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L’astrologie grecque (4) : le destin d’Héraclès.

Nous distinguerons donc les trois étapes de son existence selon Georges Dumézil : de sa naissance à Eurysthée (I), les douze travaux (II), l’esclavage auprès de la reine Omphale (III), qui s’achèvera avec la mort et l’immortalité du héros (IV).


I : Première période : de la naissance à Eurysthée.

Héraclès eut donc une enfance studieuse (A), puis réalisa ses premiers exploits alors qu’il était à peine devenu adulte (B).

A : Naissance et origines.

Comme ce fut le cas avec Persée, Héraclès est né d’une relation intime de Zeus avec sa mère Alcmène (1). Il montra sa force en tuant à mains nues deux serpents alors qu’il était encore dans le berceau (2), une force qu’il développa ensuite durant son enfance (3).

1 : Naissance divine (Gémeaux).

Héraclès naquit de l’union de Zeus et d’Alcmène. Nous avons vu qu’Amphitryon descendait de Persée. Mais le père d’Héraclès, n’étant que le père putatif, il faut également regarder la généalogie d’Alcmène.

« Persée fut fils de Jupiter et de Danaé, fille d’Acrisius. Il épousa Andromède, fille de Céphée, et en eut un fils, nommé Électryon. De celui-ci et d’Eurymède, fille de Pélops, naquit Alcmène. Jupiter, ayant eu des rapports clandestins avec Alcmène, en eut Hercule.

Ainsi, tant du côté paternel que du côté maternel, Hercule tirait son origine du plus grand des dieux. Il faut l’apprécier non seulement par la grandeur de ses actions, mais encore par le phénomène qui précéda sa naissance. » (Diodore de Sicile, livre IV, chapitre IX).

Alcmène est née de l’union d’Électryon et d’Anaxo d’Eurymède, la fille de Pélops. Persée est donc le grand-père d’Alcmène, tandis que le couple Zeus et Danaé sont ses arrière-grands-parents. Héraclès a donc un double lien de parenté avec Persée et Zeus, comme le note Diodore de Sicile.

Alcmène, renommée pour sa beauté et sa vertu, était l’épouse d’Amphitryon. Mais Zeus, épris de la jeune femme, élabora un stratagème pour s’unir à elle.

« Avant qu’Amphitryon ne revienne de Thèbes, Zeus arriva dans la nuit, et il fit en sorte que cette nuit-là soit longue comme trois ; puis il prit l’aspect d’Amphitryon, se coucha dans le lit avec Alcmène, et il l’entretint de ses victoires dans sa guerre contre les Téléboéens.

Quand ensuite Amphitryon arriva, et qu’il vit que sa femme ne l’accueillait pas chaleureusement, il lui en demanda la raison. Et Alcmène lui répondit qu’elle l’avait déjà fait à son retour, le soir précédent, en dormant avec lui.

Amphitryon se rendit alors chez le devin Tirésias, qui lui révéla que Zeus lui-même s’était uni à sa femme. » (Apollodore, La Bibliothèque, livre II, chapitre IV, 8).

Profitant de l’absence d’Amphitryon, parti en campagne militaire, Zeus prit l’apparence de ce dernier et prolongea une nuit entière pour concevoir un enfant exceptionnel. Alcmène, trompée par cette ruse divine, conçut ainsi Héraclès.

Cet événement marqua une rupture dans le cycle des descendances divines, car Héraclès est le dernier fils mortel de Zeus.

« Vers le temps de la grossesse d’Alcmène, Jupiter, attentif à la naissance d’Hercule, déclara, en présence de tous les dieux, qu’il donnerait le royaume des Persides à un enfant qui devait naître ce même jour.

Junon, jalouse, mit dans ses intérêts sa fille Ilithye, prolongea la grossesse d’Alcmène, et fit naître Eurysthée avant terme.

Jupiter, quoique prévenu par ce stratagème, ne révoqua point sa parole ; mais il songea d’avance à la gloire d’Hercule.

Il accorda donc à Eurysthée le royaume promis, et lui donna Hercule pour sujet ; mais il persuada à Junon de placer ce dernier au rang des dieux après qu’il aurait accompli douze travaux, ordonnés par Eurysthée. » (Diodore de Sicile, livre IV, chapitre IX).

Zeus déclara devant toute l’assemblée des dieux que l’enfant qui naîtrait ce jour-là deviendrait souverain de Mycènes et dominerait l’ensemble des enfants nés de Persée, les Persides.

Cependant, Héra, jalouse et animée d’une rancune tenace envers les infidélités de son époux, intervint. Elle précipita la naissance d’Eurysthée, un autre descendant de Persée, et retarda celle d’Héraclès, assurant ainsi qu’Eurysthée deviendrait roi.

Les liens entre Héraclès et Eurysthée, bien qu’indirects, définissent une rivalité profondément ancrée dans leur ascendance commune. Tandis qu’Héraclès héritait de la puissance divine par son père Zeus, Eurysthée profitait du stratagème d’Héra pour accéder au trône. Cette subordination imposée par les dieux posa les bases d’une relation tendue où Eurysthée, bien que roi, tenta constamment de rabaisser Héraclès en lui imposant les fameux douze travaux. Ainsi, leurs liens familiaux ne furent pas source de solidarité, mais plutôt de domination et de jalousie, exacerbées par les interventions divines.

« Alcmène mit au monde deux enfants : de Zeus, Héraclès, plus vieux d’une nuit, et d’Amphitryon, Iphiclès. » (Apollodore, La Bibliothèque, livre II, chapitre IV, 8).

Alcmène, selon Apollodore uniquement, donna naissance à deux jumeaux, l’un ayant pour père Zeus (un dieu) et l’autre Amphitryon (un humain). C’est un mythe qui ressemble à celui de Castor et Pollux.

C’est une référence évidente au signe astrologique des Gémeaux. Une référence que l’on retrouve également avec le duo Héraclès–Eurysthée.

2 : Les deux serpents (Balance).

La jalousie d’Héra envers Héraclès ne s’arrêta pas là. Peu après sa naissance, elle envoya deux serpents pour tuer l’enfant alors qu’il reposait dans son berceau. Héraclès, bien qu’encore nourrisson, manifesta sa force divine en étranglant les deux reptiles de ses mains nues. Ce prodige marqua le début de sa légende et le présage de ses futurs exploits.

« Quand le bébé avait huit mois, Héra envoya dans son berceau deux serpents terrifiants, parce qu’elle désirait sa mort.

Alcmène cria, appela Amphitryon au secours, mais Héraclès s’était déjà redressé ; il avait déjà tué les serpents, en les étranglant, un dans chaque main.

Phérécyde soutient pour sa part qu’Amphitryon, pour savoir lequel des deux enfants était le sien, jeta les serpents dans le lit : Iphiclès s’enfuit, Héraclès, lui, les affronta, et Amphitryon comprit que son fils était Iphiclès. » (Apollodore, La Bibliothèque, livre II, chapitre IV, 8).

Héraclès, bien qu’encore nourrisson, manifesta sa force divine en étranglant les deux reptiles de ses mains nues. Ce prodige marqua le début de sa légende et le présage de ses futurs exploits.

Le double serpent symbolise le signe de la Balance. Ce sont les deux plateaux de la balance de la justice. Les deux serpents représentent deux forces opposées et complémentaires, comme les plateaux d’une balance :

  • chacun tire dans une direction ;
  • et le héros, au centre, maintient l’équilibre parfait.
Héraclès étouffant les serpents tandis qu’Alcmène réconforte Iphiclès sous le regard d’Athéna.

Héra, dans l’astrologie hellénique, est souvent assimilée à la fonction du droit, de la loi, de la mesure divine. Elle est la « reine du ciel », régulatrice de l’ordre conjugal et moral.

Sa jalousie n’est pas que passionnelle : elle représente la réaction de l’ordre cosmique à une transgression divine (l’union de Zeus et d’une mortelle).

Ainsi, l’épisode pourrait être lu comme :

  • le moment où la Balance divine (Héra) tente d’éliminer l’excès solaire (Héraclès), avant qu’il ne bouleverse l’ordre établi ;
  • mais le héros, en neutralisant les serpents, restaure lui-même l’équilibre : il devient l’axe central autour duquel les forces se compensent.

3 : Enfance (axe Gémeaux-Sagittaire).

Par la suite, l’enfant fut élevé sous la protection d’Amphitryon et d’Alcmène, entouré des meilleurs précepteurs. Il reçut une éducation complète, à la fois martiale, intellectuelle et artistique, sous la tutelle des plus grands maîtres de son temps.

« Amphitryon enseigna à Héraclès l’art de guider le char, Autolycos lui enseigna la lutte, Eurytos, comment utiliser l’arc et les flèches, Castor lui montra le maniement de l’épée.«
(Apollodore, La Bibliothèque, livre II, chapitre IV, 9).

Castor, l’un des Dioscures, lui transmit l’art du combat au corps à corps, tandis qu’Eurytos lui enseigna l’utilisation de l’arc et des flèches.

Castor, comme son frère Pollux, symbolisait le signe astrologique des Gémeaux, tandis que l’apprentissage de l’utilisation de l’arc et des flèches par Eurytos renvoie évidemment au signe astrologique du Sagittaire.

« Il suffisait de le regarder pour savoir qu’il était le fils de Zeus : il mesurait quatre coudées et ses yeux lançaient des éclairs de feu. Jamais il ne ratait sa cible, ni avec son arc, ni avec sa lance.«
(Apollodore, La Bibliothèque, livre II, chapitre IV, 9).

Plus loin, le texte précise qu’Héraclès était un archer hors pair, ne ratant jamais sa cible. Ce qui doit être compris comme une allusion au signe du Sagittaire.

Nous avons ici une référence à l’axe astrologique Gémeaux–Sagittaire.

Axe Gémeaux–Sagittaire

« Linos lui apprit à jouer de la lyre. Linos était le frère d’Orphée ; arrivé à Thèbes, il était devenu un citoyen thébain ; mais un jour Héraclès jeta sur lui sa lyre et le tua, dans un accès de colère, parce que Linos l’avait lui-même frappé.

Jugé pour meurtre, Héraclès évoqua la loi de Rhadamanthe, en vertu de laquelle celui qui se défend d’un agresseur par la force doit être considéré comme innocent ; et ainsi fut-il absous. »
(Apollodore, La Bibliothèque, livre II, chapitre IV, 9).

Linos, musicien accompli, lui inculqua les secrets de la lyre et du chant, bien que la relation entre maître et élève fût tumultueuse, culminant dans un épisode où Héraclès, dans un accès de colère, tua accidentellement son professeur.

B : Les premiers exploits.

Les premiers exploits d’Héraclès vont l’amener à libérer Thèbes de sa soumission à Orchomène (1), puis à épouser Mégara (2) et enfin à commettre la première faute (3).

1 : La guerre de libération de Thèbes (Taureau).

Élevé à Thèbes, Héraclès surpassa rapidement ses pairs par sa force physique et son courage. Lorsqu’il atteignit l’âge adulte, la cité de Thèbes se trouvait sous la domination des Minyens d’Orchomène, qui exigeaient chaque année un tribut lourd et humiliant, en réparation d’une ancienne guerre. Ce tribut, consistant en une centaine de bœufs, était un symbole de l’asservissement des Thébains.

« En revenant de la chasse, Héraclès rencontra les hérauts envoyés par Erginos pour percevoir le tribut des Thébains.

Voici l’origine de cet impôt que les Thébains devaient payer à Erginos. Un jour, dans l’enceinte sacrée de Poséidon, à Onchestos, l’aurige de Ménécée, qui s’appelait Périérès, avait lancé une pierre sur Clyménos, le roi des Minyens, et il le blessa sérieusement ; transporté à Orchomène, alors qu’il allait succomber, Clyménos, avant de mourir, fit jurer à son fils Erginos de venger son meurtre.

Alors Erginos fit la guerre contre Thèbes. Il tua de nombreux Thébains, et il leur imposa un traité solennel, sur la base duquel ils devraient lui payer un tribut pendant vingt ans, qui consistait en cent têtes de bétail chaque année.

Héraclès, donc, rencontra les ambassadeurs d’Erginos, qui se rendaient à Thèbes pour toucher l’impôt ; il les attaqua, et les mutila en leur coupant les oreilles, le nez et les mains, qu’ensuite il attacha à leur cou avec une corde, en leur disant que c’était là le tribut qu’ils porteraient à Erginos et aux Minyens.

Le roi Erginos, ne supportant pas cet outrage, marcha contre Thèbes. Héraclès, avec les armes qu’il avait reçues de la déesse Athéna, prit le commandement ; il tua Erginos, mit en fuite les Minyens et leur imposa de s’acquitter d’un tribut deux fois plus lourd que celui qu’ils avaient imposé.

