Valls un futur dictateur ?
Voici la publication partielle d’un article rédigé le 30 avril 2016 sur mon site internet. Il appartenait a un texte plus général analysant les manifestations contre la loi travail.
Ce passage entre parfaitement dans l’actualité récente concernant le retrait de François Hollande de la course à la présidentielle.
Pour coller au feu de l’actualité, j’ai apporté quelques modifications et ajouts en rouge.
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Dans mon livre « Nostradamus et la fin des temps », j’analysais deux passages de la lettre à Henry Second. Ils semblent concerner la situation actuelle. Lors de la rédaction, je suis volontairement resté vague sans tenter de le rapprocher de l’actualité. Un blog permet beaucoup plus d’audace qu’un livre. Il autorise des hypothèses, l’ouverture de piste audacieuse, de réagir rapidement aux évènements. Ce que ne permet pas un livre dont le délai de rédaction et de publication est trop long.
Alors j’ose aborder de nouveau ces deux chapitres aux vues du tournant dramatique que prend le mandat de François Hollande.
Citons d’abord les deux extraits, puis analysons-les.
1. Extrait 1 : « Montée en puissance de l’Islam ».
« Lorsque surviendront le « grand chien » et le « gros mastin », nous serons proche d’une guerre (« Et étant proche d’une autre désolation, qui atteindra son apogée »). Il y aura l’émergence de nouveaux dictateurs et de puissances militaires (« lorsque se dresseront les potentats et puissances militaires »).
Les dictatures militaires pourront s’établir en raison de l’affaiblissement politique et spirituel de l’occident (« lui seront ôtez les deux glaives »). « Les deux glaives » font référence à une théorie politique du Moyen Age.
A l’époque, il y avait deux glaives ou deux pouvoirs : le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel. Le pouvoir temporel, c’est le roi ou l’empereur qui dispose de la compétence politique sur la vie quotidienne des gens. Le pouvoir spirituel, c’est le Pape qui détenait le magistère sur la vie intérieure des croyants.
Dans cette théorie, le glaive spirituel est supérieur au glaive temporel. Il y a l’idée que le spirituel délègue son pouvoir au glaive temporel. C’est la prééminence de l’Eglise sur le reste de la société.
Nostradamus nous dit, que les pouvoirs spirituel et temporel seront retiré aux pays occidentaux. C’est bien sûr, l’affaiblissement de la papauté auquel nous assistons depuis le XIXe siècle. C’est également, semble-t-il, le renversement des pouvoirs politiques par des troubles révolutionnaires (nous verrons ce point au chapitre suivant).
Quoi qu’il en soit, il ne nous restera que le souvenir de notre prestige passé, de notre gloire et de nos médailles à opposer à nos adversaires lorsque ceux-ci, nous attaquerons (« et ne lui demeurera que des enseignes »).
Dans un autre passage de l’épître :
– « La Plèbe se soulèvera soutenant, chassera les adhérents des législateurs et semblera que les règnes affaiblis par les Orientaux que Dieu le créateur ait délié Satan des prisons infernales, pour faire naitre le grand Dog et Dogam 1 » (Epître Henri, passage 60).
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C’est lorsque surviendront des troubles révolutionnaires en Europe (« La Plèbe se soulèvera soutenant, chassera les adhérents des législateurs »), qu’émergera la puissance de Gog et Magog (« et semblera que les règnes affaiblis par les Orientaux que Dieu le créateur ait délié Satan des prisons infernales, pour faire naitre le grand Dog et Dogam »).
Les révolutions seront possibles en raison de l’affaiblissement des pouvoirs politiques par le travail de sape des forces orientales de Gog et Magog (« Les règnes affaiblis par les Orientaux ») ».Note.
L’édition originale de l’Epître à Henri, utilise l’expression « Dog et Dogam » (édition de 1568). Par une erreur typographique, introduite dans l’édition d’Amsterdam de 1668, elle se transformera en « Dog et Doham ». Cette coquille aura pour conséquence d’introduire en erreur la plupart des exégèses. Aucun ne sera en mesure de comprendre l’allusion à « Gog et Magog ».(Nostradamus et la fin des temps, Chaulveron, Edition BOD, 2016, p. 161-163).
