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IV-18 : persécution contre les astronomes et les astrologues.

Giordano Bruno devant le Tribunal de l’Inquisition, bas relief en bronze d’Ettore Ferrari, campo de fiori, Rome

Des gens très instruits (« Des plus letré ») étudieront les phénomènes celestes (« dessus les faits celestes »). Ils seront persécutés (« Punis d’Edit »), pourchassés (« chassés ») comme des scélérats (« comme scelestes ») par des princes incultes (« Seront par princes ignorants reprouvés »). Certains seront mis à mort (« Et mis à mort ») lorsqu’ils seront trouvés (« la ou seront trouvés »).

Article Wikipédia Giordano Bruno.

Giordano Bruno, né en à Nola en Italie et mort le à Rome, est un ancien frère dominicain et philosophe. Sur la base des travaux de Nicolas Copernic et Nicolas de Cues, il développe la théorie de l’héliocentrisme (“Des plus letrés dessus les faits célestes“) et montre, de manière philosophique, la pertinence d’un univers infini, qui n’a pas de centre, peuplé d’une quantité innombrable d’astres et de mondes identiques au nôtre.

Accusé formellement d’athéisme (confondu avec son panthéisme) et d’hérésie (particulièrement par sa théorie de la réincarnation des âmes) par l’Inquisition, d’après ses écrits jugés blasphématoires (où il proclame en outre que Jésus-Christ n’est pas Dieu mais un simple « mage habile »), que le Saint-Esprit est l’âme de ce monde, que Satan sera finalement sauvé, et poursuivi pour son intérêt pour la magie, il est condamné à être brûlé vif au terme de huit années de procès (“Et mis à mort la ou seront trouvés“) ponctuées de nombreuses propositions de rétractation qu’il paraissait d’abord accepter puis qu’il rejetait.

Article Wikipédia révolution copernicienne.

Galilée commença dès 1610 à faire la propagande de la théorie copernicienne à Florence et à Rome. Il rencontra des résistances de la part des philosophes et des théologiens (“Seront par princes ignorants reprouvés“). Bien que convaincu de la justesse de la théorie copernicienne et s’appuyant sur les observations qu’il effectuait grâce à sa lunette, il ne parviendra pas à apporter la preuve décisive que la terre tourne sur elle-même et autour du Soleil (système héliocentrique).

En 1615, le carme Paolo Antonio Foscarini prit une position favorable à l’héliocentrisme, en défendant que cette hypothèse n’était pas contraire aux Écritures saintes. La controverse prit une telle ampleur que le cardinal Bellarmin, proche conseiller du pape Clément VIII plutôt favorable à Galilée quoique ayant activement participé à la condamnation de Giordano Bruno, fut obligé d’intervenir le 12 avril. Il écrivit une lettre à Foscarini où tout en reconnaissant l’intérêt pratique, pour le calcul astronomique, du système de Copernic, il condamnait son établissement au statut de vérité en l’absence de preuve concluante.

Galilée de son côté était bien conscient des difficultés que posait le système de Copernic par rapport aux passages cosmologiques de la Bible (livre de Josué, Psaumes). Dans sa lettre à Christine de Lorraine (1615), qu’il rendit publique, il revendiquait une autonomie de la science : «  « l’intention du Saint-Esprit est de nous enseigner comment on doit aller au ciel, et non comment va le ciel ».

En 1616, les écrits coperniciens furent mis à l’Index pour être corrigés et révisés, et les ouvrages favorables à l’héliocentrisme furent interdits (“Punis d’Edit, chassés, comme scelestes“), sans qu’il fût interdit de débattre de l’héliocentrisme dans une hypothèse purement mathématique. Toutefois, on ne considérait pas les idées héliocentriques comme hérétiques, mais simplement comme téméraires. Le cardinal Bellarmin notifia personnellement l’interdiction à Galilée.

En avril 1624, Galilée fut reçu en audience par le pape Urbain VIII, qui l’encouragea à reprendre par écrit l’analyse et la comparaison entre les plus grands systèmes astronomiques, le modèle copernicien pouvant aussi être pris en compte, pourvu que ce soit dans une perspective purement mathématique.

En 1632, Galilée publia, à la demande d’Urbain VIII, le Dialogue sur les deux grands systèmes du monde. Galilée développait dans cet ouvrage ses idées favorables à l’héliocentrisme. Il pensait avoir trouvé dans le phénomène des marées une preuve de l’héliocentrisme. D’autre part, Galilée retourna l’argument de la toute-puissance divine qu’Urbain VIII lui avait demandé d’insérer dans l’ouvrage dans un sens favorable à l’héliocentrisme. L’année suivante (1633), Galilée fut traduit devant le tribunal de l’Inquisition qui jugea qu’il avait enfreint dans cet ouvrage l’interdiction de 1616, qu’il avait présenté l’héliocentrisme comme une thèse et non simplement comme une hypothèse mathématique, et développé des idées contraires aux Écritures saintes.

Galilée fut condamné à l’emprisonnement à moins d’abjurer ses opinions considérées comme hérétiques. Galilée abjura. Sa peine fut commuée par Urbain VIII en assignation à résidence.

Voir quatrain VIII-71 (persécution des astronomes).

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