Pendant l’affrontement, Amphitryon, qui avait pourtant combattu courageusement, périt.«
(Apollodore, La Bibliothèque, livre II, chapitre IV, 11).

Un jour, des collecteurs de tribut envoyés par Erginos, roi des Minyens, arrivèrent à Thèbes. Héraclès, indigné par leur arrogance et leur oppression, intervint. Dans un accès de colère, il coupa les oreilles et les nez des collecteurs avant de les renvoyer à leur roi. Cet acte de défi ouvert provoqua immédiatement une guerre entre Thèbes et Orchomène.

Erginos, furieux, leva une grande armée pour punir Thèbes. Face à cette menace, le roi Créon hésitait à engager le combat, mais Héraclès, galvanisant les jeunes Thébains, persuada ses concitoyens de se soulever contre l’envahisseur. Il prit les armes offertes par les anciens, conservées comme reliques dans les temples, car les Minyens avaient désarmé la population pour éviter toute rébellion.

Lorsque l’armée minyenne atteignit Thèbes, Héraclès conduisit ses troupes dans une embuscade habilement tendue dans un défilé. Grâce à sa force surhumaine et à son courage inébranlable, il infligea une défaite écrasante aux Minyens, tuant Erginos lui-même et dispersant ses soldats.

Héraclès poursuivit ensuite sa victoire en attaquant directement Orchomène. Il prit la ville, incendia le palais royal et mit fin à l’hégémonie des Minyens sur Thèbes.

Ce triomphe marqua le début de la renommée d’Héraclès en Grèce.

On peut rattacher cet épisode au signe du Taureau en raison de la nature du tribut, composé de bœufs.

2 : Le mariage avec Mégara.

En reconnaissance de son courage et de sa dévotion envers Thèbes, le roi Créon offrit à Héraclès la main de sa fille aînée, Mégara. Ce mariage symbolisait non seulement une récompense pour les exploits héroïques d’Héraclès, mais aussi une alliance politique, renforçant l’autorité et la sécurité du royaume.

« Comme récompense pour sa bravoure, Héraclès reçut la main de la fille aînée de Créon, Mégara ; elle lui donna trois enfants, Thérimachos, Créontiadès et Déichoon. » (Apollodore, La Bibliothèque, livre II, chapitre IV, 11).

Le mariage fut célébré avec faste, rassemblant les nobles de Thèbes et des régions voisines. Héraclès, malgré sa nature fougueuse, se montra un époux attentionné et un père dévoué lorsque Mégara lui donna plusieurs enfants. Pendant cette période, il mena une vie paisible, consacrée à la protection et au développement de Thèbes. Son rôle dans la cité devint celui d’un champion du peuple, prêt à intervenir contre toute menace extérieure.

3 : La première faute.

La première faute concerne son refus d’obéissance à son père Zeus (a), qui va le rendre fou (b).

a : Le refus d’obéissance à Zeus.

La notoriété d’Héraclès entraîna un certain nombre de jalousies. Un grand classique dans ce domaine. La cité d’Argos était dirigée par le roi Eurysthée, son grand rival.

« Mais Eurysthée, roi d’Argos, jaloux de l’accroissement de la puissance d’Hercule, le fit appeler auprès de lui, et lui ordonna d’achever ses travaux.

Hercule s’y refusa d’abord, mais Jupiter lui commanda d’obéir à Eurysthée.

Hercule se rendit à Delphes, et ayant interrogé l’oracle, il reçut pour réponse que les dieux lui ordonnaient les douze travaux, et qu’après leur exécution il recevrait l’immortalité. » (Diodore de Sicile, livre IV, chapitre X).

Eurysthée convoqua Héraclès à sa cour et exigea de lui la réalisation de plusieurs travaux. Héraclès refusa d’obéir aux ordres du roi d’Argos.

Son père, le roi des dieux, lui demanda d’obéir. Il refusa de nouveau et décida d’aller consulter l’oracle de Delphes pour savoir quoi faire. La Pythie lui demanda de retourner voir Eurysthée et d’accomplir les travaux. Il était contraint de réaliser ce qui allait devenir les douze travaux d’Héraclès. Nous verrons plus tard la nature astrologique de ces travaux.

b : La folie d’Héraclès.

Le refus d’obéissance au roi de Mycènes et à son père, le roi des dieux, constitue la première faute.

« Après sa victoire sur les Minyens, il arriva que, par jalousie, Héra le rendit fou : si bien qu’il tua les enfants qu’il avait eus de Mégara, plus deux fils d’Iphiclès, en les jetant dans le feu.
Alors, de lui-même, il se condamna à l’exil ; il fut purifié par Thespios. Ensuite il se rendit à Delphes pour demander au dieu où il pouvait aller.

Ce fut en cette occasion que la Pythie, pour la première fois, s’adressa à lui en l’appelant Héraclès – car auparavant son nom était Alcide ; elle lui dit de s’établir à Tirynthe, et de servir Eurysthée pendant douze années, et d’accomplir les dix travaux qui lui seraient imposés. Quand il s’en serait acquitté, ajouta-t-elle, il obtiendrait l’immortalité. » (Apollodore, La Bibliothèque, livre II, chapitre IV, 12).

Ce double refus d’obéissance va faire sombrer Héraclès dans une grande tristesse, puis dans la folie. Ayant perdu l’esprit, il tua les enfants qu’il avait eus avec Mégara, croyant affronter ses ennemis.

La première faute eut pour conséquence de toucher l’esprit d’Héraclès.

En refusant d’obéir à son père et à son roi, Héraclès porte atteinte à l’ordre cosmique établi par Zeus. En accomplissant ses douze travaux, il doit rétablir l’ordre qu’il a perturbé et reprendre sa place dans celui-ci.

II : Deuxième période : les douze travaux.

Dans une extraordinaire mosaïque retrouvée à Liria, en Espagne, puis déplacée au musée d’Archéologie de Madrid, on découvre les douze travaux représentés sous la forme d’un carré d’inspiration astrologique.

Mosaïque de Liria.

La mosaïque doit être mise en relation avec les deux textes de la littérature antique dont nous disposons : Apollodore et Diodore de Sicile.

Voici l’ordre des travaux selon Apollodore :

  1. Lion de Némée – Némée.
  2. Hydre de Lerne – Lerne.
  3. Biche de Cérynie – Cérynie.
  4. Sanglier d’Érymanthe – Érymanthe.
  5. Écuries d’Augias – Élide.
  6. Oiseaux du lac Stymphale – Stymphale.
  7. Taureau de Crète – Crète.
  8. Chevaux de Diomède – Mycènes, Thrace.
  9. Reine des Amazones – Asie Mineure.
  10. Bœufs de Géryon – Érythée (Érytheia).
  11. Pommes d’or – Hespérides.
  12. Cerbère de l’Hadès – cap Ténare.

Apollodore présente les travaux selon une classification géographique. Il n’a pas compris la signification astrologique du mythe. D’ailleurs, il n’en parle pas lors du onzième travail, qui est clairement un travail astrologique.

L’ordre adopté par Diodore de Sicile est légèrement différent, mais reste géographique :

  1. Lion de Némée – Némée.
  2. Hydre de Lerne – Lerne.
  3. Sanglier d’Érymanthe – Érymanthe.
  4. Biche de Cérynie – Cérynie.
  5. Oiseaux du lac Stymphale – Stymphale.
  6. Écuries d’Augias – Élide.
  7. Taureau de Crète – Crète.
  8. Chevaux de Diomède – Mycènes, Thrace.
  9. Reine des Amazones – Asie Mineure.
  10. Bœufs de Géryon – Érythée (Érytheia).
  11. Cerbère de l’Hadès – cap Ténare.
  12. Pommes d’or – Hespérides.

Que ce soit chez Apollodore ou chez Diodore, l’ordre est immuable.

Les six premiers travaux ont lieu dans le Péloponnèse.

Les trois suivants eurent lieu dans le reste de la Grèce.

Enfin, les trois derniers se déroulent tout autour de la Méditerranée.

Il y a toutefois une réelle différence entre Apollodore et Diodore. Apollodore reste purement dans le domaine géographique, avec des cercles concentriques qui s’éloignent progressivement de la Grèce pour y revenir à la fin avec le douzième travail. C’est d’ailleurs pour cela que la descente aux Enfers se trouve en dernier chez Apollodore, alors qu’elle est avant-dernière chez Diodore.

Les douze travaux d’Héraclès se répartissent entre deux catégories distinctes. D’une part, les épreuves réalisées en Grèce mettent en avant la force et la ruse du héros face à des menaces locales ou symboliques, destinées à rétablir l’équilibre dans son propre territoire (A).

D’autre part, les travaux effectués dans des contrées lointaines reflètent l’étendue de ses voyages et la dimension universelle de sa quête, tout en affirmant son rôle de bienfaiteur civilisateur, capable d’explorer et de dompter des terres inconnues (B).

Ces travaux illustrent la progression d’Héraclès depuis ses devoirs locaux jusqu’à une reconnaissance à l’échelle « mondiale ». Ces exploits, chacun d’une difficulté unique, étaient conçus pour mettre à l’épreuve à la fois la force et l’ingéniosité d’Héraclès.

A : Les travaux en Grèce.

Les six premiers travaux confiés à Héraclès se déroulèrent sur le sol grec.

Ils mettent en lumière la nécessité pour le héros de rétablir l’ordre et de débarrasser les terres de menaces immédiates. Ces épreuves, centrées autour de créatures et de tâches extraordinaires, mirent en avant non seulement sa force physique, mais aussi son intelligence et sa capacité à triompher de défis.

  1. Lion de Némée. (1)
  2. Hydre de Lerne. (2)
  3. Sanglier d’Érymanthe. (3)
  4. Biche de Cérynie. (4)
  5. Écuries d’Augias. (5)
  6. Oiseaux du lac Stymphale. (6)
carte des travaux d’Héraclès en Grèce.

1 : Le lion de Némée (Lion).

Le premier des douze travaux consistait à tuer le redoutable lion de Némée.

Le lion de Némée, mosaïque de Liria.

Ce félin monstrueux terrorisait les habitants de la région, ravageant les troupeaux et s’attaquant même aux humains. Ce qui rendait cette tâche si difficile était la particularité du lion : sa peau était invulnérable aux armes conventionnelles, qu’il s’agisse d’épées, de lances ou de flèches.

« Le premier travail qui lui fut imposé fut de rapporter la peau du lion de Némée, une bête féroce et invulnérable, née de Typhon.

Ainsi Héraclès s’en alla affronter le lion et gagna Cléones, où il fut l’hôte d’un ouvrier agricole, Molorchos. Ce jour-là, ce dernier s’apprêtait à offrir une victime en sacrifice, mais Héraclès lui dit d’attendre trente jours : s’il revenait sain et sauf de la chasse, Molorchos devrait sacrifier à Zeus Sauveur ; et si, au contraire, il périssait, Molorchos devrait offrir le sacrifice à Héraclès, en tant que héros.

Arrivé à Némée, Héraclès suivit les traces du lion et commença à le frapper avec ses flèches ; mais il comprit immédiatement qu’il était invulnérable : aussi mit-il sa massue sur son épaule et le suivit-il.

Le lion se réfugia dans une grotte à deux entrées. Héraclès en condamna une et entra par l’autre ; il s’approcha du fauve, le saisit au cou et l’immobilisa ; et il lui serra si fort la gorge qu’il mourut étouffé.

Puis il souleva le lion sur ses épaules et retourna à Cléones. Là, il rencontra Molorchos qui, parce que c’était le dernier jour, s’apprêtait à accomplir le sacrifice en l’honneur d’Héraclès mort ; tous deux sacrifièrent à Zeus Sauveur.

Ensuite Héraclès porta le lion à Mycènes. Eurysthée, terrifié par la force du héros, lui interdit dès lors l’entrée de sa ville : les résultats de ses exploits devraient dorénavant être exposés devant les portes. On dit aussi qu’Eurysthée, trop effrayé, s’était caché dans une jarre de bronze, qu’il avait fait apprêter sous la terre. Et ses ordres, pour les autres exploits d’Héraclès, il les donna de cet endroit, par la voix du héraut Coprée, le fils de Pélops l’Éléen. Coprée avait tué Iphitos : exilé, il avait gagné Mycènes ; purifié par Eurysthée, il s’était établi dans la cité. » (Apollodore, La Bibliothèque, livre II, chapitre V, 1).

Héraclès, armé de son arc et de sa massue, partit à la recherche du lion dans les collines escarpées entourant Némée. C’est d’ailleurs lors de ce premier travail que la célèbre massue fait son apparition. Elle deviendra son symbole.

