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X-37 : la guerre franco-savoyarde (1600-1601).

Henri IV et la guerre de Savoie.

Le duc de Savoie assemblera de nombreuses armées (« L’assemblee grande ») près du lac de Bourget (« pres du lac de Borget ») qui touche sa capitale Chambéry. Il fera de Montmélian (« pres de Montmelia ») sa place forte défensive. Après plusieurs campagnes, il ne pourra pas triompher d’Henri IV et s’unira à son beau-père Philippe II, roi d’Espagne (« Se ralieront »).

Tous deux, contre la France, feront le projet, de gagner les seigneurs français à leurs causes. Henri IV entrera en Savoie, s’emparera de Chambéry (« Chambry »), après avoir assiégé Charbonnière à partir de la Saint-Julien (« combat sainct Julia »), le 28 août 1600, point clef de la Maurienne (« Moraine »). Il manquera de périr lors du siège de Montmélian (« Montmelian »).

Article Wikipédia guerre franco-savoyarde.

Afin de couper court aux intrigues, Henri IV se prépare à la guerre. Le 5 juillet 1600, il se rend à Lyon pour organiser l’armée des Alpes et se rapprocher du futur théâtre des opérations. À cet effet, Henri de Schomberg fournit 2 000 lansquenets allemands, une milice provinciale incorporée en grande partie dans les Gardes-Françaises.

Les régiments Picardie, Piémont, Champagne et Navarre sont reconstitués avec les restes des régiments supprimés en 1598. Les compagnies des Gardes sont portées à 300 hommes et les autres à 200. On fixe à 6 sous et 8 deniers la solde journalière du fantassin qui doit toutefois s’habiller et se nourrir par lui-même. La solde du cavalier, cheval compris est de 1 livre, 13 sols et 4 deniers. Chaque soldat reçoit 2 pains de 12 onces par jour et l’armement est fourni par les capitaines.

Les troupes françaises, qui comptaient d’abord 8 000 hommes, passent rapidement au double. Le grand maître de l’artillerie de France, Maximilien de Béthune marquis de Rosny, ordonne aux lieutenants d’artillerie du Lyonnais et du Dauphiné, aux commissaires de la Bourgogne, de la Provence et du Languedoc de rassembler leurs meilleurs canons, ce qui fournit en très peu de temps une artillerie considérable et des munitions en abondance.

Le 11 août, la guerre est déclarée, le roi de France donne l’ordre aux maréchaux Biron et Lesdiguières de pénétrer dans le duché de Savoie.

Le duc est sans inquiétude, car il compte sur la force de ses places et sur l’assistance de ses alliés pour vaincre le roi de France. Toutefois, les forteresses dont le duc de Savoie est si fier tombent l’une après l’autre :

Le 13 août, Bourg-en-Bresse est prise par le maréchal Biron (“L’assemblee grande pres du lac de Borget“). La citadelle résistant, Biron confie le blocus au lieutenant général en Bourgogne Edme de Malain baron de Lux, avec quelques troupes d’infanterie pour garder les batteries. Le maréchal va ensuite conquérir la Bresse, le Bugey et le comté de Gex. Il prend successivement Poncin, Pont d’Ain, Ambronay, Saint Denis-le-Chosson, Saint-Rambert, Belley, la chartreuse de Pierre-Châtel, les deux Seyssel, le fort l’Écluse et Gex[5].Partant de Grenoble, le corps du maréchal Lesdiguières, passe en soirée l’Isère à Barraux et marche de nuit sur Montmélian.

Le 14 août, Henri IV établit son quartier général à Grenoble emmenant avec lui sa cavalerie, forte de 400 hommes, les Gardes françaises, trois compagnies suisses et 4 canons provenant du fort Barraux et rejoignant ainsi le corps du maréchal Lesdiguières, accompagné des arquebusiers de Créquy, des régiments de Nérestang et de Balagny, 3 compagnies des Gardes françaises, les carabins du Dauphiné et 2 canons, qui l’avait précédé.

Le 16 août, la ville de Montmélian est prise par Charles II de Créquy (“Se ralieront pres de Montmélian) en présence de son beau-père, le maréchal Lesdiguières, et du roi de France. Les auteurs contemporains, donne des dates différentes. L’historien Barbiche indique la date du 14 quant à Babelon, dans sa biographie du roi de France, donne le 17. S’il est souvent indiqué que le siège de Montmélian dure 3 mois, la prise de la ville fut rapide ; c’est le siège de la citadelle qui dure 3 mois.

