Les origines mazdéenne de l’eschatologie chrétienne.
J’ai déjà étudié les racines mazdéenne de l’eschatologie chrétienne, c’est-à-dire la science de la fin des temps, dans mon livre sur le prophète Daniel. J’aborde dans cet article de nouveau aspect, en approfondissant les thèmes déjà évoqués. Bien sûr, d’autres personnes l’ont dit avant moi. C’est évident. Seulement, certaines sources ne sont jamais exploitées, car elles n’ont tout simplement jamais été traduite en français. Je suis allé les chercher en les traduisant. Je me suis toujours demandé si cette occultation était volontaire, étant donné le sujet hautement pernicieux de l’eschatologie. Il y a des choses que les gueux ne doivent pas savoir. Nos élites sont obsédées par la fin des temps et le combat qu’il implique entre le bien et le mal, mais il ne faut jamais en parler et faire en sorte que le peuple n’en sache rien. La crise du corona-virus ne peut être comprise que dans ce cadre-là. C’est une crise de la fin des temps, une crise eschatologique.
J’aime beaucoup l’ancienne civilisation Perse, comme son homologue sumérienne. Ce sont les deux vrais berceaux de la culture occidentale avec le judaïsme, et même la Grèce. Judaïsme et hellénisme qui ont elles aussi intégrées certains aspects de la Perse et de Sumer dans leurs propres civilisations.
Au départ, il y a la religion des indo-européens. C’est celle de la civilisation de l’Indus.
Cette culture originelle va par la suite se diviser en deux, de chaque côté de l’Indus. D’un côté, l’hindouisme des Indiens et de l’autre côté du fleuve, le mazdéisme des Iraniens.
Intéressons-nous uniquement au mazdéisme, car elle inspira directement le judaïsme et par la suite le christianisme sur plusieurs éléments (I) et plus particulièrement en matière d’eschatologie (II).
I. Les éléments de la religion mazdéenne.
Un article très intéressant de Georges Dumezil « Les tentations trifonctionnelles de l’angéologie » publié dans le livre « Esquisses de mythologies » montre que l’angéologie juive puis chrétienne prend ses racines dans l’ancienne religion de l’Iran. Il distingue trois niveaux hiérarchiques : un Dieu unique, Ahura mazda (A), deux esprits, l’un du bien et l’autre du mal (B) et six anges qui exprime les trois fonctions (C).
A. Ahura-Mazda : le Dieu monothéiste.
« Sous un dieu unique Ahura-Mazda, le mazdéisme avait disposé plusieurs étages d’entités. » (Georges Dumézil, Esquises de mythologies, Quarto Gallimard, p. 1033).
Ahura-Mazda est le Dieu suprême du mazdéisme. Il est l’équivalent de Yahvé dans le Judaïsme ou de Dieu dans le Christianisme. Ces deux religions se sont sans doute inspiré d’Ahura-Mazda. Les points communs sont trop nombreux pour laisser la place au hasard.
Ahura-Mazda a créé le monde comme le dit à chaque page le Videvdad.
« Zarathushtra demanda à Ahura-Mazda :
« Ô Ahura-Mazda, esprit saint, créateur du monde matériel, ashavan. » (Pierre Lecoq, les livres de l’Avesta, cerf, p. 875 ; Videvdad 2).
Il est sans cesse présenté comme le créateur du monde matériel. Le mazdéisme distingue deux créations, une création spirituelle qui concerne Ahura-Mazda pour son domaine spirituel et Angra-Manyu pour le sien. A eu lieu, ensuite, une création matérielle qui ne concerne qu’Ahura Mazda. Je donnerais plus de détail sur le sujet dans la partie concernant l’eschatologie, car c’est l’un des aspects les plus intéressant de l’ancienne religion de la Perse.
B. Spenta-Mainyu et Angra-Mainyu.
« D’abord un Esprit Efficace, Spenta-Mainyu, directement affronté à un Angra-Mainyu, Esprit Mauvais, appelé plus tard à s’estomper, à se confondre avec Dieu même pour créer le couple suprême du dualisme, l’Ormazd et Ahriman. » (Georges Dumézil, Esquises de mythologies, Quarto Gallimard, p. 1033).
Le monde est le terrain de jeu d’un affrontement entre les forces du biens, Spenta-Mainyu (1) et les forces du mal, Angra-Manyu (2).
1. Spenta-Mainyu.
Spenta-Mainyu, c’est l’esprit bienveillant, le principe actif positif, la bonté dans la personne d’Ahura-Mazda. C’est le saint-Esprit du christianisme. Un esprit-saint (rouakh hakodesh) déjà présent dans l’Ancien Testament, donc dans le judaïsme d’avant le Christ.
Par exemple, lors de la création du monde, ce n’est pas Dieu lui-même qui va créer le monde, mais « l’esprit de Dieu » (La terre était informe et vide ; les ténèbres couvraient l’abîme, et l’Esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux).
Autre exemple, lors du sacre du roi David, on découvre que l’esprit-saint pénètre dans le corps du roi.
« Lorsqu’ils furent entrés, Samuel aperçut Eliab et dit : « Certainement l’oint de Yahvé est devant lui. » Et Yahvé dit à Samuel : « Ne prends pas garde à sa figure et à la hauteur de sa taille, car je l’ai écarté. Il ne s’agit pas de ce que l’homme voit ; l’homme regarde le visage, mais Yahvé regarde le cœur. » Isaï appela Abinadab et le fit passer devant Samuel ; et Samuel dit : « Ce n’est pas encore celui-ci que Yahvé a choisi. » Isaï fit passer Samma ; et Samuel dit : « Ce n’est pas encore celui-ci que Yahvé a choisi. » Isaï fit passer ses sept fils devant Samuel ; et Samuel dit à Isaï : « Yahvé n’a choisi aucun de ceux-ci. » Alors Samuel dit à Isaï : « Sont-ce là tous les jeunes gens ? » Il répondit : « Il y a encore le plus jeune, et voilà qu’il fait paître les brebis. » Samuel dit à Isaï : « Envoie-le chercher, car nous ne nous mettrons point à table qu’il ne soit venu ici. » Isaï l’envoya chercher. Or il était blond, avec de beaux yeux et une belle figure. Yahvé dit : « Lève-toi, oins-le, car c’est lui ! » Samuel, ayant pris la corne d’huile, l’oignit au milieu de ses frères, et l’Esprit de Yahvé fondit sur David à partir de ce jour et dans la suite. » (1 Samuel, XVI : 6-13).
« L’esprit de Yahvé fondit sur David« . Le propos est clair. Lorsque Samuel versa l’huile sur la tête de David l’esprit de Yahvé, donc le saint-esprit, pénétra dans le corps du roi.
Dans le livre, « le Talmud » d’Abraham Cohen, l’auteur donne de l’esprit-saint la définition suivante :
« Plus souvent, ce terme désigne la dotation de capacités spéciales, accordée à tel ou tel. La prophétie, conçue comme l’aptitude à interpréter la volonté de Dieu, est un effet dont l’esprit saint est la cause. Celui qui la possède reçoit aussi le don de la prescience. » (Abraham Cohen, le Talmud, petite bibliothèque Payot, p. 127).
La notion d’esprit de Dieu va être transmise ensuite au christianisme lors du baptême de Jésus par Jean le Baptiste.
« En ces jours-là parut Jean-Baptiste, prêchant dans le désert de Judée, et disant : » Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche. » C’est lui qui a été annoncé par le prophète Isaïe, disant : » Une voix a retenti au désert : Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez ses sentiers. » Or Jean avait un vêtement de poils de chameau, et autour de ses reins une ceinture de cuir, et il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage. Alors venaient à lui Jérusalem, et toute la Judée, et tout le pays qu’arrose le Jourdain. Et, confessant leurs péchés, ils se faisaient baptiser par lui dans le Jourdain.
(…)
Moi, je vous baptise dans l’eau pour le repentir ; mais celui qui doit venir après moi est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de porter sa chaussure ; il vous baptisera dans l’Esprit-Saint et dans le feu.
(…)
Alors Jésus, venant de Galilée, alla trouver Jean au Jourdain pour être baptisé par lui. Jean s’en défendait en disant : » C’est moi qui doit être baptisé par vous, et vous venez à moi ! » Jésus lui répondit : » Laisse faire maintenant, car il convient que nous accomplissions ainsi toute justice. » Alors Jean le laissa faire. Jésus ayant été baptisé sortit aussitôt de l’eau, et voilà que les cieux lui furent ouverts, et il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et du ciel une voix disait : » Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis mes complaisances. « » (Mathieu, III : 1-6 ; 11 ; 13-17)
Jean-le-Baptiste baptisait sur les rives du Jourdain uniquement avec de l’eau. Avec l’arrivé de Jésus et donc du christianisme, le baptême devient un baptême par le saint-Esprit et par le feu.
Le baptême dans le saint-Esprit concerne la pénétration dans le corps de chaque chrétien de l’esprit de Dieu.
Le baptême dans le feu concerne le baptême particulier des apôtres lors de la Pentecôte après la mort du Christ au début de l’évangélisation.
« Le jour de la Pentecôte étant arrivé, ils étaient tous ensemble en un même lieu. Tout à coup il vint du ciel un bruit comme celui d’un vent qui souffle avec force et il remplit toute la maison où ils étaient assis. Et ils virent paraître comme des langues de feu qui se partagèrent et se posèrent sur chacun d’eux. Ils furent tous remplis du Saint-Esprit, et ils se mirent à parler d’autres langues, selon que l’Esprit-Saint leur donnait de s’exprimer. » (Actes, II : 1-4).
Revenons au Mazdéisme dont le texte sacré évoque la présence de Spenta-Mainyu au Paradis (garo Nmana).
« Je veux faire venir Spenta-Mainyu
du lumineux Garo Nmana
je veux faire sortir Angra-Mainyu
de l’enfer infect ;«
(Pierre Lecoq, les livres de l’Avesta, cerf, p. 595, yast, 19 : 44).
Il faut dire quelques mots (et seulement quelques mots) sur le Paradis dont l’idée, même si elle est citée dans l’Avesta, ne relève pas exactement du mazdéisme, mais plutôt de la culture sumérienne. Sumer, via Abraham semble être l’autre source d’influence du Judaïsme et donc du christianisme. Je vous invite à lire, sur ce sujet, mes développements dans mon livre « le prophète Daniel et la fin des temps« .
2. Angra-Mainyu.
Angra-Mainyu, c’est l’esprit mauvais. Il est l’équivalent de Satan ou du Diable dans les cultures Juive, chrétienne, et même musulmane.
Dans l’Ancien Testament, la scène du transfert de royauté juive de Saül à David montre que le départ du saint-esprit de Saül vers David provoque l’entrée du mauvais esprit à l’intérieur de Saül.
« Samuel, ayant pris la corne d’huile, l’oignit au milieu de ses frères, et l’Esprit de Yahvé fondit sur David à partir de ce jour et dans la suite.
L’Esprit de Yahvé se retira de Saül, et un mauvais esprit venu de Yahvé fondit sur lui. Les serviteurs de Saül lui dirent : « Voici qu’un mauvais esprit de Dieu fond sur toi. Que notre seigneur parle ; tes serviteurs sont devant toi, ils chercheront un homme sachant jouer de la harpe, et, quand le mauvais esprit venu de Dieu sera sur toi, il jouera de sa main, et tu seras soulagé. » Saül répondit à ses serviteurs : « Trouvez-moi donc un homme habile à jouer, et amenez-le-moi. » L’un des serviteurs, prenant la parole, dit : « J’ai vu un fils d’Isaï de Bethléem, qui sait jouer ; il est fort et vaillant guerrier, parlant bien ; c’est un homme de belle figure, et Yahvé est sur lui. » Saül envoya des messagers à Isaï, pour lui dire : « Envoie-moi David, ton fils, qui est avec les brebis. » Isaï prit un âne, avec du pain, une outre de vin et un chevreau, et les envoya à Saül par David, son fils. Arrivé chez Saül, David se tint devant lui ; et Saül le prit en affection, et il devint son écuyer. Et Saül envoya dire à Isaï : « Que David, je te prie, reste devant moi, car il a trouvé grâce à mes yeux. » Lorsque l’esprit venu de Dieu était sur Saül, David prenait la harpe et jouait de sa main, et Saül se calmait et se trouvait bien, et le mauvais esprit se retirait de lui. » (1 Samuel, XVI : 6-13).