Après avoir découvert la tanière de l’animal, il tenta d’abord de le vaincre à distance en tirant plusieurs flèches, mais celles-ci glissèrent sans effet sur sa peau impénétrable. Comprenant qu’il ne pourrait pas triompher par des moyens traditionnels, il élabora une stratégie ingénieuse : bloquer une des deux entrées de la caverne pour piéger le lion à l’intérieur et l’affronter directement.

Lors du combat, Héraclès fit preuve d’un courage et d’une force extraordinaires. Il engagea un corps-à-corps avec la bête, utilisant sa puissance pour la maîtriser. Il parvint finalement à étrangler le lion à mains nues, démontrant ainsi sa supériorité physique et mentale face à une créature considérée comme invincible.

Une fois le lion vaincu, Héraclès entreprit de dépouiller l’animal pour récupérer sa peau comme trophée. Il en fit une cape et un casque, qui devinrent ses emblèmes. Il faut y voir le signe astrologique du Lion. Il portera ce symbole durant toute sa vie, ce qui place Héraclès sous la protection de ce signe.

2 : L’hydre de Lerne (Sagittaire et Cancer).

Le second des douze travaux confiés à Héraclès par Eurysthée était de vaincre l’Hydre de Lerne, un monstre redoutable qui terrifiait la région de l’Argolide.

Ce serpent gigantesque, qui vivait dans un marais près de la ville de Lerne, possédait plusieurs têtes, dont une immortelle, et son souffle empoisonné rendait l’air autour de lui mortel. De plus, chaque fois qu’une tête était tranchée, deux autres repoussaient à sa place, rendant la créature apparemment invincible.

L’Hydre de Lerne, mosaïque de Liria.

« Son deuxième travail fut de tuer l’Hydre de Lerne.

Ce monstre vivait dans les marais de Lerne, mais souvent il s’aventurait dans la plaine et ravageait le bétail et la campagne. Il avait un corps énorme hérissé de neuf têtes : huit d’entre elles étaient mortelles, mais celle du milieu était immortelle.

Héraclès monta sur le char guidé par Iolaos ; il arriva à Lerne, il arrêta les chevaux, et trouva l’Hydre sur une colline non loin de la source Amymoné, où elle avait sa tanière.

Alors Héraclès décocha des flèches enflammées à l’intérieur, contraignant l’Hydre à sortir : à peine fut-elle dehors qu’il lui sauta dessus et l’immobilisa. Mais aussitôt elle s’entortilla autour d’une de ses jambes et l’enserra. Héraclès commença alors à fracasser ses têtes avec sa massue ; sans résultat, parce que pour chaque tête tranchée deux nouvelles surgissaient.
Et, venant à l’aide de l’Hydre, arriva un crabe d’une grandeur épouvantable, qui mordit le pied d’Héraclès. Après l’avoir tué, le héros lui aussi demanda l’aide d’Iolaos ; ce dernier mit le feu à un buisson et, à l’aide de tisons ardents, il empêchait les neuf têtes de repousser, en brûlant la chair à la base des têtes coupées.

De cette manière, Héraclès réussit à vaincre les nouvelles têtes, et à trancher finalement celle qui était immortelle. Puis il l’enterra et plaça dessus une lourde pierre, non loin de la route qui de Lerne mène à Éléonte. Quant au corps de l’Hydre, il le mit en pièces puis trempa ses flèches dans son sang.

Mais Eurysthée dit ensuite qu’on ne pouvait pas prendre en compte cet exploit, parce qu’il avait tué l’Hydre avec l’aide d’Iolaos, et non tout seul. » (Apollodore, La Bibliothèque, livre II, chapitre V, 2).

Héraclès, accompagné de son neveu Iolaos, s’avança prudemment vers la tanière de l’Hydre. Conscient que sa force seule ne suffirait pas, il élabora une stratégie combinant sa puissance brute et l’ingéniosité de son jeune compagnon. Pour commencer, il utilisa des flèches enflammées pour forcer le monstre à sortir de sa cachette. Une fois l’Hydre exposée, il engagea un combat féroce, tranchant les têtes du serpent à l’aide de son glaive.

Cependant, comme prévu, chaque tête tranchée donnait naissance à deux nouvelles. Héraclès fit alors appel à Iolaos pour l’aider. Tandis qu’il coupait les têtes, Iolaos utilisait une torche pour cautériser immédiatement les plaies, empêchant ainsi les têtes de repousser. Cette collaboration entre l’oncle et le neveu fut décisive pour affaiblir progressivement le monstre.

Enfin, lorsqu’il ne resta plus que la tête immortelle, Héraclès fit preuve de sa force herculéenne en l’arrachant à mains nues. Il enterra ensuite cette tête sous un lourd rocher, mettant ainsi fin à la menace de l’Hydre pour les habitants de Lerne.

Avant de quitter les lieux, Héraclès trempa les pointes de ses flèches dans le sang venimeux de l’Hydre. Ce poison leur conféra un pouvoir mortel qui jouerait un rôle crucial dans ses exploits futurs, mais également dans sa propre tragédie.

Ce travail, bien que réussi avec l’aide d’Iolaos, fut contesté par Eurysthée, qui refusa de le valider en raison de cette assistance.

Au niveau astrologique, on peut retrouver la trace de deux signes : le Cancer et le Sagittaire.

On devine la nature Cancer de l’Hydre, car elle est aidée dans sa lutte contre Héraclès par un crabe qui lui mord le pied pour l’empêcher de combattre. Le crabe est l’animal qui représente le Cancer, même encore aujourd’hui.

Au niveau du Sagittaire, nous retrouvons la présence des chevaux, qui est l’un des symboles du signe dans l’Antiquité grecque. En effet, au début du travail, Héraclès monte sur un char tiré par des chevaux. De même, le guerrier va utiliser des flèches enflammées contre l’Hydre de Lerne. La flèche reste, même de nos jours, le symbole du Sagittaire.

3 : Le sanglier d’Erymanthe (Vierge et Sagittaire).

Le troisième des travaux (quatrième chez Apollodore) imposés à Héraclès par Eurysthée fut de capturer vivant le sanglier d’Érymanthe, une bête gigantesque qui semait la terreur dans les montagnes de l’Arcadie.

Le sanglier d’Érymanthe, mosaïque de Liria.

Cet animal redoutable ravageait les champs et s’attaquait aussi bien aux hommes qu’aux animaux, détruisant tout sur son passage.

« Pour son quatrième travail, Héraclès devait ramener vivant le sanglier d’Érymanthe, une bête qui dévastait Psophis, lorsqu’il déboulait de la montagne appelée Érymanthe.

Comme il traversait Pholoé, Héraclès rencontra le Centaure Pholos, le fils de Silène et d’une Nymphe mélienne. Pholos offrit à Héraclès de la viande rôtie alors que lui la mangeait crue. Quand ensuite Héraclès demanda du vin, il répondit qu’il n’avait pas le cœur d’ouvrir la jarre, vu qu’elle appartenait à la communauté des Centaures. Mais Héraclès lui donna du courage et Pholos ouvrit la jarre.

Peu après, ayant senti l’odeur du vin, les autres Centaures arrivèrent à la caverne de Pholos, armés de pierres et de bâtons. Les premiers qui osèrent se précipiter à l’intérieur furent Anchios et Agrios, mais Héraclès les repoussa en leur jetant des tisons ardents ; quant aux autres, il les prit pour cibles avec ses flèches, et il les pourchassa jusqu’à Malée. Là, ils se réfugièrent auprès de Chiron, que les Lapithes avaient chassé du Pélion, et qui à présent habitait non loin de Malée.

Les Centaures se pelotonnèrent derrière lui et Héraclès les visa, mais une flèche traversa le bras d’Élatos et se planta dans le genou de Chiron. Affligé, Héraclès se porta auprès de Chiron, ôta la flèche et appliqua sur la plaie les médecines que Chiron lui-même lui avait données. Mais la blessure était incurable, et Chiron se retira dans sa grotte. Il désirait mourir, ce qui était impossible, puisque par nature il était immortel.

Alors Prométhée demanda à Zeus qu’il pût devenir immortel à la place de Chiron, et ainsi celui-ci put-il mourir. Les Centaures rescapés s’enfuirent dans toutes les directions : certains gagnèrent le mont Malée, Eurytion alla à Pholoé, et Nessos au fleuve Événos. D’autres furent accueillis à Éleusis par Poséidon, qui les cacha dans les montagnes. Pholos, entre-temps, avait extrait d’un cadavre une des flèches d’Héraclès, et s’étonna qu’une si petite chose ait pu tuer des créatures si grandes. Mais la flèche lui échappa des mains, le blessa à un pied et le tua immédiatement. Revenu à Pholoé, Héraclès vit Pholos mort : il l’enterra, puis il reprit la chasse au sanglier.

Par ses cris, Héraclès réussit à le débusquer ; il le poussa, épuisé, dans la neige haute, l’attacha et le porta à Mycènes. » (Apollodore, La Bibliothèque, livre II, chapitre V, 4).

Héraclès se mit en route pour traquer la créature dans son environnement naturel, les hauteurs escarpées du mont Érymanthe. Conscient qu’il devait ramener la bête vivante, il adopta une approche prudente et méthodique. Pendant plusieurs jours, il suivit les traces du sanglier, utilisant son expérience de chasseur pour déjouer les ruses de l’animal.

Lorsque l’hiver s’installa, Héraclès exploita les conditions climatiques à son avantage. Sachant que le sanglier chercherait refuge dans les vallées enneigées pour échapper au froid intense, il le poursuivit dans des terrains accidentés, utilisant des cris puissants et des mouvements calculés pour l’effrayer et le conduire dans une zone où il pourrait être maîtrisé.

Finalement, après une course effrénée, Héraclès parvint à piéger le sanglier dans une crevasse enneigée. Grâce à sa force surhumaine, il immobilisa la bête en la saisissant par les défenses, puis la maîtrisa avec des cordes solides.

De retour à Mycènes, Héraclès transporta le sanglier vivant sur ses épaules.

« Cependant il le combattit si à propos, qu’il vint à bout de l’apporter tout vivant à Eurysthée.
Le roi, voyant Hercule porter ce sanglier sur ses épaules, fut saisi de frayeur, et se cacha dans un tonneau d’airain.
» (Diodore de Sicile, livre IV, chapitre XII).

Eurysthée, terrifié par la vue de l’animal vivant, se cacha dans une jarre d’airain, refusant de s’approcher du héros et de son trophée.

Le sanglier est un animal lié au signe astrologique de la Vierge. On pense au mythe astrologique du sanglier de Calydon ou au visage de sanglier de la Méduse dont nous avons parlé précédemment. C’est le visage négatif de la femme jalouse. Le visage positif étant celui de la vierge nourricière, la Vierge avec un épi de blé.

La quête du sanglier est accompagnée d’une aventure annexe d’une grande importance, avec les Centaures, Pholos et Chiron. Les Centaures sont tués par les flèches d’Héraclès. Chiron et Pholos furent blessés mortellement par une flèche empoisonnée. L’homme mi-cheval qu’est le Centaure est une représentation parfaite du Sagittaire. Il en est de même de l’arc et des flèches.

4 : La biche de Cérynie (Balance).

La capture de la biche de Cérynie fut le quatrième travail (le troisième chez Apollodore) imposé à Héraclès par Eurysthée.

la biche de Cérynie, mosaïque de Liria.

Cette biche sacrée, dédiée à la déesse Artémis, était dotée d’une agilité extraordinaire et d’une beauté surnaturelle. Ses cornes étaient en or pur, et ses sabots en bronze. Héraclès devait la capturer vivante, une tâche qui exigeait de la patience, de l’endurance et de l’ingéniosité plutôt que de la force brute.

« Le troisième travail consista à rapporter vivante à Mycènes la biche de Cérynie, qui vivait alors à Onoé [en Argolide].

C’était une biche aux cornes d’or consacrée à Artémis.

Comme il ne voulait ni la blesser ni, encore moins, la tuer, Héraclès la pourchassa une année entière. Finalement, la biche, épuisée par la poursuite, se réfugia sur le mont Artémision ; c’est là, alors qu’elle s’apprêtait à franchir le lac Ladon, qu’Héraclès l’attrapa ; il la chargea sur ses épaules et gagna rapidement l’Arcadie.

Mais Artémis et Apollon le rencontrèrent sur leur chemin. Artémis lui enleva la biche des épaules et l’accusa d’avoir voulu tuer un animal sacré. Héraclès se confondit en excuses, précisant que c’était nécessaire, en ajoutant qu’Eurysthée était le coupable. De cette façon, la colère de la déesse s’apaisa et le héros put porter la biche encore vivante à Mycènes. » (Apollodore, La Bibliothèque, livre II, chapitre V, 3).

