III-55 : mort d’Henri II (1559) et du duc de Guise (1588).
En l’an (« En l’an ») qu’un éborgné (« un œil ») régnera en France (« en France regnera »), la Cour (« La court ») sera dans un trouble bien fâcheux (« sera à un bien fascheux trouble »). L’œil, c’est Henri II, qui meurt en 1559, par un coup de lance dans l’œil (« un œil »).
Le roi Henri III convoquera des Etats Généraux à Blois (« le grand de Blois »). Lors de cette réunion il fera tuer le duc de Guise (« il tuera son amy »).
Ce meurtre provoquera la désolation et l’incertitude dans le royaume de France (« Le regne mis en mal »). Il y aura un affrontement fratricide entre deux camps, celui des catholiques et des protestants (« doute double »).
Article Wikipédia Gabriel Ier de Montgomery.
Le 30 juin 1559, lors du tournoi organisé par Henri II pour célébrer le mariage de sa fille Élisabeth avec Philippe II d’Espagne, Montgommery affronta et blessa mortellement son souverain, lui transperçant accidentellement l’œil de sa lance (« En l’an qu’un oeil en France regnera« ). Le roi agonisa dix jours durant, et, malgré la présence de son chirurgien Ambroise Paré, mourut le 10 juillet 1559. En effet, Paré n’est encore que « simple chirurgien » et seuls les médecins ont le droit de soigner le roi. Paré, pendant ce temps, reproduira la blessure sur des têtes de suppliciés et annoncera le pronostic.–
Article Wikipédia Henri III.
Sous la pression de la Ligue et de son chef, le très populaire duc de Guise, Henri III se voit contraint de signer le traité de Nemours le 7 juillet 1585 (« Le grand de Bloys son ami« ). Le roi s’y engage à « bouter les hérétiques hors du royaume » et à faire la guerre à Henri de Navarre, son propre héritier. La huitième et dernière guerre de religion commence. Elle est appelée « Guerre des trois Henri », car Henri de Guise, Henri III de France, et Henri III de Navarre en sont les trois belligérants.
En mars 1587, alors qu’il est en visite à Saint-Germain-en-Laye, Henri III faillit être enlevé par la faction de la ligue catholique et du roi d’Espagne. Cette conspiration fut découverte et échoua.
Le 20 octobre 1587, à la bataille de Coutras, les troupes catholiques du roi dirigées par le duc de Joyeuse se heurtent à celles d’Henri de Navarre, en route depuis La Rochelle pour rallier une armée de 35 000 huguenots qui doit marcher sur Paris. Pour l’armée catholique, la confrontation tourne à la catastrophe : 2 000 de ses soldats y périssent, alors qu’Henri de Navarre n’en perd que quarante. Le duc de Joyeuse est tué, ainsi que son frère Claude de Saint-Sauveur.
Les ambitions de la Ligue catholique et l’ampleur du mouvement qu’elle représente font ombrage au roi qui la prend en haine. Henri III tente par tous les moyens de freiner son expansion. Très vite, un fossé se creuse entre lui et les milieux catholiques urbains. Les catholiques lui reprochent son manque de vitalité et d’utilité dans la guerre contre les protestants. Henri III, en effet, est plus préoccupé des ambitions de la Ligue que des protestants. L’image du roi, ridiculisé par les pamphlets de la Ligue et par les sermons des curés parisiens, se détériore considérablement dans les milieux populaires. Le 8 mai 1588, le duc de Guise, malgré l’interdiction qui lui en avait été faite, entre à Paris. Craignant une prise de pouvoir des ultra-catholiques, Henri III fait, le 12 mai, entrer les Suisses et les Gardes-Françaises dans la capitale, ce qui déclenche une insurrection. C’est la journée des barricades. Le 13 mai 1588, le roi quitte Paris pour Chartres.
Le 1er août 1588, Catherine de Médicis et Henri de Guise se rendent à Chartres et demandent au roi de revenir à Paris. Il refuse. Dissimulant son intention de se débarrasser de la Ligue, il signe à Rouen l’édit d’Union qui fait siennes les intentions de la Ligue. Dans le but d’obtenir des crédits pour poursuivre la guerre, il convoque les États généraux à Blois et congédie les membres de son conseil les plus fidèles, Bellièvre, Cheverny et Villeroy. Même le duc d’Épernon, bête noire de la Ligue, est officiellement disgracié.
Le 23 décembre au matin, il fait assassiner (« Le grand de Bloys son ami tuera« ) le duc de Guise et le lendemain, son frère le cardinal de Guise (« Le regne mis en mal & doute double« ), jugé aussi dangereux que son frère, à coups de hallebarde. À Blois, il fait arrêter les ligueurs et les membres de la famille des Guise.
Le 5 janvier 1589, il est au chevet de sa vieille mère qui meurt dans la nuit.
L’assassinat du duc de Guise provoque le soulèvement immédiat de la France ligueuse. À Paris, la Sorbonne délie de son serment de fidélité le peuple de France, alors que les prêcheurs appellent au meurtre. Toutes les villes et les provinces suivent, à l’exception de Tours, Blois et Beaugency, proches du roi, et Bordeaux (tenue par Matignon), Angers (d’Aumont) et le Dauphiné (d’Ornano). Abandonnant Blois, le roi se réfugia à Tours le 6 mars 1589. Isolé, traqué par le duc de Mayenne près d’Amboise, Henri III se voit contrainte réconcilier et de traiter avec le roi de Navarre le 3 avril 1589.–
Voir quatrain I-35 (mort d’Henri II).
Voir quatrain I-10 (sépulture du dernier roi Valois à Saint-Denis).
Voir quatrain I-85 (assassinat du duc de Guise).
Voir quatrain III-51 (assassinat du duc de Guise).
Voir quatrain IV-60 (meurtre du duc de Guise et d’Henri III).