Dans cette scène, le mauvais esprit vient de Dieu, comme le saint-esprit. Les textes du mazdéisme comme les textes de l’Ancien Testament montrent très clairement une hiérarchie commune. Dieu est au-dessus (Ahura-Mazda ou Yahvé). Il dispose de deux esprits, l’un bon (Spenta-Mainuy ou Saint-Esprit) et l’autre mauvais (Angra-Mainuy ou Satan).
Abraham Cohen évoque le « mauvais esprit », Satan dans les termes suivant.
« Satan personnifie la méchanceté. Voici une remarque significative : « Satan, le jetzer hara » et l’ange de la mort ne font qu’un » (B. b., 16 a.) Elle indique que l’impulsion au mal est une force immanente à l’individu plutôt qu’une influence extérieure. Elle explique aussi pourquoi Dieu permet à Satan d’agir et ne le supprime pas. C’est que nous le verrons, le jetzer hara fait partie intégrante de la nature humaine, sans laquelle notre race serait promptement anéantie.« (Abraham Cohen, le Talmud, petite bibliothèque Payot, p. 141).
Je cite volontairement l’analyse de chaque élément abordé selon le point de vue du talmudiste afin de montrer les erreurs introduite par le judaïsme moderne dans la doctrine juive d’avant le Christ. Nous avons vu qu’Angra-Maniuy et son équivalent juif de l’Ancien Testament, le mauvais esprit (Satan) vient de Dieu lui-même et prendrait possession de certains hommes. Or, que nous dit le Talmud : Satan viendrait de l’homme et représenterait la part de méchanceté dans chaque être humain. Nous verrons plus tard que la principale caractéristique de l’esprit mauvais n’est pas la méchanceté, mais le mensonge.
Un peu plus loin, l’auteur donne trois fonctions à Satan, avec toujours l’absence de sa principale caractéristique, le mensonge :
« Satan remplit trois fonctions : il séduit les hommes, il les accuse devant Dieu, il inflige le châtiment de la mort (B. b., 16 a). Il est le séducteur par excellence. » (Abraham Cohen, le Talmud, petite bibliothèque Payot, p. 143).
Jésus lui-même va être confronté au diable, dans une scène mythique. Jésus se trouve durant quarante jours dans le désert avec comme seul interlocuteur, le diable.
« Alors Jésus fut conduit par l’Esprit dans le désert pour y être tenté par le diable. Après avoir jeûné pendant quarante jours et quarante nuits, il eut faim. Et le tentateur, s’approchant, lui dit : » Si vous êtes le Fils de Dieu, commandez que ces pierres deviennent des pains. » Jésus lui répondit : » Il est écrit : L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. » Alors le diable le transporta dans la ville sainte, et l’ayant posé sur le pinacle du temple, il lui dit : » Si vous êtes le Fils de Dieu, jetez-vous en bas ; car il est écrit : Il a donné pour vous des ordres à ses anges, et ils vous porteront dans leurs mains, de peur que votre pied ne heurte contre la pierre. » Jésus lui dit : » Il est écrit aussi : Tu ne tenteras point le Seigneur, ton Dieu. » Le diable, de nouveau, le transporta sur une montagne très élevée, et lui montrant tous les royaumes du monde, avec leur gloire, il lui dit : » Je vous donnerai tout cela, si, tombant à mes pieds, vous m’adorez « . Alors Jésus lui dit : » Retire-toi, Satan ; car il est écrit : Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu ne serviras que lui seul. » Alors le diable le laissa ; aussitôt des anges s’approchèrent, et ils le servaient. » (Mathieu, IV : 1-11).
Le diable est un esprit qui fait voyager Jésus dans le désert, dans une ville sainte ou en haut d’une montagne.
Dans le mazdéisme, Angra-Maniuy habite en enfer.
« Je veux faire venir Spenta-Mainuy
du lumineux Garo Nmana
je veux faire sortir Angra-Mainuy
de l’enfer infect. »
(Pierre Lecoq, les livres de l’Avesta, cerf, p. 595, yast, 19 : 44).
Dans d autres endroits de l’Avesta, l’habitation d’Angra-Mainuy est appelée Géhennes.
« Ô créateur du monde matériel, ashava !
Où est sur cette terre le troisième lieu le plus inconvenant ?
Alors Ahura-Mazda dit :
Certes, c’est là où il y a abondance
de géhennes d’Angra-Mainuy.«
(Pierre Lecoq, les livres de l’Avesta, cerf, p. 887).
En ce qui concerne l’enfer, je voudrais faire un plus long développement que pour le Paradis. En effet, il faut bien prendre soin de distinguer l’enfer sumérien de l’enfer mazdéen. Les deux notions ont été reprises dans le judaïsme pré-chrétien. Il y a le Shéol et la Géhenne. Le Shéol semble relever de la tradition sumérienne, alors que la Géhenne appartient justement au mazdéisme.
Le Schéol, « le séjour des morts« , « la tombe commune de l’humanité » désigne l’endroit où se retrouvent tous les morts pour y demeurer en silence et redevenir poussière. Cela reprend l’enfer sumérien, le « kur« .
Voici la description que fait l’épopée de Gilgamesh de l’enfer sumérien :
« Il me transforma en pigeon,
Et mes bras, comme ceux d’un oiseau,
Etaient recouverts de plumes.
S’étant saisi de moi, il m’emmena
A la Demeure obscure, la résidence d’Irkalla,
La Demeure d’où ne ressortent jamais,
Ceux qui y sont entrés ;
Par le Chemin,
A l’aller sans retour ;
A la Demeure dont les habitants,
Sont déprivés de lumière
Ne subsitant que l’humus,
Alimentés d’argile,
Revêtus comme des oiseaux,
D’un accoutrement de plumage,
Affalés dans les ténèbres,
Sans jamais voir le jour.«
(Jean Bottéro, l’épopée de Gilgamesh, p. 144-145).
L’Ancien Testament va reprendre précisément cette description de l’enfer, là où vont les hommes après la mort Voici quelques exemples pour illustrer mon propos, mais il y en a plein d’autres.
« En ce temps-là se lèvera Michel, le grand chef, qui tient pour les enfants de ton peuple, et ce sera un temps de détresse telle qu’il n’y en a point eu de pareille, depuis qu’il existe une nation jusqu’à ce temps-là. Et en ce temps-là, ton peuple sera sauvé, quiconque sera trouvé inscrit dans le livre. Et beaucoup de ceux qui dorment dans la poussière se réveilleront, les uns pour une vie éternelle, les autres pour les opprobres, pour la réprobation éternelle. Ceux qui auront été intelligents brilleront comme la splendeur du firmament et ceux qui en auront conduit beaucoup à la justice seront comme les étoiles, éternellement et toujours.« (Daniel, XII : 1-3).
« Vos morts vivront ; mes cadavres ressusciteront ; Réveillez-vous et chantez, vous qui êtes couchés dans la poussière car votre rosée, Seigneur, est une rosée de lumière, et la terre rendra au jour les trépassés. » (Isaïe, XXVI : 19)
Le Shéol, c’est le « kur » sumérien. Parfois, un mort peut revenir dans le monde des vivants comme le montre une scène très étrange sous le règne du roi Saül. Il demanda à la sorcière d’Endor de faire revenir du Shéol, le prophète Samuel.
« Samuel était mort ; tout Israël l’avait pleuré, et on l’avait enterré à Rama, dans sa ville. Et Saül avait fait disparaître du pays ceux qui évoquaient les morts et les devins.
(…)
Saül consulta Yahvé, et Yahvé ne lui répondit point, ni par les songes, ni par l’Urim, ni par les prophètes. Alors Saül dit à ses serviteurs : « Cherchez-moi une femme qui évoque les morts, et j’irai vers elle et je la consulterai. » Ses serviteurs lui dirent : « Il y a à Endor une femme qui évoque les morts. » Saül se déguisa et mit d’autres vêtements, et il partit, accompagné de deux hommes. Ils arrivèrent de nuit chez la femme, et Saül lui dit : « Prédis-moi l’avenir en évoquant un mort, et fais-moi monter celui que je te dirai. » La femme lui répondit : « Voici que tu sais ce qu’a fait Saül, comment il a retranché du pays ceux qui évoquent les morts et les devins ; pourquoi me tends-tu un piège, pour me faire mourir ? » Saül lui jura par Yahvé en disant : » Aussi vrai que Yahvé est vivant ! il ne t’arrivera aucun mal à cause de cela. » Et la femme dit : « Qui te ferai-je monter ? » Il répondit : « Fais-moi monter Samuel. »
A la vue de Samuel, la femme poussa un grand cri ; et la femme dit à Saül : « Pourquoi m’as-tu trompée ? Tu es Saül ! » Le roi lui dit : « Ne crains pas ; mais qu’as-tu vu ? » La femme dit à Saül : « Je vois un dieu qui monte de la terre. » Il lui dit : « Quelle figure a-t-il ? » Et elle répondit : « C’est un vieillard qui monte, et il est enveloppé d’un manteau. » Saül comprit que c’était Samuel, et il se jeta le visage contre terre et se prosterna.
Samuel dit à Saül : « Pourquoi m’as-tu troublé, en me faisant monter ? » (1 Samuel, XXVIII : 3 ; 6-11-)
Tous les hommes vont dans le Shéol, selon le judaïsme de l’Ancien Testament, sauf Elie et Hénoch, qui eux sont montés au Ciel vers Dieu. Le Ciel où se rendirent les deux hommes correspond à notre Paradis. Pour que le Paradis soit ouvert aux autres hommes, il faudra attendre la mort de Jésus sur la croix. Il ira chercher les saints dans le Schéol pour les emmener avec lui au Paradis.
Dès les premières lignes de la Genèse, l’enfer au sens du Shéol est évoqué. C’est un élément très étrange qui m’a toujours frappé.
« Au commencement Dieu créa le ciel et la terre.
La terre était informe et vide ; les ténèbres couvraient l’abîme, et l’Esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux. » (Genèse, I : 1).
« Les ténèbres couvraient l’abîme« . Le Schéol était là avant même la création du monde. Le terme « abîme » fait penser à la Géhenne plutôt qu’au Schéol. On comprend que ce lieu correspond aussi au séjour du mauvais esprit de Dieu, car il est question de « ténèbres » et « d’abîme« .
La Géhenne vient plutôt de la tradition mazdéenne comme je l’ai montré plus haut. C’est un lieu où règne le feu et le souffre. C’est là où vis le mauvais esprit. Cette tradition sera reprise dans le christianisme à travers l’Apocalypse de saint-Jean :
« Et le cinquième ange sonna de la trompette ; et je vis une étoile qui était tombée du ciel sur la terre, et on lui donna la clef du puits de l’abîme. Elle ouvrit le puits de l’abîme, et il s’éleva du puits une fumée comme celle d’une grande fournaise ; et le soleil et l’air furent obscurcie par la fumée du puits. De cette fumée s’échappèrent sur la terre des sauterelles ; et il leur fût donné un pouvoir semblable à celui que possèdent les scorpions de la terre ; et on leur ordonna de ne point nuire à l’herbe de la terre, ni à aucune verdure, ni à aucun arbre, mais seulement aux hommes qui n’ont pas le sceau de Dieu sur leur front. Il leur fût donné, non de les tuer, mais de les tourmenter pendant cinq mois ; et le tourment qu’elles causent est semblable à celui d’un homme piqué par le scorpion. En ces jours-là, les hommes chercheront la mort, et ils ne la trouveront pas ; ils souhaiteront la mort, et la mort fuira loin d’eux.
Ces sauterelles ressemblaient à des chevaux préparés pour le combat ; elles avaient sur la tête comme des couronnes d’or ; leurs visages étaient comme des visages d’hommes, leurs cheveux comme des cheveux de femmes, et leurs dents comme des dents de lions. Elles avaient des cuirasses comme des cuirasses de fer, et le bruit de leurs ailes était comme un bruit de chars à plusieurs chevaux qui courent au combat. Elles ont des queues semblables à des scorpions, et des aiguillons, et c’est dans leurs queues qu’est le pouvoir de faire du mal aux hommes durant cinq mois. Elles ont à leur tête, comme roi, l’ange de l’abîme qui se nomme en hébreu Abaddon, en grec Apollyon. » (Apocalypse, IX : 1-11)
La cinquième trompette concerne le puit de l’abîme, la Géhenne judéo-mazdéenne. Pour plus de détail je vous renvoi à la lecture de mon deuxième volume sur « L’Apocalypse de saint-Jean et la fin des temps« .
