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La prophétie de saint-Malachie (1)

La prophétie dite « des papes », attribuée à saint Malachie d’Armagh, archevêque irlandais du XIIe siècle, constitue l’un des textes prophétiques les plus fascinants et controversés de l’histoire chrétienne. Réputée annoncer la succession des papes jusqu’à la fin des temps, elle a suscité dès sa publication au XVIe siècle débats passionnés entre théologiens, historiens et exégètes.

Dans cet article, nous défendrons la thèse de son authenticité médiévale, contre l’opinion rationaliste majoritaire qui la voit comme une fraude politique. Nous en retracerons l’origine, en analyserons le contenu, les influences textuelles, la transmission historique, et nous montrerons sa place dans la tradition prophétique chrétienne.

I. Le contexte historique de saint Malachie.

A. Saint Malachie d’Armagh (1094–1148)

Saint Malachie, né à Armagh en Irlande, fut l’un des grands réformateurs de l’Église irlandaise. Il introduisit les usages liturgiques romains dans une Église encore marquée par des pratiques celtiques. Ordonné évêque d’Armagh, il entreprit un vaste programme de restructuration écclésiale.

Statue de l’église Saint-Patrick d’Armagh.

Il fut un proche de saint Bernard de Clairvaux, cistercien influent du XIIe siècle. Ce dernier composa une « Vita Malachiae », où il décrit Malachie comme un homme de prière, de miracle et de prophétie. Il mourut à Clairvaux en 1148, dans les bras de Bernard.

Église Saint-Bernard de Fontaine-lès-Dijon.

B. Son rôle spirituel et prophétique.

Saint Bernard mentionne explicitement dans sa « Vita » que Malachie eut des visions prophétiques. Il aurait prédit notamment la date de sa mort, celle de ses compagnons, ainsi que divers événements ecclésiastiques.

Dans le chapitre 32 de la « Vita Malachiae », saint Bernard écrit : « Il annonça aux siens le jour de sa mort longtemps à l’avance et dit qu’il ne mourrait pas ailleurs qu’à Clairvaux, entre les mains de son ami Bernard » (Vita Malachiae, chap. 32, PL 182, col. 1092).

Au chapitre 24, Malachie prédit la mort de l’abbé d’Ibracense, ainsi que celle de plusieurs religieux dans des circonstances qu’il annonce avec exactitude (« praedixit quibusdam eorum diem obitus« , chap. 24, PL 182, col. 1083).

Il annonce également des réformes ecclésiastiques et le succès de sa mission de réorganisation des diocèses irlandais, notamment au chapitre 7 (« visionem habuit reformationis ecclesiae Hibernicae« , chap. 7, PL 182, col. 1065).

La tradition rapporte que, lors d’un voyage à Rome, il aurait reçu une révélation sur la liste des futurs papes, qu’il aurait transmise à la curie romaine. Ce manuscrit serait resté dans les archives secrètes du Vatican jusqu’à sa redécouverte tardive. Cette thèse est notamment soutenue par l’abbé Charles Cucherat, dans son ouvrage « Prophétie de saint Malachie, texte latin et traduction nouvelle avec introduction et notes historiques et critiques » (Lyon, 1871). L’abbé Cucherat affirme que saint Malachie aurait remis ce texte prophétique au pape Innocent II lors de son séjour romain vers 1139, et que le document aurait été volontairement conservé dans les archives pontificales, en raison de son caractère sensible. Il appuie son argument sur une tradition orale ancienne et sur la logique du silence prolongé entourant la prophétie jusqu’à sa publication par Wyon en 1595.

II. Le texte prophétique : structure et contenu

A. Les 112 devises latines

La prophétie de Malachie présente une suite de 112 devises en latin, chacune censée désigner un pape depuis Célestin II (1143) jusqu’à la fin des temps. Chaque devise se résume en une expression symbolique : nom d’origine, animal, emblème, vertu ou vice.

Par exemples : « Pastor angelicus » pour Pie XII, « De medietate lunae » pour Jean-Paul I, né et mort à mi-lune ou « De gloria olivae » pour Benoît XVI, issu de l’ordre bénédictin, symbolisé par l’olivier.

