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IV-25 : développement du matérialisme (1715-1789).

Le frontispice de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, gravure de Benoît-Louis Prévost.

Le perfectionnement des instruments d’optique permettra de voir les corps célestes dans le ciel à perte de vue (« Corps sublimes sans fin à l’œil visibles »). On supposera alors qu’il existe des mondes gravitant sans fin dans l’univers.

Pour l’église, ces découvertes seront hostiles (« Obnubiler viendront par ses raisons ») aux saintes croyances. Les matérialistes nieront l’existence de Dieu et des mondes invisibles (« Corps, front comprins, sens, chief & invisibles »), ce qui provoquera le recul de la religion (« Diminuant les sacrées oraisons »).

Article Wikipédia Matérialisme.

Le matérialisme est une conception philosophique qui soutient que la seule chose pouvant être considérée comme existante est la matière ; que fondamentalement, toute chose est composée de matière et que tout phénomène est le résultat d’interactions matérielles.

Le matérialisme est très étroitement lié au physicalisme, qui postule que tout ce qui existe est une manifestation physique. Le physicalisme philosophique est une évolution du matérialisme qui se base sur les découvertes en sciences physiques afin d’inclure des notions de manifestations physiques plus sophistiquées que la simple matière, telles que: l’espace-temps, les énergies, les forces, la matière noire, etc… Ainsi le terme “physicalisme” est-il préféré à “matérialisme” par certains, tandis que d’autres les utilisent comme synonymes.

Les philosophies contraires au matérialisme incluent les philosophies métaphysiques, l’idéalisme, le pluralisme, le dualisme, ou encore d’autres formes de monisme.

En tant que système philosophique, le matérialisme appartient à la classe des ontologies monistes. Cette conception remonte aux penseurs présocratiques, bien qu’elle n’aie jamais été revendiquée comme telle avant le XVIIe siècle. Elle admet de multiples interprétations, tant naturalistes qu’historiques. Tantôt associée au réductionnisme, tantôt au réalisme, elle est utilisée comme une arme argumentative par les philosophes qui se sont opposés à l’idéalisme, encore dominant en philosophie jusqu’à la fin du XIXe siècle.

Au XVIIIe siècle, qualifié de siècle des Lumières, le matérialisme mécaniste, nourri des résultats des sciences, s’est répandu parmi les savants et les philosophes du temps et il est utilisé comme une arme dans la lutte idéologique contre le dogmatisme religieux et l’emprise de l’Église sur tous les aspects de la vie en société (“Corps, front comprins, sens, chief & invisibles, Diminuant les sacrées oraisons“). Les auteurs philosophiques qui se sont engagés dans ce sens sont notamment : La Mettrie (le premier philosophe à avoir généralisé à l’homme la thèse cartésienne de l’animal-machine), Diderot, d’Holbach, Helvétius, Cabanis.

Du point de vue métaphysique et cosmologique, ces auteurs insistent sur l’unité du monde, qui est une unité matérielle, et sur la constance de la quantité de mouvement à l’échelle de l’univers (cf. Maupertuis ou Lavoisier), constance qui est au principe de l’explication mécaniste du monde.

Du point de vue psychologique, la thèse majeure du matérialisme du XVIIIe siècle est que la matière elle-même est susceptible de penser, lorsque du moins elle est organisée et structurée à cet effet. Cette thèse se réfère notamment à Locke, tel que l’avait popularisé Voltaire, à partir de passages où Locke mettait en cause le dualisme cartésien au nom de la toute-puissance de Dieu, qui aurait très bien pu doter la matière de la propriété de penser. De cette hypothèse théologique, ouvrant une simple possibilité théorique, on est passé au cours du XVIIIe siècle à une conception empiriste de la pensée, destinée à justifier le fait que nos prétendus “états d’âme” ne sont rien d’autre que des états de notre cerveau. En effet, les observations médicales tendent à établir la corrélation rigoureuse des phénomènes mentaux et des processus organiques, ceux du cerveau en particulier. 

Article Wikipédia Siècle des Lumières.

