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IV-62 : conjuration d’Amboise (1560).

Exécution des conjurés d’Amboise.

A la mort d’Henri II, Catherine de Médicis et son fils François II donneront le pouvoir à la famille de Guise, chef de la faction catholique et partisans de la répression contre les protestants (« Contre son Prince fainte invention »). Pour renverser (« ambition ») le pouvoir des Guise, les protestants organiseront un complot (« Un coronel machine »). Ils prévoiront une prise de contrôle de l’état par une faction de l’armée (« Se saisira de la plus grande armee »). Mais la conjuration sera découverte (« Et descouvert sera soubs sa ramee ») et les putschistes seront durement matés au château d’Amboise.

Article Wikipédia conjuration d’Amboise.

À la mort du roi Henri II le 10 juillet 1559, les protestants espèrent obtenir la fin de la répression, mais le jeune roi François II a confié le gouvernement aux Guises, garants en France de la religion catholique, et partisans d’une politique d’une grande fermeté envers la religion réformée. Le supplice d’Anne de Bourg en décembre marque cette détermination.

Le duc de Guise, François et son frère le cardinal de Lorraine sont les oncles maternels de la jeune reine Marie Stuart et exercent par l’intermédiaire de celle-ci, un ascendant sur le roi. Ils dirigent l’essentiel de la politique royale et sont convaincus d’être en droit de réprimer le protestantisme en s’appuyant sur l’Édit d’Écouen.

Pour se débarrasser des Guises, les protestants comptent sur les deux princes du sang, Antoine de Bourbon et son frère le prince de Condé. Acquis aux idées de la Réforme, les deux princes possèdent la légitimité pour gouverner la France, mais refusent de provoquer un conflit ouvert avec la cour où ils ont leurs intérêts. Devant leur inaction, plusieurs gentilshommes provinciaux décident dès lors de prendre les choses en main. Ils organisent un complot (“Un coronel machine ambition“) pour s’emparer du roi et de sa famille par la force (“Se saisira).

Le chef de la conjuration est Jean du Barry, seigneur de La Renaudie, gentilhomme du Périgord plein d’animosité contre les Guises depuis l’exécution de son beau-frère Gaspard de Heu. Il réunit d’autres gentilshommes venus de toute la France comme le baron se (Charles de Castelnau-Tursan), Bouchard d’Aubeterre, Edme de Ferrière-Maligny (frère cadet de Jean II de Ferrières), le capitaine Mazères, le capitaine Sainte-Marie, le capitaine Lignières, le capitaine de Cocqueville, Jean d’Aubigné (père d’Agrippa d’Aubigné), Ardoin des Porcelets de Maillane, François de Barbançon, Charles de La Garaye.

Paulon de Mauvans (dont le frère a été exécuté) rallie les huguenots de Provence à Mérindol, le 12 février 1560, promet 2 000 hommes et en envoie 100 à Nantes où les conjurés doivent se réunir (“de la plus grande armee“).

Jean Calvin et la plupart des pasteurs protestants refusent la voie de la violence et condamnent le projet des conjurés. L’amiral Gaspard de Coligny empêche la noblesse protestante de Normandie de s’associer au complot. Le prince de Condé lui-même refuse de participer à la conjuration bien qu’il attende à Orléans de recueillir les fruits du complot ; il est désigné par le terme de capitaine muet dans les courriers des conjurés.

Sont également complices des bourgeois des villes d’Orléans, Tours et Lyon. Le , les conjurés se réunirent à Nantes pour décider d’un plan.

Au cours du mois de février et de mars, les Guises reçoivent plusieurs avertissements sur l’existence d’un complot. Dans l’ignorance, ils pensent tout d’abord qu’il s’agit d’un complot fomenté par l’étranger. Puis, le 12 février, ils sont informés de la réalité de la conjuration par Pierre des Avenelles, un avocat parisien. Le 22 février, ils décident de transférer le roi et la cour, du château de Blois à celui d’Amboise, bien mieux protégé. Les défenses du château sont renforcées.

Les conjurés, qui avaient prévu leur action pour le la remettent au 16 mars. Grâce à des complicités sur place, certains conjurés arrivés en avance, préparent l’arrivée du gros des troupes protestantes. Mais les Guises font fouiller les alentours d’Amboise, et les premiers conjurés sont arrêtés le 10 mars. Jusqu’au 16 mars, les arrestations se multiplient, de manière pacifique le plus souvent. Les protestants espèrent pouvoir exprimer au roi leur doléance avant d’entamer l’action.

Mais l’attaque surprise des huguenots commandés par Bertrand de Chandieu (frère du pasteur Antoine de Chandieu) le 17 mars effraye la cour et les rebelles, rapidement matés, sont punis avec une extrême sévérité : la plupart des conjurés sont pendus aux balustrades du château, les autres sont noyés dans la Loire ou massacrés par la foule. Le 19 mars, Jean du Barry est tué dans la forêt de Château-Renault (“Et descouvert sera soubs sa ramee“) par des cavaliers. Son corps est ramené à Amboise. D’abord attaché à une potence sur le pont avec une pancarte indiquant « chef des rebelles », il est ensuite coupé en cinq morceaux et les parties de son corps sont exposées aux portes de la ville. La répression fait 1 200 à 1 500 morts.

Le 17 mars, le roi François II confie au duc de Guise la lieutenance générale du royaume.

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