2. Extrait 2 : « Montée en puissance de l’Islam ».
« Et sera le chef et gouverneur jeté du milieu et mis au lieu de l’air, ignorant la conspiration des conjurateurs, avec le second Trasibulus1, qui de longtemps aura manié tout ce changement :
Alors les abominations et immondices seront par grande honte objectée et manifestée aux ténèbres de la lumière obténébre, cessera devers la fin du changement de son règne, et les clefs de l’Eglises seront en arrière de l’amour de Dieu et plusieurs d’entre eux apostasieront la vraie foi,
et des trois sectes, celle du milieu, par les culteurs d’ici, sera un peu mis en décadence. La première s’étendra totalement par l’Europe, tandis qu’en Afrique la plupart exterminées par la troisième, moyennant les pauvres d’esprit, les insensés qui luxurieux qui commettrons l’adultère en raison de leur vie libidineuse.
La Plèbe se lèvera pour chasser les adhérents des législateurs et semblera que les règnes affaiblis par les Orientaux que Dieu le créateur ait délié Satan des prisons infernales, pour faire naitre le grand Dog et Dogam,
lesquels feront si grande fraction abominable aux Eglises, que les rouges ni les blancs sans yeux ni sans mains plus n’en jugeront et leur sera ôtée leur puissance, Alors sera faite plus de persécution aux Eglise, que ne fut jamais. »
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(…)
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Le prophète provençal indique ensuite qu’un chef de Gouvernement sera renversé (« et sera le chef et gouverneur jeté du milieu ») par un conspirateur démocrate (« avec le second Trasibulus ») qui aura préparé son coup depuis longtemps (« qui de longtemps aura manié tout ce changement »). Ce chef d’Etat renversé aura de manière fautive ignorée les complots ourdis contre lui (« ignorant la conspiration des conjurateurs »).
Après avoir été renversé, il semblerait que le gouverneur soit mis dans un avion (« et mis au lieu de l’air »). A moins que l’expression « mis au milieu de l’air » ait une autre signification, encore inconnue a ce jour.
Le prophète utilise un fait historique de la Grèce antique pour parler de la révolution italienne.
Quel lien existe-t-il entre Trassibulus et la « Libytine » ?
Trasybule, né en 445, mort en 389 avant Jésus-Christ, était adhérent du parti démocratique à Athènes. En raison de la guerre du Péloponnèse et de la défaite d’Athènes en Sicile, les armées de Sparte envahissent la cité pour renverser la démocratie. La révolution des quatre cents dépose le régime démocratique athénien et instaure un gouvernement oligarchique censitaire (le 9 juin 411 avant Jésus-Christ).
Trasybule est obligé de s’exiler à Samos.
Quatre mois plus tard, les Quatre Cents sont renversés par un régime oligarchique plus large de Cinq Mille.
Cependant, après une victoire militaire (- 410 avant J-C), Trasybule restaure la démocratie en s’associant à un oligarque du pouvoir précédent.
En 404 avant J-C, il est à nouveau exilé par le régime des Trente, qui restaure un gouvernement oligarchique fondé sur les règles de l’ancienne monarchie athénienne. Trasybule forme une troupe d’exil et restaure de nouveau la démocratie.
Cette période marque le début du déclin de la démocratie à Athènes. L’humiliation de la défaite militaire contre Sparte, doublé d’un appauvrissement économique, entraîne un manque de confiance de la population et une baisse de prestige dans le monde antique. Athènes n’est plus le modèle à suivre.
Trasybule est le restaurateur de la démocratie, mais d’une démocratie malade et finissante. Il est très étrange de voir que Nostradamus semble nous indiquer, par cette simple référence antique, que notre système politique traversera, avec ce nouveau Trasybule, les derniers soubresauts d’une crise, déjà très ancienne.
C’est sous le nouveau « Trasybule », qu’auront lieu des choses abominables et terribles (« alors les abominations et immondices seront par grande honte objectée et manifestée aux ténèbres de la lumière obténébre »). Ces crimes cesseront à la fin de son règne (« cessera devers la fin du changement de son règne »).