« Puis on me donna un roseau semblable à un bâton, en disant : » Lève-toi et mesure le temple de Dieu, l’autel et ceux qui y adorent. Mais le parvis extérieur du temple, laisse-le en dehors et ne le mesure pas, car il a été abandonné aux Nations, et elles fouleront aux pieds la ville sainte pendant quarante deux mois. Et je donnerai à mes deux témoins de prophétiser, revêtus de sacs, pendant mille deux cent soixante jours.
Ceux-ci sont les deux oliviers et les deux candélabres qui sont dressés en présence du Seigneur de la terre. Si quelqu’un veut leur nuire, un feu sort de leur bouche qui dévore leurs ennemis : c’est ainsi que doit périr quiconque voudra leur nuire. Ils ont la puissance de fermer le ciel pour empêcher la pluie de tomber durant les jours de leur prédication ; et ils ont pouvoir sur les eaux pour les changer en sang, et pour frapper la terre de toutes sortes de plaies, autant de fois qu’ils le vaudront. Et quand ils auront achevé leur témoignage, la bête qui monte de l’abîme leur fera la guerre, les vaincra et les tuera ; et leurs cadavres resteront gisants sur la place de la grande ville, qui est appelée en langage figuré Sodome et Egypte, là même où leur Seigneur a été crucifié. » (Apocalypse, XI : 1-8)
La bête qui sortira de l’abîme fera la guerre aux deux témoins, c’est-à-dire le Grand Monarque et le Grand Pape.
« Et je vis descendre du ciel un ange qui tenait dans sa main la clef de l’abîme et une grande chaîne ; il saisit le dragon, le serpent ancien, qui est le diable et Satan, et il l’enchaîna pour mille ans. Et il le jeta dans l’abîme, qu’il ferma à clef et scella sur lui, afin qu’il ne séduisit plus les nations, jusqu’à ce que les mille ans fussent écoulés. Après cela, il doit être délié pour un peu de temps. » (Apocalypse, XX : 1-3)
A la fin, la bête retournera dans le puits de l’abîme pour y séjourner mille ans.
Nous retrouvons les mêmes éléments prophétiques chez Nostradamus dans son épître à Henri et dans certains quatrains :
« Et on connaîtra une telle paix que demeurera attaché au plus profond baratre le suscitateur et promoteur de la faction martiale » (Nostradamus, épître Henri, 50).
A la fin de la Deuxième Guerre mondiale, le deuxième antéchrist (Adolf Hitler), vaincu sera attaché au fond du barathre, c’est-à-dire du puits de l’abîme.
Le diable fut une nouvelle fois libéré en 2020 lors de la cinquième trompette.
« La Plèbe se soulèvera soutenant, chassera les adhérents des législateurs et semblera que les règnes affaiblis par les orientaux que Dieu le créateur ait délié Satan des prisons infernales, pour faire naitre le grand Dog et Dohan, lesquels feront si grande fraction abominable aux Eglises, que les rouges ni les blancs sans yeux ni sans mains plus n’en jugeront et leur sera otée leur puissance » (Nostradamus, épître Henri, 60).
Dog et Dohan, c’est la version nostradamienne de Gog et Magog.
« Et après que tel temps aura longuement duré, sera presque renouvelé un autre règne de Saturne et siècle d’or, Dieu le Créateur entendant l’affliction de son peuple, Satan sera mis et lié dans l’abîme de Barathre dans la profonde fosse. Et donc commencera entre Dieu et les hommes une paix universelle » (Nostradamus, épître Henri, 111).
Le prophète salonnais utilise à chaque fois le mot Barathre, de préférence à celui de puits de l’abîme. Ce choix n’est pas anodin. C’est un terme né sous l’antiquité grecque. Le barathre était une fosse, un ravin sur le territoire des Oenéides, au temps de la cité d’Athènes. On y jetait les condamnés à mort. Miltiade, le vainqueur de la bataille de Marathon, avait été condamné à y être jeté. Sa peine sera changée en détention.
Le quatrain IX-14 ressemble étrangement à la cinquième trompette.
IX-14 :
Mis en planure1 chauderons2 d’infecteurs3,
Vin, miel & huyle & bastis4 sur forneaux5
Seront plongez, sans mal dit malfacteurs
Sept fum6 extaint au canon des borneaux7.
1 Une plaine, un pays plat.
2 Une chaudière, un chaudron.
3 Qui infecte, qui propage la peste, la contagion.
4 Bâtis, construit.
5 Fournaux.
6 Fumée.
7 Du provencal borno, tuyau de poêle ou de cheminée.
Un chaudron (« chauderons« ) dans une plaine (« Mis en planure« ) infectera (« d’infecteurs« ) le monde avec ses loisirs (« Vin,
miel & huyle« ). La nouvelle société sera construite (« bastis« ) sur ses idées néfastes (« sur forneaux« ).
Ce sera l’arme du mal et de ses adeptes (« Seront plongez, sans mal dit malfacteurs« ) qui donneront naissance à ce monde de loisirs. Puis le diable (« fum« ) sera vaincu (« extaint« ) après une guerre (« au canon des borneaux« ) de sept ans (« Sept« ). L’expression « fum » fait pensée à la fumée du puits de l’abîme. Son ouverture devrait marquer le début de la Troisième Guerre mondiale d’une durée de sept ans.
C. Les anges et les démons.
Chaque esprit à ses propres forces à son service, pour Spenta-Mainyu, ce sont les Amesha spenta (1) alors qu’Angra-Mainyu dispose d’un certain nombre de déva (2).
1. Les Amesha Spenta.
« Puis le groupe des six Immortels Efficaces, Amesha Spenta, sublimation des anciens dieux du pré-mazdéisme, indo-européens des trois fonctions : la Bonne Pensée et l’ordre Très-Bon, transposés du couple des dieux souverains Mitra-Varuna, la Puissance Désirable transposée du dieu guerrier Indra ; enfin, après intercalation d’une « Pensée Pieuse » transposée de la déesse trivalente jointe parfois aux dieux spécialisés, étroitement associées jusque dans la forme de leurs noms, la Santé et la Non-Mort, transposées des jumeaux Näsatya. » (Georges Dumézil, Esquises de mythologies, Quarto Gallimard, p. 1033).
Dans sa lutte contre Angra-Manyu, Spenta-Mainyu est aidé par six Amesha Spenta qui sont la transposition des anciens dieux du mazdéisme transformé en adjoints de Spenta-Mainyu :
- Vohu Manah : la « bonne pensée » est la transposition de Mitra. Il est considéré comme le fils d’Ahura-Mazda, il siège au Paradis sur un trône d’or où il accueille les âmes.
- Asha Vahishta : « l’ordre Très-bon » correspond à Varuna. Il est le plus important des Amesha Spenta. Les actions d’Ahura-Mazda se font par l’intermédiaire d’Asha.
- Khshathra Vairya : « le pouvoir« , transposition du dieu Indra. Il correspond à la fonction politique dans la société. Il accompagne souvent Armaiti.
- Spenta Armaiti (à lire aramati) : « la piété » ou « la pensée correcte« , est associée à la déesse qui porte son nom Armaiti. C’est une déesse de la terre, de la fertilité et de la prospérité.
- Haurvatat : « la santé« , est l’un des deux Ashvin, Dieux jumeaux inséparables.
- Amaratat : « l’immortalité« , est l’un des deux Ashvin, Dieux jumeaux inséparables.
Dans l’ancienne religion de la Perse, les Amesha Spenta sont organisés avec Ahura-Mazda pour former une heptade, c’est-à-dire un groupe de sept dieux qui donneront ensuite les sept archanges du Judaïsme et du Christianisme.
Dans la représentation traditionnelle, Ahura-Mazda est au centre, les trois premiers Amesha Spenta se trouve à sa droite et les trois derniers a sa gauche. Cela fait penser au candélabre à sept branches de la tradition juive.
« L’ange qui parlait avec moi revint, et il me réveilla comme un homme qui se réveille de son sommeil. Et il me dit : « Que vois-tu ? » Je répondis : « J’ai vu, et voici un candélabre tout en or, avec son bassin à son sommet, portant ses sept lampes avec sept conduits pour les lampes qui sont au sommet du candélabre.« » (Zacharie, IV : 1-2).
« Et je repris la parole et je dis à l’ange qui parlait avec moi : « Que sont ces choses, mon seigneur ? » (…) Ces sept lampes sont les yeux de Yahvé, qui parcourent toute la terre.« » (Zacharie, IV : 4 ; 10).
Ce sont les sept esprits de Dieu.
« Sur lui reposera l’Esprit de Yahvé, esprit de sagesse et d’intelligence, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte de Yahvé » (Isaïe, XI : 2).
Chez les chrétiens, cela concerne les sept grâces.
« Car, de même que nous avons plusieurs membres dans un seul corps, et que tous les membres n’ont pas la même fonction, ainsi, nous qui sommes plusieurs, nous ne faisons qu’un seul corps dans le Christ, et chacun en particulier nous sommes membres les uns des autres ; et nous avons des dons différents selon la grâce qui nous a été donnée : soit de prophétie, selon la mesure de notre foi, soit de ministère, pour nous contenir dans le ministère ; celui-ci a reçu le don d’enseigner : qu’il enseigne ; celui-là, le don d’exhorter : qu’il exhorte ; un autre distribue : qu’il s’en acquitte avec simplicité ; un autre préside : qu’il le fasse avec zèle ; un autre exerce les oeuvres de miséricorde : qu’il s’y livre avec joie. » (Romains, XII : 4-8).
Ce sont également les sept archanges de la tradition que l’on trouve dans le livre apocryphe d’Henoch.
« Voici les noms, des saints anges qui veillent : Uriel, l’un des saints anges, celui du monde et du tartare ; Raphaël, l’un des saints anges, celui des âmes des hommes ; Raguel, l’un des saints anges, qui tire vengeance du monde des luminaires ; Michaël, l’un des saints anges, préposé aux meilleurs des hommes, (à la garde) du peuple ; Saraqiel, l’un des saints anges, préposé aux esprits des enfants des hommes qui pèchent contre les esprits ; Gabriel, l’un des saints anges, préposé au paradis, aux dragons et aux chérubins ; Remeiel, l’un des saints anges, que Dieu a préposé sur les ressuscités. Des archanges (ce sont les) sept noms. » (Hénoch, XX).
Les sept Anges sont :
- Uriel.
- Raphaël.
- Raguel.
- Michaël.
- Saraqiel.
- Gabriel.
- Remeiel.
Les sept anges sont omniprésents dans l’Apocalypse de saint-Jean.
« Jean aux sept Eglises qui sont en Asie : grâce et paix vous soient données de la part de Celui qui est, qui était et qui vient, et de la part des sept esprits qui sont devant son trône, et de la part de Jésus-Christ ; c’est le Témoin fidèle, le Premier-né d’entre les morts et le Prince des rois de la terre.
(…)
Moi Jean, votre frère, qui participe avec vous, à l’affliction, à la royauté et à la patience en Jésus-Christ, j’étais dans l’île appelée Patmos, à cause de la parole de Dieu et du témoignage de Jésus. Je fus ravi en esprit le jour du Seigneur, et j’entendis derrière moi une voix forte, comme une trompette, qui disait : « Ce que tu vois, écris-le dans un livre, et envoie-le aux sept Eglises qui sont en Asie : à Ephèse, à Smyrne, à Pergame, à Thyatire, à Sardes, à Philadelphie et à Laodicée. » Alors je me retournai pour voir quelle était la voix qui me parlait ; et quand je me fus retourné, je vis sept chandeliers d’or, et, au milieu des chandeliers, quelqu’un qui ressemblait à un fils d’homme : il était vêtu d’une longue robe, portait à la hauteur des seins une ceinture d’or ; sa tête et ses cheveux étaient blancs comme de la laine blanche, comme de la neige, et ses yeux étaient comme une flamme de feu ; ses pieds étaient semblables à de l’airain qu’on aurait embrasé dans une fournaise, et sa voix était comme la voix des grandes eaux.
16 Il tenait dans sa main droite sept étoiles ; de sa bouche sortait un glaive aigu, à deux tranchants, et son visage était comme le soleil lorsqu’il brille dans sa force.Quand je le vis, je tombai à ses pieds comme mort ; et il posa sur moi sa main droite, en disant : « Ne crains point ; je suis le Premier et le Dernier, et le Vivant ; j’ai été mort, et voici que je suis vivant aux siècles des siècles ; je tiens les clefs de la mort et de l’enfer. Ecris donc les choses que tu as vues, et celles qui sont, et celles qui doivent arriver ensuite, le mystère des sept étoiles que tu as vues dans ma main droite, et les sept chandeliers d’or. Les sept étoiles sont les anges des sept Eglises, et les sept chandeliers sont sept Eglises. » (Apocalypse, I : 4-5 ; 9-20)
Les sept anges qui adressent les sept messages aux sept églises d’Asie, ce sont les Amesha Spenta du mazdéisme. Nous les retrouvons au moment de l’ouverture des sept sceaux ou des sept coupes. Nous sommes de plein pied dans les sources de l’eschatologie judéo-chrétienne.