La biche vivait dans les forêts denses autour du mont Cérynie, errant librement et échappant aisément à tous les chasseurs. Héraclès passa une année entière à traquer la créature à travers des paysages variés, des collines rocailleuses aux plaines ouvertes, sans jamais la blesser. Il respecta scrupuleusement la nature sacrée de l’animal, conscient que tuer une créature consacrée à Artémis aurait provoqué la colère des dieux.

Après des mois de poursuite acharnée, Héraclès parvint enfin à épuiser la biche. Il la maîtrisa sans lui causer de mal. Cependant, alors qu’il ramenait la biche à Mycènes, il croisa Artémis elle-même, furieuse de voir sa créature captive. Héraclès, avec diplomatie, expliqua qu’il accomplissait cet acte sur ordre d’Eurysthée et que sa mission était dictée par les dieux.

Apaisée par ses paroles, Artémis permit à Héraclès de continuer, à condition que la biche soit relâchée après avoir été montrée à Eurysthée. Ainsi, Héraclès put remplir sa tâche tout en honorant les volontés divines.

La biche est le symbole astrologique du signe de la Balance, en raison de ses cornes. Dans l’astrologie sumérienne, la Balance est symbolisée par les deux pinces du Scorpion. En effet, le Scorpion est représenté par trois signes : la Balance (les pinces), le Scorpion lui-même et le Sagittaire (la queue du Scorpion).

5 : Les oiseaux du lac de Stymphale (Sagittaire).

Le cinquième travail imposé à Héraclès (sixième travail chez Apollodore) consistait à débarrasser les environs du lac Stymphale d’une nuée d’oiseaux monstrueux.

les oiseaux de Stymphale, mosaïque de Liria.

Ces créatures, dotées de plumes tranchantes et d’un appétit destructeur, dévastaient les cultures, terrorisaient les populations locales et rendaient la région inhabitable.

« Le sixième travail consista à chasser les oiseaux de Stymphale. Non loin de la cité de Stymphale, en Arcadie, il y avait un marais appelé Stymphale, entouré d’une épaisse forêt. S’y étaient réfugiés quantité d’oiseaux, par crainte des loups.

Héraclès se trouvait dans l’impossibilité de les faire sortir de la forêt ; alors Athéna lui donna des castagnettes de bronze qu’elle avait reçues d’Héphaïstos. Le héros monta sur une colline surplombant le marais et agita les castagnettes : les oiseaux, effrayés, ne supportèrent pas le terrible grondement et prirent leur envol. Ainsi Héraclès put-il finalement les tuer avec ses flèches. » (Apollodore, La Bibliothèque, livre II, chapitre V, 6).

Héraclès, en arrivant sur place, fut confronté à une tâche particulièrement délicate. Les oiseaux, nichés dans une forêt dense autour du lac, étaient difficiles à atteindre par des moyens conventionnels. Héraclès tenta d’abord de les déloger en lançant des pierres et en tirant des flèches, mais il constata rapidement que ces méthodes étaient inefficaces face à la taille de l’essaim.

C’est alors qu’Athéna, déesse de la sagesse, intervint pour lui fournir une solution. Elle lui remit des castagnettes d’airain forgées par Héphaïstos, capables de produire un bruit assourdissant. Héraclès grimpa au sommet d’une colline surplombant le lac et fit résonner ces instruments avec force. Le son perça l’air et provoqua une panique parmi les oiseaux.

Effrayées, les créatures prirent leur envol, quittant la forêt dense pour s’éparpiller dans le ciel. Héraclès, armé de son arc et de flèches trempées dans le poison de l’Hydre de Lerne, profita de cette occasion pour abattre une grande partie de l’essaim. Les survivants s’enfuirent loin de la région, mettant ainsi fin à leur règne de terreur.

Ce travail mit en lumière non seulement la force et l’adresse d’Héraclès, mais aussi son ingéniosité et sa capacité à collaborer avec les dieux pour surmonter des défis apparemment insurmontables.

Les oiseaux de Stymphale sont tués par un arc et des flèches, ce qui fait penser au signe astrologique du Sagittaire.

6 : Les écuries d’Augias (Poissons).

Le sixième travail confié à Héraclès par Eurysthée (cinquième travail selon Apollodore) consistait à nettoyer les immenses écuries du roi Augias, situées en Élide.

les écuries d’Augias, mosaïque de Liria.

Ces écuries, abritant des milliers de bêtes, n’avaient pas été nettoyées depuis des décennies, accumulant ainsi une quantité colossale de fumier. Le défi n’était pas seulement d’ordre physique, mais aussi symbolique : il s’agissait d’humilier Héraclès en lui assignant une tâche apparemment dégradante et impossible à accomplir en une journée.

« Son cinquième travail consista à nettoyer du fumier, en un seul jour, toutes les étables d’Augias.

Augias était roi d’Élis, fils d’Hélios selon les uns, ou de Poséidon selon les autres, ou bien, selon d’autres encore, de Phorbas. Il possédait de très grands troupeaux de bétail. Héraclès alla le voir et, sans lui révéler l’ordre d’Eurysthée, il lui dit qu’en un seul jour il nettoierait tout le fumier si Augias lui donnait la dixième partie du bétail.

Et le roi, considérant l’entreprise impossible, lui donna sa parole. Héraclès prit à témoin Philée, le fils d’Augias ; puis il ouvrit une brèche dans l’enclos des étables, dévia le cours des deux fleuves voisins, l’Alphée et le Pénée, et, après avoir ouvert une autre brèche afin que l’eau puisse s’évacuer, il canalisa leurs eaux vers l’intérieur des étables.

Il révéla alors à Augias qu’il avait accompli cette entreprise sur l’ordre d’Eurysthée ; le roi refusa de lui donner la rémunération convenue, niant même la lui avoir jamais promise, et il déclara qu’il était tout à fait prêt à aller devant les tribunaux. Face aux juges, Héraclès appela Philée afin qu’il témoigne contre son père, et le jeune homme confirma que la rémunération lui était due. Augias, furieux, avant même que le verdict ne fût émis, ordonna à Héraclès et à Philée de quitter l’Élide. Philée, alors, gagna Doulichion et s’y établit ; tandis qu’Héraclès se rendit à Olénos, auprès du roi Dexaménos.

Il le trouva sur le point de donner en mariage, contre sa volonté, sa fille Mnésimaché au Centaure Eurytion. Alors le roi demanda l’aide d’Héraclès, et le héros tua Eurytion comme il rejoignait son épouse.

Par la suite, Eurysthée refusa de prendre en compte ce travail, prétextant qu’il l’avait accompli pour de l’argent. » (Apollodore, La Bibliothèque, livre II, chapitre V, 5).

Héraclès, cependant, ne se laissa pas intimider par l’ampleur de la tâche ni par son caractère avilissant. Plutôt que de tenter de nettoyer les écuries à la main, il fit preuve d’ingéniosité en concevant un plan astucieux. Il observa les environs et décida de tirer parti des ressources naturelles. Deux fleuves, l’Alphée et le Pénée, coulaient non loin des écuries.

Avec une habileté remarquable, Héraclès entreprit de détourner le cours des deux fleuves. À l’aide de sa force surhumaine, il creusa des canaux qui dirigeaient les eaux tumultueuses directement à travers les écuries. Les puissants torrents emportèrent en quelques heures les immenses amas de fumier, laissant les lieux impeccables.

Bien que ce travail fût accompli dans les temps impartis, Augias refusa de tenir sa promesse initiale de récompenser Héraclès, arguant que le héros avait utilisé les fleuves et non sa propre force. Héraclès, furieux de cette trahison, quitta le royaume en promettant de revenir pour punir Augias.

Ce travail mit en avant la créativité et l’intelligence d’Héraclès, soulignant qu’il n’était pas seulement un héros de la force brute, mais aussi un esprit capable de résoudre des défis complexes par des moyens innovants.
Les deux rivières qui servent à nettoyer les écuries font penser au signe astrologique des Poissons. Les Poissons sont un signe d’eau.

B : Les travaux dans des contrées lointaines.

Les six derniers travaux confiés à Héraclès se déroulèrent en dehors du sol grec, dans des régions lointaines, bien au-delà des frontières familières de l’Hellade. Ces travaux, d’une envergure beaucoup plus vaste, illustrent l’expansion de son héroïsme vers des horizons inconnus. En explorant des contrées exotiques et en affrontant des créatures mythiques, Héraclès démontra que sa force et sa ruse n’étaient pas limitées à son propre territoire.

Ces épreuves renforcèrent son rôle de héros universel, civilisateur et défenseur de l’ordre contre le chaos. Il ira d’abord dans les îles grecques et en Asie Mineure (1), pour ensuite se rendre autour de la Méditerranée (2).

1 : Les îles grecques et l’Asie Mineure.

Les trois premiers travaux ont lieu dans les îles grecques et en Asie Mineure.

les travaux d’Héraclès dans les îles grecques et en Asie Mineure.
  1. Taureau de Crète – Crète. (a)
  2. Les juments de Diomède – Thrace. (b)
  3. La ceinture d’Hippolyte – Thémiscyre. (c)

a : Le taureau de Crète (Taureau).

Le septième des travaux confiés à Héraclès l’amena à capturer le célèbre taureau de Crète, une créature divine qui avait causé des ravages sur l’île.

le taureau de Crète, mosaïque de Liria.

Ce taureau avait été offert à Minos, roi de Crète, par le dieu Poséidon, en guise de symbole de sa faveur. Cependant, Minos, au lieu de sacrifier l’animal comme il en avait reçu l’instruction divine, décida de le garder pour lui. En représailles, Poséidon rendit le taureau fou et destructeur, semant le chaos dans l’île.

« Le septième travail consista à capturer le taureau de Crète. Acousilaos soutenait qu’il s’agissait du taureau envoyé par Zeus pour transporter Europe ; d’autres au contraire prétendent qu’il s’agissait de celui que Poséidon avait envoyé de la mer quand Minos promit de sacrifier au dieu ce qui viendrait de l’océan.

Selon la légende, quand Minos vit la beauté de ce taureau, il l’enferma dans ses étables et en sacrifia un autre à Poséidon ; et le dieu, en colère, le fit devenir sauvage.

Héraclès, donc, gagna la Crète pour ce taureau ; il demanda l’aide de Minos mais le roi lui répondit qu’il devait l’affronter tout seul.

Héraclès le captura et le porta à Eurysthée, mais celui-ci, par la suite, le libéra. Le taureau s’en alla errant vers Sparte, puis à travers toute l’Arcadie ; il traversa l’isthme et gagna Marathon, en Attique, où il causa de grands dommages aux habitants de la région. » (Apollodore, La Bibliothèque, livre II, chapitre V, 7).

Héraclès débarqua en Crète, accueilli par Minos, qui, soulagé de trouver un héros capable de s’occuper de la créature, lui permit d’affronter le taureau. Le héros traqua l’animal jusqu’à une plaine. Armé de sa force surhumaine et de son courage, Héraclès immobilisa la bête à mains nues. Il ramena le taureau à Mycènes.

Arrivé à Mycènes, Eurysthée, comme à son habitude, manifesta sa lâcheté en refusant de garder le taureau. L’animal fut relâché et continua à causer des ravages, cette fois en Attique, jusqu’à ce qu’il soit finalement tué par Thésée, dont nous parlerons plus tard.

Ce travail correspond de manière évidente au signe astrologique du Taureau, sans qu’il soit besoin de longs développements.

b : Les juments de Diomède (Gémeaux).

Le huitième travail imposé à Héraclès par Eurysthée était de capturer les terribles juments de Diomède, un roi barbare de Thrace.

Ces chevaux, nourris de chair humaine, semaient la terreur en Thrace en dévorant quiconque osait s’approcher d’eux. Leur férocité était telle qu’ils étaient maintenus enchaînés avec des harnais de fer dans les écuries royales.

les juments de Diomède, mosaïque de Liria.

« Le huitième travail consista à porter à Mycènes les juments du roi de Thrace Diomède. Ce dernier était le fils d’Arès et de Cyrène, et régnait sur les Bistones, un peuple de Thrace très belliqueux, et il possédait des juments anthropophages.

Héraclès mit à la voile avec une équipe de volontaires, attaqua les gardiens des écuries, et mena les juments sur la plage. Mais les Bistones prirent les armes et les poursuivirent. Alors Héraclès confia les juments à Abdéros. Celui-ci était le fils d’Hermès ; originaire d’Oponte en Locride, il était aimé d’Héraclès. Mais les juments le mirent en pièces et le dévorèrent. Entre-temps, Héraclès avait défait les Bistones, tué Diomède et contraint à la fuite les survivants.

Après avoir fondé la cité d’Abdéra près de la tombe d’Abdéros, le héros amena les juments à Eurysthée. Mais celui-ci ensuite les libéra, et les juments gagnèrent le mont Olympe, où elles furent dévorées par les bêtes sauvages. » (Apollodore, La Bibliothèque, livre II, chapitre V, 8).

