VII-29 : guerre entre Paul VI et le duc d’Albe (1557).

VII-29
Philippe II.

 

C’est à ma connaissance le premier texte chronologique à se réaliser dans ses prophéties. Il se situe dans le contexte des guerres de religions. Il décrit deux séries d’évéènements.

Le pape Paul IV doit faire la guerre contre le roi d’Espagne, Philippe II au sujet du protestantisme (« se viendra rebeller »). Les armées espagnoles du duc D’Albe occuperont Rome (« A ses grands peres ») et contraindront le pape à tolérer la vision protestante du christianisme (12 septembre 1557).

Le roi Henri II ayant soutenu le pape, la guerre du roi d’Espagne se prolongera en France (« le viendra debeller »). Philippe II soutien le chef du parti catholique, le duc de Guise (« Le grand de Guise »). 

Article Wikipédia Paul VI.

Comme chef de l’Inquisition, Carafa avait déjà montré une dureté inflexible contre les protestants italiens, comme pape, il s’opposa à la paix religieuse d’Augsbourg du . Celle-ci permettait à chaque souverain de déterminer la confession de ses sujets.

Après qu’en 1556, Charles Quint eut abdiqué et que son frère Ferdinand Ier eut pris le titre d’empereur élu du Saint-Empire, Paul IV déclara ce titre invalide.

Allié à la France contre le pouvoir hispano-habsbourgien, Paul IV perdit l a guerre contre l’Espagne et dut accepter le les conditions de la paix de Cave-Palestrina après que le duc d’Albe eut occupé les États de l’Église (“Le grand Duc d’Albe se viendra rebeller).

Article Wikipédia Philippe II.

Philippe II poursuit le conflit entamé par son père Charles Quint contre la France. Il s’agit foncièrement d’une rivalité dynastique ancienne de plus d’un siècle et alimentée par trois points de discorde : l’héritage bourguignon des Habsbourg, la domination en Italie et surtout, à la fin du règne, la succession des derniers Valois.

Son règne commence visiblement bien, puisque l’écrasante victoire de Saint-Quentin, en 1557 traumatise profondément la France : un nombre impressionnant de grands seigneurs et de princes est pris, tandis que les troupes des Pays-Bas espagnols sont aux portes de Paris. Après une trêve et deux années supplémentaires de conflit, la France, exsangue, accepte de traiter. La Monarchie catholique, de son côté, n’a qu’un avantage léger et doit procéder à une banqueroute, mais cela suffit à emporter la guerre. La paix est scellée au Cateau-Cambrésis : Philippe II obtient le champ libre en Italie et le statu quo ante est proclamé en Picardie. En outre il impose au roi de France la rétrocession de ses états au duc de Savoie, cousin de Philippe. Un mariage complète le dispositif : Philippe II épouse Élisabeth de Valois, fille d’Henri II.

Philippe a cependant conscience que les guerres de Religion peuvent jouer en sa faveur sur le plan géopolitique : une France affaiblie est une rivale de moins pour la monarchie espagnole, situation qui permet à celle-ci d’employer des ressources importantes dans ses conflits en Flandres et en Méditerranée. Par contre, si le royaume de France bascule tout entier dans l’hérésie, ce serait fatalement le début d’une guerre de religion avec la France et, surtout, il ne pourrait qu’en résulter un développement du calvinisme dans les Flandres et en Franche-Comté. Aussi, Philippe soutient-il le parti catholique français de la faction des princes lorrains (“Le grand de Guise le viendra debeller“).

Sous le règne d’Henri III on assiste au retour d’une certaine paix intérieure en France mais d’autre part à une recrudescence des tensions avec l’Espagne. Pour des raisons assez obscures, la reine mère Catherine de Médicis conçoit secrètement le projet d’envoyer une flotte française dans les Açores pour tenter d’entraver le commerce espagnol vers le Nouveau Monde. Elle en confie le commandement à son neveu, Philippe Strozzi. À peine débarqués sur l’île Terceira, une importante escadre espagnole se présente. Toute résistance semble dérisoire et de nombreux capitaines suggèrent à Philippe d’éviter le combat. Il s’entête et décide d’affronter les Espagnols avec les quelques navires qui lui sont restés fidèles. Ils seront tous détruits et les matelots, considérés comme pirates et non corsaires, pendus (26 juillet 1582). Philippe Strozzi capturé, ne pouvant se prévaloir d’agir au nom du roi de France, dès lors qualifié de pirate, sera condamné à être attaché à la proue d’un navire et de mourir par noyade. Cette bataille marquait la suprématie de l’Espagne sur la France dans sa colonisation du Nouveau Monde.

Dans les années 1580, quand il devient clair que la maison protestante des Bourbons est en position d’hériter sous peu de la couronne, Philippe II devient plus actif. Il soutient ouvertement la Ligue, les partisans du cardinal de Bourbon et du duc de Montpensier. Il réclame le duché de Bretagne pour sa fille Isabelle au nom des droits qu’y avait sa femme Élisabeth de Valois. Il ira même jusqu’à réclamer la couronne de France pour celle-ci pour éviter l’avènement d’un roi huguenot. Les victoires d’ Henri IV contre la Ligue et les troupes espagnoles, sa conversion au catholicisme ainsi qu’une troisième banqueroute de la Monarchie catholique amèneront Philippe II à une trêve.

Voir le quatrain IV-8 (siège de Saint-Quentin).