Pendant la dictature, les Eglises chrétiennes abandonneront leurs croyances (« les clefs de l’Eglises seront en arrière de l’amour de Dieu ») et plusieurs chefs de l’Eglise catholique apostasieront pour rejoindre une autre religion (« et plusieurs d’entre eux apostasieront la vraie foi ») ».
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Note.
Thrasybule est un homme politique de la Grèce antique. Il fut exilé par le gouvernement athénien des trente, en 404 av. J-C. Il se réfugie à Thèbes. Il forme une troupe avec les exilés politiques et reconquiert, un an après, le pouvoir à Athènes pour restaurer la démocratie.(Nostradamus et la fin des temps, Chaulveron, Edition BOD, 2016, p. 183, 185-187).
3. Analyse.
Plusieurs éléments sont à étudier successivement.
A. L’affaiblissement par les Orientaux.
Pour Nostradamus, les démocraties européennes auront été affaiblies par les Orientaux.
Lorsque j’ai lu ce passage à l’époque de la rédaction de mon livre, je me suis interrogé sur le sens de cette phrase. Il me paraît évident aujourd’hui que le sens s’éclaircit considérablement. Il faudra attendre encore un peu avant d’être totalement sûr.
Les Orientaux se sont les islamistes. Ils ont envahi nos villes et nos quartiers. Ils débordent les musulmans modérés en monopolisant l’espace médiatique.
Comment affaiblissent-ils le pouvoir politique ?
La France et la Belgique ont été touchées par une vague d’attentats sans précédent.
Attaque de Charlie Hebdo, prise d’otages de l’hyper kasher (janvier 2015), attentat du vendredi 13 novembre 2015, attentats du 22 mars 2016, à Bruxelles.
Attentats du métro Maelbeek, Bruxelles.
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Après l’attaque du Bataclan, François Hollande proclame l’Etat d’urgence. Le gouvernement français entame un virage sécuritaire et policier. Les assignations à résidence d’opposant, interdiction des manifestations, violentes répressions policières.
Les attaques des « orientaux » affaiblissent les démocraties occidentales en poussant celle-ci vers une dérive totalitaire.
Je m’interroge sur le lien entre ces attaques et l’émergence de « potentats et de puissances militaires ». Nous sommes encore à l’intérieur des évènements pour en comprendre toutes les implications. Attendons de prendre du recul.–
B. Départ d’un chef d’Etat.
Nostradamus va plus loin en émettant l’hypothèse d’un complot qui renversera un chef d’Etat ou de Gouvernement.
Les mots exacts sont « Et sera le chef et gouverneur jeté du milieu et mis au lieu de l’air ».
Un « chef et gouverneur », qu’est-ce que c’est ?
Un président de la République (« chef ») ou un Premier ministre (« gouverneur »).
Cela concerne-t-il Manuel Valls ou François Hollande ? un autre chef d’Etat européen ?–
Le chef d’Etat sera « jeté du milieu » et « mis au lieu de l’air ».
Le « milieu » cela peut être la capitale du pays ou tous simplement le milieu politique.
L’expression « mis en l’air » cela peut être la fuite par avion du chef de l’Etat, comme je l’ai suggéré dans mon livre.
Osons une audace interprétative en rapport avec l’actualité.
Serait-il possible que les manifestations contre la loi travail et l’occupation de la place de la République aillent si loin qu’elles poussent François Hollande et/ou Manuel Valls vers une fuite à l’étranger en avion ?
Interprétation hautement pernicieuse qui devra attendre confirmation.
Je vous soumets enfin une dernière hypothèse concernant l’expression « jeté du milieu » que l’on retrouve sous une autre forme au quatrain IV-32 (« osté du milieu »). Selon Jean-Paul Clebert, elle aurait le sens de tuer ou d’assassiner. Elle est utilisée dans ce sens-là chez Cicéron ou Tite-Live. Le destin de François Hollande serait donc d’être tué ou assassiné dans un complot organisé par Trasibulus. Je reviendrais sur ce point dans un prochain article, car l’hypothèse, pour audacieuse qu’elle est, semble très intéressante dans la lecture croisée de certains quatrains de Nostradamus.–
C. Le « nouveau Trasibulus ».
Continuons l’analyse.