2. Les déva.
Angra-mainyu est entouré d’un certain nombre de démons, des déva dont le plus important est sans aucun doute Druj, le mensonge. En effet, Angra-Mainyu est présenté comme le roi des menteurs dans plusieurs passages de l’Avesta.
« Ainsi, lui, le plus grand de tous,
Il faut en faire notre ahu et notre ratu, lui Ahura-Mazda,
pour frapper Angra- Mainyu le menteur« .
(Pierre Lecoq, les livres de l’Avesta, cerf, p. 887).
« Et ces vingt noms
servent de protection et de résistance,
contre Druj spirituelle,
contre l’infâme du Varena,
contre le nuisible kayaba,
contre le menteur qui détruit tout, Angra-Mainyu ; »
(Pierre Lecoq, les livres de l’Avesta, cerf, p. 327, yasts 1 : 19).
« Celui qui, parmi ces dévas,
a frappé des milliers de mille,
des myriades de myriades,
qui s’est précipité en avant,
le plus menteur des dévas du ciel,
c’est Angra-Mainyu plein de mort.«
(Pierre Lecoq, les livres de l’Avesta, cerf, p. 338, yasts 3 : 13).
Le très intéressant dix-neuvième livre du Videvdad montre Druj, comme l’adversaire principal de Zoroastre. Le titre de ce chapitre est très intéressant : « la tentation de Zoroastre« , qui fait penser au passage déjà évoqué de la tentation de Jésus dans le désert.
« De la région du Nord, des régions du nord,
arriva Angra-Mainyu plein de mort, le déva des dévas ;
lui, le malfaisant Angra-Mainyu parla ainsi :
« Druj, va faire périr l’Ashavan Zoroastre ! »«
(Pierre Lecoq, les livres de l’Avesta, cerf, p. 1024, Videvdad 19 : 1)
Angra-Mainyu par l’intermédiaire de Druj va tenter Zoroastre, par le mensonge, pour le faire dévier de sa voie en lui demandant : « Abjure la bonne religion mazdéenne » Zoroastre va sans cesse lui répondre « Je n’abjurerai pas la bonne religion mazdéenne« .
« Le Druj lui dit « Ô agressif Angra-Mainuy,
je ne vois pas de mort pour Spitama Zoroastre ;
l’ashavan Zoroastre est trop glorieux. »
Zoroastre comprit dans son esprit :
« Les dévas menteurs, malfaisants, complotent ma perte. » »
(Pierre Lecoq, les livres de l’Avesta, cerf, p. 1024, Videvdad 19 : 3)
Lors de la confrontation entre le diable et Jésus, Satan lui propose de maîtriser tous les royaumes du monde : « Je vous donnerai tout cela, si, tombant à mes pieds, vous m’adorez « . Et le Christ de lui répondre : « Retire-toi, Satan ; car il est écrit : tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu ne serviras que lui seul. »
II. L’eschatologie mazdéenne.
Le mazdéisme eut une influence très forte, tant sur le Judaïsme que sur le Christianisme en matière d’eschatologie. L’eschatologie étant la science de la fin des temps. En particulier, j’aimerais aborder la théorie des millénaires et celle de la résurrection des morts.
Selon la religion de la Perse ancienne, le monde durerait 12 000 ans. Cette durée fut divisée en quatre périodes de 3 000 ans. Cette vision de l’histoire est évoquée dans le premier chapitre du « Bundahishn » et dans quelques passages de l’Avesta. On retrouve également une trace d’une théorie des âges du monde dans l’hindouisme ce qui permet de supposer que l’idée remonterait à l’époque de la civilisation de l’Hindus.
« Dans le mazdéisme, Ahura-Mazda et Ahriman existent de toute éternité, mais chacun occupe un espace qui lui est propre. Le monde tel que nous le connaissons, avec son lot de malheurs et d’injustices, a commencé dès qu’Ahriman, de son royaume des ténèbres, a aperçu le royaume des lumières et, saisi par la cupidité, l’a envahi dans l’espoir de s’en emparer. Après une lutte qui verra la victoire du bien sur les forces du mal, Ahriman, définitivement vaincu, rentrera dans son royaume, où il restera pour l’éternité. » (Pierre Lecoq, les livres de l’Avesta, cerf, p. 1024, Videvdad 19 : 3)
La première période concerne la création spirituelle du monde (A), la deuxième période parle de la création matérielle du monde (B), la troisième période évoque le début de la guerre entre le bien et le mal (C) et enfin, avec la quatrième période, c’est l’époque des trois messies successifs (D).
A. La première période (3 000 ans).
La création du monde selon la religion ancestrale des Perses s’est faite en deux étapes : une création initiale spirituelle (menog) et ensuite une création matérielle (getig). La création du monde spirituel eut lieu durant la première période.
« Elle est donc manifeste [dans la bonne Religion] : Ahura-Mazda était, pour toujours, au plus haut, dans la Lumière, [pendant un temps infini] grâce à l’omniscience et à la bonté. La Lumière est le lieu et l’emplacement d’Ahura-Mazda ; il y a quelqu’un qui l’appelle « Lumière sans fin » ; et l’omniscience et la bonté sont, pour toujours, d’Ahura-mazda ; il y a quelqu’un qui les appelle « Révélation » ; l’Apocalypse a l’interprétation des deux ; l’un, celui de l’éternel, du Temps Infini ; tout comme Ahura-Mazda, l’Espace, l’Apocalypse et le Temps d’Ahura-Mazda.
Angra-mainyu était, à la station abyssale, dans l’obscurité, en raison de son esprit et de son désir destructeur. Son désir destructeur est brut ; et que les ténèbres son emplacement ; il y a quelqu’un qui l’appelle « Ténèbre Sans Fin ».
Entre eux était Void, il y en a qui l’appellent « Ether », dans lequel était leur adhésion. (…) Et en raison de la frontière, les deux sont finis]. C’est-à-dire qu’entre eux se trouve un Vide, et ils ne sont pas connectés l’un à l’autre.
(…)
Pendant trois mille ans, les créatures sont restées dans l’état spirituel, c’est-à-dire qu’elles étaient irréfléchies, immobiles et intangibles. » (Bundahishn, chapitre 1 : 1-14)
Au départ du monde, existaient deux forces spirituelles qui occupaient chacune une extrémité de l’univers, Ahura-Mazda dans la zone lumineuse et Angra-Mainyu dans l’abysse ténébreuse. Cela reprend ce que nous avons déjà vu dans le premier verset du premier chapitre de la genèse.
« Au commencement Dieu créa le ciel et la terre.
La terre était informe et vide ; les ténèbres couvraient l’abîme, et l’Esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux. » (Genèse, I : 1).
Durant trois mille ans, le monde resta à l’état spirituel.
B. La deuxième période (3 000 ans).
Pendant qu’Angra-mainyu était immobile et inactif, Ahura-Mazda va en profiter pour créer le monde matériel en six périodes de durée inégale.
« Quand le Mauvais Esprit était inactif à cause de la stupeur, comme je l’ai écrit plus haut, il est allongé dans la stupeur, pendant trois mille ans.
Pendant cette inactivité du Mauvais Esprit, Ahura-Mazda a créé la création dans la vie matérielle ; Car, Il a créé le Feu à partir de la Lumière Infinie, l’Éther du Feu, l’Eau de l’Éther et la Terre et toute la corporéité de la Matière hors de l’Eau.
Comme on le dit dans l’Écriture : Premièrement, toute la création était une goutte d’Eau », c’est-à-dire que tout était de l’Eau, sauf les semences des hommes et des animaux ; car, ces graines sont de l’essence du Feu.
Il a d’abord produit le Ciel, afin de retenir le Mauvais Esprit ; il y en a quelqu’un qui dit : « le plus important » ; deuxièmement, Il a produit l’Eau, afin de frapper le « druj » de Soif ; troisièmement, Il a produit la Terre, toute corporéité ; quatrièmement, Il a produit l’Arbre, pour l’aide de l’Animal Bienfaisant bien créé ; cinquièmement, l’Animal Bienfaisant, pour l’aide du Saint Homme ; sixièmement, Il a produit le Saint Homme, pour la destruction et l’inactivité du Mauvais Esprit et de tous les Devas ; puis Il produisit le Feu, le Khvarag ; Il y attacha le rayon de la Lumière Infinie, si bon est son corps astral que le désir du Feu ; puis Il créa l’Éther, sous la forme astrale d’un jeune homme de quinze ans, qui porte et préserve tout : cette Eau, cet Arbre, cet Animal Bienfaisant et cet Homme Saint.
Je mentionnerai où ils se trouvent.
Premièrement, Il a produit le Ciel brillant et visible, qui est très éloigné, et de l’acier, de l’acier brillant, dont la substance est le diamant mâle ; son sommet est relié à la Lumière Sans Fin ; Il a produit toutes les créations, dans le Ciel, la fortification, ressemblant à un sac à l’intérieur duquel est posé chaque outil nécessaire au concours, ou ressemblant à une habitation dans laquelle tout reste ; l’étançoir de la base du Ciel, dont la largeur est autant que sa longueur, sa longueur autant que sa hauteur, et sa hauteur autant que sa capacité, est entièrement comme le désert, le gouffre et la forêt ; l’Esprit du Ciel est méditatif, parlant, actif, connaissant, bienfaisant et discriminant ; il accepta l’œuvre de fortification durable contre le Mauvais Esprit, c’est-à-dire qu’il ne le laissa pas revenir, comme le vaillant guerrier, qui a enfile une armure, afin qu’il puisse être sauvé sans crainte de la bataille, l’Esprit du Ciel préserve ainsi le ciel ; maintenant, la création vit dans le délice.
Deuxièmement, Il a créé l’Eau à partir de la substance du Ciel ; autant qu’un homme, qui pose ses deux mains sur la terre, et marche avec les mains et les pieds, et l’eau tient jusqu’à son ventre ; Il a produit, pour son aide, le Vent et la Pluie, c’est-à-dire : le nuage, la neige et la foudre.
Troisièmement, à partir de l’Eau, Il a produit la Terre ronde, ayant des routes lointaines, sans descente et sans montée, dont toute la longueur est égale à la largeur, et la largeur à la magnitude, disposées au milieu de ce Ciel.
Comme on dit : « Il a d’abord créé un tiers de cette Terre, aussi dur que la crête de l’aigle ; deuxièmement, Il créa un tiers de cette terre, bourrée de poussière ; troisièmement, Il a créé un tiers de cette Terre, se sentant surmonté.
Il a produit, à l’intérieur de la terre, la substance des montagnes, qui, par la suite, a augmenté et a grandi hors de la terre ; pour l’aide de la Terre, Il produisit du fer, du laiton, du soufre, du borax, du calcaire, et aussi tous les principes de la terre dure, distincts de ceux d’Istakhr, car ils sont d’origine distincte ; il créa si fort la Terre, en apparence d’homme, quand il avait enfilé robe sur robe, de tous les côtés, près du corps ; et l’Eau est restée, partout, sous cette Terre.
Quatrièmement, Il a produit l’Arbre ; d’abord, il a grandi au milieu de cette Terre, de plusieurs pieds de haut, sans branches, sans écorce, sans épine, frais et sucré ; il avait, dans son germe, toute sorte de force des arbres ; Il produisit l’Eau et le Feu, pour l’aide de l’Arbre ; car chaque écorce des arbres a une goutte d’Eau au sommet, et du Feu devant elle à une distance de quatre doigts ; il a grandi pour toujours avec leur force.
Cinquièmement, Il a créé le Seul Gav créé à Eranvej, au milieu de la terre, sur la rive de la rivière Veh-Daitya. C’est-à-dire le milieu de la terre ; elle était blanche et brillante comme la Lune, et sa taille était de trois roseaux de longueur moyenne ; Il produisit l’Eau et l’Arbre, pour son aide ; car elle avait de la force et de la croissance, à partir de celles-ci, dans l’état mêlé.
