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IV-93 : attentat de Damiens et naissance de Charles X (1757).

Robert François Damiens devant ses juges.

Un homme mauvais (« Un serpent ») se tiendra proche du lit royal (« veu proche du lict royal ») et frappera le souverain avec un couteau de nuit (« nuict »). Damiens (« dame ») tentera de tuer Louis XV, le 5 janvier 1757 à 18 h, alors que la nuit commençait à tomber. La garde royale (« chiens ») le laissera accéder facilement jusqu’au souverain (« n’abayeront ») dans son carrosse (« lict royal »).

La même année que Damiens tentera de tuer Louis XV, en 1757, naîtra (« Lors naistre en France ») un prince royal (« un Prince tant royal ») perçut comme un envoyé du ciel (« Du ciel venu »). C’est le futur Charles X (« tous les Princes verront »). C’est par lui que se maintiendra pour quelque temps le principe monarchique.

Le numéro du quatrain (93) indique l’année de la mort de Louis XVI.

Article Wikipédia Louis XV.

Louis XV dit le « Bien-Aimé », né à Versailles le et mort le dans la même ville, est un roi de France et de Navarre. Membre de la Maison de Bourbon, il règne sur le royaume de France du au .

Orphelin à l’âge de 2 ans, duc d’Anjou puis dauphin de France du au , il succède à son arrière-grand-père Louis XIV à l’âge de cinq ans. Ainsi, son pouvoir est alors délégué à son cousin, le duc d’Orléans, proclamé « régent du Royaume », le , jusqu’au , date de l’entrée du jeune roi dans sa treizième année et de sa majorité, où il prend officiellement la direction du gouvernement.

Les premières années de son règne se déroulent dans un calme relatif, sous la direction prudente de plusieurs précepteurs, qui lui prodiguent une vaste culture. À sa majorité, il confie successivement le gouvernement à des proches parents, le duc d’Orléans, ex-régent, puis le duc de Bourbon, puis à l’un de ses anciens précepteurs, le cardinal de Fleury.

À la différence de Louis XIV, Louis XV n’a pas été en contact direct avec la vie politique du pays. Il ne voyait que rarement ses ministres et agissait souvent à l’encontre de leurs attentes faute de pouvoir leur donner des directives fermes et précises, d’après les informations émanant d’un réseau secret de diplomates et d’espions qu’il avait constitué. Son désintérêt pour la politique et la succession de ministres aux tendances différentes aboutissent à un affaiblissement de l’influence de la France en Europe.

Seul survivant de la famille royale stricto sensu, il bénéficie au début de son règne d’un grand soutien populaire, ce qui lui vaut le surnom de « Bien-Aimé » en 1744 après une maladie qui faillit l’emporter à Metz. Au fil des années cependant, son manque de fermeté, le dénigrement de son action par les parlementaires et une partie de la noblesse de cour, les intrigues incessantes impliquant sa maîtresse, la marquise de Pompadour, et son inconduite dans sa vie privée amènent la disparition de sa popularité, à tel point que sa mort – de la petite vérole – provoque des festivités dans Paris, comme à la suite de celle de Louis XIV.

Sous son règne, toutefois, la France connaît de grands succès militaires sur le continent européen et acquiert le duché de Lorraine et le duché de Bar, ainsi que la Corse. En revanche, elle perd le contrôle d’une grande partie de son empire au profit de la domination coloniale britannique : spécialement la Nouvelle-France, en Amérique, comme la prépondérance aux Indes.

La popularité du roi pâtit largement des suites de la guerre de Succession d’Autriche. Les Français avaient pardonné à Louis XIV ses impôts, ses maîtresses et ses dépenses fastueuses, celui-ci ayant toujours su donner à ses fins de guerres des allures de victoires. De la même façon, pour Louis XV, les scènes de Metz (1744) comptaient peu aux yeux de la population en regard des victoires de la guerre de succession autrichienne. Mais la nouvelle de l’abandon des Pays-Bas à l’Autriche — en opposition avec les intérêts français tels que les avaient définis Richelieu puis Louis XIV — fut accueillie avec incrédulité et amertume. Les Parisiens utilisèrent l’expression « bête comme la paix ». On avait “travaillé pour le roi de Prusse”. Tant d’efforts et de vies humaines pour donner une couronne — minuscule — à la fille du roi, alors que la couronne impériale était conservée par les Habsbourg puisque l’ex-duc de Lorraine, époux de la reine de Hongrie avait été élu empereur en 1745. La montagne avait accouché d’une souris.