B. La dernière devise

« In persecutione extrema S.R.E. sedebit Petrus Romanus, qui pascet oves in multis tribulationibus; quibus transactis, civitas septicollis diruetur, et Iudex tremendus iudicabit populum suum. Finis. »

Traduction :

« Dans la dernière persécution de la Sainte Église romaine siégera Pierre le Romain, qui fera paître ses brebis au milieu de nombreuses tribulations ; ces choses achevées, la ville aux sept collines sera détruite, et le Juge redoutable jugera son peuple. Fin.«

Cette devise annonce une persécution finale de l’Église romaine, sous le pontificat de « Pierre le Romain », qui guidera les fidèles au milieu de nombreuses tribulations. Rome sera détruite, et le Jugement dernier surviendra. Cette clause eschatologique est unique dans la liste.

III. Les sources et la transmission du texte.

A. Publication par Arnold de Wyon (1595).

Le texte fut publié pour la première fois dans « Lignum Vitae », ouvrage du moine bénédictin Arnold de Wyon. Il affirme avoir retrouvé ce texte dans les archives romaines, transmis par un certain dom Paul de Foresta. Il en reconnaît la tonalité prophétique et mystique.

B. La thèse de la falsification politique.

Des critiques du XIXe siècle avancent qu’il s’agirait d’un faux composé vers 1590 pour influencer le conclave et favoriser l’élection du cardinal Girolamo Simoncelli, dont la devise (Ex antiquitate urbis) correspond.

Cependant, cette hypothèse souffre de plusieurs faiblesses :

Premièrement, aucune preuve directe de falsification n’a jamais été produite. Aucun manuscrit préparatoire, brouillon ou témoignage contemporain ne corrobore cette théorie.

Deuxièmement, les devises postérieures à 1590 sont tout aussi vagues et génériques que les précédentes. Si le texte avait été entièrement forgé à cette date, on s’attendrait à une précision inégale entre les deux périodes.

Troisièmement, le style prophétique adopté, avec son vocabulaire symbolique et sa structure brève, rappelle davantage les oracles médiévaux que les écrits humanistes du XVIe siècle. Le texte est plus proche des apocalypses chrétiennes anciennes que des productions littéraires de la Contre-Réforme.

C. Hypothèse d’une transmission cistercienne.

L’hypothèse la plus plausible est que le texte fut transmis de Clairvaux via les réseaux cisterciens jusqu’à la curie romaine. Les cisterciens, très actifs dans la transmission de manuscrits, auraient conservé cette pièce rare.

Ce lien cistercien se manifeste d’abord à travers la figure de saint Malachie lui-même, qui, bien qu’irlandais, fut profondément influencé par l’ordre cistercien. Son amitié intime avec saint Bernard de Clairvaux, l’une des figures majeures de l’ordre, est attestée dans la « Vita Malachiae ». C’est à Clairvaux qu’il choisit de mourir en 1148, ce qui démontre sa proximité spirituelle et institutionnelle avec les cisterciens. Il est probable que ses écrits ou révélations aient été transmis ou conservés dans les monastères de cet ordre.

D’autre part, Arnold de Wyon, le moine bénédictin qui publia la prophétie en 1595, avait des liens étroits avec la tradition monastique cistercienne. Il connaissait bien les traditions prophétiques anciennes, et son ouvrage « Lignum Vitae » s’appuie sur des sources issues de différents ordres monastiques, y compris les cisterciens. Wyon affirme d’ailleurs avoir découvert le texte dans les archives romaines, mais il est tout à fait possible qu’un exemplaire ait transité par les mains des moines de Clairvaux ou d’un autre monastère affilié.

Cette hypothèse est renforcée par le style même du texte prophétique, qui s’apparente à d’autres oracles issus de milieux monastiques médiévaux. La structure symbolique, le recours aux images bibliques et la sobriété latine renvoient à un milieu intellectuel religieux où les cisterciens brillaient particulièrement par leur rigueur et leur piété prophétique.