Le « chef et gouverneur » chassé du pouvoir « ignorant la conspiration des conjurateurs, avec le second Trasibulus, qui de longtemps aura manié tout ce changement ».
Dans mon analyse initiale, j’évoquais Thrasybule de Stiria, un homme politique athénien qui rétablit la démocratie.
Il est décrit dans le livre VIII de Thucydide, « la guerre du Péloponnèse » :
« C’est à cette époque, ou même un peu auparavant, que la démocratie fut abolie à Athènes. Quand les députés qui accompagnaient Peisandros eurent quitté Tissaphernès et furent de retour à Samos, ils resserrèrent encore les liens entre les conjurés de l’armée et engagèrent les riches de Samos à tenter d’établir avec leur concours le régime oligarchique, sans tenir compte qu’ils s’étaient dressés les uns contre les autres pour en empêcher l’établissement. En même temps les Athéniens en séjour à Samos s’assemblèrent et convinrent de se passer d’Alcibiade, puisqu’il ne voulait pas les aider et que d’ailleurs il montrait peu de dispositions pour entrer dans une oligarchie. Ils résolurent donc, eux qui se sentaient déjà en péril, de ne compter que sur eux-mêmes, pour poursuivre leurs desseins, de continuer la guerre, de faire de bon coeur tous les sacrifices d’argent ou autres qui seraient nécessaires. Bref c’était désormais pour eux et non pour d’autres qu’ils travaillaient »
(La guerre du Péloponnèse, VIII : 63).
« C’étaient là uniquement de beaux prétextes à l’usage de la foule, puisque le gouvernement tomberait aux mains de ceux qui auraient fait la révolution. Néanmoins le peuple s’assemblait encore, ainsi que le sénat de la fève. Mais ils ne prenaient aucune décision sans l’assentiment des conjurés. Bien plus, les orateurs appartenaient à la conjuration et leurs discours avaient été au préalable examinés. Personne n’osait contredire, si grande était la crainte qu’inspirait le nombre des conjurés. Quelqu’un faisait-il de l’opposition, immédiatement on trouvait quelque moyen de le faire périr. Les meurtriers n’étaient ni recherchés, ni poursuivis en justice, même si on les soupçonnait. Le peuple ne bougeait pas ; son effroi était tel que, même en gardant le silence, il s’estimait bien heureux de ne subir aucune violence. Comme on s’imaginait la conjuration plus nombreuse encore qu’elle n’était, tous les cœurs étaient en proie au découragement. L’étendue de la ville, l’ignorance où l’on était les uns des autres, empêchaient qu’on ne connût le nombre exact des conjurés. C’est ce qui faisait qu’on ne pouvait trouver personne à qui confier ses plaintes, son indignation ou ses projets de vengeance ; on eût risqué de s’adresser soit à des inconnus, soit à des connaissances, mais à qui on ne pouvait se fier. Dans la faction populage la défiance était générale ; il n’était personne qu’on ne soupçonnât d’appartenir au complot. De fait, il y était entré des gens qu’on n’eût jamais soupçonnés d’incliner vers l’oligarchie. Rien ne contribua davantage à inspirer de la défiance au peuple et rien ne servit davantage les oligarques, en répandant dans le peuple cette suspicion envers lui-même. C’est sur ces entrefaites qu’arrivèrent Peisandros et la délégation. Immédiatement, ils mirent la main aux dernières mesures. Tout d’abord ils convoquèrent le peuple et proposèrent de nommer une commission constituante de dix membres munis de pleins pouvoirs ; ceux-ci rédigeraient la constitution à leur sens la plus favorable au bon gouvernement de la ville et la soumettraient au peuple, au jour déterminé. Ce jour venu, ils entassèrent l’assemblée à Kolônos (il y a là un hiéron consacré à Poseidôn et situé à dix stades de la ville). D’abord les commissaires se contentèrent de proposer que tout Athénien pourrait émettre l’avis qu’il voudrait et que fussent fixées des peines redoutables contre quiconque traduirait en justice pour illégalité ou pour tout autre motif l’homme qui prendrait la parole. On proposa des changements au mode d’exercice des magistratures, la suppression des indemnités et l’élection de cinq présidents qui éliraient eux-mêmes cent citoyens ; chacun de ceux-ci à son tour s’adjoindrait trois autres citoyens ; ces Quatre Cents s’assembleraient en conseil et auraient pleins pouvoirs pour administrer la république selon leurs capacités ; et enfin ils réuniraient les Cinq Mille quand ils jugeraient à propos. »
(La guerre du Péloponnèse, VIII : 66-67).
