II-41 : comète Biéla et la République italienne (1848).
La grand’ estoile par sept jours bruslera,
Nuée fera deux soleils apparoir :
Le gros mastin toute nuit hurlera
Quand grand pontife changera de terroir.
La comète Biéla (« La grand’ estoile ») paraîtra dans le ciel de Rome pendant sept jours (« par sept jours bruslera »), puis se divisera en deux donnant l’impression de deux Soleil dans le ciel (« Nuée fera deux soleils apparoir »).
Le pape (« Le gros mastin ») Pie IX (« grand pontife ») devra abandonner Rome et les états pontificaux (« changera de terroir ») pour s’installer à Gaëte vers Naples pour échapper aux hommes de la République italienne. Il hurlera de colère toute la nuit contre cette infamie (« toute nuit hurlera »).
Le vocabulaire de Nostradamus, astronome tout autant qu’astrologue, fait la distinction entre comète (astre crinite, étoile chevelue) et une explosion stellaire visible à l’oeil nu de jour comme de nuit.
En outre, une magnitude comparable à celle du soleil pendant sept jours suggère plutôt l’explosion d’une supernova dans le bras d’Orion, phénomène non encore rapporté depuis le XVIème siècle et appartenant ainsi au futur.
Comme l’explosion d’une supernova reste quasi impossible à prévoir au siècle près, l’astrophysique moderne ne peut que lister les étoiles candidates à mon avis. Ma favorite est la géante rouge Bételgeuse.
Pemettez-moi de revenir sur mon commentaire du 8 février en deux points : l’étoile et les personnages.
1. “La grande étoile par sept jours brûlera
Nuée fera deux soleils apparoir”
Ainsi sa luminosité et sa trajectoire la rendent comparable au soleil. On peut en déduire une distance probable entre la supernova et le système solaire : l’explosion ne menace pas immédiatement ce dernier, elle est intervenue à quelques centaines d’années-lumière.
2. Il y a deux personnages dans les deux derniers vers. Le “gros mâtin” et le “grand pontife”. Le deuxième est le pape. Anatole Le Pelletier semblait avoir son idée sur le premier, probablement un puissant de ce monde poliment traité de chien…
Puisque ni l’astronomie, ni l’astrophysique ne fournissent de clé de datation de ce quatrain, il est loisible de conjecturer que l’évènement céleste décrit dans les deux premiers vers interviendra en 2041.
L’émission de photons serait alors devenue visible. Cela n’exclut pas que des particules moins rapides dont l’émission précèderait celle des photons atteignent déjà le système solaire, avec des effets qui seraient ressentis dans les deux prochaine décennies.
Il est utile de signaler qu’à l’époque de Nostradamus, le climat se situait dans ce qu’il est convenu d’appeler le “minimum de Spörer”. Ce minimum est détecté dans des carottages glaciaires et des analyses des cernes de troncs d’arbres. Il aurait du être corrélé avec une faible activité magnétique solaire (soleil blanc avec peu de tâches) ce qui ne semble pas être le cas.
Une hypothèse émise est que l’émission de particules par le soleil aurait été perturbée (partiellement neutralisée) par des flux de particules dus à des explosions stellaires antérieures au début du minimum.
Quoi de mieux que l’explosion d’une supernova à quelques centaines d’années lumière pour engendrer de tels flux ?