Corona-virus et fête des fous (4)
Après avoir parlé du carnaval de mardi gras avant Carême, il nous faut parler d’une autre période du calendrier liturgique ayant lieu fin décembre ou début janvier. C’est la “fête des fous”. J’ai volontairement adopté cette expression pour parler de carnaval, de manière impropre. Au Moyen-âge, la fête des fous avait après Noël et donnait lieu à l’élection d’un évêque des fous, d’un pape des fous ou pire d’un roi des fous. Nous nous éloignons du corona-virus (quoique) pour entrer dans celle plus ancienne de l’élection présidentielle visant à élire le français le plus fou à la tête de l’Etat. Le sommet ayant été atteint avec Emmanuel Macron…. Enfin pour l’instant…
Certaines fêtes, selon les régions avaient lieu les 26, 27 et 28 décembre. D’autre avaient lieu, le 6 janvier, jours des rois. Quoi qu’il en soit, toutes ses réjouissances étaient liées aux rois mages.
Le 26 décembre était la saint-Etienne, le 27 décembre était la Saint-Jean et le 27 décembre le jour des Innocents. Ce sont les trois jours qui ont succédé à la naissance du Christ. Le jour des Innocents concerne le célèbre épisode du massacre des enfants née le même jour que Jésus sur ordre d’Hérode.
Le 6 janvier est le jour des Rois, car c’est le jour où le Christ à reçu la visite des rois mages. C’est ce jour-là que devait être organisé l’élection du roi des fous. Dans le roman de Victor Hugo, “Notre Dame-de-Paris”, on assiste à la fête des fous et à l’élection de son roi. Elle se déroule le 6 janvier 1482.
La fête des fous avait lieu à l’intérieur des églises, des cathédrales ou des Abbayes. Dans le roman de Victor Hugo, la fête a lieu à l’intérieur de Notre Dame de Paris. On élisait un évêque, un pape ou un roi parmi le peuple. On lui donnait tous les attributs de la fonction (couronne, mitre, etc.) mais d’une manière à tourner la cérémonie en dérision. Ensuite, un défilé complétement délirant était organisé dans la ville. Chez Victor Hugo, c’est Quasimodo qui est élu roi des fous.
L’objectif de la fête était de tourner en dérision l’église, la papauté ou le roi. Logiquement, l’Eglise comme la royauté, luttèrent contre l’élection du roi des fous. Au XVIe siècle, elle avait totalement disparu. Je vous épargne l’historique de la lutte juridique contre cette parodie d’élection.
Ce n’est pas un hasard si la folie a choisi de tourner en dérision le processus électoral. C’est là qu’elle s’exprime le mieux. Folie et élection font bon ménage. Un lien indissoluble semble s’établir entre eux. Je vise très exactement l’élection par le bas, le processus électoral par le peuple. C’est l’assemblée des fous qui désigne le roi des fous. Les élections républicaines le prouvent. N’en déplaise à certains. Même si au début, le système parvient à contrôler plus ou moins bien les pulsions, aujourd’hui le système est totalement hors de contrôle.
Pour la période la plus récente, citons le cas le plus pathologique de Ferdinand Lop. Ce qui est intéressant avec lui c’est qu’il retourne le processus carnavalesque contre la république. Sous l’Ancien Régime, le carnaval et son élection du roi des fous visaient à discréditer le catholicisme et la royauté. Avec Lop, c’est la république et son mythe démocratique qui est ridiculisé.
Contrairement ce qu’écrit l’article Wikipédia le concernant, il n’a jamais été candidat à une élection présidentielle sous la quatrième ou même la Cinquième République. La hantise du général de Gaule fut de le voir candidat en 1965 pour le premier scrutin au suffrage universel. C’est pour l’empêcher de se présenter que fut instauré le barrage de cent de maire. Le seuil fut porté à cinq cent signatures après la tentative avortée d’un autre hurluberlu, Aguigui Mouna, en 1974. Ferdinand Lop étant mort la même année. Mouna sera également candidat infructueux en 1981 (la même année que celle plus médiatique de Coluche) et 1988.
Mouna parviendra toutefois à être candidat aux législatives de 1988 contre Jean Tibéri en obtenant 3% des voix (un autre fou) et en 1993 avec 1, 9%..
Selon moi, le basculement, entre les candidatures de fou sous le masque de l’humour ou de l’anarchie a celui de fou “sérieux” eut lieu en 2007 avec l’élection de Nicolas Sarkozy. A partir de 2007, nous n’avons eu des rois des fous à l’Elysée : Sarkozy, Hollande et maintenant Macron. Le président des fous étant aidé par un gouvernement des fous et une assemblée des fous (l’Assemblée nationale).
Emmanuel Macron est le digne héritier de Fernand Lop.
Il aurait déclaré en privé craindre l’élection d’un dingue à la présidentielle de 2022.
Ce sont à ses gens-là que nous devons la gestion de la crise du corona-virus. Je n’ai plus la télévision depuis quelques années, je ne peut donc pas assister au spectacle hallucinant de l’époque que nous vivons. J’observe des images éparses de-ci, de-là sur Internet, en attendant avec de moins en moins de patience, la fin de se tragique spectacle.
C’est le dernier article sur le corona virus et la fête des fous…. sauf si l’actualité et l’inspiration me poussent à reprendre la plume (ou plutôt le clavier).
J’ai pris conscience de l’époque folle que nous vivons il y a quelques années en regardant le dessin animé “les douze travaux d’Astérix” et sa maison des fous.
Déjà dans l’Ancien Testament, l’auteur de l’Ecclésiaste nous prévenait du risque que le prince qui dirige la cité soit un fou.
“Des mouches mortes infectent et corrompent l’huile du parfumeur ; de même un peu de folie l’emporte sur la sagesse et la gloire. Le cœur du sage est à sa droite, et le cœur de l’insensé, à sa gauche. Et aussi, quand l’insensé va dans le chemin, le sens lui manque, et il montre à tous qu’il est fou. Si l’esprit du prince s’élève contre toi, ne quitte point ta place ; car le calme prévient de grandes fautes.” (Ecclésiaste, X : 1-4).
Je ne cesserais de le dire, l’ecclésiaste (à ne pas confondre avec l’ecclésiastique, un autre livre remarquable de l’ancien testament) est le plus grand livre politique de tous les temps. Celui qui devrait inspirer chaque dirigeant par sa sagesse. Il devrait être enseigné dans les écoles et les universités de droit.
“Il est un mal que j’ai vu sous le soleil, comme une erreur qui provient du souverain : la folie occupe les postes élevés, et des riches sont assis dans de basses conditions. J’ai vu des esclaves portés sur des chevaux, et des princes aller à pied comme des esclaves.” (Ecclésiaste, X : 5-7).
Alors que je faisais la queue devant un bureau de poste le premier jour confinement, une dame ayant connu la deuxième guerre mondiale et l’occupation me disait avoir compris, dès le jour de son élection, que le règne de Macron se terminerait mal en raison de propos insultant qu’il tenait contre on peuple. C’est aussi un signe de folie, comme nous le dit la suite du chapitre X de l’ecclésiaste.
“Les paroles de la bouche du sage sont pleines de grâce ; mais les lèvres de l’insensé le dévorent. Le commencement des paroles de sa bouche est sottise, et la fin de son discours est démence furieuse. Et l’insensé multiplie les paroles !… L’homme ne sait pas ce qui arrivera, et qui lui dira ce qui sera après lui ? Le travail de l’insensé le fatigue, lui qui ne sait pas même aller à la ville.” (Ecclésiaste, X : 12-15).