Héraclès, accompagné d’un groupe de compagnons, s’aventura dans le royaume de Diomède. Dès leur arrivée, ils furent confrontés à une résistance féroce de la part des gardes royaux. Héraclès, avec sa force légendaire, repoussa ces adversaires avant de se diriger vers les écuries. Là, il détacha les juments et les conduisit hors de la ville. Cependant, Diomède, furieux de cette intrusion, mobilisa son armée pour récupérer les bêtes.

Dans la bataille qui s’ensuivit, Héraclès démontra sa supériorité tactique en vainquant les forces de Diomède. Selon Diodore de Sicile, il tua Diomède et offrit son corps en pâture aux juments. Repues de leur propre maître, les créatures perdirent une partie de leur agressivité, permettant ainsi à Héraclès de les maîtriser complètement.

Héraclès ramena ensuite les juments à Mycènes. Une fois encore, Eurysthée, terrifié par ces bêtes monstrueuses, refusa de les garder et les relâcha. Elles allèrent sur le mont Olympe, où elles furent tuées par des bêtes sauvages.

Cet exploit concerne le signe astrologique des Gémeaux. En effet, les chevaux représentent traditionnellement ce signe dans l’astrologie grecque. C’est le cas avec Castor et Pollux, qui sont éleveurs de chevaux et cavaliers. Les juments de Diomède sont tuées par des bêtes sauvages au mont Olympe, ce qui indique qu’il y a sacrifice du signe dans le signe astrologique suivant durant l’ère du Taureau.

c : La ceinture d’Hippolyte (Poissons).

Le neuvième travail imposé à Héraclès fut de rapporter la ceinture d’Hippolyte, reine des Amazones.

la ceinture d’Hippolyte, mosaïque de Liria.

Cette ceinture, un cadeau du dieu Arès, symbolisait le pouvoir et la bravoure des Amazones, un peuple de femmes guerrières légendaires vivant près du fleuve Thermodon. Eurysthée désirait cet objet précieux pour sa fille Admète, ce qui poussa Héraclès à entreprendre une expédition périlleuse.

« Le neuvième travail consista à rapporter la ceinture d’Hippolyte. Hippolyte était la reine des Amazones ; elles habitaient près du fleuve Thermodon, c’était un peuple vraiment valeureux à la guerre. Ces femmes s’exerçaient à des travaux masculins, et si par hasard l’une d’elles avait une relation avec un homme et restait enceinte, elles élevaient uniquement les filles ; elles se coupaient le sein droit, pour n’être pas entravées dans le maniement des armes, et conservaient le gauche pour pouvoir allaiter. Hippolyte avait reçu la ceinture d’Arès, en signe de sa supériorité sur toutes les autres. Héraclès avait été envoyé pour prendre cette ceinture, pour la donner à Admète, la fille d’Eurysthée, qui la voulait.

(…)

Quand finalement le héros jeta l’ancre dans le port de Thémiscyre, Hippolyte vint lui rendre visite : la reine s’informa du but de sa mission, et lui promit la ceinture. Mais Héra, déguisée en Amazone, parcourait la ville, en disant que des étrangers étaient arrivés avec l’intention d’enlever la reine. Alors les Amazones s’armèrent, prirent leurs montures et galopèrent vers les navires. Quand il les aperçut en ordre de bataille, Héraclès soupçonna une trahison : il tua Hippolyte, il lui arracha la ceinture et, après avoir mis en déroute toutes les autres (…),

(…)

Il arriva finalement à Mycènes et remit la ceinture à Eurysthée. » (Apollodore, La Bibliothèque, livre II, chapitre V, 9).

Héraclès rassembla une petite troupe de compagnons et traversa la mer Égée jusqu’aux terres des Amazones. À son arrivée, il fut accueilli par Hippolyte elle-même, qui, impressionnée par la réputation du héros, accepta de lui donner la ceinture sans résistance. Cependant, Héra, jalouse et déterminée à saboter les efforts d’Héraclès, prit l’apparence d’une Amazone et répandit la rumeur que le héros cherchait à capturer leur reine.

Les Amazones, croyant leur souveraine en danger, se rassemblèrent en armes et attaquèrent Héraclès et ses compagnons. Une bataille féroce éclata. Héraclès, malgré l’hostilité soudaine, fit preuve de courage et d’adresse, repoussant les guerrières tout en protégeant ses alliés. Lors de l’affrontement, Hippolyte fut tuée, bien que certaines versions suggèrent qu’elle se sacrifia volontairement pour apaiser le conflit.

Après avoir défait les Amazones, Héraclès s’empara de la ceinture et reprit la mer pour revenir à Mycènes. Il est difficile de dire à quel signe astrologique correspond ce travail. Ce n’est pas la Vierge, car c’est un signe protecteur et nourricier, ce que ne sont pas les Amazones, qui sont des femmes guerrières.

Mais durant le voyage retour, il va se rendre dans la ville de Troie pour y connaître une aventure importante avec la belle Hésione (et, en arrière-plan, Ganymède).

« Il tua Hippolyte, lui arracha la ceinture et, après avoir mis en déroute toutes les autres, il appareilla pour Troie.

En ces jours, la cité était affligée par un grave fléau, à cause de la colère d’Apollon et de Poséidon. Les deux dieux, en effet, pour mettre à l’épreuve l’outrecuidance du roi Laomédon, avaient pris l’apparence de deux mortels, et s’étaient accordés avec lui pour fortifier les murs de la citadelle de Pergame, en échange d’une rétribution. Mais quand ensuite ils eurent achevé le travail, Laomédon refusa de les payer. Alors Apollon envoya une épidémie et Poséidon un monstre marin ; ce dernier, sortant des eaux avec la marée, s’aventurait sur la terre ferme et causait des ravages parmi les hommes. Les oracles avaient révélé que ce grand malheur prendrait fin si Laomédon exposait sa fille Hésione en pâture au monstre : aussi la jeune fille était-elle enchaînée à un rocher près de la mer. Héraclès vit la jeune fille exposée sur le rocher, et promit qu’il la libérerait si Laomédon lui cédait les juments que Zeus lui avait données en échange de l’enlèvement de Ganymède. Laomédon lui donna sa parole, Héraclès tua le monstre et sauva la jeune fille. Mais le roi refusa de lui donner la rétribution promise : alors Héraclès menaça de faire la guerre à Troie, puis il repartit.

Arrivé à Ainos, il reçut l’hospitalité du roi Poltys. Alors qu’il s’apprêtait à reprendre la mer, sur la plage d’Ainos il frappa et tua l’insolent Sarpédon, fils de Poséidon et frère de Poltys. Il débarqua ensuite à Thasos, soumit les Thraces qui y habitaient et la donna à coloniser aux fils d’Androgée. De Thasos il arriva à Torone : là, Polygonos et Télégonos, les deux fils de Protée, fils lui-même de Poséidon, le défièrent en duel, et Héraclès les tua tous les deux. » (Apollodore, La Bibliothèque, livre II, chapitre V, 9).

Lors de son séjour à Troie, le roi de la ville, Laomédon, subissait la colère d’Apollon et de Poséidon (Poissons). Afin de calmer leur colère, il devait sacrifier sa fille, Hésione, à un monstre marin (Poissons). Héraclès accepte de sauver sa fille en échange de chevaux (donc le signe des Gémeaux). Une fois le monstre vaincu, le roi refusa de lui donner sa récompense. Héraclès menaça Troie de lui faire la guerre.

On devine donc que ce travail pourrait correspondre au signe des Poissons.

2 : Le pourtour de la Méditerranée.

travaux d’Héraclès autour de la Méditerranée.

Les trois derniers travaux eurent lieu tout autour de la Méditerranée.

  1. Les vaches de Géryon – Érythie. (a)
  2. Le jardin des Hespérides – Hespérides. (b)
  3. Le Cerbère de l’Hadès – Cap Ténare. (c)

a : Les vaches de Géryon (Taureau).

Le dixième travail confié à Héraclès par Eurysthée consistait à capturer le troupeau de vaches rouges appartenant à Géryon, un géant à trois corps, qui résidait à l’extrémité occidentale du monde connu, sur l’île d’Érythie, dans l’actuelle Espagne.

les vaches de Géryon.

Ce troupeau, gardé par le redoutable chien Orthros à deux têtes et par le berger Eurytion, représentait une épreuve exceptionnelle en raison de la distance, des dangers multiples et de la complexité logistique. La description du travail par Diodore de Sicile est très longue, car elle s’étale sur plusieurs chapitres. Apollodore est plus rapide dans sa description.

« Le dixième travail imposé à Héraclès fut de capturer les bœufs de Géryon dans l’île d’Érythie. Cette dernière se trouve en bordure d’Océan et son nom actuel est Gadir. L’île était habitée par Géryon, le fils de Chrysaor et de Callirhoé, elle-même fille d’Océan. Son corps était celui de trois hommes qui auraient grandi ensemble, réunis jusqu’à la taille, puis séparés en trois flancs, au niveau des cuisses et jusqu’en haut.

Il avait des bœufs roux, dont s’occupait Eurytion et que gardait Orthros, le chien à deux têtes, né d’Échidna et de Typhon.

Dans sa traversée de l’Europe pour capturer les bœufs de Géryon, Héraclès tua de nombreuses bêtes féroces. Il passa par la Libye et arriva à Tartessos ; là, pour marquer son passage, il érigea deux colonnes, l’une en face de l’autre, comme frontières entre l’Europe et la Libye.

Puis, comme au cours de son trajet le soleil le brûlait, il menaça le dieu avec son arc : et le Soleil, plein d’admiration pour le courage de cet homme, lui donna sa coupe d’or pour traverser l’Océan.

Arrivé à Érythie, Héraclès grimpa sur le mont Abas. Mais le chien, s’étant aperçu de sa présence, se précipita sur lui. Héraclès alors l’assomma avec sa massue, puis il tua le bouvier Eurytion qui était venu au secours du chien. Ménoetès, qui faisait paître non loin les troupeaux d’Hadès, rapporta à Géryon ce qui venait d’arriver. Et Géryon s’en alla affronter Héraclès près du fleuve Anthémos, alors que le héros emmenait déjà le bétail. Ils en vinrent aux mains et Géryon fut mortellement frappé. Héraclès fit avancer les bêtes dans la coupe du Soleil, et arriva à Tartessos où il la restitua au dieu.

Après être passé par le territoire d’Abdéra, Héraclès arriva en Ligurie où Ialébion et Dercynos, deux fils de Poséidon, cherchèrent à lui voler son bétail. Mais le héros les tua, puis il descendit le long de la côte tyrrhénienne.

À Rhégium, un taureau s’échappa, courut se jeter dans la mer et nagea jusqu’en Sicile. Il traversa toute la région et parvint jusqu’au royaume d’Éryx, le roi des Élymes, fils de Poséidon, qui unit le taureau à ses vaches.

Héraclès confia son troupeau à Héphaïstos, se lança à la recherche du taureau et le trouva au milieu des bêtes d’Éryx. Le roi lui déclara qu’il le lui rendrait uniquement si Héraclès parvenait à le battre dans un combat aux poings. Le héros sortit vainqueur à trois reprises, tua Éryx, récupéra le taureau et se remit en route avec ses bêtes vers la mer Ionienne.

Mais quand il arriva aux criques, Héra envoya un taon tourmenter les bêtes, qui se dispersèrent vers les montagnes thraces. Héraclès les suivit, réussit à en rassembler la plus grande partie, et les mena vers l’Hellespont. Celles qu’il ne put pas trouver retournèrent à l’état sauvage. Avec son troupeau ainsi péniblement rassemblé, Héraclès se retrouva devant le fleuve Strymon, ce qui le contraria. Alors il remplit de rochers son lit et ses eaux ne furent plus navigables. Enfin, il mena les bœufs à Eurysthée qui les sacrifia à Héra. » (Apollodore, La Bibliothèque, livre II, chapitre V, 10).

Héraclès entreprit un long voyage à travers des contrées inconnues, traversant l’Europe et l’Afrique. Sur son chemin, il érigea deux célèbres colonnes, aujourd’hui identifiées comme le détroit de Gibraltar, pour marquer les limites de son expédition et du monde gréco-romain. Héraclès est avant tout un héros fondateur de civilisation qui crée des villes et marque les limites de l’empire.

Arrivé à Érythie, Héraclès dut d’abord affronter Orthros, qu’il tua d’un coup de sa massue légendaire. Ensuite, il fit face à Eurytion, le berger du troupeau, qu’il neutralisa de la même manière. Géryon, alerté par le tumulte, se précipita pour défendre son troupeau. Le combat qui s’ensuivit fut titanesque. Grâce à sa force surhumaine et à son habileté au combat, Héraclès parvint à vaincre le géant, lui transperçant ses trois corps d’une seule flèche empoisonnée, trempée dans le venin de l’Hydre de Lerne.