Le siècle des Lumières est un mouvement intellectuel lancé en Europe au XVIIIe siècle (1715-1789), dont le but était de dépasser l’obscurantisme et de promouvoir les connaissances. Des philosophes et des intellectuels encourageaient la science par l’échange intellectuel, s’opposant à la superstition, à l’intolérance et aux abus des Églises et des États. Le terme de « Lumières » a été consacré par l’usage pour rassembler la diversité des manifestations de cet ensemble d’objets, de courants de pensée ou de sensibilité et d’acteurs historiques.

La glorieuse Révolution de 1688 peut en constituer le premier jalon, mais pour l’historiographie française, la période charnière qui correspond à la fin du règne de Louis XIV (1643-1715) est comme sa gestation. La Révolution française en marque le déclin. Certains historiens, en fonction de leur objet d’étude, privilégient une chronologie plus ou moins large (1670-1820).

Pour les arts plastiques, il couvre la transition entre les périodes classique, rococo et néoclassique, et pour la musique, celle de la musique baroque à la musique de la période classique. L’expression provient d’emblée de son utilisation massive par les contemporains. Puis, le développement et l’affirmation de l’histoire culturelle et sociale depuis les années 1970, a favorisé l’usage d’une notion féconde qui permet de mener des recherches de façon transversale et internationale tout en multipliant les objets d’étude et en dépassant les cadres nationaux.

Les partisans des Lumières sont les acteurs de nombreux combats nés de l’« usage public de sa raison dans tous les domaines » (“Corps sublimes sans fin à l’œil visibles Obnubiler viendront par ses raisons“). Ces causes célèbres ont permis une mise en perspective des lois et des coutumes d’Europe, ont ainsi opéré une révolution sociologique et ouvert la brèche à l’anthropologie politique. Le dépaysement est central dans cette démarche et le Persan et ses avatars – l’espion chinois, juif ou turc – peut apparaître comme un symbole de cet effort de tolérance.

Les philosophes ne se contentent pas d’écrire. Ils se mettent aussi personnellement en cause, au risque d’être arrêtés, emprisonnés. Diderot et D’Alembert consacrent plus de vingt ans de leur vie à la publication de l’Encyclopédie, énorme dictionnaire de 28 volumes dont 11 volumes d’illustrations consacré à toutes les formes de la connaissance et des sciences. Tous les écrivains et les savants du siècle participent à la rédaction des articles de l’Encyclopédie, dont la publication s’étend de 1751 à 1772. Accusé de propager des idées dangereuses, Diderot est emprisonné pendant plusieurs mois. Cependant la vraie volonté de Diderot et de tous les écrivains de l’Encyclopédie était de se battre contre ce qu’ils appelaient l’Obscurantisme religieux. On oppose ainsi les Lumières à l’obscurantisme, ou le manque de culture, de savoir. Les travaux du juriste Beccaria, lui-même influencé par Montesquieu, trouvent leur retentissement dans les affaires Calas et Sirven, où sont affirmées la nécessaire abolition de la question et les limites du pouvoir exécutif. Le procès du chevalier de la Barre inspire à nombre de penseurs une réflexion sur la liberté de conscience. Leur but est avant tout de « sortir les Hommes des ténèbres de leur temps » et « d’Éclairer toute chose à la lumière de la raison ».

La France possède de nombreux philosophes et écrivains des Lumières, notamment Montesquieu, Voltaire, Diderot, Beaumarchais et D’Alembert.

L’époque des Lumières fut aussi celle de Bernoulli, Euler, Laplace, Lagrange, Monge, Condorcet, D’Alembert en mathématiques, en physique générale et en astronomie. La compréhension du phénomène physique de l’électricité est amorcée en particulier par les travaux de Cavendish, Coulomb et Volta. Lavoisier pose les fondements de la chimie moderne.

Des savants naturalistes comme Linné, Réaumur, Buffon, Jussieu, Lamarck incarnent l’esprit des Lumières dans le domaine des sciences relevant de l’histoire naturelle dans toute son étendue.

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