VI-11 : La guerre civile des malcontents (1574-1589).

VI-11
Henri de Montmorency chef des Malcontents.

Sur les sept enfants d’Henri II et de Catherine de Médicis (« Des sept rameaux ») seulement (« seront reduicts ») trois régneront sur la France (« à trois »). Les deux aînés (« Les plus aisnez ») seront surpris (« seront surprins ») par la mort très jeune (« par mort ») des quatre aînés (« Les plus aisnez »). Les deux derniers enfants survivants mâles (« les deux ») se feront la guerre (« Fratricider »).

Henri II et Catherine de Médicis auront dix enfants dont trois mourront en bas âge (Louis, Victoire, Jeanne). Cela fait effectivement sept enfants :

1François II.1544-1560.Roi.
2Elisabeth.1545-1568. 
3Claude.1547-1575. 
4Charles IX.1550-1574.Roi.
5Henri III.1551-1589.Roi.
6Marguerite.1553-1615. 
7François, duc d’Alençon.  

Les trois enfants qui seront rois sont François II, Charles IX et Henri III. Les deux aînés qui seront surpris par la mort son François II et Charles IX.

Les deux derniers garçons (« les deux seront seduicts »), Henri et François, se feront la guerre (« Fratricider »). Marguerite, marié au futur Henri IV rejoindra le camp des protestants (« Les conjurez ») et s’alliera avec François contre Henri III. Les deux conjurés forceront Henri III à octroyer un édit de pacification, le 14 mai 1576. Henri III sera assassiné (« Les conjurez ») le 1er août 1589 et mourra dans la nuit du 2 août (« en dormans seront morts »).

Article Wikipédia Malcontents (France).

Le parti des Malcontents regroupait, lors de la cinquième guerre civile (1574-1576), les gentilshommes opposés à la politique d’Henri de Valois, duc d’Anjou, devenu roi sous le nom d’Henri III.

Cette faction, qui s’allia aux Huguenots, dépassait cependant les antagonismes religieux et regroupait, derrière les ambitions de François d’Alençon, l’ensemble des grands féodaux catholiques et protestants opposés à l’évolution absolutiste d’un pouvoir royal partial ou, plus généralement, déçus (malcontents) de l’attitude de ce pouvoir à leur égard.

Les Malcontents, issus des plus grandes familles aristocratiques (Montmorency, Bourbon), étaient opposés à la création d’une nouvelle noblesse de Cour composée des gentilshommes ou aventuriers italiens de la suite de Catherine de Médicis (comme Birague ou Sardini).

Ils luttaient surtout contre la mise en place d’une monarchie absolue qui ne respectait pas leurs libertés traditionnelles, politiques comme religieuses, ce qui justifiait leur alliance avec les Réformés.

Leur idéal politique consistait en une monarchie mixte, où le pouvoir aurait été partagé entre le Roi, le Conseil (où entreraient de droit les grands féodaux) et les États généraux (qui représentaient le Peuple), réalisant ainsi la synthèse idéale entre monarchie, aristocratie et démocratie.

Article Wikipédia Henri III.

Le 13 février 1575, Henri troisième du nom, est sacré dans la cathédrale de Reims par le cardinal de Guise. Lors du sacre, la couronne de sacre manque à plusieurs reprises de tomber de la tête du nouveau souverain, et les célébrants oublièrent de faire jouer le Te Deum. Le 15 février, il épouse Louise de Vaudémont-Nomény, princesse de Lorraine. Il n’aura pas d’enfant de ce mariage d’amour.

Dès son avènement, Henri III est confronté à la guerre menée par Henri de Montmorency comte de Damville, dit roi du Languedoc. À la Cour, il doit faire face aux complots fomentés par son frère François d’Alençon, qui mène le parti « des Malcontents » (“Fratricider les deux seront seduicts“), et le roi de Navarre, le futur Henri IV, lesquels finissent par s’enfuir de la cour et prendre les armes. Tandis qu’Alençon s’allie avec le parti protestant, le roi de Navarre retourne à la religion calviniste. La campagne qui s’engage alors est désastreuse pour le roi. Le prince de Condé a fait appel au fils du comte palatin du Rhin Jean Casimir, qui vient avec ses mercenaires menacer Paris. Malgré la victoire du duc de Guise à Dormans sur l’avant-garde (“Les conjurez en dormans“), Henri III doit s’incliner. Le , il accorde l’édit de Beaulieu, autrement appelé la paix de Monsieur dont son frère François est le principal gagnant. Henri III lui accorde le titre de duc d’Anjou. Les protestants obtiennent quant à eux de très nombreux avantages, ce qui renforce la rancœur des catholiques et contribue à faire naître les premières ligues.

Humilié, Henri III ne cherche qu’à reprendre sa revanche. Il doit tout d’abord réunir à la fin de l’année les États généraux à Blois dans le but de combler les déficits budgétaires causés par la guerre. Sous la pression des députés catholiques, Henri III décide de reprendre la guerre contre les protestants. Auparavant, il a pris soin de se réconcilier avec son frère qui, comblé de bienfaits, marche à ses côtés. Henri de Montmorency se rallie également à la cause royale. Ainsi débute la 6e guerre de religion dont le déroulement aura lieu principalement en Languedoc. La ville de Montpellier, prise par les protestants, voit sa citadelle rasée par les troupes catholiques. Le 17 septembre 1577, la paix de Bergerac est signée entre les belligérants et l’édit de Poitiers restreint quelque peu les libertés accordées aux protestants dans l’édit précédent.

Les conjurés mourront plusieurs conjurés protestants connaîtront une mort violentes par la suite (“Les conjurez en dormans seront morts“) : Henri de Bourbon condé, empoisonné le 5 mars 1588 et Henri IV, assassiné en 1610.