Après avoir récupéré le troupeau, Héraclès entreprit le difficile voyage de retour vers Mycènes. Sur le chemin, il dut surmonter de nombreuses embûches, notamment des tentatives de vol de la part de brigands et des obstacles naturels imposés par Héra, qui ne cessait d’entraver sa progression. Malgré tout, il parvint à ramener le troupeau à Eurysthée, qui sacrifia les vaches en l’honneur d’Héra.

Cet exploit est le plus épique des travaux d’Héraclès. Avec les deux suivants, il forme une trilogie qui fait parcourir l’ensemble du pourtour méditerranéen, montrant les limites du futur empire romain et le destin du futur Grand Monarque.

Les vaches de Géryon relèvent de manière évidente du signe du Taureau. Il n’est point besoin de s’étendre sur le sujet. En revanche, il y a un chien à deux têtes et un homme avec trois corps, qui correspondent à deux autres signes.

b : Les pommes d’or des Héspérides (Verseau, Scorpion et Lion).

Le onzième travail (douzième chez Diodore de Sicile) confié à Héraclès fut de rapporter les pommes d’or des Hespérides, des fruits merveilleux censés conférer l’immortalité.

les pommes d’or des Hespérides.

Ces pommes étaient gardées dans un jardin secret, situé à l’extrémité occidentale du monde, sous la surveillance vigilante d’un dragon à cent têtes nommé Ladon, ainsi que des nymphes Hespérides elles-mêmes, filles d’Atlas.

« Le héros accomplit ces exploits en huit ans et un mois. Mais Eurysthée, n’ayant pas retenu valables ceux de l’Hydre et des étables d’Augias, imposa encore un travail à Héraclès, le onzième : le héros devrait lui apporter les pommes d’or du jardin des Hespérides.

Ce dernier se trouvait, non comme certains l’ont dit, en Libye, mais bien sur le mont Atlas, au pays des Hyperboréens, et c’était le cadeau de noces offert par Gaia à Zeus et à Héra. Un dragon immortel en avait la garde, fils de Typhon et d’Échidna, qui avait cent têtes et qui savait parler avec les voix les plus variées et sur tous les tons. Les Nymphes des Hespérides montaient également la garde : Églé, Érythie, Hespérie et Aréthuse.

Chemin faisant, Héraclès arriva au fleuve Échédoros où Cycnos, fils d’Arès et de Pyrène, le défia en duel : Arès en personne se rangea aux côtés de Cycnos, et dirigea le combat. Mais la foudre s’abattit entre eux et l’affrontement fut interrompu.

Héraclès poursuivit sa route vers le pays des Illyriens, jusqu’au fleuve Éridan, où il trouva les Nymphes, filles de Zeus et de Thémis. Elles lui indiquèrent le lieu où dormait Nérée. Héraclès le saisit dans son sommeil et le ligota, même si Nérée continuait de prendre mille formes différentes, et il ne le lâcha pas tant qu’il ne lui eut pas révélé où trouver les pommes des Hespérides.

Ainsi le héros s’achemina-t-il vers la Libye. En ce temps-là, sur ce pays régnait Antée, le fils de Poséidon, qui avait l’habitude de contraindre à la lutte tous les étrangers, pour les tuer. Aussi obligea-t-il Héraclès : mais le héros l’empoigna, le souleva de terre, lui cassa les os et le tua. Chaque fois en effet qu’il touchait terre, Antée devenait toujours plus fort parce que — si l’on en croit certains — il était le fils de la Terre elle-même.

La Libye traversée, Héraclès arriva en Égypte. Le roi de cette contrée était Busiris, le fils de Poséidon et de Lysianassa, fille elle-même d’Épaphos. Busiris sacrifiait tous les étrangers sur l’autel de Zeus, conformément à une prophétie. Depuis neuf ans, en effet, l’Égypte était ravagée par la famine, et Phrasios, un savant prophète, arrivé de Chypre, lui avait prédit que la disette prendrait fin si chaque année il sacrifiait à Zeus un étranger. Le premier à être égorgé fut le devin lui-même ; et puis il continua avec tous les étrangers qui se présentaient. Héraclès lui aussi fut capturé et mené sur l’autel ; mais le héros rompit les cordes qui le liaient, et tua Busiris avec son fils Amphidamas.

Puis il traversa l’Asie et arriva à Thermydron, le port de Lindos. Là, il détacha l’un des deux taureaux du char d’un bouvier, le sacrifia et s’en fit un festin. Le bouvier ne put faire autrement que de fuir vers le sommet d’une montagne et maudire Héraclès de loin. Et, en souvenir de cet épisode, les habitants de Lindos accomplissent des sacrifices en prononçant des malédictions.
Le héros traversa ensuite l’Arabie, où il tua Émathion, le fils de Tithon ; il poursuivit son chemin vers la Libye, vers la mer extérieure où il emprunta à Hélios sa coupe. Ainsi passa-t-il de l’autre côté ; il aborda sur la terre ferme d’en face. Ayant rejoint les montagnes du Caucase, il tua avec ses flèches l’aigle, fils d’Échidna et de Typhon, qui dévorait le foie de Prométhée ; puis Héraclès le libéra, après s’être fait une couronne d’olivier, et présenta à Zeus le Centaure Chiron qui voulait mourir à la place de Prométhée.

Prométhée avait conseillé à Héraclès de ne pas cueillir les pommes avec ses mains, mais de soulager Atlas du poids du ciel, et de l’envoyer à sa place.

Arrivé au pays des Hyperboréens, donc, le héros convainquit Atlas et soutint le ciel à sa place. Atlas cueillit trois pommes du Jardin des Hespérides, et les porta à Héraclès. Ensuite il ne voulut plus reprendre le ciel sur ses épaules. Héraclès alors le pria de lui accorder le temps de mettre autour de sa tête un bandeau pour porter ce poids ; Atlas déposa les pommes à terre et accepta de soutenir le ciel un moment encore : Héraclès s’empara des pommes et s’enfuit.
Il y en a qui affirment que ce ne fut pas Atlas qui lui apporta les pommes : le héros les aurait cueillies lui-même, après avoir tué le serpent-gardien.
Puis il les porta à Eurysthée qui en fit cadeau au héros lui-même. Héraclès les donna ensuite à Athéna, mais la déesse les restitua aux Hespérides, parce qu’il n’était pas permis, de par la loi divine, que les pommes se trouvent dans un autre endroit.
» (Apollodore, La Bibliothèque, livre II, chapitre V, 11).

Héraclès entama un voyage périlleux à travers des contrées inconnues pour localiser le jardin des Hespérides. En chemin, il rencontra plusieurs personnages et fit face à de nombreux défis. Il traversa la Libye, où il vainquit le géant Antée en le soulevant du sol pour l’empêcher de regagner sa force vitale. Il traversa également l’Égypte, où il tua le roi Busiris, qui sacrifiait des étrangers aux dieux.

Lorsqu’il atteignit les confins du monde, Héraclès consulta Nérée, un dieu marin doté du don de clairvoyance. Après une lutte pour contraindre Nérée à révéler l’emplacement du jardin, Héraclès obtint enfin les informations nécessaires. Il se rendit ensuite auprès d’Atlas, le Titan condamné à porter le ciel sur ses épaules, et lui proposa un marché.

Héraclès se chargea temporairement du fardeau d’Atlas en tenant le ciel, tandis que ce dernier allait récupérer les pommes d’or pour lui. Atlas accepta, se rendit dans le jardin, maîtrisa Ladon et revint avec les fruits. Cependant, Atlas, profitant de sa liberté retrouvée, refusa de reprendre son fardeau. Héraclès usa alors d’un stratagème : il demanda à Atlas de reprendre le ciel pour un instant, le temps de placer un coussin sur ses épaules. Dès qu’Atlas reprit le fardeau, Héraclès s’enfuit avec les pommes.

De retour à Mycènes, Héraclès présenta les pommes à Eurysthée, mais ces dernières furent finalement offertes à Athéna, qui les restitua aux Hespérides pour préserver l’équilibre cosmique.

Ce travail correspond au signe astrologique du Verseau. Les géants comme Antée ou Atlas sont des symboles associés au signe du Verseau. Il y a également le dragon qui protège le jardin, qui correspond au signe du Scorpion. Le roi Busiris représente le signe du Lion.

c : Le Cerbère des Enfers (Scorpion).

Le douzième et dernier travail (onzième chez Diodore de Sicile) confié à Héraclès par Eurysthée fut le plus audacieux et le plus périlleux de tous : ramener vivant Cerbère, le redoutable chien à trois têtes qui gardait les portes des Enfers.

le Cerbère de l’Hadès.

Ce monstre, engendré par Typhon et Échidna, était chargé d’empêcher les âmes des morts de s’échapper et les vivants d’entrer dans le royaume d’Hadès. Ce travail marquait le summum des épreuves d’Héraclès, testant à la fois sa force, son courage et sa piété envers les dieux.

« Comme douzième travail, il lui fut imposé de ramener Cerbère de l’Hadès. Cerbère avait trois têtes de chien, une queue de dragon et toute la longueur de son dos était hérissée de têtes de serpents de toutes espèces.

Pour se préparer à cette entreprise, Héraclès se rendit à Éleusis, auprès de Mélampous, afin d’être initié aux mystères. Or, en ce temps-là, l’initiation n’était pas accordée aux étrangers ; aussi, pour cette raison, Héraclès dut-il se faire adopter par Pylios. Et, de surcroît, il ne pouvait pas assister aux mystères parce qu’il n’avait pas été purifié après le meurtre des Centaures. Eumolpos le purifia, et finalement Héraclès fut initié.

Ayant atteint le cap Ténare, en Laconie, là où s’ouvre le passage pour descendre dans l’Hadès, Héraclès s’y engagea et descendit. Quand les âmes le virent, elles s’enfuirent toutes, excepté Méléagre et la Gorgone Méduse.

Alors Héraclès sortit son épée, comme si la Gorgone avait été vivante, mais Hermès l’avertit qu’il ne s’agissait là que d’un vain fantasme. Arrivé près de la porte de l’Hadès, il trouva Thésée et Pirithoos, celui qui avait aspiré à la main de Perséphone ; c’est pourquoi ils étaient à présent prisonniers.

Dès qu’ils virent Héraclès, ils tendirent aussitôt les mains vers lui, dans l’espoir que sa force pourrait les délivrer. Le héros réussit à prendre Thésée par la main et à le mettre debout ; mais, alors qu’il tentait de relever Pirithoos, la terre trembla, et il dut lâcher prise. Puis il fit rouler la pierre qui écrasait Ascalaphos. Et pour offrir un sacrifice de sang aux âmes, il égorgea une bête du troupeau d’Hadès.

Mais leur gardien, Ménétès, fils de Ceuthonymos, le défia à la lutte. Héraclès aussitôt le maintint fermement par la taille et lui brisa les côtes. Perséphone alors intercéda en sa faveur et Héraclès le laissa aller.

Il parla ensuite à Hadès de Cerbère et le dieu lui permit de l’emmener, à la condition qu’il le vainque sans armes. Héraclès le trouva près des portes de l’Achéron : protégé par sa cuirasse et recouvert de sa peau de lion, il lui mit les mains autour du cou et ne bougea plus jusqu’à ce que la bête, suffoquant, tombe à terre.

Héraclès alors la prit, et remonta non loin de Trézène. Déméter, ensuite, transforma Ascalaphos en hulotte. Héraclès montra Cerbère à Eurysthée puis le ramena dans l’Hadès. » (Apollodore, La Bibliothèque, livre II, chapitre V, 12).

Avant de descendre aux Enfers, Héraclès se rendit à Éleusis pour se faire initier aux Mystères sacrés dédiés à Déméter et Perséphone. Les Mystères d’Éleusis inspireront ensuite les rituels de la franc-maçonnerie. Une fois initié, Héraclès se dirigea vers l’entrée des Enfers, située dans une grotte proche du cap Ténare, en Laconie.

Arrivé dans le royaume des morts, Héraclès rencontra Hadès et Perséphone, à qui il demanda la permission de capturer Cerbère. Hadès accepta à condition que le héros maîtrise la bête sans utiliser d’armes, une épreuve qui allait mettre à l’épreuve sa force brute. Héraclès s’avança donc vers Cerbère, dont les trois têtes aboyaient de manière terrifiante et dont la queue, semblable à un serpent, se tordait avec violence.

Avec une audace inégalée, Héraclès saisit Cerbère à mains nues. Une lutte titanesque s’ensuivit, le héros utilisant toute sa puissance pour immobiliser la bête tout en évitant ses morsures et les coups de sa queue. Finalement, il parvint à maîtriser le monstre en lui enserrant le cou et les pattes, le contraignant à se soumettre sans le blesser gravement.