« Déjà à Samos une réaction contre l’oligarchie était en train de s’opérer ; elle avait commencé au moment même de l’établissement des Quatre Cents. Ceux des Samiens, qui formaient la faction démocratique et qui jadis s’étaient révoltés contre les riches, avaient fait volte-face. A l’arrivée de Peisandros, ils s’étaient laissé gagner par lui et par les conjurés athéniens qui se trouvaient à Samos. Au nombre d’environ trois cents, ils avaient formé une conspiration qui se proposait d’attaquer les autres citoyens restés fidèles à la démocratie. Ils avaient mis à mort Hyperbolos, un Athénien pervers, qui avait été banni par l’ostracisme, non pas en raison de sa puissance, ou de la crainte qu’inspirait son crédit, mais en raison de sa méchanceté et de son infamie. Pour ce meurtre, ils avaient obtenu la complicité de Kharminos l’un des stratèges et de quelques Athéniens de Samos, à qui ils avaient ainsi donné un gage de fidélité. D’accord avec eux ils avaient opéré de la sorte en plusieurs circonstances et ils se disposaient à attaquer les démocrates. Ceux-ci eurent vent du complot et le dénoncèrent aux stratèges, Léôn et Diomédôn qui, comblés d’honneurs par le peuple, voyaient d’un mauvais oeil le régime oligarchique, à Thrasyboulos et à Thrasyllos, l’un triérarque, l’autre simple hoplite, et à tous ceux qui paraissaient les plus hostiles aux conjurés. Ils leur demandèrent de ne pas supporter qu’on les fît périr et que Samos, qui avait tant contribué au maintien de l’empire athénien, se mît dans le cas de se détacher d’Athènes. Sur cet avis, les stratèges allèrent trouver en particulier tous les soldats et les engagèrent à la résistance. Ils s’adressèrent particulièrement aux matelots de la Paralienne, tous Athéniens et de naissance libre et qui de tout temps, et même avant l’établissement de l’oligarchie, s’étaient montrés les adversaires de ce régime. Dès lors, Leôn et Diomédôn, chaque fois qu’ils prirent la mer, laissèrent une garde de quelques vaisseaux. Aussi quand les trois cents voulurent attaquer le parti populaire, tous ces éléments et surtout les Paraliens, se donnèrent-ils la main et le peuple de Samos eut-il le dessus. On mit à mort une trentaine des conjurés, les plus coupables ; on en bannit trois, on amnistia les autres et on constitua dès lors un gouvernement pleinement démocratique »
(La guerre du Péloponnèse, VIII : 73).
« A ce récit les soldats étaient prêts à lapider les principaux partisans de l’oligarchie et leurs complices. Mais les modérés les en empêchèrent en leur remontrant qu’en présence de la flotte ennemie, ils compromettraient tout. Ces raisons les convainquirent. Là-dessus Thrasyboulos fils de Lykos et Thrasyllos, les principaux artisans de cette révolution, affichèrent leur intention de rétablir la démocratie à Samos. Ils firent prêter à tous les soldats, et surtout à ceux du parti oligarchique, le serment le plus solennel d’accepter la démocratie, de vivre en bon accord, de poursuivre sans défaillance la guerre contre les Péloponnésiens, de se déclarer ennemis des Quatre Cents et de ne pas leur adresser de héraut. Tous les Samiens en âge de porter les armes s’engagèrent par le même serment. L’armée mit en commun avec les Samiens tous intérêts, tous périls, toutes éventualités, persuadée qu’elle n’avait elle non plus d’autre chance de salut et qu’en cas de victoire des Quatre Cents et des ennemis établis à Milet, ils périraient tous sans exception »
(La guerre du Péloponnèse, VIII : 75).
