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X-58 : le difficile début de règne de Louis XIV (1648-1660).

Louis XIV, en costume de sacre en 1648.

Au moment de la mort de Louis XIII (« Au temps du dueil »), en 1643, Philippe IV d’Espagne (« que le felin monarque ») fera la guerre (« Guerroyera ») au jeune roi Louis XIV (« Æmathien »), afin de tirer profit de sa minorité (« le jeune »). La France subira une terrible guerre civile de 1648 à 1653. Un conflit que l’on appellera la Fronde.

A la même période, Rome (« la barque ») sera ébranlé (« bransler, pericliter ») par le jansénisme (« Gaule »), c’est-à-dire une version française du christianisme ayant la volonté de se détacher de la tutelle du Vatican. Prenant naissance, en 1640, il sera condamné par le Pape, en 1653 (par Innocent X) puis de nouveau, en 1656 (Alexandre VII).

Louis XIV entrera à Marseille (« Phossens ») par une brèche (« Tenter »), le 2 mars 1660 pour soumettre la ville à son autorité. Il se rendra à l’extrémité occidentale du pays (« au Ponant »), à Bidassoa pour y conclure avec Philippe IV, la paix dite des Pyrénées (« entretien ») et son mariage avec l’infante Marie-Thérèse d’Autriche, fille du roi d’Espagne.

Article Wikipédia La fronde.

La Fronde (1648–1653), parfois appelée guerre des Lorrains, est une période de troubles graves qui frappent le royaume de France pendant la minorité de Louis XIV (1643-1661), alors en pleine guerre avec l’Espagne (1635-1659). Cette période de révoltes marque une brutale réaction face à la montée de l’autorité monarchique en France commencée sous Henri IV et Louis XIII, renforcée par la fermeté de Richelieu et qui connaît son apogée sous le règne de Louis XIV. Après la mort de Richelieu en 1642, puis celle de Louis XIII en 1643 (“Au temps du dueil“), le pouvoir royal est affaibli par l’organisation d’une période de régence (“que le felin monarque Guerroyera le jeune Æmathien“), par une situation financière et fiscale difficile due aux prélèvements nécessaires pour alimenter la guerre de Trente Ans, par l’esprit de revanche des grands du royaume subjugués sous la poigne de Richelieu. Cette situation provoque une conjonction de multiples oppositions aussi bien parlementaires qu’aristocratiques et populaires.

Il est très difficile de délimiter avec précision les bornes chronologiques de la Fronde. Les historiens ont des avis divergents sur la question. Il est courant toutefois de proposer comme point de départ la date du qui est marquée par la déclaration des 27 articles à la suite de l’arrêt d’Union du . Cette déclaration faite au Parlement de Paris énonce la limitation des pouvoirs du souverain. La soumission de la ville de Bordeaux, le , est l’événement qui clôt les troubles de la Fronde.

La chronologie est complexe en raison d’événements multiples et de renversements des alliances. Toutefois, l’historiographie a pris l’habitude de distinguer plusieurs phases : la première correspond à l’opposition des cours souveraines (fronde parlementaire, 1648-1649) ; la seconde à l’opposition des Grands (fronde des princes, 1651-1653). À ce titre, elle peut être considérée comme la dernière grande révolte nobiliaire du XVIIe siècle (“Gaule bransler“).

À la mort de Richelieu (1642), puis de Louis XIII (1643), la France est en guerre depuis 1635 avec l’Espagne. Il s’agit d’une politique traditionnelle d’affaiblissement de la Maison des Habsbourg dont les possessions limitrophes encerclent le royaume de France. La guerre de Trente Ans prendra fin après quatre ans de négociations à la veille de la Fronde au traité de Westphalie (1648), alors que la guerre franco-espagnole se poursuivra théoriquement jusqu’au traité des Pyrénées (1659).

Ce premier demi-siècle signe l’abaissement des Habsbourg en butte aux révoltes hollandaise, catalane, napolitaine, portugaise, alors que Richelieu et Louis XIII après les longues guerres de religion amorcent en France le renforcement d’un État qui s’appuie sur la centralisation et l’absolutisme.

De l’autre côté de la Manche, c’est une évolution inverse à laquelle on assiste où l’absolutisme de Charles Ier se heurte à la révolte du Parlement. Ces événements seront présents à l’esprit des acteurs de la Fronde d’autant que la reine Henriette a dû se réfugier en France dès 1644. Ils peuvent expliquer certaines attitudes notamment la résistance opiniâtre d’Anne d’Autriche.

Sur le plan national, le Parlement et la Noblesse, subjugués au cours du règne précédent, aspirent à jouer un rôle plus important, d’autant que le premier semble encouragé par la régente obligée de passer par lui pour casser le testament de Louis XIII afin d’obtenir la pleine régence. Peu expérimentée dans les affaires politiques, Anne d’Autriche va s’appuyer sur Mazarin dont la nomination va susciter quelques jalousies parmi les princes. Après la « période de grâce », les mécontents tenteront d’exploiter à leur profit la position toujours plus délicate d’un gouvernement de régence.