Chargé de son fardeau, Héraclès remonta à la surface, ramenant Cerbère à Mycènes. Eurysthée fut saisi de terreur à la vue du gardien des Enfers et ordonna immédiatement qu’il soit renvoyé dans le royaume des morts. Héraclès obéit et restitua Cerbère à Hadès, accomplissant ainsi son dernier travail.

Ce douzième travail correspond au signe du Scorpion, avec le chien monstrueux Cerbère qui garde l’entrée de l’Enfer.

III : Troisième période : l’esclavage sous Omphale.

Après avoir accompli les Douze Travaux, Héraclès, loin de trouver la paix, fut confronté à une nouvelle épreuve imposée par Apollon. En punition pour le meurtre d’Iphitos (A), Héraclès dut se soumettre à une période de servitude sous l’autorité d’Omphale, reine de Lydie (B). Enfin libéré, il put mener la première guerre de Troie (C) et contracter un second mariage avec Déjanire (D).

A : La deuxième faute.

La deuxième faute d’Héraclès correspond au meurtre d’Iphitos.

« Après qu’Héraclès eut achevé ses travaux, il céda à Iolaos sa femme Mégara, qu’il soupçonna coupable du sort malheureux de ses enfants : il espérait qu’une autre lui donnerait une progéniture plus heureuse. Il demanda en mariage Iole, fille d’Eurytos, roi d’Oichalia. Mais Eurytos, instruit de l’infortune de Mégara, demanda du temps pour se déterminer.

Héraclès, ainsi rebuté, emmena, pour se venger de l’affront, les juments d’Eurytos. Iphitos, fils d’Eurytos, soupçonnant la vérité, se rendit à Tirynthe, à la recherche de ces animaux. Héraclès le fit monter sur une tour élevée, et lui ordonna de s’assurer s’il ne les voyait pas paître quelque part. Iphitos ne pouvant les apercevoir, Héraclès lui reprocha d’avoir été injustement accusé de vol, et le précipita du haut de la tour. » (Diodore de Sicile, livre IV, chapitre XXXI).

À la suite du meurtre d’Iphitos, Héraclès devint malade physiquement, en punition de ce meurtre.

« Héraclès devint malade en punition de ce meurtre ; il se rendit à Pylos, chez Néléus, et le pria de l’en purifier. Néléus consulta ses enfants, et tous, à l’exception de Nestor, le plus jeune, furent d’avis de refuser cette purification. Héraclès se rendit de là chez Déiphobos, fils d’Hippolyte, qui ne s’y refusa point ; mais, ne pouvant être délivré de sa maladie, il alla consulter Apollon pour se laisser vendre publiquement, et donner exactement le prix de sa vente aux enfants d’Iphitos. » (Diodore de Sicile, livre IV, chapitre XXXI).

Pour chaque faute, Héraclès doit consulter l’oracle de Delphes afin de savoir comment expier sa faute. Pour cette deuxième faute, il doit accepter d’être réduit en esclavage par la reine Omphale.

« La maladie l’obligeant d’obéir à cet oracle, Héraclès vint, avec quelques-uns de ses amis, aborder en Asie. Quand il fut arrivé dans ce pays, il se laissa vendre par un de ses amis ; et il devint esclave d’Omphale, fille d’Iardanos, et reine des Méoniens, qu’on appelle aujourd’hui Lydiens.

Le vendeur remit ensuite aux enfants d’Iphitos, selon l’ordre de l’oracle, le prix de la vente d’Héraclès. Héraclès recouvra la santé. » (Diodore de Sicile, livre IV, chapitre XXXI).

Apollon, furieux du meurtre d’Iphitos, exigea qu’Héraclès expie sa faute en devenant esclave. La sentence divine ne visait pas seulement à punir le héros, mais aussi à rappeler la primauté de l’ordre cosmique sur la force brute. Ainsi, Héraclès, l’homme le plus puissant de son temps, dut accepter une situation humiliante pour restaurer l’équilibre rompu par son acte impulsif.

Omphale, souveraine de Lydie, acheta Héraclès comme serviteur. Contraint d’obéir à ses ordres, le héros se retrouva dans une situation inédite où sa force légendaire ne pouvait pas le libérer. Cette inversion des rôles, où un héros invincible devait se plier à la volonté d’une reine, marqua une rupture symbolique avec les épisodes précédents de sa vie.

B : Servitude chez Omphale (Vierge).

Apollon exigea qu’Héraclès expie le meurtre d’Iphitos en devenant l’esclave de la reine Omphale. Cette période le vit accomplir des travaux domestiques (1), mais aussi libérer la Lydie du brigandage (2) et participer à la quête de la Toison d’or (3).

1 : Une servitude domestique et symbolique.

Pendant sa période de servitude, Héraclès fut contraint d’accomplir des tâches domestiques, souvent associées aux femmes dans la société antique. Omphale lui fit porter des vêtements féminins et l’obligea à filer la laine et à effectuer des travaux ménagers. Cette situation, bien que perçue comme une humiliation, permit également d’humaniser le héros et de révéler une facette inattendue de sa personnalité.

La reine Omphale, mosaïque de Liria.

La relation entre Héraclès et Omphale évolua au fil du temps. Selon certains mythes, elle ne fut pas seulement celle d’une maîtresse et de son esclave, mais aussi d’une amante et d’un compagnon. La légende raconte qu’Héraclès tomba sous le charme de la reine et qu’ils partagèrent une liaison passionnée. Cette union, bien que temporaire, permit à Héraclès de connaître une période de stabilité et de tendresse, contrastant avec les épreuves violentes de sa vie.

Omphale, de son côté, appréciait la compagnie du héros et ne manquait pas de reconnaître ses exploits. Elle incarne une figure féminine forte, capable de dominer même un homme comme Héraclès, tout en valorisant ses talents et sa bravoure. Leur relation illustre une réciprocité qui dépasse les conventions habituelles du pouvoir et de la soumission.

Omphale est liée au signe astrologique de la Vierge, car elle joue le rôle d’une mère protectrice et nourricière. Héraclès accomplit sous ses ordres des tâches domestiques.

2 : Libération du brigandage.

Cependant, Héraclès ne fut pas réduit à ces seules tâches. Dans d’autres récits, Omphale reconnut rapidement ses talents et son utilité en dehors du domaine domestique.

« Durant sa servitude, il captura les Cercopes d’Éphèse et tua Sylée d’Aulis : ce Sylée contraignait tous les étrangers de passage à travailler dans ses vignes ; mais Héraclès brûla l’ensemble de ses vignobles jusqu’aux racines ; ensuite il le tua, avec sa fille Xénodocé. » (Apollodore, La Bibliothèque, II, 6, 3).

Elle l’envoya combattre des brigands qui sévissaient dans le royaume, notamment les redoutables Cercopes, deux voleurs légendaires qui terrorisaient la Lydie. Héraclès, fidèle à sa nature, vainquit ces criminels et rétablit la sécurité dans la région.

3 : Le voyage en Colchide (Bélier).

Héraclès va réaliser un voyage en Colchide durant sa captivité.

« C’est au cours de sa période de servitude auprès d’Omphale que l’on place, en général, son voyage en Colchide, et également la chasse au sanglier de Calydon ; c’est durant la même période que Thésée, revenant de Trézène, purifia l’Isthme. » (Apollodore, La Bibliothèque, II, 6, 3).

Héraclès est censé avoir participé à la quête du sanglier de Calydon avec Thésée. Nous en parlerons lorsque nous évoquerons ce personnage. Intéressons-nous à son séjour en Colchide. La Colchide est le pays de la Toison d’or selon Apollodore. Cela signifie qu’Héraclès participa à l’expédition des Argonautes, menée par Jason.

Jason et la Toison d’or, cratère apulien à figures rouges du Peintre des Enfers.

« Quand Pélias avait consulté l’oracle à propos de son règne, le dieu lui avait prophétisé de se méfier d’un homme avec une seule sandale. Sur le moment, Pélias ne comprit pas, mais ensuite tout devint clair. Un jour, au bord de la mer, on célébra un grand sacrifice en l’honneur de Poséidon ; les participants étaient nombreux, et parmi eux se trouvait aussi Jason. Le jeune homme aimait l’agriculture, il vivait à la campagne, et il s’était rendu dans la cité, exprès pour le sacrifice ; pendant qu’il traversait le fleuve Anauros, le courant lui avait fait perdre une sandale, et à présent, un seul de ses pieds restait chaussé. Dès qu’il le vit, Pélias se rappela la réponse du dieu ; il s’approcha de Jason et lui demanda : « Si tu avais le pouvoir, et si tu apprenais d’un oracle qu’un de tes concitoyens te tuerait, que ferais-tu ? » Et alors, peut-être par hasard, peut-être inspiré par Héra (irritée contre Pélias à cause de son absence de vénération à son égard, et qui déjà méditait sa vengeance de la main de Médée), Jason répondit ainsi : « Moi, je l’enverrais à la recherche de la toison d’or ». À ces paroles, aussitôt Pélias lui ordonna d’aller la chercher. La Toison d’or se trouvait en Colchide, suspendue à un chêne, dans le bois sacré d’Arès, et le gardien était un dragon qui ne dormait jamais.

Pour cette mission, Jason demanda l’aide d’Argos, le fils de Phrixos ; et ce dernier, sur l’inspiration d’Athéna, fit un navire à cinquante rames, qui, du nom de son constructeur, fut appelé Argos. Athéna elle-même, à sa proue, adapta une figure de bois parlante, faite avec un de ces chênes sacrés de Dodone.

Quand le navire fut prêt, Jason consulta l’oracle, et le dieu lui ordonna d’embarquer avec lui les hommes les plus valeureux de toute la Grèce. Voici le nom de tous ceux qui se réunirent pour participer à l’expédition : Tiphys, fils d’Agnias, qui tint la barre du navire ; Orphée, fils d’Oagre ; Zétès et Calaïs, fils de Borée ; Castor et Pollux, fils de Zeus ; Télamon et Pélée, fils d’Éaque ; Héraclès, fils de Zeus ; Thésée, fils d’Égée ; Idas et Lyncée, fils d’Apharée ; Amphiaraos, fils d’Oïclès ; Cénée, fils de Coronos ; Palémon, fils d’Héphaïstos ou d’Étolos ; Céphée, fils d’Aléos ; Laërte, fils d’Arcisios ; Autolycos, fils d’Hermès ; Atalante, fille de Schoénée ; Ménécée, fils d’Actor ; Actor, fils d’Hippasos ; Admète, fils de Phérès ; Acaste, fils de Pélias ; Eurytos, fils d’Hermès ; Méléagre, fils d’Oenée ; Ancée, fils de Lycurgue ; Euphémos, fils de Poséidon ; Poeas, fils de Taumachos ; Butès, fils de Téléon ; Phanos et Staphylos, fils de Dionysos ; Erginos, fils de Poséidon ; Périclymène, fils de Nélée ; Augias, fils d’Hélios ; Iphiclos, fils de Thestios ; Argos, fils de Phrixos ; Euryale, fils de Mécistée ; Pénélos, fils d’Hippalmos ; Leitos, fils d’Alector ; Iphitos, fils de Naubolos ; Ascalaphe et Ialmène, fils d’Arès ; Astérios, fils de Cométès ; Polyphème, fils d’Élatos. » (Apollodore, la bibliothèque, I, 9, 16)

Héraclès accompagna l’équipage jusqu’en Mysie, où il se sépara du groupe pour retrouver son jeune ami Hylas, enlevé par des nymphes. La quête de la Toison d’or relève du signe astrologique du Bélier. Mais Héraclès ne participa pas intégralement à cette quête.

C : La première guerre de Troie (Poissons).

La guerre contre Troie marque l’un des derniers grands conflits d’Héraclès avant son apothéose.

« Après cela, Hercule retourna dans le Péloponnèse, et marcha contre Troie, pour se venger du roi Laomédon.

Celui-ci avait refusé les chevaux qu’il avait promis à Hercule, qui, pendant son expédition avec Jason, pour la conquête de la toison d’or, avait purgé la Troade d’un monstre marin. Nous en parlerons plus bas en détail, à l’occasion de l’histoire des Argonautes. L’expédition de la toison d’or ne laissant pas alors à Hercule le temps de se venger, il remit sa vengeance à un autre moment. » (Diodore de Sicile, livre IV, chapitre XXXII).

Le roi Laomédon, souverain de Troie, avait autrefois promis une récompense à Héraclès pour l’avoir sauvé, ainsi que sa cité, d’un monstre marin envoyé par Poséidon. Cependant, après la victoire d’Héraclès, Laomédon rompit sa promesse, refusant de lui céder les chevaux divins donnés par Zeus. Nous l’avions vu lors du neuvième travail concernant la ceinture d’Hippolyte.