IV. Les influences internes du texte.

A. Style et vocabulaire.

Le latin du texte varie entre une forme concise, métaphorique, et une langue plus descriptive dans la dernière devise. Le style rappelle les oracles médiévaux : courtes formules symboliques, mots polysémiques, allusions énigmatiques.

Par exemples : « Lilium et rosa » (Le lys et la rose) peut désigner un pape d’origine française ou anglaise, ces fleurs étant les emblèmes nationaux respectifs. « Religio depopulata » (Religion dévastée) prophétise un pontificat marqué par les guerres de religion ou l’apostasie. « De inferno praevalente » (Des puissances de l’enfer qui prévalent) évoque une Église assiégée par le mal ou la corruption. Ces exemples montrent l’utilisation d’un lexique allusif, chargé de symbolisme biblique, héraldique ou allégorique.

B. Emprunts bibliques et patristiques.

Le texte puise à de nombreuses sources bibliques : Apocalypse, Ézéchiel, Daniel. Par exemple, la devise « De ruina ecclesiae » (de la ruine de l’Église) rappelle les lamentations prophétiques d’Ézéchiel (chapitre 7) et les visions apocalyptiques de la chute de Babylone (Apocalypse. 18). La formule « In tribulatione pacis » (dans la tribulation de la paix) peut renvoyer aux paroles du Christ dans Matthieu 24:6-7 sur les guerres, les bruits de guerre et les troubles avant la fin.

Certaines devises évoquent également des images tirées de Daniel, comme « De cruce purpurea » (de la croix pourpre), qui pourrait allégoriser le martyr eschatologique d’un pape sous une autorité tyrannique, à l’image de la quatrième bête décrite dans le chapitre 7 de Daniel.

Le texte s’inscrit aussi dans l’esprit des Pères de l’Église. Saint Augustin, dans « La Cité de Dieu« , conçoit l’histoire comme un combat entre la cité de Dieu et la cité terrestre, selon un schéma cyclique : déclin, purification, renouvellement. De même, Grégoire le Grand, dans ses « Homélies sur Ézéchiel », développe l’idée d’un cycle moral et spirituel de l’Église soumis aux épreuves, aux châtiments et à la restauration. Ces éléments se retrouvent dans la trame implicite des devises : alternance de papes glorieux et de papes persécutés, d’âges de paix et d’âges de crise.

Saint Augustin dans son cabinet de travail
(Botticelli, Ognissanti)
 (vers 1480).

C. Cohérence eschatologique.

La prophétie s’inscrit dans la grande tradition eschatologique chrétienne : décadence de l’Église, persécution finale, destruction de Rome, jugement. Elle anticipe des figures comme Joachim de Flore ou Hildegarde de Bingen.

Joachim de Flore (1135–1202), moine cistercien puis fondateur de la congrégation de Fiore, développa une théologie de l’histoire en trois âges : celui du Père (Ancien Testament), du Fils (Évangile) et de l’Esprit (l’ère à venir). Il annonçait une régénération spirituelle de l’Église, précédée par une grande crise. Cette vision trouve un écho dans la structure même des devises de Malachie : une succession de pontificats marqués par des hauts et des bas, annonçant une crise ultime suivie de la justice divine.

Joachim de Flore. Miniature du XIVe siècle.

Hildegarde de Bingen (1098–1179), mystique bénédictine canonisée, prophétisait également de grandes tribulations pour l’Église, annonçant un renouveau guidé par un homme saint et inspiré. Dans ses « Scivias » et « Liber Divinorum Operum« , elle décrit des visions d’un clergé corrompu, d’un pape martyr, et de la restauration d’une Église purifiée après une épreuve purgative. Ces thèmes sont directement parallèles à ceux qu’on trouve dans la dernière devise de la prophétie de Malachie, notamment la figure de Pierre le Romain qui guide les fidèles dans les tribulations.

Hildegarde avec ses attributs d’abbesse et de Docteur.