Sixièmement, Il créa Gayomard brillant comme le Soleil ; sa taille était de quatre roseaux de longueur moyenne ; sa largeur était symétrique comme la hauteur ; il était sur la rive de la rivière Daitya, c’est-à-dire au milieu de la terre ; Gayomard était sur le côté gauche le Gav sur le côté droit ; leur distance l’un de l’autre, leur distance, aussi, de l’eau Daitya, était aussi que leur propre hauteur ; il possédait des yeux, des oreilles, de la langue et de la marque ; La possession de la marque par Gayomard était que l’humanité était née de sa postérité, dans son semblant ; Il a produit, pour son aide, le repos donnant du sommeil ; car Ahura-Mazda créa le Sommeil, sous la forme astrale d’un grand homme, âgé de quinze ans et rayonnant ; Il a créé Gayomard, avec le « Gav » hors de la Terre ; Il a créé les spermatozoïdes des hommes et des animaux, à partir de la Lumière et de la verdure du Ciel ; car ces deux spermatozoïdes sont du principe du Feu, et non du principe de l’Eau ; Il les a produits dans le corps matériel du ‘Gav’ et du Gayomard, de sorte que la propagation complète des hommes et des animaux en est issue.
Il produisit ces six créations, dans les six périodes des Gahambars, calculées en une année, de trois cent soixante-cinq jours, de douze mois, chaque mois étant de trente jours, et un mois de trente-cinq jours; Il nommait chaque jour d’après un Immortel Bienfaisant.
Je mentionnerai où ils se trouvent.
Tout d’abord, Il créa le Ciel, en quarante jours : comme, à partir du jour d’Ahura-Mazda du mois Frawardin jusqu’au jour d’Aban du mois Ardwahisht ; Il s’est reposé pendant cinq jours : jusqu’au jour de Day-pa-Mihr ; ce sont les cinq jours du « Gahambar » : son nom est Maidyozarem ; son explication est la suivante : la demeure du Soleil et de la Lune, et la verdure, se sont manifestées.
Deuxièmement, Il a produit l’Eau, en cinquante-cinq jours : à partir du jour de Mihr du mois Ardwahisht jusqu’au jour d’Aban du mois de Tir ; Il s’est reposé pendant cinq jours : jusqu’au jour de Day-pa-Mihr ; ce sont les cinq jours du « Gahambar » : son nom est Maidyoshahem, dont l’explication est la suivante : Il a fait briller l’Eau, car, au début, il faisait sombre.
Troisièmement, Il a produit la Terre, en soixante-dix jours: à partir du jour de Mihr du mois de Tir, jusqu’au jour d’Ard du mois de Shahrewar ; Il se reposa pendant les cinq jours : jusqu’au jour d’Anagran ; ce sont les cinq jours du Gahambar : son nom est Paitishahem ; son explication est la suivante : Il a fait en sorte que la base et le progrès des créations se manifestent sur Terre.
Quatrièmement, Il a produit l’Arbre, en vingt-cinq jours : à partir du jour d’Ohrmazd du mois de Mihr, jusqu’au jour d’Ard ; Il se reposa pendant cinq jours : jusqu’au jour d’Anagran ; ce sont les cinq jours du « Gahambar » : son nom est Ayathrem, dont l’explication est la suivante : la feuille, le parfum, la couleur et la verdure sont devenus manifestes.
Cinquièmement, Il a produit l’Animal Bienfaisant, en soixante-quinze jours : à partir du jour d’Ohrmazd du mois d’Aban, jusqu’au jour du Jour-pa-Mihr du mois du Jour ; Il se reposa pendant cinq jours : jusqu’au jour de Warharan ; ce sont les cinq jours du « Gahambar » : son nom est Maidyarem, dont l’explication est la suivante : Il a fait la fourniture de l’hiver manifeste, pour ses propres créations.
Sixièmement, Il a produit l’Homme, c’est-à-dire Gayomard, en soixante-dix jours : à partir du jour de Ram du mois du Jour, jusqu’au jour d’Anagran du mois de Spandarmad ; Il se reposa pendant cinq jours : jusqu’aux cinq périodes gathiques ; ce sont les cinq jours du « Gahambar » ; il y a quelqu’un qui les appelle les cinq jours volés, il y a quelqu’un qui les appelle volés : son nom est Hamaspathmaidyem, dont l’explication est la suivante : le congrès militaire s’est manifesté sur Terre ; parce que, les Farohars d’hommes ont avancé ensemble dans le champ de bataille. » (Bundahishn, chapitre 1a : 1-21)
Si le Jardin d’Eden fut d’inspiration sumérienne, il est également évident que la création du monde en six périodes fut influencé par la religion des Perses. La simple lecture du chapitre 1a du Bundahshn permet de le comprendre.
« Au commencement Dieu créa le ciel et la terre.
La terre était informe et vide ; les ténèbres couvraient l’abîme, et l’Esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux.
Dieu dit : » Que la lumière soit ! » et la lumière fut. Et Dieu vit que la lumière était bonne ; et Dieu sépara la lumière et les ténèbres. Dieu appela la lumière jour, et les ténèbres Nuit.
Et il y eut un soir, et il y eut un matin ; ce fut le premier jour.
Dieu dit : » Qu’il y ait un firmament entre les eaux, et qu’il sépare les eaux d’avec les eaux. » Et Dieu fit le firmament, et il sépara les eaux qui sont au-dessous du firmament d’avec les eaux qui sont au-dessus du firmament. Et cela fut ainsi. Dieu appela le firmament Ciel.
Et il y eut un soir et il y eut un matin ; ce fut le second jour.
Dieu dit : » Que les eaux qui sont au-dessous du ciel se rassemblent en un seul lieu, et que le sec paraisse. » Et cela fut ainsi. Dieu appela le sec Terre, et il appela Mer l’amas des eaux. Et Dieu vit que cela était bon.
Puis Dieu dit : » Que la terre fasse pousser du gazon, des herbes portant semence, des arbres a fruit produisant, selon leur espèce, du fruit ayant en soi sa semence, sur la terre. » Et cela fut ainsi. Et la terre fit sortir du gazon, des herbes portant semence selon leur espèce, et des arbres produisant, selon leur espèce, du fruit ayant en soi sa semence. Et Dieu vit que cela était bon.
Et il y eut un soir, et il y eut un matin ; ce fut le troisième jour.
Dieu dit : » Qu’il y ait des luminaires dans le firmament du ciel pour séparer le jour et la nuit ; qu’ils soient des signes, qu’ils marquent les époques, les jours et les années, et qu’ils servent de luminaires dans le firmament du ciel pour éclairer la terre. » Et cela fut ainsi. Dieu fit les deux grands luminaires, le plus grand luminaire pour présider au jour, le plus petit luminaire pour présider à la nuit ; il fit aussi les étoiles. Dieu les plaça dans le firmament du ciel pour éclairer la terre, pour présider au jour et à la nuit, et pour séparer la lumière et les ténèbres. Et Dieu vit que cela était bon.
Et il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le quatrième jour.
Dieu dit : » Que les eaux foisonnent d’une multitude d’êtres vivants, et que les oiseaux volent sur la terre, sur la face du firmament du ciel. » Et Dieu créa les grands animaux aquatiques, et tout être vivant qui se meut, foisonnant dans les eaux, selon leur espèce, et tout volatile ailé selon son espèce. Et Dieu vit que cela était bon. Et Dieu les bénit, en disant : » Soyez féconds et multipliez, et remplissez les eaux de la mer, et que les oiseaux multiplient sur la terre. «
Et il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le cinquième jour.
Dieu dit : » Que la terre fasse sortir des êtres animés selon leur espèce, des animaux domestiques, des reptiles et des bêtes de la terre selon leur espèce. » Et cela fut ainsi. Dieu fit les bêtes de la terre selon leur espèce, les animaux domestiques selon leur espèce, et tout ce qui rampe sur la terre selon son espèce. Et Dieu vit que cela était bon.
Puis Dieu dit : » Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu’il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur les animaux domestiques et sur toute la terre, et sur les reptiles qui rampent sur la terre. » Et Dieu créa l’homme à son image ; il le créa à l’image de Dieu : il les créa mâle et femelle. Et Dieu les bénit, et il leur dit : » Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre et soumettez-la, et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel et sur tout animal qui se meut sur la terre. » Et Dieu dit : » Voici que je vous donne toute herbe portant semence à la surface de toute la terre, et tout arbre qui porte un fruit d’arbre ayant semence ; ce sera pour votre nourriture. Et à tout animal de la terre, et à tout oiseau du ciel, et à tout ce qui se meut sur la terre, ayant en soi un souffle de vie, je donne toute herbe verte pour nourriture. » Et cela fut ainsi. Et Dieu vit tout ce qu’il avait fait, et voici cela était très bon.
Et il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le sixième jour. » (Genèse, I : 1-31).
Durant cette période, Ahura-Mazda créa les Amesha-Spenta, alors qu’Angra-Manyu créa les déva.
Le chapitre II du « Bundahishn » évoque la création des planètes, étoiles et signes astrologiques dans un chapitre qui constitue en quelque sortes un mini-traité d’astrologie iranien. Ce chapitre est d’une grande importance, car il montre quelle forme d’astrologie était pratiqué par les rois mages dont nous reparlerons ensuite.
« Ahura-Mazda créa les Luminaires, entre le Ciel et la Terre ; les étoiles des constellations et aussi celles qui n’étaient pas des constellations [étaient stationnées], puis la Lune, puis le Soleil..
Comme, Il a d’abord créé le firmament ; les étoiles des constellations y étaient fixées, en particulier ces douze, dont les noms sont : le Bélier, la Vache, les Jumeaux, le Crabe, le Lion, l’Enveloppe de Maïs, la Balance, le Scorpion, le Centaure, la Chèvre, le Pot et les Poissons, qui sont subdivisés en vingt-huit astérismes de calcul, dont les noms [sont ceux-ci] : Padevar, Pesh-parviz, Parviz, Paha, Aze-sar, Beshn, Rakhvat, Taraha, Azara, Nahn, Maian, Avdem, Mashaha, Spor, Husru, Sroi, Nur, Gelu, Grafsha, Varant, Gao, Goi, Muru, Bunda, Kaht-sar, Vaht, Maya, Kaht ; toutes les créations matérielles originales y ont élu domicile, de sorte que lorsque l’Adversaire arriverait, ils pourraient se battre contre leur propre ennemi et les créatures pourraient être sauvées de leur antagoniste ; chacune de ces constellations est un spécimen d’un soldat et d’un ancien combattant, qui est affecté au combat ; six mille quatre cent quatre-vingts (mille) petites étoiles sont créées, pour obtenir de l’aide, [celles que les astronomes comptent maintenant, en plus de celles innombrables, comme elles le sont pour leur entraide.]
Sur ces constellations, il nomma quatre chefs, dans quatre directions ; Il nomma un chef sur ces chefs ; Il a nommé de nombreuses étoiles innombrables qui sont reconnues par leur nom, dans diverses directions et divers endroits, comme des donneuses de vigueur, par la coopération, à ces Constellations.
Comme on dit : « Sirius [Tishtar] est le chef de l’Est, Sataves le chef du Sud, Antarès [Vanand] le chef de l’Ouest, les Sept Ours [Haptoring] le chef du Nord ; le Seigneur du trône, Capicornus, qu’ils appellent le Seigneur du Milieu du Ciel, [est le chef des chefs ; Parand, Mazd-tat et d’autres de cette liste sont également les chefs des directions.
Et les astronomes appellent ces étoiles des directions et des côtés comme des leaders ; et ils mentionnent la première magnitude, la troisième magnitude, …… quant aux grandes, petites et moyennes étoiles.
Il a ordonné ce firmament en un semblant d’année : les douze constellations comme douze mois chaque constellation ayant trente degrés, tout comme chaque mois a trente jours. » (Bundahishn, chapitre 2 : 1-6)
Plusieurs remarques s’imposent.
Le texte reprend les propos de la Genèse concernant la création des Luminaires (Soleil et Lune) et des signes (du zodiaque).
« Dieu dit : » Qu’il y ait des luminaires dans le firmament du ciel pour séparer le jour et la nuit ; qu’ils soient des signes, qu’ils marquent les époques, les jours et les années, et qu’ils servent de luminaires dans le firmament du ciel pour éclairer la terre. » Et cela fut ainsi. Dieu fit les deux grands luminaires, le plus grand luminaire pour présider au jour, le plus petit luminaire pour présider à la nuit ; il fit aussi les étoiles. Dieu les plaça dans le firmament du ciel pour éclairer la terre, pour présider au jour et à la nuit, et pour séparer la lumière et les ténèbres. Et Dieu vit que cela était bon.Et il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le quatrième jour. » (Genèse, I : 14-19).