On peut à ce titre considérer que 1748 fut marquée par la première manifestation d’une opinion publique française, portée par un nationalisme émergeant que le monarque n’avait pas compris. La présence aux côtés du roi de la marquise de Pompadour, fortement décriée par l’aristocratie curiale qui n’hésitait pas à faire courir les bruits les plus ignobles qui, sortant du palais, atteignaient le peuple, donnait du roi l’image d’un jouisseur égoïste uniquement préoccupé de ses plaisirs. Le mécontentement s’amplifiait, alimenté par le train de vie de la Cour et ce qui était perçu comme une incompétence du roi à gouverner. En se replaçant dans une perspective historique, il apparaît que Louis XV n’était pas incompétent, bien qu’il manquât certainement de volonté. D’autre part, les dépenses de la cour n’étaient pas spécialement élevées, comparées à celles des précédents monarques français, ou encore d’autres cours européennes, comme celle de Russie qui dépensait des sommes astronomiques pour construire les palais de Saint-Pétersbourg. Pourtant, telle était la perception qu’en avait le peuple de France, également influencé par la campagne violente à l’encontre de la marquise de Pompadour.

Peut-être est-ce ce contexte qui poussa Robert-François Damiens (“Sera par dame“)— domestique chez plusieurs conseillers du Parlement — à essayer de tuer le roi. Le , Damiens loua épée et chapeau dans une boutique sur la place d’armes devant le château pour se faire passer pour noble, entra au palais de Versailles, parmi les milliers de personnes qui essayaient d’obtenir des audiences royales. Vers 18 heures (“nuict“), le roi revenait de visiter sa fille qui était souffrante et s’apprêtait à entrer dans son carrosse pour retourner à Trianon, quand Damiens franchit la haie de gardes (“chiens n’abayeront“) et le frappa avec une lame de 8,1 cm. Louis XV portait d’épais vêtements d’hiver et la lame ne pénétra que d’un centimètre (“Un serpent veu proche du lict royal“), entre les 4e et 5e côtes. Cependant, on craignait un éventuel empoisonnement. On tortura à plusieurs reprises Damiens, pour savoir s’il avait des complices, mais il apparaît que cet homme, serviteur de membres du parlement de Paris, était un déséquilibré qui avait surtout entendu beaucoup de discours critiques à l’encontre du roi. Louis XV était plutôt enclin à pardonner, mais il s’agissait de la première tentative de meurtre sur un monarque français depuis l’assassinat d’Henri IV par Ravaillac en 1610, et il dut accepter un procès pour régicide. Jugé par le parlement de Paris, Damiens fut exécuté le sur la place de Grève, dans des conditions effroyables. La main qui avait tenu le couteau fut brûlée avec du soufre, on lui entailla ensuite les membres et la poitrine avant d’y introduire du plomb fondu, ses quatre membres furent arrachés par des chevaux (écartèlement) et son tronc finalement jeté aux flammes. Une foule immense assista à ce spectacle, les balcons des maisons de la place de Grève furent loués jusqu’à 100 livres (la paye d’un ouvrier pour 10 mois de travail).

Le roi était déjà si impopulaire que l’élan de sympathie provoqué par cette tentative de meurtre disparut rapidement avec l’exécution de Damiens, dont l’inhumanité pourtant laissa le parti philosophique de marbre. Louis XV lui-même n’y était pas pour grand-chose, les détails de cette horrible mise à mort ayant été élaborés par le parlement de Paris, peut-être avec le souci de se réconcilier avec le monarque. Mais plus que tout, le peuple ne pardonnait pas au roi de ne pas s’être séparé de la Pompadour. L’ambassadeur d’Autriche écrivait à Vienne : « le mécontentement public est général. Toutes les conversations tournent autour du poison et de la mort. Le long de la galerie des Glaces apparaissent des affiches menaçant la vie du roi ». Louis XV, qui avait conservé un calme royal le jour de la tentative d’assassinat, parut profondément affecté et déprimé dans les semaines qui suivirent. Toutes les tentatives de réformes furent abandonnées. Sur la proposition de la marquise de Pompadour, il renvoya deux de ses ministres les plus décriés, le comte d’Argenson (secrétaire d’État à la Guerre) et Machault d’Arnouville (Garde des Sceaux et précédemment contrôleur général des finances), et introduisit Choiseul dans le gouvernement. Du roi « Bien-aimé », Louis XV s’affligeait et reconnaissait qu’il était désormais devenu le « Bien-haï ».