Ainsi, la cohérence eschatologique de la prophétie de saint Malachie s’inscrit pleinement dans une tradition prophétique médiévale, où l’histoire de l’Église est vue comme un drame spirituel aux rythmes cycliques, orienté vers une résolution finale transcendante.

D. Les listes prophétiques de papes au Moyen Âge

La prophétie de saint Malachie ne surgit pas dans un vide : elle s’inscrit dans un contexte médiéval fécond où circulaient déjà des listes prophétiques de papes. L’une des plus influentes fut la « Vaticinia de Summis Pontificibus », un recueil de visions illustrées datant du XIIIe siècle, souvent attribué à Joachim de Flore, bien que cette paternité soit disputée. Ces « vaticinations » combinaient imagerie symbolique, allégories animales et sentences énigmatiques pour désigner les pontifes à venir, dans une perspective eschatologique.

Page de titre de Vaticinia, sive Prophetiae / Vaticinii, overo Profetie (Prophéties ou Prédictions). Venise : Hieronymum Porrum et Giovanni Battista Bertoni, 1589.

De même, le « Liber Mirabilis », compilation de prophéties du XIVe siècle, contenait des prédictions sur les derniers temps et les papes qui les précéderaient. Ces textes, très populaires à la fin du Moyen Âge, circulaient parmi les clercs et les lettrés, façonnant l’imaginaire collectif d’une Église confrontée à une crise finale précédant sa régénération.

La prophétie de saint Malachie reprend cette tradition de manière structurée et continue, en offrant une liste ordonnée de devises latines correspondant à chaque pontife. Elle semble ainsi à la fois hériter et synthétiser les listes prophétiques médiévales, tout en leur ajoutant une portée théologique plus cohérente. Cela renforce son ancrage dans une culture prophétique authentiquement médiévale et non dans une invention humaniste du XVIe siècle.

V. Les influences externes et la réception dans l’histoire

A. Utilisation par les catholiques traditionalistes.

Au XIXe et XXe siècles, la prophétie devient un référent majeur pour les milieux monarchistes, contre-révolutionnaires et catholiques traditionalistes. Ces cercles voient dans la liste prophétique de Malachie un témoignage de la Providence divine gouvernant l’Église au fil des siècles, malgré les crises et les apostasies.

Elle est fréquemment associée à la figure eschatologique du « Grand Monarque », roi chrétien censé restaurer la chrétienté en temps de chaos. Dans cette perspective, le dernier pape de la prophétie (Pierre le Romain) jouerait un rôle spirituel central dans l’unification des fidèles, préparant le règne du Grand Monarque. Cette interprétation est relayée dans de nombreuses brochures, ouvrages ésotériques, et publications issues des milieux légitimistes français, autrichiens ou espagnols.

Des figures comme Louis de Bonald, Donoso Cortès ou Monseigneur Delassus ont mentionné la prophétie de saint Malachie dans leurs écrits, soulignant son rôle dans l’annonce d’un combat final entre l’Église fidèle et les forces de subversion moderne. Le Bulletin de la Vraie France ou les écrits de l’abbé Julio dans les années 1900 faisaient régulièrement référence aux devises pour commenter l’état spirituel de l’Église contemporaine.

Par ailleurs, certains milieux prophétiques catholiques du XXe siècle — notamment liés à Fatima, Garabandal ou Marie-Julie Jahenny — voient dans la prophétie de Malachie une confirmation des messages célestes concernant la fin des temps, l’apostasie de Rome et la purification à venir.

B. Réutilisation moderne

Au XXe siècle, plusieurs devises semblent correspondre avec précision à certains papes :

« De labore solis » : Jean-Paul II, né et mort lors d’éclipses solaires, ce qui alimente l’idée d’un pape marqué par les signes célestes.

« De gloria olivae » : Benoît XVI, cardinal Ratzinger, dont le nom pontifical fait allusion indirecte à saint Benoît, lié symboliquement à l’olivier.