En date du 16 août 1600, dans la lettre d’Henri IV au marquis de Rosny, il indique « Je m’en vais coucher à Marche, qui est en Savoie, et dés ce soir voir le chasteau de Montmelian, où ceux qui sont dedans sont de pauvres gens. Il y peut avoir cent soldats assez mauvais, et trois ou quatre cens hommes, de pauvres gens ou femmes de la ville, qui s’y retirèrent lorsque les nostrés entrèrent dedans, et qui en voudroient bien sortir ; mais je ne le leur veux pas permettre ». La citadelle de Montmélian est également appelée château de Montmélian ou fort de Montmélian qui sera pris le 16 novembre qui restera l’évènement le plus considérable de cette guerre. Une fois la ville prise, le commandement français, s’apercevant qu’il ne serait pas facile de prendre la citadelle qui résiste, divise ses forces en 2 corps et laissant quelques forces pour bloquer la citadelle.

Le corps de Louis Des Balbes de Berton de Crillon, composé des Gardes françaises, des Gardes suisses et du régiment du Bourg de Lespinasse partent investir Chambéry (“Marchans plus outre pensifs feront progret“). Sa première action est de se rendre maître des faubourgs du Reclus et de Montmélian. Mais durant la nuit, deux compagnies de Français se prenant réciproquement pour des groupes d’ennemis, s’entrebattent avec une telle fureur qu’ils jonchent le sol de morts et de blessés, ralentissant ainsi le délai d’investissement de la capitale savoyarde.

Le corps de Lesdiguières remonte la vallée de l’Isère avec trois régiments et deux canons, et marche sur Saint-Pierre-d’Albigny, Miolans en direction de Conflans où il pense rencontrer les troupes savoyardes commandées par Pierre de Seyssel, qui décampe apprenant qu’il allait être attaqué.

Le roi passe la nuit aux Marches. Le même jour, Berton de Crillon, mestre de camp du régiment des Gardes Françaises se rend maitre des faubourgs de Chambéry.

Le 17 août, au matin, Henri IV est aux Marches, où il dort le soir même et dans la journée, il est dans les faubourgs de Chambéry. La ville, dont les fortifications sont faibles et sa situation peu avantageuse, est défendue par une garnison de 400 hommes. Le roi accorde 4 jours aux habitants pour se rendre.

Le 20 août, le roi de France suivi de Berton de Crillon et de ses chevaux-légers arrivent devant la ville de Chambéry.

Le 21 août, la ville de Chambéry ouvre ses portes aux troupes du Roi de France (“Chambry“). Le comte Chabod de Jacob, gouverneur de la Savoie, et les bourgeois se réfugient alors avec la garnison dans la citadelle. Le même jour, Belley et Rumilly sont prises, et Aix-les-Bains est abandonné par ses habitants.

Le 12 septembre, le Roi dine à Grenoble et passe la nuit à Saint-André-la-Côte, près de Lyon.

Le 13 septembre Lesdiguières loge à La Chambre. Pendant ce temps le Roi vaque à ses affaires à Lyon et couche à Grenoble où il reste 8 jours.

Le 14 septembre, Lesdiguières arrive devant Saint-Jean-de-Maurienne.

Le 15 septembre, les Français pointent les canons sur le château de Saint-Jean de Maurienne et somment les défenseurs qui quittent la place sans discussion.

Le 16 septembre, Lesdiguières établit le vicomte de Pasquiers pour commander le fort de Saint-Jean-de Maurienne.

Le 17 septembre, Lesdiguières envoie une troupe investir le château de Saint-Michel-de-Maurienne.

Le 18 septembre, à l’arrivée de Lesdiguières, le gouverneur quitte la place sans capitulation, et les Français laissent une garnison. La vallée de la Maurienne étant ainsi totalement conquise (“Moraine combat“), l’armée française retourne sur ses pas.

Le 19 septembre, au soir elle est à La Chambre.

Le 20 septembre, elle est à Conflans et se prépare à entrer en Tarentaise, où ils trouvent sur leur chemin le capitaine italien Rosso qui couvre la retraite du comte d’Alligny.

Le 21 septembre, Rosso défend le col d’Aigueblanche et Lesdiguières attaque les barricades de Briançon situé en bas du fort de Briançon qui ferme le passage. Les Italiens logés sur le roc au-dessus ne lui permettant pas de passer, le maréchal passe alors la nuit à Aiguebelle situé à 1/2 lieue. Il y retrouve de Créquy qui était arrivé de Maurienne en passant par la montagne de La Chambre.