On comprend, avec le, « Bundahishn » que les créations du quatrième jour concernaient l’astrologie. « Les signes qui marquent les époques« , ce sont les douze signes du zodiaque.
L’ordre des douze signes zodiacaux est d’une grande importance. Le premier signe cité est le Bélier. L’astrologie mazdéenne nie donc la précession des équinoxes.
Enfin, le zodiaque est divisé en quatre par des « directions » : l’Ascendant, le Fonds-du-Ciel, le Descendant et le Milieu-du-Ciel. Le Milieu-du-Ciel étant le maître du zodiaque.
C. La troisième période (3 000 ans).
Une fois, la création spirituelle et matérielle du monde, les forces du « biens » vont affronter les forces du » mals ». Les textes parlent de « mélange » du Bien et du Mal par cohabitation.
« Comme on le dit : « [À la création originelle] lorsque le Mauvais Esprit s’est opposé, la période de la vie et du règne de Gayomard était destinée à trente ans » ; il vécut trente ans, après la venue de l’Adversaire. Sur ce, Gayomard a parlé : « Maintenant que l’Adversaire est venu, toute l’humanité sera de ma postérité, et cette seule chose est bonne, car elle accomplira des œuvres et des actes méritoires. »
Puis, il vint au Feu; il y mêlait fumée et ténèbres ; les [sept] Planètes, avec de nombreux développeurs [associés], se sont mêlées dans le Firmament, pour contester les Constellations ; [il] a tellement défiguré toute la création que lorsque de la fumée surgit [du] feu sur tout l’espace ; [ils se sont battus, pour se mêler, aussi avec l’Espace des Travailleurs Sublimes ; pendant quatre-vingt-dix jours, les Yazads spirituels combattirent, dans le monde matériel, avec le Mauvais Esprit et tous les développeurs, [jusqu’à ce qu’ils] soient jetés dans le Dozakh [=enfer] vaincus, afin de préparer le rempart du Ciel, afin que l’Adversaire ne puisse pas s’y mêler.
Dozakh est au milieu de la Terre, là où par le Mauvais Esprit est entré, après avoir transpercé la Terre ; comme, sur tous les éléments du monde matériel, une transformation vers la dualité, l’opposition, le combat et le mélange du haut et du bas s’est manifestée. » (Bundahishn, chapitre 4 : 25-28)
Saint-Jean à travers son évangile et son Apocalypse a repris presque mot pour mot l’eschatologie mazdéenne.
Au début de l’évangile, il va opposer la lumière aux ténèbres.
« Au commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement en Dieu.
Tout par lui a été fait, et sans lui n’a été fait rien de ce qui existe. En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes, Et la lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point reçue. » (Jean, I : 1-5).
Au début était le Verbe, reprend l’idée d’une création spirituelle du monde.
« La vie était la lumière » et « la lumière luit dans les ténèbres« . La « lumière » et les « ténèbres« , c’est l’opposition entre « bien » et « mal« , entre « Ahura-Mazda » et « Angra-Mainyu » qui marque la pensée du mazdéisme. Il va reprendre cette idée dans un passage resté célèbre de l’Apocalypse.
« Et il y eut un combat dans le ciel : Michel et ses anges combattaient contre le dragon ; et le dragon et ses anges combattaient ; mais ils ne purent vaincre, et leur place même ne se trouva plus dans le ciel. Et il fût précipité, le grand dragon, le serpent ancien, celui qui est appelé le diable et Satan, le séducteur de toute la terre, il fût précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui. Et j’entendis dans le ciel une voix forte qui disait : « Maintenant le salut, la puissance et l’empire sont à notre Dieu, et l’autorité à son Christ ; car il a été précipité, l’accusateur de nos frères, celui qui les accuse jour et nuit devant notre Dieu. Eux aussi l’ont vaincu par le sang de l’Agneau et par la parole à laquelle ils ont rendu témoignage, et ils ont méprisé leur vie jusqu’à mourir. C’est pourquoi, réjouissez-vous, cieux, et vous qui y demeurez ! Malheur à la terre et à la mer ! car le diable est descendu vers vous, avec une grande fureur, sachant qu’il ne lui reste que peu de temps. » (Apocalypse, XII : 7-12).
Saint-Jean décrit le début du combat entre le « bien » et le « mal » de la troisième période.
D. La quatrième période (3 000 ans).
La quatrième et dernière période connaîtra trois Saoshyants, Zoroastre (1), Jésus-Christ (2) et le Grand Monarque qui mènera la bataille finale contre Angra-Mainyu (3).
1. Le premier Saoshyant : zoroastre.
Le premier Saoshyant fut Zoroastre qui amèna le « daena« , la « den« . Il fut aidé dans sa mission par le roi Vishtasp qui fut converti à la religion mazdéenne.
« Au cours de ce millénaire, Zoroastre a reçu et apporté le Den, d’Ahura-Mazda. Le roi Vishtasp l’accepta et le propagea, et mena une guerre sévère avec Arjasp, et de nombreux Iraniens et non-Iraniens se battirent. » (Bundahishn, chapitre 33 : 12)
La « Daena« , ce sont les principes de la religion mazdéenne. Ils furent révélés à Zoroastre par Ahura-Mazda comme le montre le yasna 53.
« Le meilleur désir a été entendu comme celui de Zoroastre
Spitama, lorsque Ahura-Mazda lui a donné les bienfaits,
De la part d’Asha, pour toute l’éternité, comme une bonne existence,
A lui et à ceux qui ont maîtrisé et appris les paroles et les actes de la bonne daena.
Qu’ils suivent donc, avec l’esprit, les paroles et les actions,
L’hospitalité et les sacrifices, pour la prière adressé à Mazda, avec dévotion,
(…)
Sur les droits chemins du don, la daena qu’Ahura a créée pour le saoPierre Lecoq, les livres de l’Avesta, cerf,shyant.«
(Pierre Lecoq, les livres de l’Avesta, cerf, p. 807, Yasna, 53 : 1-2)
Je ne présenterais pas ici la « daena » enseignée par Zoroastre. J’en serais d’ailleurs bien incapable, n’étant pas un spécialiste du zoroastrisme. Après mille ans, le savoir fut perverti puis détruit, ce qui nécessita l’arrivé d’un deuxième Saoshyant pour le restaurer. Ce fut le rôle du Christ.
2. Le deuxième Saoshyant : Jésus-Christ.
Voici ce que dit le « Bundahishn » sur le deuxième Saoshyant :
« Ils disent : « Même maintenant, ils voient trois lampes briller la nuit au fond de la mer. Et chacun d’entre eux arrivera quand ce sera son propre cycle. » Il arrivera qu’une vierge aille à l’eau de Kayansah pour se laver la tête ; la gloire {khwarrah} se mêlera à son corps, et elle sera enceinte. Ils naîtront un par un ainsi dans leur propre cycle. » (Bundahishn, chapitre 33 : 37-38)
Les trois lampes correspondent aux trois Saoshyants qui doivent arriver à chaque époque de l’histoire du monde. Chacun d’eux naîtra d’une femme vierge. Cela ne vous rappelle rien !!! Bien sûr Jésus et Marie. Le Christ et la Sainte-Vierge.
Dans d’autres passages, on découvre que le deuxième Saoshyant prophétisera durant trois ans et sera sacrifié. Ce sera un messie souffrant.
« Alors, le cinquième millénaire d’Ushedar commencera. Ushedar fils de Zoroastre, le démonstrateur par Révélation, et le vrai messager, viendra d’Ahura-Mazda. Lui aussi apportera la Révélation (Den) tout comme Zoroastre l’avait apporté, et la promulguera. Et les privations et la sécheresse diminueront, et la libéralité, la tranquillité et le non-gagnant augmenteront dans le monde entier. Il donnera de la verdure aux arbres pendant trois ans. Et la rivière Vataeni coulera avec la force d’un cheval. Et les sources et la mer de Kayansah couleront à nouveau. Pendant dix jours et dix nuits, le soleil se tiendra au zénith du ciel et toutes les espèces de loups périront. » (Bundahishn, chapitre 33 : 29)
Sans connaître l’eschatologie de l’ancienne Perse, il est impossible de comprendre l’épisode des rois mages.
« Jésus étant né à Bethléem de Judée, aux jours du roi Hérode, voici que des Mages arrivèrent d’Orient à Jérusalem, disant : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Car nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus l’adorer. » Ce que le roi Hérode ayant appris, il fut troublé, et tout Jérusalem avec lui. Il assembla tous les Princes des prêtres et les Scribes du peuple, et s’enquit auprès d’eux où devait naître le Christ. Ils lui dirent : « A Bethléem de Judée, selon ce qui a été écrit par le prophète : Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es pas la moindre parmi les principales villes de Juda, car de toi sortira un Chef qui doit paître Israël, mon peuple. » Alors Hérode, ayant fait venir secrètement les Mages, apprit d’eux la date précise à laquelle l’étoile était apparue. Et il les envoya à Bethléem en disant : « Allez, informez-vous exactement de l’Enfant, et lorsque vous l’aurez trouvé, faites-le-moi savoir, afin que moi aussi j’aille l’adorer. » Ayant entendu les paroles du roi, ils partirent. Et voilà que l’étoile qu’ils avaient vue en Orient allait devant eux, jusqu’à ce que, venant au-dessus du lieu où était l’Enfant, elle s’arrêta. A la vue de l’étoile, ils se réjouirent d’une grande joie. Ils entrèrent dans la maison, trouvèrent l’Enfant avec Marie, sa mère, et, se prosternant, ils l’adorèrent ; puis, ouvrant leurs trésors, ils lui offrirent en présent de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Mais ayant été avertis en songe de ne point retourner vers Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin. » (Mathieu, II : 1-12)
Les prêtres du mazdéisme étaient appelés les mages. Les rois mages sont donc des religieux pratiquant le culte du zoroastrisme. Avec eux, nous observons un passage de témoins entre le premier et le deuxième Saoshyant, entre le premier et le deuxième messie. On découvre que les rois mages vont utiliser l’astrologie pour connaître sa date de naissance.
3. Le troisième Shaoshyant : le Grand Monarque.
Le dernier Saoshyant interviendra à la fin des temps.
« Et tout le bonheur de ces six régions était le plus produit à Xwarnah, et le Mauvais Esprit [combattait] le plus même avec Xwarnah [et] produisait [le plus grand malheur pour Xwarnah], à cause du coup qu’il en voyait ; pour les magnats et les héros sont produits à Xwarnah ; et la bonne religion mazdéenne est également produite à Xwarnah, puis ils la portent dans les autres régions ; Saoshyant naîtra aussi à Xwarnah, qui détruira le Mauvais Esprit et accomplira la résurrection et la vie matérielle finale. » (Bundahishn, chapitre 8 : 6)
Dans l’Avesta, au Yasht 19, nous découvront le lien entre Saoshyant et Xwarnah.
« Nous vénérons le fort xwarnah…
Lui qui s’est attaché
au victorieux parmi les saoshyants
et ses autres compagnons,
ainsi, il rénovera le monde
sans vieillesse, sans mort,
sans corruption, sans décomposition,
avec une vie éternelle,
une jouissance éternelle, indépendante ;
lorsque les morts se relèveront,
le vivant arrivera indestructible,
l’existence sera un renouvellement selon sa volonté.
Seront immortels…
par sa splendeur…
Nous vénérons le fort xwarnah…
Lorsque Astvat-arata se lèvera
de la rivière Kasaoya
le messager d’Ahura-Mazda,
le fils de Vispataurva,
brandissant l’arme victorieuse
que portait le brave Oraetaona
lorsque Azi Dahaka fut tué,
Que portait le Touranien Franjrasyan
quand le menteur Zainigu fut tué,
que portait le kavi Haosravah
quand le Touranien Franjrasyan fut tué,
que portait le kavi Vishtaspa
en faisant expier la horde, pour Asha,
alors, avec elle, il chassera la Druj
loin des créatures d’Asha.
Il verra avec les deux yeux l’intelligence,
il regardera toutes les créatures
de la Druj à l’origine détestable ;
il verra toute l’existence matérielle
avec les yeux du succès
et, avec toute son attention,
il rendra impérissable
le monde matériel tout entier.