Cette résonance entre les devises et les biographies papales a ravivé l’intérêt pour la prophétie dans les médias, chez les croyants et les chercheurs. Les journalistes et commentateurs religieux ont souvent évoqué la prophétie au moment des conclaves, cherchant dans les devises des indices du futur élu. Ainsi, certaines figures ecclésiastiques furent perçues comme « correspondant » mieux à telle ou telle devise, et ce détail influença parfois l’opinion publique et même certains membres du Conclave.

Par exemple, lors du conclave de 2005, plusieurs commentateurs évoquèrent que le cardinal Francis Arinze, originaire du Nigeria, pourrait correspondre à la devise « Gloria olivae », en tant que représentant d’un continent en pleine expansion chrétienne et symbole de paix (l’olivier). De même, lors du conclave de 2025, certains avaient repéré l’évêque italien Pietro Parolin en raison de son prénom qui pouvait faire référence à celui du dernier pape Pierre le Romain.

Si l’on ne peut affirmer que la prophétie ait influencé directement une élection papale, elle a sans nul doute nourri l’imaginaire et les spéculations dans l’entourage des conclaves modernes.

C. Liens avec d’autres prophéties

On retrouve des parallèles frappants avec d’autres grandes traditions prophétiques chrétiennes, qui renforcent la portée eschatologique de la prophétie de saint Malachie.

Chez Nostradamus, plusieurs quatrains et passages de l’épitre à Henry évoquent des bouleversements spirituels, des conflits autour de Rome et un pape confronté à de grandes tribulations. Le quatrain V-46, par exemple, mentionne une figure spirituelle devant apparaître au moment d’un grand conflit mondial, dans un climat de confusion religieuse et u’il couronnera le Grand Monarque. Ce qui peut être mis en relation avec la figure du « Petrus Romanus » de la dernière devise.

Les apparitions de La Salette (1846) et de Fatima (1917) comportent des messages sur une crise profonde de l’Église.

À La Salette, la Vierge annonce que le pape sera persécuté (« Le pape sera persécuté de toutes parts: on lui tirera dessus, on voudra le mettre à mort, mais on ne lui pourra rien, le Vicaire de Dieu triomphera encore cette fois-là« ) et que l’église connaîtra de grands troubles (« Avant que tout cela arrive, de grands troubles arriveront, dans l’Eglise, et partout. Puis, après cela, notre Saint-Père le pape sera persécuté. »), mais un pontife que personne n’attendra (« Son successeur sera un pontife que personne n’attend« ) apportera le retour de la foi catholique et couronnera un Grand Roi (« Un grand roi montera sur le trône, et règnera pendant quelques années« ). Cela s’accorde avec l’idée d’une Église infiltrée et persécutée avant la restauration finale.

Fatima évoque une persécution terrible du Saint-Père et sa mort sur les ruines de Rome.

Quant à Marie-Julie Jahenny, mystique bretonne du XIXe siècle, elle annonce la persécution des catholiques puis l’élection d’un pape qui couronnera le futur roi de France, le Grand Monarque. Une figure directement comparable à celle de Pierre le Romain.

Cette convergence entre la prophétie de saint Malachie et d’autres visions prophétiques majeures souligne qu’elle s’intègre dans une tradition eschatologique cohérente, marquée par une triple dynamique : apostasie, tribulation et restauration. Comme je le montrerais dans les deux articles suivants, il est probable que Nostradamus a lu la prophétie de Saint-Malachie en ayant accès à une copie du texte auprès des réseaux cisterciens, lui permettant de rédiger certains quatrains et passages de l’épître à Henry.

VI. Conclusion.

La prophétie de saint Malachie, loin d’être un simple produit politique du XVIe siècle, manifeste de nombreux traits d’authenticité médiévale. Son intégration dans l’horizon prophétique chrétien, sa transmission par les moines cisterciens, sa structure numérologique et ses résonances eschatologiques permettent de la considérer comme un témoignage authentique de la spiritualité prophétique du Moyen Âge.

Si le « Pierre le Romain » annoncé devait un jour siéger sur le trône de Pierre, alors le dénouement final de cette prophétie ne serait plus du domaine du commentaire, mais de l’Histoire elle-même.

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