La France est le pays le plus peuplé d’Europe : 19 millions d’habitants en 1640 dans les limites de l’époque. Elle atteint un seuil critique en raison du faible rendement de la production agricole entraînant régulièrement des années de disette. Cumulées avec la pression fiscale qui a triplé sous le ministériat de Richelieu, elles sont à l’origine des fréquentes révoltes populaires ou émotions. Mazarin et Particelli, le surintendant des finances, sont confrontés à un déficit en augmentation du fait de la guerre extérieure.

Article Wikipédia Guerre franco-espagnole.

En 1648 une importante révolte, la Fronde, secoue la France jusqu’à ce que Louis XIV prenne, en 1653, les rênes du pays. Les Français, lassés de l’anarchie, dégoûtés des princes, regardent le roi comme le garant de l’ordre et prennent parti pour lui. Dans une certaine mesure, la Fronde a ainsi préparé l’absolutisme de Louis XIV.

Lancée par les nobles, la guerre continue cependant en Flandre, en Catalogne et en Italie, partout où une garnison espagnole fait face à une garnison française. Louis II de Bourbon-Condé, meneur de la Fronde, passe dans le camp espagnol, avec les débris de son armée.

En 1653 la France est si affamée que ni les envahisseurs ni les défenseurs n’y trouvent un approvisionnement suffisant pour leur permettre de faire campagne jusqu’en juillet. Alors que, devant Péronne, Condé semble avoir sur Turenne un sérieux avantage, il ne parvient pas à galvaniser le général espagnol Fuensaldana qui, plus soucieux de préserver les soldats de son maître que d’établir Condé comme maire du palais auprès du roi de France, se retire sans combattre. En 1654 le principal événement est le siège et la libération d’Arras. La nuit du 24 au 25 août l’armée de Turenne donne l’assaut des lignes de circonvallation. Condé ne doit son salut qu’à une série de charges de cavalerie audacieuses qu’il mène lui-même, comme à son habitude, épée à la main.

En 1655 Turenne prend les forteresses de Landrecies, de Condé-sur-l’Escaut et de Saint-Ghislain. Le 16 juillet 1656 le prince de Condé tente de prendre sa revanche de la défaite d’Arras en donnant l’assaut aux lignes de circonvallation que Turenne a mises en place autour de Valenciennes, mais ce dernier retire ses forces moyennant de lourdes pertes. La campagne de 1657 est relativement calme. En vertu du traité d’alliance qu’il a passé avec Mazarin, Cromwell envoie un corps d’infanterie des 6 000 hommes. Son but est de protéger l’Angleterre de la menace permanente des corsaires dunkerquois en les privant de leur port d’attache, Dunkerque.

Dunkerque est promptement assiégé et en grande force. Quand Don Juan d’Autriche et Condé apparaissent avec une armée de renfort, venue de Furnes, Turenne avance hardiment à leur rencontre. La bataille des dunes, qui se déroule le 14 juin 1658, est la première vraie épreuve de force depuis la bataille du faubourg Saint-Antoine. L’aile gauche commandée par Condé avec sa cavalerie a le dessus, mais dans les dunes l’aile droite des Espagnols est enfoncée. Finalement Condé se retire avec de lourdes pertes. Pour la première fois qu’elles paraissent sur un champ de bataille continental, les « tuniques-rouges » ont étonné les deux armées par la férocité têtue de leurs assauts.

La garnison de Dunkerque se rend le 25 juin et comme promis la ville est remise à l’Angleterre. La croix de saint Georges flottera sur la ville jusqu’à ce que Charles II d’Angleterre, qui a grand besoin d’argent pour restaurer sa monarchie, ne la revende pour £400000 au roi de France. Une dernière campagne désordonnée se déroule encore en 1659 avant que la guerre ne prenne fin.

Pourtant engagées dès juillet 1656 à Madrid, les négociations de paix aboutissent sur le traité des Pyrénées, enfin signé le 7 novembre 1659 sur l’île des Faisans, au milieu de la Bidassoa (“au Ponant entretien“). Les rois Louis XIV de France et Philippe IV d’Espagne y sont représentés par leurs Premiers ministres respectifs, le cardinal Mazarin et don Luis de Haro.

Article Wikipédia Marseille.