Je vous invite à lire l’intégrale de l’épisode historique athénien chez Thucydide. Des parallèles assez troublants avec notre époque peuvent être faits.
Un de mes lecteurs m’a signalé l’existence d’un autre Thrasybule. Un tyran de Millet ayant vécu au VIIe siècle avant Jésus-Christ. Hérodote le décrit comme étant très brutale et ne supportant pas la moindre concurrence.
« Enfin, étant parvenu au port après un règne heureux de trente ans, son fils Périandre lui succéda. Celui-ci montra dans les commencements beaucoup plus de douceur que son père ; mais les liaisons qu’il entretint par ses ambassadeurs avec Thrasybule, tyran de Milet, le rendirent encore plus. cruel que Cypsélus. Il avait fait demander à ce prince quelle forme de gouvernement il pourrait établir, afin de régner honorablement et plus sûrement. Thrasybule conduisit l’envoyé de Périandre hors de la ville, se promenant avec lui dans les blés, et faisant à cet envoyé des questions sur son départ de Corinthe ; et revenant souvent sur cet objet, il coupait tous les épis plus élevés que les autres, et les jetait par terre ; de sorte qu’il détruisit ce qu’il y avait de plus beau et de plus grand parmi ces blés. Quand il eut parcouru ce champ, il renvoya le député de Périandre sans lui donner aucune sorte de conseils. Ce député ne fut pas plutôt de retour à Corinthe, que Périandre s’empressa de lui demander quels conseils lui donnait Thrasybule : il lui répondit qu’il ne lui en avait donné aucun, mais qu’il était surpris qu’il l’eût envoyé auprès d’un homme assez insensé pour détruire son propre bien ; et en même temps il lui raconta ce qu’il lui avait vu faire.
Périandre, comprenant le sens de cette action, et persuadé que Thrasybule lui conseillait de faire mourir les citoyens les plus élevés, se porta, dès ce moment, à toutes sortes de méchancetés envers ses concitoyens. Il exila et fit mourir ceux qu’avait épargnés Cypsélus, et acheva ce que celui-ci avait commencé. Il fit aussi en un même jour dépouiller de leurs habits toutes les femmes de Corinthe, à l’occasion de Mélisse, sa femme. Il avait envoyé consulter l’oracle des morts sur les bords de l’Achéron, dans le pays des Thesprotiens, au sujet d’un dépôt qu’avait laissé un étranger. Mélisse, étant apparue, répondit qu’elle ne dirait ni n’indiquerait où était ce dépôt, parce qu’étant nue, elle avait froid ; les habits qu’on avait enterrés avec elle ne lui servant de rien, puisqu’on ne les avait pas brûlés. Et, pour prouver la vérité de ce qu’elle avançait, elle ajouta que Périandre avait déposé dans le sein de la mort le germe de la vie.
Cette preuve parut d’autant plus certaine à Périandre, qu’il avait joui de sa femme après sa mort. Ses envoyés ne lui eurent pas plutôt fait part, à leur retour, de la réponse de Mélisse, qu’il fit publier par un héraut que toutes les femmes de Corinthe eussent à s’assembler dans le temple de Junon. Elles s’y rendirent comme à une fête, avec leurs plus riches parures ; mais, les femmes libres comme les suivantes, il les fit toutes dépouiller par ses gardes, qu’il avait apostés dans ce dessein. On porta ensuite par son ordre tous ces habits dans une fosse, où on les brûla, après qu’il eut adressé ses prières à Mélisse. Cela fait, l’ombre de Mélisse indiqua à celui qu’il avait envoyé pour la seconde fois le lieu où elle avait mis le dépôt. »
(Hérodote, Histoires, livre 5, 92)
Aristote dans son « Politique » analyse la même anecdote en inversant les rôles, ce qui ne modifie pas le sens :
« Si dans l’État un individu, ou même plusieurs individus, trop peu nombreux toutefois pour former entre eux seuls une cité entière, ont une telle supériorité de mérite que le mérite de tous les autres citoyens ne puisse entrer en balance, et que l’influence politique de cet individu unique, ou de ces individus, soit incomparablement plus forte, de tels hommes ne peuvent être compris dans la cité. Ce sera leur faire injure que de les réduire à l’égalité commune, quand leur mérite et leur importance politiques les mettent si complètement hors de comparaison ; de tels personnages sont, on peut dire, des dieux par les hommes.