« Une fois ses années de servitude terminées, et désormais guéri de son mal, Héraclès réunit une armée de nobles volontaires et s’en alla faire la guerre à Troie, avec dix-huit navires à cinquante rangées de rameurs. Ayant débarqué à Troie, il laissa Oïclos à la garde des navires et, en compagnie des autres valeureux guerriers, il partit attaquer la cité. Laomédon, pendant ce temps-là, courut aux navires en compagnie de ses sujets et tua Oïclos ; mais ensuite il fut repoussé par les troupes d’Héraclès et contraint à subir un siège à l’intérieur de la ville.
Télamon fit une brèche dans les murs et entra le premier dans la cité, et Héraclès après lui. Comme il vit que Télamon était entré le premier, Héraclès brandit son épée et le poursuivit pour le tuer, car il ne supportait pas que quelqu’un soit considéré comme meilleur que lui. Mais Télamon, prévoyant, se baissa pour ramasser des pierres, et, à Héraclès qui lui demandait ce qu’il faisait, il répondit : « Je veux construire un autel à Héraclès Victorieux. » Héraclès en fut très heureux, et quand il eut pris la ville, et tué Laomédon et ses enfants mâles, Podarcès excepté, il récompensa Télamon en lui offrant Hésione, la fille de Laomédon.

Il permit en outre à Hésione d’emmener un des prisonniers, celui qu’elle voudrait. Hésione choisit son frère, Podarcès, mais Héraclès dit qu’il devait d’abord devenir esclave, et sa sœur, par la suite, pourrait payer son rachat. Ainsi Hésione paya son rachat avec le voile qui lui couvrait le visage, et depuis ce moment Podarcès fut appelé Priam. » (Apollodore, La Bibliothèque, II, 6, 3–4).

Furieux de cette trahison, Héraclès rassembla une flotte et leva une armée pour assiéger Troie. Avec l’aide de compagnons tels que Télamon, il attaqua la cité avec une vigueur inégalée. La bataille fut intense, et malgré la résistance des Troyens, Héraclès parvint à pénétrer dans les murs de la ville. Il tua Laomédon de ses propres mains et installa Priam, l’un des fils loyaux du roi, sur le trône, en guise de récompense pour sa droiture.

D : Le mariage avec Déjanire.

Héraclès va épouser Déjanire. Un mariage qui va marquer la fin de sa vie par de nombreuses péripéties, dont le combat contre le dieu Achéloos (1) et la mort du centaure Nessos (2).

1 : Combat contre Archéloos (Taureau).

Déjanire, la seconde épouse d’Héraclès, occupe une place tragique dans l’épopée du héros.

« Héraclès arriva ensuite à Calydon. Là, il demanda la main de Déjanire, la fille d’Oenée. Pour l’avoir, il dut combattre contre Achéloos, qui avait pris l’aspect d’un taureau ; il lui arracha l’une de ses cornes. Après avoir épousé Déjanire, Héraclès rendit sa corne à Achéloos, et, en échange, il reçut celle d’Amalthée. Amalthée était la fille d’Hémonios ; elle avait une corne de taureau qui, selon Phérécyde, avait la faculté de produire en abondance toute nourriture ou toute boisson que l’on pouvait désirer. » (Apollodore, La Bibliothèque, II, 7, 5).

Déjanire, fille d’Oenée, roi de Calydon, et sœur de Méléagre, était réputée pour sa beauté et son courage. Leur union se forma après qu’Héraclès eut vaincu le dieu-fleuve Achéloos, qui rivalisait avec lui pour sa main. Achéloos, capable de se métamorphoser, adopta la forme d’un taureau pour affronter Héraclès, mais ce dernier le terrassa, brisant l’une de ses cornes. Ce mariage semblait promettre paix et bonheur, mais il fut marqué par une série d’événements tragiques.

Nous sommes ici sous le signe astrologique du Taureau, avec l’apparence du dieu-fleuve Achéloos. Nous avons également l’histoire de la corne du taureau qui donne en abondance la nourriture, ce qui relève également de la symbolique de ce signe.

2 : Combat contre Nessos (Sagittaire).

« Plus tard, un jour où Héraclès participait à une fête avec Oenée, il tua d’un coup de poing Eunomos, fils d’Architélès et parent d’Oenée, tandis qu’il lui versait de l’eau sur les mains. Comme l’incident avait été involontaire, le père de l’enfant pardonna, mais Héraclès voulut se soumettre à l’exil, ainsi que la loi le stipulait.

Il décida de se rendre auprès de Céyx, à Trachis. Il emmena Déjanire avec lui. Quand ils arrivèrent devant le fleuve Événos, ils rencontrèrent le Centaure Nessos, qui se trouvait sur la rive et qui faisait traverser les passants moyennant salaire : les dieux, disait-il, lui avaient confié cette charge, pour son honnêteté. Héraclès traversa le fleuve seul ; mais, pour Déjanire, il paya Nessos afin qu’il la fasse traverser sur son dos. Tandis qu’il la transportait, le Centaure essaya de la violer.
La femme cria, Héraclès l’entendit, et il atteignit Nessos en plein cœur avec une flèche. Sur le point d’expirer, Nessos demanda à Déjanire d’approcher et il lui dit que, si elle voulait un philtre d’amour pour Héraclès, elle devait mélanger la semence qu’il avait répandue à terre avec le sang jailli de la blessure causée par la flèche. Déjanire prépara le philtre, et le conserva.
» (Apollodore, La Bibliothèque, II, 7, 6).

Alors qu’Héraclès et Déjanire voyageaient ensemble, ils rencontrèrent le centaure Nessos, qui offrait de faire traverser la rivière Événos à Déjanire. Cependant, Nessos tenta d’abuser d’elle, ce qui poussa Héraclès à le transpercer d’une flèche empoisonnée, trempée dans le venin de l’Hydre de Lerne. Avant de mourir, Nessos manipula Déjanire, lui disant que son sang mêlé au venin était un puissant philtre d’amour capable de garantir la fidélité d’Héraclès.

Héraclès, Déjanire et Nessos. Hydrie attique à figures noires, vers 575-550 av. J.-C.

Lors de la rencontre avec le centaure Nessos, nous sommes sous l’influence du signe du Sagittaire, en raison du lien entre ce signe et le centaure, mais également de la symbolique de l’arc et de la flèche.

IV : La mort et l’immortalité d’Héraclès.

La troisième faute (A) va provoquer la mort d’Héraclès sur un bûcher (B), mais il sera immortalisé par Zeus (C).

A : La troisième faute.

Héraclès va commettre une troisième faute qui va lui coûter la vie. Il s’agit de l’adultère qu’il entretiendra avec Iole.

Héraclès avait déjà manifesté un vif intérêt pour Iole, allant jusqu’à demander sa main à son père. Cependant, Eurytos avait refusé, méfiant à cause des précédents malheurs d’Héraclès, notamment le meurtre de ses enfants dans un accès de folie. Ce refus exacerba la colère d’Héraclès, qui s’empara de la ville d’Oechalie, tua Eurytos et fit d’Iole une captive.

« De retour à Trachis, il rassembla une armée pour marcher contre Ochalie dans l’intention de punir Eurytos. Ses alliés étaient les Arcadiens, les Méliens de Trachis et les Locriens Épicnémides.

Héraclès réussit à tuer Eurytos et ses fils, et se rendit maître de la cité. Après avoir enseveli quelques-uns de ses compagnons d’armes — Hippasos, fils de Céyx, Argios et Mélas, fils de Licymnios — il mit à sac la ville et fit de Iole sa prisonnière, qu’il emmena. » (Apollodore, La Bibliothèque, II, 7, 7).

Plus tard, lorsque Déjanire soupçonna son mari de la délaisser au profit d’Iole, une jeune captive d’une grande beauté et fille du roi Eurytos d’Oechalie, elle se rappela les paroles de Nessos.

« Près du promontoire de Cénée, en Eubée, Héraclès éleva un autel à Zeus Cénéen, et voulut accomplir un sacrifice. Alors il envoya à Trachis son messager Lichas afin qu’il lui rapporte les vêtements du culte.

C’est justement de Lichas que Déjanire apprit tout de l’amour d’Héraclès pour Iole, et elle craignit que son époux n’aime cette fille plus qu’elle-même.

Alors, persuadée que le sang qui avait coulé de Nessos était vraiment un philtre d’amour, elle en enduisit la tunique d’Héraclès.

Le héros l’endossa et célébra le sacrifice. Mais, dissous par l’effet de la chaleur, le poison de l’hydre, dont la tunique était imprégnée, déjà brûlait la peau d’Héraclès.

Le héros, alors, attrapa Lichas par les pieds et le projeta hors du territoire. Il chercha à ôter la tunique, mais elle s’était fondue avec son corps, et il ne put que se déchirer les chairs. » (Apollodore, La Bibliothèque, II, 7, 7).

Désespérée de raviver l’amour d’Héraclès, Déjanire imbiba une tunique du sang empoisonné et la lui envoya comme cadeau. Mais dès qu’Héraclès enfila le vêtement, le venin se répandit dans sa chair, provoquant des douleurs atroces et une agonie insoutenable.

« C’est en ces tragiques circonstances qu’il fut amené par mer à Trachis. Déjanire, dès qu’elle apprit ce qui était arrivé, se pendit. » (Apollodore, La Bibliothèque, II, 7, 7).

Déjanire, horrifiée par les conséquences de son acte et rongée par le remords, mit fin à ses jours.

« La maladie faisant de rapides progrès, il envoya à Delphes Licymnius et Iole pour consulter Apollon. (…) L’oracle répondit qu’il fallait porter Héraclès avec un appareil guerrier sur le mont Ota, dresser auprès de lui un immense bûcher, et que Zeus aurait soin du reste. » (Diodore de Sicile, livre IV, chapitre XXXVIII).

Héraclès, comme pour les deux premières fautes, décide de consulter l’oracle de Delphes. Celui-ci lui demanda d’allumer un bûcher au sommet du mont Ota et de s’y installer au milieu. Ce sera ensuite à Zeus de décider de son sort. Cette faute va donc amener Héraclès à la mort.

B : Le bûcher sur le mont Ota.

Héraclès comprit que seule la mort pourrait mettre un terme à ses douleurs. Déterminé à affronter son destin, il ordonna qu’un bûcher soit construit sur le mont Ota.

« Héraclès fit promettre à Hyllos, l’aîné de ses fils, qu’il avait eus de Déjanire, qu’adulte il épouserait Iole ; puis il gravit l’Ota (la montagne de Trachis), dressa un bûcher, y grimpa, et ordonna qu’on y mette le feu.

Personne ne le voulait. Alors, c’est Poéas qui le fit : il passait dans le coin, à la recherche de son troupeau. Poéas alluma le bûcher, et Héraclès lui fit don de son arc. » (Apollodore, La Bibliothèque, II, 7, 7).

Avec l’aide de ses compagnons, Héraclès monta sur le bûcher, emportant ses armes légendaires : sa massue et son arc. Cependant, aucun de ses compagnons n’osa allumer les flammes, effrayés par le caractère solennel de cet acte. Philoctète, un jeune héros fidèle, accepta finalement de mettre le feu au bûcher en échange de l’arc et des flèches d’Héraclès, dotés de pouvoirs extraordinaires.

C : L’immortalité

Zeus, témoin des épreuves et des exploits de son fils, intervint directement pour sceller son destin divin. Il envoya Hermès et Athéna pour recueillir Héraclès de son bûcher et l’amener sur l’Olympe. Là, Zeus décréta qu’Héraclès serait désormais immortel, récompensé pour sa bravoure, son abnégation et ses innombrables services rendus aux dieux et aux mortels.

« Quand le bûcher fut entièrement consumé, on dit qu’un nuage souleva Héraclès, et, parmi les tonnerres et les foudres, il le mena au ciel. Là-haut, le héros obtint l’immortalité et se réconcilia avec Héra, qui lui donna pour femme sa fille Hébé. Et d’Hébé, il eut deux fils, Alexiarès et Anicétos. » (Apollodore, La Bibliothèque, II, 7, 7).

Héraclès fut accueilli sur l’Olympe avec les honneurs dus à un héros divin. Junon, longtemps son ennemie, fut persuadée par Zeus de lui accorder son pardon et l’adopta symboliquement comme fils. En signe de réconciliation, elle lui donna Hébé, la déesse de la jeunesse, comme épouse. Ce mariage marqua l’union finale entre Héraclès et l’éternité.

Entrée d’Héraclès (tout à droite) dans l’Olympe, accueilli par Poséidon, précédé d’Hermès et Athéna, olpè d’Amasis et du Peintre d’Amasis, 550-530 av. J.-C.

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