Crise de la Cinquième république : Louis XX peut-il être le Grand Monarque ?
Le 8 octobre 2025, Louis de Bourbon, duc d’Anjou (que ses partisans désignent comme « Louis XX ») publie une tribune dans le JDD et une série de messages sur Twitter où il constate la « paralysie de plus en plus critique des institutions », juge que la Cinquième République « semble être au bord de l’effondrement » et affirme prendre la parole en tant que « Chef de la Maison de Bourbon » et dépositaire d’un héritage monarchique. Ce fil réactive, dans l’espace public, la question d’un rôle d’arbitrage au-dessus des partis et suscite aussitôt des appels à « se présenter en 2027 ».




I. Une crise politique arrivée à maturité.
Un Premier ministre emporté par le blocage. Nommé dans un Parlement sans majorité stable, Sébastien Lecornu a présenté sa démission après moins d’un mois, reconnaissant l’impossibilité de constituer une équipe durable. Il a néanmoins indiqué qu’un chemin existe pour éviter de nouvelles législatives si un compromis budgétaire se dessine (signe d’un exécutif réduit à la navigation de crise).
Un Président retranché dans la manœuvre. Dans le même temps, l’Élysée écarte dissolution et démission ; la hantise d’un scrutin qui renforcerait le Rassemblement National et l’espoir d’un accord technique sur le budget 2026 expliquent cette stratégie de temporisation. Mais l’équation politique demeure inchangée : Assemblée fragmentée, partenaires récalcitrants, opinion lassée.
C’est dans cette atmosphère de blocage que Louis XX intervient : « paralysie » des institutions, « Cinquième République au bord de l’effondrement », et appel à puiser dans l’héritage monarchique une source d’unité. Sa tribune au JDD relaie ces formules, immédiatement reprises sur X.
II. Que disent réellement les tweets du 8 octobre 2025 ?
On y lit notamment : « paralysie » des institutions, nécessité pour la France de « poser des choix » et, surtout, cette phrase choc : « La Cinquième République […] semble être au bord de l’effondrement ». Le locuteur parle « en tant que Chef de la Maison de Bourbon » et dépositaire d’un « héritage monarchique » susceptible d’« espérance ».
Rien n’annonce formellement une candidature ; mais l’ensemble réactive une offre d’arbitrage au-dessus des partis. D’où, sur le réseau, les injonctions : « présentez-vous en 2027 ».
III. « Mener campagne » : comment traduire la restauration monarchique en droit positif ?
Louis XX peut se présenter à la prochaine élection présidentielle en promettant de restaurer la monarchie. Une fois élu il organisera un référendum dans le cadre de l’article 89 ou de l’article 11.
La Cinquième république est déjà dimensionnée pour un roi. Autrement dit, il suffit de substituer dans le texte de la Constitution les mots Président par « roi » et « République » par « Monarchie » sans toucher à l’essentiel des dispositions du texte.
IV. Le quatrain X-95 de Nostradamus et l’Espagne.
X-95 :
Dans les Espagnes viêdra Roy très-puissant,
Par mer & terre subjugant or midy ;
Ce mal sera, rabaissant le croissant,
Baisser les ailes à ceux du vendredy.
« Dans les Espagnes » nourrit de longue date l’idée d’un pôle espagnol dans l’imaginaire du Grand Monarque.
Dans mon article « Le Grand Monarque et l’Espagne (X-95) », j’articule l’hypothèse d’un renouveau français lié à l’Espagne, dans des temps de crises. Cette grille symbolique répond à l’attente d’unité et de durée.
Louis XX est né à Madrid en 1974 et descend, par la branche aînée, de Philippe V d’Espagne ; il porte ainsi un ancrage ibérique qui explique, pour partie, la réactivation de X-95 chaque fois qu’il s’exprime sur l’unité et la stabilité.
La prophétie éclaire l’imaginaire des peuples, mais seul le droit fonde la légitimité. Le Grand Monarque pourrait être Louis XX… ou un autre, mais la seule validation possible, aujourd’hui, passe par des procédures démocratiques et une révision constitutionnelle explicite.
La crise actuelle redonne du relief à une parole dynastique qui propose l’arbitrage comme remède au régime des partis. Les tweets de Louis XX n’annoncent pas une prise de pouvoir, mais ouvrent la possibilité d’une campagne, démocratique, référendaire, juridiquement balisée, pour transformer l’esprit de la Cinquième république en monarchie constitutionnelle. Sur le plan symbolique, X-95 place l’Espagne au cœur du récit ; sur le plan positif, seuls les articles 89 et 11 permettent de convertir l’imaginaire en institutions.
Grand Monarque ?
Peut-être lui, peut-être un autre : dans tous les cas, par le consentement du peuple français.