Nouvelle preuve que la législation ne doit nécessairement concerner que des individus égaux par leur naissance et par leurs facultés. Mais la loi n’est point faite pour ces êtres supérieurs ; ils sont eux-mêmes la loi. Il serait ridicule de tenter de les soumettre à la constitution ; car ils pourraient répondre ce que, suivant Antisthène, les lions répondirent au décret rendu par l’assemblée des lièvres sur l’égalité générale des animaux. Voilà, aussi l’origine de l’ostracisme dans les États démocratiques, qui, plus que tous les autres, se montrent jaloux de l’égalité. Dès qu’un citoyen semblait s’élever au-dessus de tous les autres par sa richesse, par la foule de ses partisans, ou par tout autre avantage politique, l’ostracisme venait le frapper d’un exil plus ou moins long.
Dans la mythologie, les Argonautes n’ont point d’autre motif pour abandonner Hercule ; Argo déclare qu’elle ne veut pas le porter, parce qu’il est beaucoup plus pesant que le reste de ses compagnons. Aussi a-t-on bien tort de blâmer d’une manière absolue la tyrannie et le conseil que Périandre donnait à Thrasybule : pour toute réponse à l’envoyé qui venait lui demander conseil, il se contenta de niveler une certaine quantité d’épis, en cassant ceux qui dépassaient les autres. Le messager ne comprit rien au motif de cette action ; mais Thrasybule, quand on l’en informa, entendit fort bien qu’il devait se défaire des citoyens puissants.
Cet expédient n’est pas utile seulement aux tyrans ; aussi ne sont-ils pas les seuls à en user. On l’emploie avec un égal succès dans les oligarchies et dans les démocraties. L’ostracisme y produit à peu près les mêmes résultats, en arrêtant par l’exil la puissance des personnages qu’il frappe. Quand on est en mesure de le pouvoir, on applique ce principe politique à des États, à des peuples entiers. On peut voir la conduite des Athéniens à l’égard des Samiens, des Chiotes et des Lesbiens. A peine leur puissance fut-elle affermie, qu’ils eurent soin d’affaiblir leurs sujets, en dépit de tous les traités »
(Aristote, Politiques, livre 5, 1284a).
Il est aujourd’hui impossible de savoir lequel des deux Trasybulus, Nostradamus fait référence.
Il nous montre un conspirateur passé maître dans l’art de la dissimulation et du subterfuge. Il aura organisé sous coup d’Etat depuis longtemps. Le chef d’Etat n’aura rien vu venir.
Si le président concerné est François Hollande, le rôle du conspirateur pourrait être rempli par Manuel Valls. Je trouve que l’image donnée par Hérodote et Aristote du conspirateur pourrait correspondre. Tous les gens qui connaissent le Premier ministre le décrivent comme un être autoritaire, impitoyable et imbus de lui-même. Un petit dictateur en puissance. Ce n’est qu’une hypothèse. Un homme encore inconnu pourrait remplir également ce rôle.
Sous le règne du second Trasybulus, nous dit Nostradamus, auront lieu des choses abominables (« alors les abominations et immondices seront par grande honte objectée et manifestée aux ténèbres de la lumière obténébre »). Il persécutera les chrétiens (« les clefs de l’Eglises seront en arrière de l’amour de Dieu »).
Le 1er décembre 2016 nous avons tous assisté à l’allocution du président de la République annonçant qu’il renonçait à se présenter à sa réélection.