Inauguré en 1763 sur la place Louis XV (actuelle place de la Concorde), un monument comportant la statue du roi à cheval fut commandé à Edmé Bouchardon et achevé par Jean-Baptiste Pigalle. Son piédestal était soutenu par les statues des quatre Vertus. Peu de temps après l’inauguration, on trouva sur le piédestal un distique, tracé d’une main inconnue, qui témoigne de l’impopularité du roi : « Grotesque monument / Infâme piédestal / Les vertus sont à pied / Le vice est à cheval. ». Autre version : Ah ! la belle statue, ah ! le beau piédestal, / Les vertus sont à pied et le vice à cheval…

Article Wikipédia Charles X.

Charles X (château de Versailles, – Görz, empire d’Autriche, ), surtout connu sous le titre de comte d’Artois (1757-1824), est roi de France et de Navarre de 1824 à 1830.

Dernier petit-fils de Louis XV et de Marie Leszczynska, succédant à ses deux frères, Louis XVI et Louis XVIII, il est le roi de France le plus âgé, à son avènement (66 ans) comme à son décès (79 ans). Attaché aux conceptions et aux valeurs de l’Ancien Régime sans être pour autant réactionnaire comme on l’a souvent dit, il tenta d’incarner la continuité de l’État et de la monarchie après le violent passage révolutionnaire, tout en acceptant en majorité les valeurs de son temps. Très pieux et attaché aux concepts sociaux du christianisme, il semble que Charles X attachait une certaine importance à la condition sociale de ses peuples. Populaire chez les paysans de la province, qui avaient mal vécu la Première République (insurrections royalistes), Charles était au contraire moqué par les Parisiens (souvent d’anciens sans-culottes républicains, robespierristes ou babouvistes) ; déjà perceptible sous l’Ancien régime, la rupture entre la capitale et la Monarchie est définitivement consommée.

Renouant avec la tradition du sacre en 1825, il est renversé en 1830 par une nouvelle révolution parisienne qui l’oblige à abdiquer en faveur de son fils, Louis XIX (qui abdiquera lui aussi vingt minutes plus tard au profit d’Henri d’Artois) et à s’exiler. Ayant signé son abdication (geste inconcevable selon les lois traditionnelles de la Monarchie), il confie la régence à son cousin, le duc d’Orléans, fils de Philippe Égalité. Louis-Philippe profite de la situation pour évincer le petit duc de Bordeaux et se faire reconnaître « roi des Français » en seulement dix jours.

Charles X est le dernier Bourbon (de la branche aînée) à avoir été sacré roi de France.

Petit-fils de Louis XV, roi de France et de Navarre, Charles-Philippe est le cinquième fils du dauphin Louis-Ferdinand et de son épouse, la dauphine, Marie-Josèphe de Saxe. Charles est ondoyé le , jour de sa naissance, par l’abbé de Bouillé, doyen des comtes de Lyon.

L’enfant est le plus jeune frère du roi Louis XVI, alors duc de Berry, et du comte de Provence, futur Louis XVIII. Deux filles le suivront : Marie-Adélaïde-Clotilde, future reine de Sardaigne, et Élisabeth, victime de la terreur révolutionnaire.

Il est d’abord titré comte d’Artois, en mémoire de Robert de France, comte d’Artois, frère de saint Louis, mais le choix de ce titre serait également lié aux conséquences de la tentative d’assassinat menée par Damiens contre Louis XV (“Lors naistre en France un Prince tant royal“).

L’enfant est baptisé le , le lendemain du baptême du futur Louis XVI et du futur Louis XVIII (“Du ciel venu tous les Princes verront), avec les prénoms Charles Philippe par l’archevêque Charles Antoine de La Roche-Aymon dans la chapelle royale du château de Versailles, en présence de Jean-François Allart, curé de l’église Notre-Dame de Versailles. Sa marraine est sa tante Sophie-Philippine de France, et son parrain le roi Charles III d’Espagne (ce qui explique le choix de ses prénoms), représenté par Louis Auguste de France, duc de Berry.

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