Ses compagnons à lui,
Astvat-arata le victorieux,
s’avanceront avec de bonnes pensées,
de bonnes paroles, de bonnes actions,
leur bonne religion, et sans paroles fausses
dites par leur propre langue ;
devant eux s’enfuira Aeshma
l’arme sanglante et au mauvais xwarnah ;
grâce à Asha, il vaincra la méchante Druj,
la ténébreuse, à l’origine détestable.
Il vainc Aka Manah,
Vohu Manah le vainc ;
il vainc la parole fausse…,
la parole bien dite le vainc ;
Haurvatat et Ameretat vaincront
à la fois la faim et la soif ;
Haurvatat et Ameretat vaincront
la mauvaise faim et la soif ;
impuissant, Angra-Mainyu
aux mauvais agissement s’enfuira.
par sa splendeur… » (Avesta, p. 606-608, Yasht 19 : 88-96)
Le troisisème et dernier messie sera un roi, car le Saoshyant est associé au Xwaniratha. Le Xwaniratha est le principe monarchique, la légitimité monarchique. C’est le Saoshyant doté du Xwarnah qui détruira Angra-Mainyu lors de la bataille finale.
« On dit dans l’Écriture : « Alors que, quand Mashye et Mashyane ont grandi sur la terre, ils ont d’abord bu de l’eau, puis mangé des légumes, puis du lait, puis mangé de la viande. Les hommes aussi, lorsque leur heure de mort sera venue, cesseront d’abord de manger de la viande, puis de boire du lait, et même de manger du pain, [et] ne boiront de l’eau [que] jusqu’à la mort. Ainsi, dans le millénaire d’Ushedarmah, la force de l’appétit gagne si diminué que les hommes seront rassis pendant trois nuits et trois jours en mangeant un seul repas. Et après [cela], ils renonceront [à] la nourriture à base de viande, et mangeront des légumes et boiront le lait des animaux ; et puis, ils s’abstiendront même de [ce] régime laitier, [et alors] ils s’abstiendront même de la nourriture végétale, et boiront de l’eau. Et dix ans avant que Saoshyant ne vienne, ils resteront sans nourriture, et ne mourront pas, puis Saoshyant ressuscitera les morts » (Bundahishn, chapitre 34 : 1-2).
Mashye et Mashyane, sont les Adam et Eve du Mazdéisme. Le texte explique qu’ils se sont d’abord nourris de légumes avant de pouvoir manger de la viande. C’est une évolution que l’on observe également dans la Genèse. Adam et Eve ne mangèrent que des légumes dans le jardin d’Eden. Ce sont les premiers « vegans » de l’histoire.
« Puis Dieu dit : « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu’il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur les animaux domestiques et sur toute la terre, et sur les reptiles qui rampent sur la terre. » Et Dieu créa l’homme à son image ; il le créa à l’image de Dieu : il les créa mâle et femelle. Et Dieu les bénit, et il leur dit : « Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre et soumettez-la, et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel et sur tout animal qui se meut sur la terre. » Et Dieu dit : « Voici que je vous donne toute herbe portant semence à la surface de toute la terre, et tout arbre qui porte un fruit d’arbre ayant semence ; ce sera pour votre nourriture. Et à tout animal de la terre, et à tout oiseau du ciel, et à tout ce qui se meut sur la terre, ayant en soi un souffle de vie, je donne toute herbe verte pour nourriture. » Et cela fut ainsi. Et Dieu vit tout ce qu’il avait fait, et voici cela était très bon.
Et il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le sixième jour. » (Genèse, I : 26-31).
Idem, lorsque Dieu chassa Adam et Eve du Paradis terrestre.
« Il dit à l’homme : « Parce que tu as écouté la voix de ta femme, et que tu as mangé de l’arbre au sujet duquel je t’avais donné cet ordre : Tu n’en mangeras pas, le sol est maudit à cause de toi. C’est par un travail pénible que tu en tireras ta nourriture, tous les jours de ta vie ; il te produira des épines et des chardons, et tu mangeras l’herbe des champs. C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu’à ce que tu retournes à la terre, parce que c’est d’elle que tu as été pris ; car tu es poussière et tu retourneras en poussière. » (Genèse, III : 17-19).
Et puis l’humanité connaîtra un tournant avec le déluge. Lorsque Noé et sa famille sortiront de l’arche, ils seront autorisés à manger de la viande.
« Dieu bénit Noé et ses fils et leur dit : « Soyez féconds, multipliez et remplissez la terre. Vous serez craints et redoutés de toute bête de la terre, de tout oiseau du ciel, de tout ce qui se meut sur la terre et de tous les poissons de la mer : ils sont livrés entre vos mains. Tout ce qui se meut et qui a vie vous servira de nourriture ; je vous donne tout cela, comme je vous avais donné l’herbe verte. Seulement vous ne mangerez point de chair avec son âme, c’est-à-dire avec son sang. Et votre sang à vous, j’en demanderai compte à cause de vos âmes, j’en demanderai compte à toute bête ; de la main de l’homme, de la main de l’homme qui est son frère, je redemanderai l’âme de l’homme. Quiconque aura versé le sang de l’homme, par l’homme son sang sera versé, car Dieu a fait l’homme à son image. Vous, soyez féconds et multipliez ; répandez-vous sur la terre et vous y multipliez. » (Genèse, IX : 1-7).
Ce que nous dit le texte iranien, c’est qu’un processus inverse se produira à la fin des temps. Les hommes vont redevenir végétariens. C’est la mode actuelle du véganisme au sein des élites. Une lubie uniquement présente dans l’oligarchie. C’est même un marqueur social de la bourgeoisie. Les gueux, eux, veulent manger de la viande.
« Comme on dit : « Zoroastre demanda à Ahura-Mazda : « D’où vont-ils reformer le corps que le vent a emporté, et l’eau a traîné vers le bas, et comment la résurrection se produira-t-elle ?« . Ahura-Mazda répondit : (…) Saoshyant ressuscitera tous les morts. Et quels que soient les hommes justes et ceux qui sont méchants, tous les hommes se réveilleront. Toutes les personnes se réveilleront de là où leur vie était partie [ou elles étaient d’abord tombées sur terre. Et alors, quand ils auront restauré les corps physiques et astraux de toutes les vies matérielles, ils leur donneront leur protoplasme] ; et [ils donneront] la moitié de la lumière accompagnant le soleil à Gayomard, et l’autre moitié à d’autres hommes. [Alors les hommes] reconnaîtront [les hommes], c’est-à-dire qu’une âme reconnaîtra [une âme, un corps] un autre corps, que c’est mon père, c’est ma mère, c’est mon frère, c’est ma femme, et c’est mes parents très proches. » (Bundahishn, chapitre 34 : 4 ; 7-9).
C’est également l’époque où aura lieu la résurrection des morts. Elle est évoquée chez Isaïe au chapitre XXVI.
« En ce jour-là, on chantera ce cantique dans la terre de Juda :
Nous avons une ville forte ! Il fait de son salut le mur et l’avant-mur, Ouvrez les portes, laissez entrer la nation juste, qui garde la vérité. Au cœur constant vous assurez la paix, la paix, parce qu’il se confie en vous. Confiez-vous en Yahvé à jamais ; car Yahvé est le rocher des siècles. Il a humilié ceux qui habitaient les hauteurs ; il a abaissé la ville superbe, il l’a abaissée jusqu’à terre, et lui a fait toucher la poussière. Elle est foulée aux pieds, sous les pieds des humbles, les pas des malheureux.
Le sentier du juste est uni ; elle est droite la voie que vous aplanissez au juste. Oui, sur le sentier de vos jugements, nous vous attendions, ô Yahvé ; votre nom et votre souvenir étaient le désir de nos âmes. Mon âme vous a désiré pendant la nuit, et au dedans de moi mon esprit vous cherchait ; car, lorsque vos jugements s’exercent sur la terre, les habitants du monde apprennent la justice.
Si l’on fait grâce au méchant, il n’apprend pas la justice ; dans le pays de la droiture, il agit en pervers, et il ne voit pas la majesté de Yahvé. Yahvé votre main est levée ; ils ne la voient point. Ils verront votre zèle pour votre peuple, et seront confus ; le feu fait pour vos adversaires les dévorera.
Yahvé, vous nous assurerez la paix, car toute notre œuvre, c’est vous qui l’avez faite pour nous. Yahvé, notre Dieu, d’autres maîtres que vous ont dominé sur nous ; grâce à vous seul, nous pouvons célébrer votre nom.
Les morts, ne vivront plus, les ombres ne ressusciteront point. Vous les avez visités et exterminés, et vous avez anéanti d’eux tout souvenir. Vous avez accrû la nation, Yahvé, vous avez accrû la nation et manifesté votre gloire ; vous avez reculé les limites du pays. Yahvé, dans la détresse ils vous ont recherché ; ils ont exhalé leur plainte quand vous les frappiez. Comme une femme enceinte, prête à enfanter, se tord et crie dans ses douleurs, ainsi nous étions devant votre face, Yahvé. Nous avons conçu dans la douleur et enfanté du vent ; nous n’avons pas donné le salut à la terre, et il n’est pas né d’habitants du monde.
Vos morts vivront ; mes cadavres ressusciteront ; Réveillez-vous et chantez, vous qui êtes couchés dans la poussière car votre rosée, Seigneur, est une rosée de lumière, et la terre rendra au jour les trépassés.
Va, mon peuple, entre dans tes chambres, et ferme tes portes sur toi ; cache-toi pour quelques instants ; jusqu’à ce que la colère ait passé. Car voici que Yahvé sort de sa demeure, pour visiter l’iniquité des habitants de la terre, et la terre découvrira le sang qu’elle a bu, et ne cachera plus ses tués. » (Isaïe, XXVI : 1-21).
Nous avons également la sensationnelle vision d’Ezéchiel au chapitre XXXVII. Un des textes majeurs de l’Ancien Testament en raison de sa poésie et de puissance d’évocation :
« La main de Yahweh fut sur moi, et Yahvé me fit sortir en esprit et me plaça au milieu de la plaine, et elle était couverte d’ossements. Il me fit passer près d’eux, tout autour ; ils étaient en très grand nombre sur la face de la plaine, et voici qu’ils étaient tout à fait desséchés. Et il me dit : « Fils de l’homme, ces ossements revivront-ils ? » Je répondis : « Seigneur Yahvé, vous le savez.«
Il me dit : « Prophétise sur ces ossements et dis-leur : Ossements desséchés, entendez la parole de Yahvé ! Ainsi parle le Seigneur Yahvé à ces ossements : Voici que je vais faire entrer en vous l’esprit, et vous vivrez. Je mettrai sur vous des muscles, je ferai croître sur vous de la chair et j’étendrai sur vous de la peau ; je mettrai en vous l’esprit, et vous vivrez ; et vous saurez que je suis Yahvé. »
Je prophétisai comme j’en avais reçu l’ordre. Et comme je prophétisais, il y eut un son ; puis voici un bruit retentissant, et les os se rapprochèrent les uns des autres. Et je vis ; et voici que des muscles et de la chair avaient crû au-dessus d’eux, et qu’une peau s’était étendue au-dessus d’eux ; mais il n’y avait point d’esprit en eux.
Et il me dit : « Prophétise à l’esprit, prophétise, fils de l’homme, et dis à l’esprit : Ainsi parle le Seigneur Yahvé : Viens des quatre vents, esprit, et souffle sur ces hommes tués, et qu’ils vivent. » Et je prophétisai comme il me l’avait ordonné ; et l’esprit entra en eux, et ils prirent vie, et ils se tinrent sur leurs pieds : grande, très grande armée !
Et il me dit : « Fils de l’homme, ces ossements, c’est toute la maison d’Israël. Voici qu’ils disent : Nos os sont desséchés, notre espérance est morte, nous sommes perdus ! C’est pourquoi prophétise et dis-leur : Ainsi parle le Seigneur Yahvé : Voici que je vais ouvrir vos tombeaux, et je vous ferai remonter hors de vos tombeaux, ô mon peuple, et je vous ramènerai sur la terre d’Israël. Et vous saurez que je suis Yahvé, quand j’ouvrirai vos tombeaux et que je vous ferai remonter hors de vos tombeaux, ô mon peuple. Je mettrai mon Esprit en vous, et vous vivrez ; et je vous donnerai du repos sur votre sol, et vous saurez que moi, Yahvé, je dis et j’exécute, — oracle de Yahvé ! »
La parole de Yahvé me fut adressée en ces termes :
« Et toi, fils de l’homme, prends un bois et écris dessus : « A Juda et aux enfants d’Israël qui lui sont unis. » Prends un autre bois et écris dessus : « A Joseph » ; ce sera le bois d’Ephraïm et de toute la maison d’Israël qui lui est unie. Rapproche-les l’un de l’autre pour n’avoir qu’un seul bois, et qu’ils soient un dans ta main. Et quand les fils de ton peuple te parleront en ces termes : « Ne nous expliqueras-tu pas ce que signifient pour toi ces choses ? » dis-leur : Ainsi parle le Seigneur Yahvé : Voici que je prendrai le bois de Joseph, qui est dans la main d’Ephraïm, et les tribus d’Ephraïm qui lui sont unies et je les joindrai au bois de Juda, et j’en ferai un seul bois, et ils seront un dans ma main.