La situation était tendue entre le président de la République et son premier ministre.
Manuel Valls fut nommé premier ministre, le 31 mars 2014.
Le 25 août 2014, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon claque la porte du Gouvernement à la suite de la scène dite de la « cuvée du redressement » (dont les images ont totalement disparu de YouTube… étonnante censure, pour ne laisser subsister que quelques images de la fête de la rose où Arnaud Montebourg critique Hollande).
Le président de la République participe à une cérémonie sur l’île de Sein (le nom ne s’invente pas) sous une pluie battante.
La scène est étrange et semble de très mauvais présage pour la suite de son quinquennat. Un président dans la tempête qui prend l’eau. Les éléments se déchaîne contre lui.
Puis la tension va monter entre le président et son premier ministre à la suite du livre « un président ne devrait pas dire ça », le 12 octobre 2016.
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La publication intervient le lendemain de l’annonce « officieuse » de sa candidature à la présidentielle dans le Nouvelle Obs. La coïncidence est étrange.
Quelques jours plus tard, Manuel Valls laisse transpirer dans les médias sa colère et sa honte.–
Valls attaque Hollande après le livre confidences, colère, honte, abattement.–
Le porte parole du gouvernement exclu une double candidature du premier ministre contre le président de la République. C’était en quelques sortent demander au premier ministre de choisir. Soit le Premier ministre démissionne, soit il s’incline devant la volonté du président.
Cela eux l’effet inverse.
Le soir du résultat des primaires de droites, la tension devient très forte entre les deux hommes. On annonce sur tous les plateaux de télévision que Manuel Valls va annoncer sa démission et sa candidature, le lundi 28 novembre 2016.–
Un déjeuné est organisé à l’Elysée entre le président et son premier ministre. A la sortie du repas, les tensions semblent apaisées.
Un article du journal Marianne laisse sous entendre que Manuel Valls aurait menacé le président de démissionner immédiatement en brandissant une lettre de démission sous les yeux de Hollande. Celui-ci aurait alors indiqué au premier ministre qu’il ne se représenterait pas, pour laisser lui laissé la place.–
http://www.marianne.net/jour-hollande-dit-valls-qu-il-ne-serait-pas-candidat-100248257.html
La publication de l’article, poussa sans doute François Hollande à annoncer sa renonciation, sous une nouvelle menace de démission.
Pour moi, tous le processus, tel qu’il c’est déroulé relève d’une sorte de « coup d’Etat » du premier ministre contre son président. Manuel Valls a éjecté François Hollande de son poste de président.
Reste à voir si Manuel deviendra un nouveau Trassibullus.
D. La prise de pouvoir par la plèbe.
Dans la suite du texte, le prophète provençal parle de la prise du pouvoir par la Plèbe (« La Plèbe se lèvera pour chasser les adhérents des législateurs »). Ils chasseront le second Trasybulus.
La plèbe, c’était le peuple des citoyens romains. Elle s’opposait aux patriciens qui correspondaient à la classe des dirigeants.
Un conflit social opposa les deux groupes sur plusieurs siècles et déboucha sur l’intégration des plébéiens aux fonctions politiques aux côtés des patriciens.
A trois reprises les plébéiens se retirèrent de la cité pour se rassembler en dehors des murs de Rome. Ils entendaient s’opposer à la mainmise du pouvoir par les patriciens. De manière moderne, on pourrait dire qu’il faisait grève.
La sécession du peuple au mont sacré, gravure par B. Barloccini, 1849.
Ici, il parle de « la Plèbe » et des « adhérents des législateurs ».
Le contexte est le même, mais pour Nostradamus, la tournure des évènements semble différente. Les plébéiens chasseront du pouvoir les patriciens (ce qu’ils n’ont jamais fait à Rome).
Concrètement, cela veut dire que le peuple renversera par une révolution le dictateur Trasybulus.
A moins que Trasybulus soit lui-même le leader plébéien qui renversera le chef de l’Etat.–
En conclusion, le contexte astrologique de 2016 et 2017 est particulièrement dangereux.