En , le leader des ligueurs radicaux, Charles de Casaulx, est élu premier consul. À l’automne 1592, le Conseil de ville rejette l’autorité du Parlement d’Aix et déclare ne plus obéir qu’à l’autorité du duc de Mayenne, chef de la Ligue. Casaulx prend alors des initiatives menant la ville sur la voie de l’indépendance : construction d’un fort à l’entrée du port, rétablissement d’un grenier à sel et affranchissement de la gabelle, création d’une imprimerie. En , Henri de Navarre abjure la foi protestante ; il est reconnu roi par le pape puis, en par le duc de Mayenne. Seule Marseille refuse de se soumettre et Casaulx demande l’aide de Philippe II d’Espagne. Le , des troupes françaises se massent devant les remparts de la ville ; alors qu’il accourt sur place, Casaulx est assassiné par Pierre de Libertat, qui fait ensuite ouvrir les portes de la ville. En apprenant la réduction de la ville Henri IV aurait dit : « C’est maintenant que je suis roi de France. »

Marseille continue toutefois dans les années qui suivent à contester le pouvoir royal. En 1615, la population attaque le bureau de perception de la taxe foraine, tuant les commis et brulant les registres. En 1634, une émeute de pêcheurs conteste la hausse du sel. En 1635 puis en 1644, des habitants se révoltent contre de nouveaux règlements royaux concernant les monnaies. En 1652, profitant de la Fronde aixoise, les Marseillais prennent les péages de Bouc-Bel-Air, d’Aubagne et des Pennes. En 1659, un émissaire du roi est pris à partie par la foule et mis en pièces.

Louis XIV se rend alors sur place pour mettre fin aux troubles. En 1660, établi à Aix, il annonce que Marseille sera soumise à une occupation militaire et que les institutions municipales seront complètement réformées. La porte Réale, devant laquelle les comtes de Provence puis les rois de France devaient jurer de respecter les libertés de la ville avant d’y pénétrer, est abattue. Pour surveiller la ville, le fort Saint-Jean et le fort Saint-Nicolas sont construits à l’entrée du port. Le , Louis XIV fait symboliquement son entrée dans Marseille par une brèche ouverte dans les remparts, comme si la ville était conquise (“Tenter Phossens“).

Article wkipédia jansénisme.

Le jansénisme est une doctrine théologique à l’origine d’un mouvement religieux, puis politique et philosophique, qui se développe aux XVIIe et XVIIIe siècles, principalement en France, en réaction à certaines évolutions de l’Église catholique et à l’absolutisme royal.

La définition même du jansénisme s’avère problématique, dans la mesure où les jansénistes ont rarement assumé cette appellation, se considérant seulement comme catholiques. Ceux-ci possèdent toutefois quelques traits caractéristiques, comme la volonté de s’en tenir strictement à la doctrine de saint Augustin sur la grâce, conçue comme la négation de la liberté humaine pour faire le bien et obtenir le salut. Cela ne serait possible selon eux que par le biais de la grâce divine. Les jansénistes se distinguent aussi par leur rigorisme spirituel et leur hostilité envers la compagnie de Jésus et sa casuistique, comme envers un pouvoir trop puissant du Saint-Siège. Dès la fin du XVIIe siècle, ce courant spirituel se double d’un aspect politique, les opposants à l’absolutisme royal étant largement identifiés aux jansénistes.

Le jansénisme naît au cœur de la réforme catholique. Il doit son nom à l’évêque d’Ypres, Cornelius Jansen, auteur de son texte fondateur l’Augustinus, publié en 1640. Cette œuvre est l’aboutissement de débats sur la grâce remontant à plusieurs dizaines d’années, coïncidant avec l’hostilité grandissante d’une partie du clergé catholique envers la compagnie de Jésus ; il prétend établir la position réelle d’Augustin sur le sujet, qui serait opposée à celle des jésuites, ceux-ci donnant une importance trop grande à la liberté humaine.

L’Augustinus provoque de vifs débats, en particulier en France, où cinq propositions prétendument hérétiques sont extraites de l’ouvrage par des docteurs hostiles à l’évêque d’Ypres ; celles-ci sont condamnées en 1653 par le pape (“pericliter la barque“). Les défenseurs de Jansenius répliquent en distinguant « le droit et le fait » : les propositions seraient bien hérétiques, mais on ne les retrouverait pas dans l’Augustinus. Ils s’attaquent également à la casuistique jugée laxiste des jésuites, en particulier avec Les Provinciales de Blaise Pascal, lettres fictives défendant leur cause, qui suscitent un large écho dans l’opinion française. Dans le même temps, ayant pour haut lieu l’abbaye de Port-Royal, la spiritualité janséniste se développe et se popularise.

Cependant, considérés comme des ennemis de la monarchie, les jansénistes sont très vite l’objet de l’hostilité du pouvoir royal : Louis XIV et ses successeurs initient contre eux de fortes persécutions. De même, les papes font preuve d’une sévérité grandissante à leur égard, avec notamment la proclamation de la bulle Unigenitus en 1713. Dans ce contexte, le jansénisme se confond au XVIIIe siècle avec la lutte contre l’absolutisme et l’ultramontanisme. Les clercs soutenant la Révolution française et la constitution civile du clergé sont ainsi jansénistes pour une grande part. Toutefois, au XIXe siècle, le jansénisme s’étiole et disparaît, le concile Vatican I mettant un terme définitif à la plupart des débats ayant provoqué son apparition.

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