V-89 : la guerre de Trente ans (1618-1648).

V-89
Bataille de Montagne blanche.

Une guerre éclatera en Europe en raison d’une révolte (« Et par banniere fainctes seditions ») des protestants en Bohême (« par Boheme »), une région de la Hongrie (« Dedans Hongrie »). Le conflit opposera les Habsbourgs d’Espagne (« Navarre ») et ceux du Saint-Empire.

Ce conflit portera atteinte à la domination française en Europe (« Par fleurs de lys pays portant la barre »). Les armées hostiles aux rois de France occupèrent la Lorraine grâce à l’armée du duc d’Orléans (« Contre Orleans fera esmotions »).

Le numéro du quatrain (89) indique de la révolte constituera un des fondements de la révolution anglaise (1689) et même française (1789).

Article Wikipédia Guerre de Trente ans.

La guerre de Trente Ans est une série de conflits armés qui a déchiré l’Europe de 1618 à 1648. Les causes en sont multiples mais son déclencheur est la révolte (« Et par banniere fainctes séditions« ) des sujets tchèques protestants (« par Boheme« ) de la maison de Habsbourg (« Dedans Hongrie « ), la répression qui suivit et le désir de ces derniers d’accroître leur hégémonie et celle de la religion catholique dans le Saint-Empire.

Ces conflits ont opposé le camp des Habsbourg d’Espagne (« Navarre« ) et du Saint-Empire, soutenus par l’Église catholique romaine, aux États allemands protestants du Saint-Empire, auxquels étaient alliées les puissances européennes voisines à majorité protestante, Provinces-Unies et pays scandinaves, ainsi que la France qui, bien que catholique et luttant contre les protestants chez elle, entendait réduire la puissance de la maison de Habsbourg sur le continent européen.

Cette guerre a impliqué l’ensemble des puissances européennes selon qu’elles étaient pour ou contre le parti de l’Empereur, à l’exception de l’Angleterre et de la Russie – qui ont néanmoins indirectement œuvré contre le parti des Habsbourg. L’emploi de mercenaires était la règle. Les combats se déroulèrent surtout dans les territoires d’Europe centrale dépendant du Saint-Empire, puis se portèrent sur la plaine de Flandre, le nord de l’Italie ou encore dans la péninsule Ibérique. Les batailles, les famines, les massacres ont provoqué plusieurs millions de morts. Cette « guerre civile européenne » a lourdement pesé sur la démographie et l’économie des États allemands et du royaume d’Espagne, et assis l’hégémonie de la France (« Par fleurs de lys pays portant la barre« ), qui s’épanouira davantage encore sous Louis XIV.

La guerre de Trente Ans a été marquée sur le plan religieux par l’affrontement entre protestantisme et catholicisme et sur le plan politique par l’affrontement entre féodalité et absolutisme. Avec la paix de Westphalie, le problème politique se solde par la victoire du modèle absolutiste, qui du même coup résout celui des guerres de religion : puisque c’est au nom de conceptions rivales du bien que l’on s’est fait la guerre, on cesse de vouloir fonder la société sur une conception du bien admise par tous et on assied la paix civile en recourant à ce que les hommes ont en commun : la peur de la mort violente. Sous la forme de l’absolutisme, théorisé par Bodin et Hobbes, naît ainsi l’État moderne, une entité exerçant dans ses frontières le monopole de la violence légitime et se défendant à l’extérieur par une armée nationale.

De cette manière, la paix de Westphalie jette les bases du jus publicum europaeum : un système nouveau et stable de relations internationales, fondé sur un équilibre entre des États chacun titulaire de la souveraineté ; les guerres sont désormais conçues comme des conflits sécularisés d’État souverain à État.

Depuis le début de la guerre, la France s’était toujours soigneusement tenue à l’écart des combats tout en appuyant les opposants à l’Empereur et au roi d’Espagne par sa diplomatie et ses subsides. Ses seules implications directes se sont exercées dans des zones périphériques :

Valteline occupée en 1624-1625 pour couper les communications entre le Milanais espagnol et l’Autriche ;

Saugeais occupé et détruit en partie par ses armées ; on dut par la suite reconstruire l’abbaye de Montbenoît.

Duché de Mantoue et Montferrat, à l’occasion de la guerre de Succession de Mantoue (1628-1631) ;

Lorraine occupée en 1633 car son duc, Charles IV, a une position hostile à la France (« Contre Orleans fera esmotions« ). C’est le temps du premier siège de La Mothe.

Cette politique n’est pas sans contradictions car Richelieu, cardinal de l’Église catholique et adversaire impitoyable des forces protestantes à l’intérieur du royaume, est l’allié des protestants étrangers contre les Habsbourg, champions du catholicisme. Les considérations religieuses s’opposent donc aux considérations politiques et à la volonté de contenir la puissance des Habsbourg. Or ceux-ci finissent par l’emporter sur leurs divers adversaires. Pour maintenir l’équilibre désiré, la France n’a plus d’autre solution que de s’engager directement dans le conflit. Cet engagement est précédé d’une intense activité diplomatique et de la négociation de multiples traités avec les ennemis de l’Empereur et du roi d’Espagne (ce dernier est d’ailleurs, plus que l’Empereur, le principal adversaire). Avec les Hollandais est notamment prévu le partage des Pays-Bas espagnols (grosso modo l’actuelle Belgique, la Flandre française, le Hainaut français, le Cambrésis et l’Artois).

Les Suédois ont subi un revers mais, contrairement aux Danois quelques années plus tôt, ils ne sont pas anéantis et ils continueront à intervenir en Allemagne jusqu’à la fin de la guerre, avec des généraux de valeur tels que Johan Banér ou Lennart Torstenson. Les Impériaux ne seront par conséquent jamais libres de se retourner complètement contre la France. Souvent les armées française et suédoise se coordonneront ou tenteront de se rejoindre pour forcer l’ennemi commun.

carte guerre trente ans
Carte de la guerre de Trente ans.

Article Wikipédia Gaston d’Orléans.

En 1628, il eut le commandement de l’armée du siège de La Rochelle, jusqu’à la venue de Louis XIII, et de celle de Picardie en 1636. En 1630, il participe à la révolte du duc de Montmorency. À la tête d’une armée de mercenaires, il appelle le royaume à la révolte, avant de s’enfuir en Lorraine (« Contre Orleans fera esmotions« ) après la défaite d’Henri II de Montmorency à Castelnaudary. À l’instigation de son confesseur, l’oratorien Charles de Condren, il se réconcilie avec le roi à Troyes, le 18 avril 1630. En 1631-32, il intrigue en Lorraine et publie un manifeste politique contre l’absolutisme. En 1634, il conclut un traité secret avec l’Espagne et complote contre Richelieu avec le comte de Soissons. À l’automne 1636, il participe au côté du roi au siège de Corbie.

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