Le 22 septembre, le régiment de Créquy finit par prendre les barricades des Piémontais. L’armée française, forte de 3 500 hommes, arrive devant la capitale de la Tarentaise, Moûtiers, qui n’est évacuée par Rosso qu’après trois assauts. Les Français entrent dans la ville et s’y barricadent. Lesdiguières fait alors investir le fort de Briançon et demande des canons. Poussés par les Français, les Piémontais reculent ensuite sur la route du col du Petit-Saint-Bernard combattant pied à pied à Villette, Aime, Bellentre et Séez avant d’être rejetés au-delà du col du Petit-Saint-Bernard. À cette époque, plus au Nord, à 2 lieues de Genève, il existait le fort Sainte-Catherine situé près de Viry et construit par le duc de Savoie, qui était une menace perpétuelle pour la cité indépendante. « Le fort est situé sur un tertre au milieu d’une rase campagne dont il parait être le centre ». Le roi avait envoyé Sancy et le comte de Soissons pour prendre cette place forte. Le fort est investi par le régiment du Bourg de Lespinasse. Le roi quitte Grenoble pour Chambéry.

Le 30 septembre, Henri IV quitte Chambéry avec Henri Ier de Savoie-Nemours et environ 10 000 hommes, prenant la direction d’Aix-les-Bains.

Le 3 octobre, il est à Aix puis se dirige sur Annecy.

Le 4 octobre, à Florence, le cardinal Pierre Aldobrandini donne la bénédiction nuptiale à Marie de Médicis future reine de France.

Le 5 octobre, le roi de France fait une entrée triomphale à Annecy accompagné de la Cornette Blanche, du régiment de Nérestang et passe la nuit au château. Il reste dans la ville 3 jours durant lesquels il reçoit le maréchal de Biron, la noblesse genevoise, leur promettant de prendre le fort Sainte-Catherine afin de les préserver de toute agression savoyarde et envoie François de Bassompierre rendre visite à Théodore de Bèze.

Le 6 octobre, en Tarentaise, deux canons arrivent qui sont immédiatement mis en batterie devant le fort de Briançon.

Le 7 octobre, les défenseurs de Briançon sont copieusement bombardés et attaqués. Ils se réfugient alors dans une tour à un coin du rocher. Les Français escaladent la place, capturent le gouverneur qui était blessé, et se dirigent droit sur la tour. Les défenseurs se rendent. Les 2 canons sont envoyés pour réduire le fort de Saint-Jacome. Les Français ne peuvent approcher du fort de Saint-Jaquemoz que par un chemin très étroit. Les deux pièces d’artillerie renversent les retranchements des Savoyards. Une mêlée sanglante s’ensuit et dure jusqu’à ce que la grave blessure de leur commandant, monsieur Lod, les pousse à la déroute.

Le 8 octobre, le Roi, après des relations diplomatiques avec les Genevois, quitte Annecy.

Le 9 octobre, il est à Faverges et passe la nuit au château. « Le village fut brulé en partie par l’inadvertance de la cuisine de bouche où le feu se prit ».

Le 10, Henri arrive à Beaufort et passe la nuit au château de La Sallaz.

Le 11 octobre, le Roi fait une reconnaissance du col du Cormet d’Arêches, l’un des passages par lesquels Charles-Emmanuel Ier de Savoie et son armée pouvaient entrer en Savoie pour porter secours à Montmélian, enlève un poste avancé piémontais puis retourne à Beaufort y passer la nuit. Dans la nuit, en Tarentaise, après être passés à portée des arquebuses, les 2 canons sont mis en batterie devant Saint-Jacome.

Le 12 octobre, avec 8 000 hommes, il quitte le château et arrive le soir à Saint-Pierre-d’Albigny. En Tarentaise, dès le matin, les canons commencent à tirer, détruisant une partie du château. À 15 heures, les 300 défenseurs du château de Saint-Jacome se rendent.

Article Wikipédia Lac du Bourget.

Le lac du Bourget (parfois appelé localement lac d’Aix et plus rarement lac Gris) est un lac situé en France à l’ouest du département de la Savoie (“L’assemblee grande pres du lac de Borget) en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Lac post-glaciaire du massif du Jura, le lac du Bourget a été formé à l’issue de la dernière Glaciation de Würm, il y a environ 19 000 ans, par le retrait du grand glacier alpin du quaternaire. C’est le plus grand lac naturel d’origine glaciaire de France (à l’exception du lac Léman, situé en partie en Suisse).

Article Wikipédia Saint-Julien-en-Genevois.

Saint-Julien-en-Genevois est une commune française située dans le département de la Haute-Savoie (“sainct Iulia“), en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Voir quatrain IV-60 (meurtre du duc de Guise et d’Henri III).

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