supplications, pleurs puis totale absence de réaction).
  • Proximité : le sujet et la victime sont dans la même pièce et se trouvent à 50 centimètres l’un de l’autre. La victime se comporte comme la 2e condition (pleure, supplication, cris, etc.).
  • Proximité de contact : même condition que la 3e, mais ici un événement va se produire poussant le sujet de l’expérience à remettre la sangle de la victime que celle-ci avait réussit a détacher en se débattant.
Soumission à l'autorité de Stanley Milgram | Résumé sur Dygest

On peut voir que le taux d’obéissance va être affecté par la proximité entre le sujet et la victime. La simple manifestation verbale (condition 2) n’a qu’un très faible impact sur l’obéissance. Entendre la victime manifester sa souffrance augmente l’inconfort, mais ne va pas diminuer suffisamment l’obéissance. Il semble au contraire que la proximité (40 %) et le contact (30 %) sont bien les facteurs décisifs pour bloquer le processus psychologique de l’obéissance. La vision réelle de la souffrance provoque le refus d’obéir. C’est un mécanisme bien compris de la psychologie sociale repris en matière de propagande. Il faut éloigner la victime et le citoyen ordinaire lorsqu’on tente de le transformer en bourreau.

2 : La proximité sociale.

La proximité sociale n’a pas fait l’objet d’expérimentation de la part de Stanley Milgram. Néanmoins, d’autres chercheurs ont tenté d’étudier l’impact de cette variable sur le comportement de l’obéissance.

Deux aspects ont été testés : l’impact d’une relation préalable avec la victime, et surtout l’impact des caractéristiques sociales de la victime.

Dans une première expérience, on été manipulé la proximité relationnelle entre le sujet et la victime. C’est l’expérience de Larsen en 1976. Avant de réaliser l’expérience selon le modèle de Milgram, une discussion s’engage entre le sujet et la victime. On va manipuler la duré de l’interaction d’une durée de 3 minutes, de 6 minutes ou de 12 minutes. Un groupe contrôle avec aucune interaction sera organisé également.

Le résultat montre qu’un contact préalable avec la future victime réduit l’obéissance du sujet. La différence est significative uniquement pour une durée de 12 minutes. L’expérience n’a pas permis d’établir avec certitude si c’est la durée de la conversation ou le tour pris par la conversation qui a réduit l’obéissance.

Dans une autre expérience de Brant en 1980, on été manipulé les caractéristiques sociales de la victime. Soit la victime est de rang social inférieur (mal habillé, parlant mal), soit de même rang social (étudiant en psychologie habillé normalement). Le résultat ne montre aucun effet significatif de la caractéristique sociale de la victime.

C. Les facteurs liés à la personne qui doit obéir.

Enfin, il revient d’analyser, au vu de toutes ses expériences les facteurs liés à la personne qui doit obéir. Stanley Milgram, en 1974, parlait de l’état agentique. Ce serait un état d’appréciation de responsabilité dans lequel le sujet ne se percevrait pas comme agissant de manière autonome, mais comme un simple agent de l’autorité. Il déléguerait sa responsabilité à son supérieur hiérarchique. Alors les considérations morales ne serviraient plus de guides au comportement..

Ce passage de l’état autonome, où le sujet se perçoit comme l’auteur, le responsable de ses actes, à celui d’état agentique, où le sujet ne se perçoit plus que comme l’agent exécutif d’une autorité, serait obtenu par le contexte expérimental dans lequel serait inséré le sujet.


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