Les bois sur lesquels tu écriras seront dans ta main, à leurs yeux. Et dis-leur : Ainsi parle le Seigneur Yahvé : Voici que je vais prendre les enfants d’Israël du milieu des nations où ils sont allés ; je les rassemblerai de toutes parts et je les ramènerai sur leur sol. Je ferai d’eux une seule nation dans le pays, sur les montagnes d’Israël ; un seul roi régnera sur eux tous ; ils ne seront plus deux nations, et ils ne seront plus séparés en deux royaumes. Ils ne se souilleront plus par leurs infâmes idoles, par leurs abominations et par tous leurs crimes ; je les sauverai de toutes leurs rébellions par lesquelles ils ont péché, et je les purifierai ; ils seront mon peuple, et je serai leur Dieu. Mon serviteur David sera leur roi, et il y aura un seul pasteur pour eux tous ; ils suivront mes ordonnances, ils observeront mes commandements et les mettront en pratique. Et ils habiteront dans le pays que j’ai donné à mon serviteur Jacob et dans lequel ont habité leurs pères ; ils y habiteront, eux et leurs enfants, et les enfants de leurs enfants, à jamais ; et David, mon serviteur, sera leur prince pour toujours. Et je conclurai avec eux une alliance de paix ; ce sera une alliance éternelle avec eux ; et je les établirai et je les multiplierai ; et j’érigerai mon sanctuaire au milieu d’eux pour toujours. Mon habitation sera au dessus d’eux ; je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. Et les nations sauront que je suis Yahvé qui sanctifie Israël, quand mon sanctuaire sera au milieu d’eux pour toujours. » (Ezéchiel, XXXVII : 1-28).
C’est au moment de la résurrection des morts que viendra un roi de la dynastie de David sur le trône de Jérusalem. Comme pour le mazdéisme, la résurrection des morts est associée à un roi. C’est à ce moment, et seulement à ce moment-là que les Juifs pourront revenir en terre sainte. Ils seront autorisés à y retourner, car ils se seront convertis au catholicisme. La notion de peuple élu, avec Jésus passa des Juifs de l’Ancien testament aux Catholiques. C’est la même chose pour le terme Israël qui passa du Judaïsme au catholicisme.
Jésus était un descendant de la maison de David. Jésus refusa d’être roi des Juifs en déclarant, devant le Sanhédrin, que son royaume n’était pas de ce monde. Certains Juifs ont refusé de reconnaître Jésus comme le messie annoncé par l’Ancien Testament, car il a refusé d’être roi d’Israël. En effet, ils attendent un roi qui régnerait sur Jérusalem. C’est ce qu’explique le très intéressant livre d’Abraham Cohen sur « le talmud » dans le chapitre sur le messie.
« A l’inverse des autres peuples antiques qui plaçaient leur âge d’or dans la nuit du plus lointain passé, les Juifs l’attendaient dans l’avenir. A maintes reprises, ses prophètes d’Israël font allusion aux « derniers jours », qui verront la grandeur nationale atteindre son apogée. Cette espérance s’implanta, toujours plus profonde, dans l’esprit du peuple ; non seulement elle alla en s’intensifiant, mais avec le temps se multiplièrent aussi les merveilles qui devaient en manifester la réalisation dans le monde. L’avenir glorieux gravitait autour de la personne d’un machiakh, « oint », que Dieu enverrait présider à l’inauguration de l’ère nouvelle et miraculeuse. (…) Les rabbins se montrent unanimes à admettre que le Messie sera un être humain chargé d’accomplir la mission qui lui incombe. Nul part le Talmud ne professe la croyance en un Messie surhumain. Quelques autorités l’identifiaient à David. » (Abraham Cohen, Le Talmud, Petite Bibliothèque Payot, p. 571 ; p. 573)
Si Jésus était un descendant du roi d’Israël, il en fut de même de la monarchie française. Les rois de France étaient catholiques et disaient être de la lignée de David. Il est donc logique que le Grand Monarque soit lui-même un héritier du roi David et que sa religion soit le catholicisme, car son arbre généalogique aura comme ancêtre un roi de France. C’est selon moi, la principale erreur des Juifs talmudistes actuels. Le messie ne sera pas juif. Ils devront nécessairement se convertir pour rejoindre le futur roi de Jérusalem. De plus, l’idée d’un troisième messie, comme roi victorieux, ne vient pas du judaïsme, mais de la Perse. Pourquoi ce roi serait-il Juif ? Il serait plus logique qu’il soit Perse ? Ou catholique ? Comme les deux premiers messies.
Ensuite, nous avons le jugement dernier, que le « Bundahishn »appel « l’assemblée d’Isadvastar« .
« Alors l’assemblée d’Isadvastar se réunira, c’est-à-dire que tous les hommes de cette terre se tiendront debout. Dans cette assemblée, chaque personne verra ses propres bonnes et mauvaises choses. Les justes seront aussi visibles parmi les méchants qu’un mouton blanc parmi les noirs. Dans cette assemblée, quel que soit l’homme juste qui était l’ami d’un méchant dans le monde, [cet homme] méchant se plaindra de ce juste : « Pourquoi ne m’as-tu pas informé dans la vie matérielle des actes vertueux que tu as eux-mêmes accomplis ? » Si cet homme juste ne l’avait pas informé [de cette manière], il devra subir l’ignominie dans cette assemblée.
Ils sépareront alors les justes des méchants ; et [ils porteront] les justes à la demeure de l’harmonie, et jetteront les méchants à l’existence méchante {l’enfer} et pendant trois jours et trois nuits [ceux de l’existence méchante] dans le corps matériel et [la vie matérielle] subiront une punition dans l’existence méchante. Et les justes, dans leur corps matériel, verront du plaisir dans la demeure de l’harmonie pendant ces trois jours. Comme on dit : « En ce jour où les parties justes des méchants, les larmes descendront jusqu’aux jambes de chaque personne, quand elles sépareront le fils de la compagnie du père, un frère de son frère et un ami de son ami. » Et toutes les personnes passeront par leurs propres faits. Les justes pleurera pour les méchants, et les méchants pleurera pour lui-même. Il se peut qu’il y ait un père qui soit juste et que le fils soit méchant, ou qu’il y ait un frère qui soit juste et un autre méchant, ceux comme Dahak {Zohak}, Frasiyav, [Vamun, et] même d’autres pécheurs de ce genre méritant la mort, qui, en raison de leurs propres actes qu’ils ont faits, subissent [ce genre de] châtiment qu’aucun homme n’a subi, qu’ils appellent la punition « des trois nuits ».
Pendant l’exécution de cette rénovation de l’univers {Frashegird}, ces saints hommes dont il est écrit qu’ils vivent, quinze hommes et quinze demoiselles viendront en aide à Saoshyant. Et comme [le dragon] Gochihr dans la sphère céleste tombera de la base de la lune sur la terre, la terre aura une telle détresse que celle d’un mouton quand un loup arrache sa laine. Alors le feu et Airyaman Yazad feront fondre le métal qui se trouve dans les collines et les montagnes, et il restera sur cette terre comme une rivière. Anad alors ils feront passer tous les hommes dans ce métal fondu, et les rendront purs. Et pour celui qui est juste, il semblera qu’il marche dans du lait chaud ; et pour celui qui est méchant, il semblera de telle manière qu’il marche dans le monde dans du métal fondu. Alors, avec la plus grande affection, tous les hommes se réuniront, père et fils et frère, et tous les amis. L’homme demandera à l’homme : « Où es-tu ces nombreuses années ? Quelle était l’état de ton âme ? Es-tu juste ou méchant? » Quand l’âme verra d’abord le corps, elle s’enquiert de lui. Sur la [réponse] prononcée, les hommes seront unanimement acclamés, et administreront de fortes louanges à Ahura-Mazda et aux immortels bienfaisants {Amesha Spentas}.
(…)
Ils prépareront la boisson immortelle et la donneront à tous les hommes ; et tous les hommes deviendront immortels jusqu’à l’éternité et le progrès éternel. Celui-ci aussi dit : « Ils restaureront avec l’âge de quarante ans ceux qui avaient atteint des proportions virils. Et ils reproduiront avec l’âge de quinze ans ceux qui étaient mineurs et n’avaient pas atteint l’âge. Et ils donneront à chacun sa femme et ses enfants, et ils feront des démonstrations de respect envers leurs femmes, comme maintenant dans la vie matérielle, mais il n’y aura pas d’engendrement d’enfants. Alors Saoshyant, sur ordre du Créateur, donnera une récompense et une récompense à tous les hommes conformément à leurs faits. Il peut y avoir quelqu’un aussi qui est [si] juste qu’il dira : « Me portez-vous jusqu’à la demeure de l’harmonie d’Ahura-Mazda », et, comme il se doit, il élève son corps astral, et il avance, en sa compagnie, jusqu’à l’éternité et le progrès éternel.
(…)
Et le Mauvais Esprit et Az reviendront à la morosité et aux ténèbres, à travers le passage du ciel terrestre par lequel il était entré, avec des stratagèmes vaincus et défaits, au moyen du sort gathique {nirang}. Et le dragon Gochihr sera brûlé par ce métal fondu, [et le métal coulera dans l’existence méchante, et] la puanteur et la contamination à l’intérieur [la terre, où] l’existence méchante seront consumées par ce métal, et il deviendra pur. Le creux où le Mauvais Esprit était entré est fermé avec ce métal. Ils ramèneront cette existence méchante de la terre à l’étendue du monde, et il y aura une rénovation {frashegird} dans l’univers, le monde deviendra immortel à volonté, jusqu’à l’éternité et le progrès éternel. » (Bundahishn, chapitre 34 : 10-21 ; 23-25 ; 30-32).
Jésus parle du jugement dernier dans le chapitre XXV de l’évangile de Saint-Mathieu. Le texte très étrange parle d’un roi « fils de l’homme qui viendra dans sa gloire ». C’est ce roi qui jugera les hommes.
« Lorsque le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, il s’assiéra sur le trône de sa gloire. Et, toutes les nations étant rassemblées devant lui, il séparera les uns d’avec les autres, comme le pasteur sépare les brebis d’avec les boucs. Et il mettra les brebis à sa droite, et les boucs à sa gauche.
Alors le Roi dira à ceux qui sont à sa droite : Venez, les bénis de mon Père : prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès l’origine du monde. Car j’ai eu faim, et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais étranger, et vous m’avez recueilli ; nu, et vous m’avez vêtu ; malade, et vous m’avez visité ; en prison, et vous êtes venus à moi. Les justes lui répondront : Seigneur, quand vous avons-nous vu avoir faim, et vous avons-nous donné à manger ; avoir soif, et vous avons-nous donné à boire ? Quand vous avons-nous vu étranger, et vous avons-nous recueilli ; nu, et vous avons-nous vêtu ? Quand vous avons-nous vu malade ou en prison, et sommes-nous venus à vous ? Et le Roi leur répondra : En vérité, je vous le dis, toutes les fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.
S’adressant ensuite à ceux qui seront à sa gauche, il dira : Retirez-vous de moi, maudits, allez au feu éternel, qui a été préparé pour le diable et ses anges. Car j’ai eu faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’ai eu soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ; j’étais étranger, et vous ne m’avez pas recueilli ; nu, et vous ne m’avez pas vêtu ; malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité. Alors eux aussi lui diront : Seigneur, quand vous avons-nous vu avoir faim ou soif, ou être étranger, ou nu, ou malade, ou en prison, et ne vous avons-nous pas assisté ? Et il leur répondra : En vérité, je vous le dis, chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait. Et ceux-ci s’en iront à l’éternel supplice, et les justes à la vie éternelle. » (Mathieu, XXV : 31-46)
La chevalerie médiévale et le fameux chevalier Kadosh ne sont-ils pas l’eschatologie la plus récente du christianisme ? Croisade pour retourner à la source ? Croisade pour affirmer l’imaginaire belliciste de l’occident ?